FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Noëlle le 16 janvier 2016 à 19:44:57
-
Aujourd'hui ça fait quatre semaines que mon amour est parti. c'est le vide, le néant. Je crois même par moments qu'il sera là quand je rentrerai, ou qu'il n'est pas loin. Je me sens mal, j'ai des nausées quand vraiment je pense et réalise que c'est fini. Je lis les témoignages, j'ai lu Ch. Fauré ; j'ai bien compris que ça n'est pas simple comme cheminement. Mais je voudrais avancer et je suis toujours figée, je ne fais rien, je ne peux rien faire.J'ai aussi cherché un groupe de paroles dans ma région en Alsace, ce qui n'existe pas. Et je me demandais si d'autres personnes qui vivaient la même chose ne ressentaient pas elles aussi, ce besoin d'échanger autrement qu'en écrivant ?
chaleureusement
Noëlle
-
@ Noëlle
4 semaines , c'est presque aujourd'hui .... Sentir le besoin d'en parler est nécessaire et utile, soit un groupe de parole, ou un espace de parole ( psy) .., vouloir avancer , tu avanceras mais pas à la vitesse que tu LE souhaites, le temps émotionnel n'est pas le temps physique .... Tu avanceras , oui ..en faisant une place au deuil , en prenant en charge ton deuil .....
Le chemin est celui du deuil .....
Je te conseille de parcourir le forum , cela peut être t'aidera
A bientôt
-
merci Fleur de Coton;
je parcours régulièrement les témoignages sur le forum ; je vois aussi un psy etc ... je lis Fauré etc....
je reste quand même persuadée qu'un réel échange avec des personnes qui vivent la même chose (dans mon cas, une histoire d'amour avec son conjoint qui n'est plus là) peut apaiser la douleur, au moins momentanément.
les psys et toutes les personnes que je peux rencontrer ne comprennent de toute façon pas à quel point on peut être dévastée, s'ils ne l'ont pas vécu.
que la nuit soit la plus douce possible pour toi
je t'embrasse
Noëlle
-
Il y a surement une association dans ta région qui accueille des endeuillés...
et c'est vrai que le partage avec d’autres qui vivent la même chose pourrait t'aider...
tu peux chercher sur le site de la fédération européenne vivre son deuil ce qui est le plus près de chez toi.
-
Il n'y a rien d'indiqué pour l'Alsace, mais cela peut servir à d'autres, et j'ai lu qu'il y a des permanences téléphoniques ;
http://vivresondeuil.asso.fr/associations.html
-
Bonjour Noëlle,
Parler, échanger, pleurer, crier...faire sortir de toi tes émotions, ta souffrance, les divers sentiments qui vont t'envahir, les vivre pleinement...
Effectivement, intégrer un groupe de paroles ou de soutien afin d'échanger avec des personnes dans le même cheminement que toi t'aidera. Dans le lien que t'a communiqué Loma il y a plusieurs associations qui peuvent proposer des groupes de paroles, et tu peux aussi contacter la ligue contre le cancer.
Je continue sur mon fil, car plus personnel.
Je t'embrasse.
Nora
-
http://www.afif.asso.fr/francais/conseils/Aide/Alsace.html
-
http://vivresondeuil.asso.fr/ancien-repertoire-des-associations-d-aide-au-deuil/alsace.html
ça date de 2013 mais il y a surement des associations qui existent encore... je l'espère pour toi;
-
MERCI BEAUCOUP néanmoins pour le moment j'ai fait le tour de toute l'Alsace et il n'y a rien.
c'est la raison pour laquelle je pensais lancer une idée de rencontres.
-
Moi aussi mon amour m' a quitté le 20 décembre dernier , chaque matin je sais que la journée qui m' attend va être un combat pour continuer sans lui , j' ai mal à l' intérieur de mon corps, c' est insupportable.
-
Bonjour Noelle'
Je vis le même calvaire que toi. Je viens de perdre mon amour ce 5 décembre. Le vide est immense et la tristesse intense. Je cherche comme toi des groupes de soutien, j habite en province de Liege en Belgique, c est pas evident. Je decouvre ce forum aujourd hui. J espère que tout ceci va m aider a surmonter un peu la douleur....
-
Bonsoir Linou
Je t'ai envoyé un message en MP.
Noëlle
-
Noëlle,
Je lis tes témoignages de ces jours et je suis profondément touchée par ta douleur. Je n'ai pas de remède à te donner, aucun, je crois malheureusement qu'on doit passer par cette douleur à crever pour peut-être trouver, un jour, un peu d'apaisement, d'acceptation de cet impossible qui nous est imposé. Oui, tu le dis si bien « On s'était si bien trouvé », le même sentiment pour moi, Pierre était ma terre d'élection. J'étais pleinement consciente de son vivant de cet exceptionnel amour qu'on se vouait et que seule la mort est venue interrompre.
Je trouve un grand réconfort dans ma vie avec ma fille, je le retrouve aussi beaucoup en elle et ça me met du baume au coeur. Je regarde les photos de Pierre enfant et ma fille au même âge et je suis toujours aussi stupéfaite de leur ressemblance !
Jusque là, je me forçais dans mon rôle de mère, je tenais « mécaniquement » mais aujourd'hui je suis passée au plaisir tout simplement d'être avec elle, de participer à ces conversations en blanc et noir où j'essaie de lui apprendre un peu les nuances...
Une pensée émue aussi à toi Federico, je n'interviens pas parce que je ne trouve aucun mot de consolation à ta douleur, survivre à un enfant me semble tellement inhumain.
Je vous embrasse tendrement.
-
Bonsoir Noelle.
Tu sais, tu n'as pas à culpabiliser de ne pas encore pouvoir vraiment avancé, au bout de si peu de semaines c'est normal, je me souviens parfaitement. C'est tout frais, tu as peut-être encore du mal à réaliser, et en même temps, au bout de ces quelques premières semaines, avec ce quotidien qui se poursuit sans lui, tu entrevoit ce que sera le reste de ta vie sans lui...c'est une ètape difficile mais il n'y a pas d'autre choix que de le vivre.
Seul le temps pourra te permettre, peu à peu, d'avoir un souvenir apaisé de votre amour, de vos petites anecdotes, de lui...un souvenir qui te fera chaud au cœur, même si cette absence restera plus ou moins douloureuse.
Tu as tout mon soutien! :-*
-
Bonjour Linou
j'ai répondu à ton message il me semble ....mais je ne maitrise pas forcément tant que ça quand même ; si tu le souhaites on peut échanger nos adresses mails ou nos numeros de telephone en MP.
Je t'embrasse fort
Fabienne
-
merci Piera, merci Stana
J'ai bien compris que rien ne peut empêcher cette traversée du désert.
Merci à vous
je vous embrasse
-
"Aujourd'hui ça fait six semaines .....
Je sens encore ses mains ... je ferme les yeux et sa main est là qui prend la mienne; et je mets mon nez dans son coup pour le sentir, c'était juste avant, hier, ce matin . Tout se mélange ; moi qui étais si présente, si pleine de forces dans cet accompagnement, jusqu'au bout. Et aujourd'hui je ne suis plus rien, je ne sens plus rien, j'aimerais tellement partir, qu'il m'emmène, comme avant partout où il va. Mon unique compagne de vie maintenant,c'est cette douleur, cette incommensurable souffrance, même pas vraiment exprimable, tellement elle vous engloutit.
Désolée, je suis incapable d'un brin d'optimisme, mais je pense à vous tous et partage votre douleur.
Noëlle"
Bonjour Noëlle,
Je te réponds sur ton "fil ", pour ne pas continuer à utiliser celui de Marie11, dont pourtant le titre est approprié.
Tu as été portée par l'énergie de l'accompagnement pendant si longtemps. Cette force, tu l'as puisée en toi parce que tu pensais, inconsciemment, que ton, votre amour, allait le sauver, vous sauver, qu'il allait déjouer ce mauvais tour que vous donnait la vie.
Moi aussi j'étais prête à déplacer des montagnes pour lui, à me battre, à combattre, j'étais indestructible à me moment.
Hélas, la maladie a été plus forte que l'amour, plus rien à combattre, plus d'espoir, même vain, tu t'écroules et tu ne sais plus quoi faire de ta vie, elle ne sert plus à rien.
Et ta vie sans lui n'est plus rien.
Ton unique compagne est la douleur, et cette douleur existe parce que tu as aimé.
Surtout, ne la combat pas, laisse la t'envahir, tu finiras par la connaître, l'apprivoiser, la comprendre, elle fera partie de toi.
Je sais, c'est difficile à entendre, à accepter, mais il le faut.
Ta douleur est légitime, comme est légitime ton envie de rien, de rester chez toi, sans bouger, en pensant à lui, en pleurant, de penser à son corps, à ses gestes, à sa tendresse, à son amour, à ces images qui te torturent.
Prends soin de toi, accorde toi de la douceur, tu as le droit d'être dans cet état, de le dire, de le crier.
Tu as lu comme moi le témoignage des " anciennes du deuil ", et le message d'espoir qu'elles veulent nous faire passer. Ce ne sera pas facile, je le sais, mais je veux y croire, pour toi, pour moi, pour tous ceux ou celles qui traversent ces épreuves.
Je t'embrasse
Nora
-
merci Nora, tu as tout compris ;
c'est juste que je ne me sens pas du tout concernée par les paroles d'espoir des endeuillés qui ont plus de recul. Je suis à mille lieues de tout ça ; tout ça m'est bien égal. C'est déjà "un miracle" que je me lève le matin, que je mette un pas devant l'autre, comme disent certains, que j'arrive à vivre au fil des heures.
merci Nora, parce que je me répète sûrement, mais comme seuls ceux qui vivent "ça" peuvent comprendre merci, ça fait toujours du bien.
Merci à vous pour ce partage.
Noëlle
-
Bonjour Noëlle,
Il n'y a que le temps pour cicatriser.
10 mois que mon homme est parti. J'ai l'impression que c'était il y a un mois. Je suis contente d'avoir survecu ces 10 mois de calvaire mais en même temps ces 10 mois m'éloignent de lui.
Je ne voudrais pas revivre cette période horrible et je me demande comment j'ai réussi à tenir jusqu'ici.
Des petits bonheurs quotidiens tu vas en retrouver. Se replonger dans une passion perdue m'a beaucoup aidé aussi. Du sport également. La lecture sur le deuil, la mort me réconforte aussi.
Mais chaque matin est une nouvelle épreuve. Comment retrouver confiance en l'avenir ?
Accroche toi.
Amicalement
-
merci Saevem ;
je crois qu'en plus je suis retombée dans une forme de déni. Quand je rentre à la maison, je crois qu'il m'attend ; je crois le voir ; je n'accepte pas qu'il ne soit plus là. C'est impossible. Il va revenir.
je me sens tellement mal. Et s'accrocher, mais pourquoi ?
Noëlle
-
Bonsoir chère Noelle.
Oui je comprend très bien, parfois je vis une sorte de rêve èveillé (ce n'est pas une forme de déni mais un rêve conscient, lucide) où je me dis, avec une sorte de stupèfaction incrédule: "Pierre, mort? Mais c'est ridicule! Comme est-ce possible?" Je me dis que tout ça n'ètait qu'un horrible cauchemarre, que je vais le voire à son appartement dans la soirée, qu'il me prendra dans ses bras...ça dure au plus 10 secondes et je n'en abuse pas, mais...ça fait drôle, surtout quand je croise dans la rue des hommes qui lui ressemblent.
Je pense que c'est naturel dans notre cas, qu'une petite partie de notre cerveau a envie de dire "pause" de temps en temps, pour nous permettre de souffler un peu.
Je t'embrasse :-*