Auteur Sujet: Mon amour est parti, brutalement  (Lu 180475 fois)

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #180 le: 19 mars 2017 à 14:42:12 »

Les images...
Elles font mal.
Longtemps pour certains d'entre nous ; moins pour d'autres.

Tu n'oublieras rien de votre amour, Pandor.
Mais je comprends tes craintes, car je les partage.
Enfin, je les partageais.
Car au fil du temps sont venues d'autres certitudes.
Je sais que je n'oublierai rien de nous deux.
Et qu'au contraire, les souvenirs sont là, bien à l'abri, dans chaque cellule de tout mon être.
Prêts à répondre à mon appel.

Douces pensées pour toi, Pandor.
« Modifié: 07 juin 2017 à 18:14:13 par *Ephémère* »
*Ephémère*

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #181 le: 19 mars 2017 à 16:57:04 »
Pandor, Ephémère,
Pour ma part, ce ne sont pas les photos, il est encore sur le frigo avec nos enfants, et je ne peux les enlever. Mais, mon mari faisait de la musique et il m'a dédié de jolies chansons, que je n'ai pu écouter depuis la cérémonie de son départ. Je sais que j'éprouverai un jour le besoin ou l'envie de les entendre, mais aujourd'hui c'est trop tôt.
Laissons-nous le temps, j'ai envie de dire "foutons-nous la paix", respectons notre chemin, nos envies ou nos non-envies, nos besoins ou nos non-besoins.
Pandor, j'ai envie de te dire que tu as raison de respecter ta peine, comme le fait ce ciel gris...
bien tendrement
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #182 le: 19 mars 2017 à 17:16:22 »
@Ephémère :

Il n'y a rien de fou dans tes actes, je les comprends totalement.

Pour ma part je dors avec son gilet toutes les nuits depuis qu'elle est partie...

Oui... attendre d'être "prêts".

Tes certitudes sont rassurantes

_______________

@Mononoké :

Oui, nous avons chacun notre façon d'affronter la douleur, mais je ne sais pas si la mienne est la bonne, je sais que certains deuils sont considérés comme "pathologique" et j'ai la vague impression de m'y enfoncer...

_________

Lorsque je parle avec d'autres filles (amicalement) je ne peux m'empêcher de les comparer à Elle, et je ne me rends compte à quel point elle était spéciale, je sais que nous avons tendance à idéaliser le défunt mais il y avait vraiment quelque chose qui se dégageait d'elle...

Elle était fondamentalement gentille et altruiste, son comportement était stable et elle était totalement dévouée et son amour était si sincère.

Elle avait su voir ce qu'il y avait de bon en moi et ça valait tout l'or du monde, quel plaisir de ne plus se sentir seul, plus jamais, jusqu'à ce que la mort nous sépare, faite qu'elle ait la décence de nous réunir.

Comment faire dans ce monde où elle n'est plus, cette question est sans réponse ....


Je suis à bout...
« Modifié: 20 mars 2017 à 16:34:27 par Pandor »
Vivre pour eux ou mourir pour moi ?

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #183 le: 20 mars 2017 à 22:27:06 »
Je note ici un poème qui m'a fait penser à notre relation.


Il aimait la mort, et ses sombres promesses,
Avenir incertain d'un garçon en détresse,
Il voulait mourir, laisser partir sa peine,
Oublier tous ces jours à la même rengaine...

Elle aimait la vie, heureuse d'exister,
Voulait aider les gens et puis grandir en paix,
C'était un don du ciel, toujours souriante,
Fleurs et nature, qu'il pleuve ou qu'il vente.

Mais un beau jour, la chute commença,
Ils tombèrent amoureux, mauvais choix,
Elle aimait la vie et il aimait la mort,
Qui d'entre les deux allait être plus fort?

Ils s'aimaient tellement, ils auraient tout sacrifié,
Amis et famille, capables de tout renier,
Tout donner pour s'aimer, tel était leur or,
Mais elle aimait la vie et il aimait la mort...
Si différents et pourtant plus proches que tout,
Se comprenant pour protéger un amour fou,
L'un ne rêvait que de mourir et de s'envoler,
L'autre d'une vie avec lui, loin des atrocités...

Fin de l'histoire : obligés de se séparer,
Ils s'étaient promis leur éternelle fidélité.
Aujourd'hui, le garçon torturé vit pour elle,
Puisque la fille, pour lui, a rendu ses ailes...

Il aimait la mort, elle aimait la vie,
Il vivait pour elle, elle est morte pour lui
Vivre pour eux ou mourir pour moi ?

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #184 le: 21 mars 2017 à 02:43:56 »
Je demandais, bien que ça soit propre à chacun,

A partir de combien de temps avez vous pu :


-Vous endormir sans avoir à attendre de tomber de fatigue

-Manger sans avoir envie de vomir

-Sourire sans avoir envie de pleurer

-Vous divertir sans avoir l'impression de le/la trahir

-Sortir de chez vous pour autre chose que le travail ou les courses

-Conscientiser totalement sa disparition et ne plus être dans le déni

-Pouvoir à nouveau regarder une photo sans vous sentir extrêmement mal

-Pouvoir repenser à votre relation, aux détails, à ce que vous avez vécu

-Vous autoriser à penser à demain plutôt qu'à hier

-Vivre au lieu de vous laisser dépérir


Ça fait 2 mois et 6 jours, et je n'ai vu aucune amélioration sur aucun de ces points, j'ai l'impression de faire du sur place sur un chemin de braise.
« Modifié: 21 mars 2017 à 02:45:37 par Pandor »
Vivre pour eux ou mourir pour moi ?

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #185 le: 21 mars 2017 à 10:17:04 »
Combien de temps avant que l'envie revienne et que l'étau se desserre un peu... j'aimerais pouvoir te répondre Pandor et te dire que ca passe vite mais... Te rassurer quand même : oui ca revient, petit à petit, un pas après l'autre, par petite touches. Malgré l'impression de ne pas "progresser" au début et malgré le sentiment parfois même de "régresser", on entrevoit quand même au fil du temps l'éventualité d'un avenir moins sombre et d'envies revenues, comme les lueurs d'un possible...
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #186 le: 21 mars 2017 à 13:44:04 »
-Vous endormir sans avoir à attendre de tomber de fatigue  :-\ en utilisant ce que je dis là http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/quand-le-compte-de-sommeil-n'y-est-pas/msg47424/#msg47424
utilisé dès le début et ce plus de 28 mois car à 28 mois ajout deuil de ma maman

-Manger sans avoir envie de vomir je n'ai jamais eu ce problème

-Sourire sans avoir envie de pleurer à 35 mois bientôt 0 fois

-Vous divertir sans avoir l'impression de le/la trahir 33 mois

-Sortir de chez vous pour autre chose que le travail ou les courses 6 mois la sortie avec les ami(e)s de ce forum

-Conscientiser totalement sa disparition et ne plus être dans le déni bien que longtemps je me disais ce n'est pas possible cela n'allait pas au déni

-Pouvoir à nouveau regarder une photo sans vous sentir extrêmement mal 3 mois

-Pouvoir repenser à votre relation, aux détails, à ce que vous avez vécu de suite mais en pleurant

-Vous autoriser à penser à demain plutôt qu'à hier 6 mois

-Vivre au lieu de vous laisser dépérir survivre 18 mois
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #187 le: 21 mars 2017 à 22:48:03 »
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« Modifié: 21 mars 2017 à 22:59:35 par *Ephémère* »
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #188 le: 21 mars 2017 à 22:53:41 »
Bonsoir Pandor,
il est très difficile de te répondre, je vais essayer mais ma notion de temps a été bien chamboulée depuis 6 mois. Ensuite, il ne faut pas que les réponses t'inquiètent plus que te fassent du bien. Une chose est différente, et de taille, j'ai 2 enfants et je n'ai pas eu le choix, il fallait qu'ils mangent, et que je ne leur ajoute pas plus d'angoisse que nécessaire.

 Si tu es inquiet, l'aide d'un professionnel ou d'associations comme dialogue et solidarité, peut être utile. Tu nous as dit que tu étais suivi par quelqu'un, est-ce que vos entretiens te font du bien ? Est-il formé pour accompagner les personnes en deuil ?

Vous endormir sans avoir à attendre de tomber de fatigue : dès le début sauf quelques nuits, de temps en temps (je dors dans ses vêtements, et je lui demande de venir m'endormir)

-Manger sans avoir envie de vomir : j'ai dû vomir pendant 2-3 mois, de moins en moins, aujourd'hui, j'arrive à manger

-Sourire sans avoir envie de pleurer
: dès le début, je crois, mais je souris encore en ayant envie de pleurer (en fait je fais les 2)

-Vous divertir sans avoir l'impression de le/la trahir :
dès le début, mais je ne fais que les choses qui me font envie (passer des moments avec des personnes que j'aime et qui me font du bien, faire une sortie douce avec mes enfants, marcher, jardiner,...)
-Sortir de chez vous pour autre chose que le travail ou les courses : 1 mois ou 2

-Conscientiser totalement sa disparition et ne plus être dans le déni
: déni, je ne pense pas l'avoir eu, conscientiser sa disparition, je pense qu'aujourd'hui c'est le cas, mais je ne sais pas depuis quand

-Pouvoir à nouveau regarder une photo sans vous sentir extrêmement mal
, les photos étaient sur mes murs avant qu'il parte, je ne les ai jamais enlevées, alors je peux les regarder. Mais j'ai dû mettre 5 mois avant de pouvoir faire le ménage dans sa pièce "musique" et je ne peux pas encore écouter ses chansons

-Pouvoir repenser à votre relation, aux détails, à ce que vous avez vécu
, je crois que je le fais depuis le début, des fois c'est doux, des fois je pleure, des fois j'ai mal

-Vous autoriser à penser à demain plutôt qu'à hier, je ne pense pas à demain, sauf des projets comme : ce serait bien que je change de canapé, (on devait le changer avant qu'il parte), au début je m'obligeais à penser une chose à la fois, et à ne pas regarder plus loin que demain, pour m'enlever les angoisses. Aujourd'hui, je crois que je n'ai plus peur d'élever mes enfants seule, des fois je me demande ce que deviendra ma vie, je resterai ici, (c'est sa région de naissance, moi je suis du sud), si je vivrai dans cette maison toujours ou non, si les projets que j'avais avant sa mort se réaliseront ou non
Aujourd'hui j'essaie de ne penser qu'au présent et pas à ce que j'ai perdu

-Vivre au lieu de vous laisser dépérir:
dès le début je voulais vivre, et j'ai essayer de prendre soin de moi, tout étant douce lorsque je n'y arrivais pas
Aujourd'hui je sais que mon chemin va être long mais je crois que je l'accepte

je t'embrasse bien fort
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #189 le: 21 mars 2017 à 23:04:03 »
Vois-tu Pandor, je ne saurais répondre à tes interrogations.
Je ne saurais dire quand ou comment l'hémorragie a cessé.
Quand et pourquoi, j'ai cessé d'inonder ma voiture de pluie salée, à chaque parcours, à chaque kilomètre.
Quand, comment, pourquoi, j'ai cessé de vomir ma peine.

Un matin, l'étonnement : l'odeur d'herbe coupée qui monte du jardin m'arrache l'ombre d'un sourire.
Un "tea-time" avec une amie très chère ; je parviens à évoquer mon tant aimé, sans que ma voix se brise. Nous rions même un peu en évoquant chacune notre homme...
Un samedi matin : tiens, je n'ai plus peur de toutes ces heures vides à ne savoir que faire. Non, ce rien à faire ne m'effraie pas. J'y vois au contraire comme une promesse. Une promesse de liberté. Et ça  ne me fait pas mal.
Pourtant ma liberté,  sans lui, c'est une geôle dont il a gardé la clef en partant.
Quand ai-je réussi à dresser la table pour la première fois  "après"  ?  Pour une toute seule. Mais tout de même : assiette, verre, couverts. Pas mangé grand-chose, mais dressé la table...
Je n'ai pas de date, de statistiques, de recette.
Je sais seulement que des mois avaient passé.
Simplement, un matin,  j'ai vu que j'étais debout. J'ai vu que le paysage avait changé autour de moi : j'avais avancé sur cette route étrange. Sans savoir ni comment ni pourquoi. Mais j'avais avancé.
Sans même l'avoir décidé.

Il reste des pans entiers d'un chagrin qui revient me visiter de temps à autre.
Un chagrin que j'accueille car il est le fruit amer d'un  amour magique.

Je voudrais, Pandor, répondre à tes questions.
Mais tu vois bien que j'en suis incapable.
Je voudrais tant t'offrir un peu de consolation...

Je souhaite que vienne vite le temps où ton cœur sera plus léger.
Le temps des souvenirs sans les larmes.

« Modifié: 21 mars 2017 à 23:12:37 par *Ephémère* »
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #190 le: 22 mars 2017 à 13:45:48 »
J'ai oublié de te dire Pandor,
j'ai cru devenir folle, la solitude, je n'arrivais pas à la gérer, la douleur non plus d'ailleurs, je croyais que je ne m'en sortirai jamais.
Je ne pouvais lire, alors que j'adorais ça, toute lecture que je démarrais, soit je ne comprenais pas, soit elle  m'ennuyait! Puis lorsque j'étais au bord du gouffre, début février, j'ai lu "vivre son deuil au jour le jour", je l'ai dévoré, je me suis sentie moins folle, ..mais je ne pouvais pas lire avant. Puis je me suis inscrite sur le forum le 6 février, soit presque 5 mois après son accident, donc toutes mes douleurs des 1ers mois ne sont pas présentse ici, et je les oublie. Les images de l'hôpital m'ont hantée, l'annonce à mes enfants m'a poursuivie, leurs réponses m'ont faite hurler de douleur,  et puis, le cerveau doit être bien fait, les images sont moins présentes, mon coeur s'est un peu blindé, je pense,  mais tu vois j'ai bien cru être folle
je t'embrasse bien fort

« Modifié: 22 mars 2017 à 18:53:09 par Mononoké »
"Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option". B. Marley

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #191 le: 22 mars 2017 à 17:20:18 »
Moi aussi, Mononoké, je suis restée comme étonnée des capacités de notre cerveau, de notre corps, à résister
Comme je l'ai déjà écrit ici, au plus violent de la douleur, j'ai presque souhaité la folie.
J'étais si près de lui ouvrir la porte....
Pour avoir moins mal.
Mais le cerveau a résisté.
Le corps aussi ; pour le moment.
Avec des  fragilités.
Mais il a tenu aussi.
Même ce fameux muscle cardiaque si prompt à fibriller, à perdre le rythme dans les émotions trop violentes.
Oui, nous autres, pauvres petites bêtes humaines, somme plus résistantes que nous ne le pensons.

*Ephémère*

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #192 le: 22 mars 2017 à 19:14:44 »
@Anne :

Merci pour ton avis, j'espère pouvoir aussi aller de l'avant

@Qiguan :

Ah oui ça fait des fameuses durées, merci pour ton partage

@Mononoké :

Oui mes entretiens me font "un peu" de bien mais personne ne pourrait m'apporter + que mon psy actuel de toute façon, il est plutot bien formé, mais c'est + un "coach" de vie.

Merci pour ton partage à toi aussi

@Ephemère :

Merci tu y as répondu à ta façon, je ne demandais pas des chiffres vraiment précis, juste votre parcours à vous

@Mononoké² :

Il faudrait en effet p-e que je lise ce fameux livre, je vais essayer de le me procurer, merci


Merci à tous pour vos réponses, désolé si les miennes sont brèves, je n'ai que peu d'énergie ce soir...

_____________________

Sinon je sors d'un généraliste qui m'a mis 1 mois en congé, il a bien peur que mon deuil se dirige vers du pathologique et que ce que je fais ressemble à un "suicide lent"... Malheureusement je ne peux rien offrir de plus pour le moment, espérons que le temps sera salvateur et que ma mutuelle ne va pas être tyrannique avec moi...

J'attends toujours l'autopsie et le reste, ça me terrifie... ça m'angoisse et me ronge, vivement que ça soit derrière moi et j'espère y découvrir ce que je pense depuis le début, et non encore quelque chose qui pourrait me mettre encore plus mal.

Personnellement je sais qu'il me reste quelque part une force enfouie qui me permettrait d'aller de l'avant, c'est juste que je me refuse à l'employer, je l'aimais trop que pour continuer à vivre. Ne voulant pas me suicider, je suis entre 2 eaux , entre mort et survie.

Bonne soirée à tous et à toutes.
« Modifié: 22 mars 2017 à 19:16:17 par Pandor »
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Re : Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #193 le: 23 mars 2017 à 13:54:29 »
Je demandais, bien que ça soit propre à chacun,

A partir de combien de temps avez vous pu :


-Vous endormir sans avoir à attendre de tomber de fatigue

-Manger sans avoir envie de vomir

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Ça fait 2 mois et 6 jours, et je n'ai vu aucune amélioration sur aucun de ces points, j'ai l'impression de faire du sur place sur un chemin de braise.
Pour ma part, il m'a fallu entre 4 et 5 mois, à peu près, pour pouvoir m'endormir sans avoir besoin de me fatiguer, devant mon ordinateur par exemple, histoire de tomber littéralement de sommeil, d'être obligée biologiquement de dormir. Autrement je me serais retourné dans mon lit en pleurant pendant des heures et des heures,, avec la souffrance encore ampliphiée qui vas avec, puisque quand nous sommes alongés, comme abandonnés, nous ne contrôlons plus ce qui nous traverse l'esprit, y compris les pires images, surtout les pires images d'ailleurs  :'(  je m'épuisais puis je dormais, je me réveillais le matin et je recommençais. J'acceptais cette étape parce-que je savais que c'était un passage obligé. J'acceptais de pleurer devant mon ordinateur tous les soirs, en ècoutant les chansons qui me faisaient penser à lui, à nous; en dépit de la souffrance j'en avais besoin. Paradoxalement ça m'apaisais ne serait-ce qu'un peu, ça me mettait du baume au cœur.
  Je marchais toute la journée, j'avais besoin d'être dans l'action, d'être en mouvement, et puis ça contribuait à me fatiguer. Mais même après avoir marché pendant des heures et des heures, je devais continuer le soir d'une autre manière, pour pouvoir m'endormir à une, deux ou trois heures du matin.
  Le jour de la mort de mon compagnon, j'ai commencé à poster à droite à gauche des musiques qui m'évoquent Pierre, et à me confier. J'ai appelé mon meilleur ami, je lui ai annoncé la nouvelle, il a sus trouver les bons mots; je ne sais pas ce que j'aurais fait sans lui. Il ètait deux heures du matin quand on a raccroché, je suis restée encore un peu devant mon ordinateur, et quand je me suis sentie complètement èpuisée, j'ai pus dormir malgrès tout.
  Maintenant je peux me coucher plus tôt, sans être èpuisée, mais j'attends tout de même d'être bien fatiguée en général, et aux alentours de 11H ou minuit le plus souvent. Les musiques m'aident toujours. Il y a des moments où je me couche plus tard parce-que je sais que j'aurais une insomnie. Je me fatigue comme avant puis je dors...
  Je répondrai à tes autres questions tout-à-l'heure, là e n'ai pas le temps.

 :-* :-* :-*
 
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #194 le: 23 mars 2017 à 22:53:23 »
  Personnelement je n'ai pas eu envie de vomir lorsque je mangeais au début de mon deuil; cela dit il m'a fallu quelques mois pour avoir le courage de cuisiner à nouveau, d'essayer de retrouver un èquilibre alimentaire-enfin, à peu près-pour manger pour d'autres raisons que biologiques. Les premières semaines je mangeais n'importe quoi, genre une part de pizza froide devant mon frigo...je sais qu'il n'aurait pas voulu que je me laisse aller.

  Pendant environ 5 mois, ce sourire que j'ai pus garder sur mes lèvres depuis le début-pour me protèger, un genre de réflexe de survie, et aussi pour lui rendre hommage. Sourire, même tristement, même entre deux sanglots s'il le fallait...j'ai pus, peu à peu, réapprendre à sourire naturellement, par intermittence, puis plus fréquemment. Mais je sais qu'il y a toujours une part de tristesse dans mon sourire, ainsi que dans mon regard, même s'il aut être subtil pour s'en rendre compte.

  Les tous premiers temps, il m'est arrivé de culpabiliser lorsque j'avais un élan de joie naturel, même un rire à travers mes larmes. Puis j'ai compris que c'est ce que Pierre aurait voulu, et qu'accepter un mieux-être, même très éphèmère les premiers mois, puis plus rapprochés était également l'un des meilleurs moyens d'honorer sa mémoire adorée, qu'il pourrait être fier de moi de là où il est.

  Pour ce qui est des sorties, moi c'est le contraire: les 5 premiers mois, je sortais tout le temps, je marchais des heures, je passais du temps dans tous les bars, brasseries...endroits où nous avions passé de bons moments ensemble, parce-que ces lieux étaient comme impregnés de sa présence, et surtout parce-que j'avais besoin de parler de lui, particulièrement à des personnes qui l'ont connu. J'avais besoin de me sentir entourée de vie-même si je m'y sentais exterieure-de ce que je prenais pour de la chaleur humaine, que les bruits, musiques, voix...me rassuraient, me berçaient..jusqu'à ce que je comprenne que de nombreuses personnes étaient malintentionnées, et que ce n'est pas parce-qu'on me parlait, me souriait qu'on m'appréciait. J'ai recu le soutien précieux de véritables amis et autres personnes dotées d'empathie, auquelles je serai toujours reconnaissante, et rien que pour ça cela valait la peine, mais d'autres ont été tellement cruelles que j'ai pris mes distances.
  A présent je n'èprouve plus le besoin de sortir, je suis en paix dans mon repaire comme je dis^^je continue de passer d'agréables moments avec les bonnes personnes, mais je les espace et évite certains endroits. Sans Pierre physiquement là pour me protèger de son amour, je suis trop vulnèrable.  C'est ce qui me convient.

  J'ai eu 10 secondes de déni quand on m'a annoncé le dèçès de mon ami,  puis j'ai compris. J'ai été quelques semaines dans un état d'hébétude, où je errais, en mettant mécaniquement un pied devant l'autre, où j'exécutais comme un automate le moindre geste du quotidien. Je savais, je m'efforçais d'"accepter"-je savais combien il aurait été dangereux d'être dans le déni-mais une partie de moi restait sous le choc, comme incrédule, souvent je me disais (tout en sachant qu'il était bien mort, parti): "Pierre, mourir? C'est ridicule! C'est impossible!" Comme un enfant dirait: "C'est pas possible, papa ou maman ne meurent pas!" Je le pensais en ces termes aussi: "Pierre ne meurt pas". :'( je rêvais parfois éveillée que tout ça n'était qu'un cauchemar, un cauchemar èpouvantable, inconcevable, qu'il m'attendait chez lui, ou que j'allais le croiser...mais jamais ces impressions n'ont pris le pas sur la réalité, je savais que j'ètais en train de "rêver".
  Le lendemain matin de sa mort, je me suis forcée à me regarder dans le miroir de ma salle de bain, droit dans les yeux, en me disant à moi-même à voix haute: "Pierre est mort." C'était nécessaire, même si je savais que ce serait très dur-et ça l'a été.
  C'est entre un et deux mois que 'ai pleinement réalisé ce que serait le reste de ma vie sans lui, parce-que je commençais à en faire l'expèrience, que ce serait ainsi jusqu'à la fin de ma vie et que la vie c'est long. Que je ne le reverrais jamais dans cette vie-ci. Ca a été ma dernière prise de conscience.

  Je ne possède qu'une toute petite photo de lui, mais 'ai plusieurs souvenirs, et les contempler, les toucher, me gonflent maintenant le cœur de joie et d'une très douce nostalgie. Même au début j'en ètais comme avide, en dépit de la douleur ils me mettaient du baume au cœur. Ce qui m'a déchiré le cœur est de ne pas avoir pus en garder davantage.

 
« Modifié: 24 mars 2017 à 18:03:27 par Stana »
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