Noëlle,
Je lis tes témoignages de ces jours et je suis profondément touchée par ta douleur. Je n'ai pas de remède à te donner, aucun, je crois malheureusement qu'on doit passer par cette douleur à crever pour peut-être trouver, un jour, un peu d'apaisement, d'acceptation de cet impossible qui nous est imposé. Oui, tu le dis si bien « On s'était si bien trouvé », le même sentiment pour moi, Pierre était ma terre d'élection. J'étais pleinement consciente de son vivant de cet exceptionnel amour qu'on se vouait et que seule la mort est venue interrompre.
Je trouve un grand réconfort dans ma vie avec ma fille, je le retrouve aussi beaucoup en elle et ça me met du baume au coeur. Je regarde les photos de Pierre enfant et ma fille au même âge et je suis toujours aussi stupéfaite de leur ressemblance !
Jusque là, je me forçais dans mon rôle de mère, je tenais « mécaniquement » mais aujourd'hui je suis passée au plaisir tout simplement d'être avec elle, de participer à ces conversations en blanc et noir où j'essaie de lui apprendre un peu les nuances...
Une pensée émue aussi à toi Federico, je n'interviens pas parce que je ne trouve aucun mot de consolation à ta douleur, survivre à un enfant me semble tellement inhumain.
Je vous embrasse tendrement.