Auteur Sujet: Mon amour est parti, brutalement  (Lu 180434 fois)

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Hors ligne Pandor

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Re : Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #45 le: 01 février 2017 à 16:36:21 »
Pandor... Voila quelques jours que je te lis... Je ne t'ai pas écrit avant, car je n'avais pas la force, l'envie, les mots... Aujourd'hui, j'accueille une petite accalmie et j'en profite pour t'envoyer un peu de chaleur, te manifester mon soutien... Comme toi, j'ai perdu l'amour de ma vie. Il y a presque 10 mois maintenant... Beaucoup trop tôt. J'ai 26 ans (25 lorsqu'il est parti). Il en avait 33. Nous sommes restés ensemble 2 ans et 2 semaines... Cela faisait à peine quelque mois que nous vivions ensemble.
Tellement de souffrance... Et une souffrance tellement chaotique, intime, impartageable... qu'il y a si peu de mots pour la décrire, et si peu de mots qui peuvent nous atteindre et nous apporter un peu de réconfort...
Ce réconfort que pour l'instant, tu ne veux pas accueillir. Que tu fuis, que tu as peur de ressentir: par peur de trahir ton aimée. Je suis passée par là moi aussi. Parfois, cette culpabilité de vivre, cette peur d'aller mieux m'assaille encore. C'est une bien maigre consolation, je sais, mais il me semble important de te dire que tu n'es pas le seul à éprouver cette sensation.
Je ne sais pas comment, mais d'une certaine façon, tu apprendras à apprivoiser ou plutôt: à ne pas te laisser détruire par la souffrance. Tu avanceras malgré elle, avec elle. Peu importe la forme qu'elle revêt ou revêtira. Et lorsque je dis "avancer", ce n'est certainement pas, oh que non: tourner la page. Oublier. Passer à autre chose.
Lorsque la "peur d'oublier", d'"aller mieux", d'avancer sans mon chéri se calme en moi, je sais désormais que d'une certaine façon, nous sommes liés comme jamais. Notre amour était si fort, il l'a toujours été. Mais jamais je n'en ai eu conscience comme maintenant. De ce fait, j'ai compris que peu importe ce que la vie me réserve à présent, peu importe ce que je ferai, peu importe que je reste enfermée dans la souffrance ou que je m'autorise par moment des petits mieux: notre lien est gravé en moi à jamais.
Petit à petit, je te souhaite d'accueillir l'idée qu'il te sera possible d'honorer ton amour pour ta chérie autrement que dans la souffrance. Que de t'autoriser à lire un bon livre, à manger un bon plat, à voir des amis... n'est pas une trahison...

Mais le départ de ta chérie est encore si récent... Ce dont je te parle te semble sans doutes bien inaccessible... Peut être mes paroles sont elles prématurées, maladroites... Pourtant, lorsque je suis arrivée sur ce forum, des femmes, qui ont perdu leur conjoint avant moi, m'ont plus ou moins adressé ces mêmes paroles, et j'ai compris plus tard à quel point elles étaient précieuses... Car bien évidemment: tu ne peux et ne pourras pas échapper à tes émotions, à cette terrible souffrance. Il y a des moments (pour ma part, les premiers mois étaient de ceux là) où "s'autoriser à aller mieux" ne veux absolument rien dire. Parce que la souffrance nous écrase, s'impose à nous, et que la possibilité d'une amélioration est totalement hors de portée. Dans ces moments, il faut s'accrocher. S'accrocher, avec acharnement. Et puis parfois, lorsque la tempête se calme, qu'on reprend son souffle, on peut entrapercevoir de petites lueurs aux pourtours incertains... Et c'est dans ces moments là que petit à petit, je crois qu'on est en droit de se répéter: qu'on a le droit d'accueillir ces petites lueurs, le droit d'être en vie. Et de dire STOP à la culpabilité qui voudrait nous voir replonger de suite au cœur de la tempête.
Je ne vais pas te mentir, la route sera longue... Ces derniers jours, après plus de  9 mois, j'ai moi-même éprouvé une souffrance différente, mais presque plus intense encore que celle des premiers jours... Et pourtant j'ai avancé. Je sais que je ne suis plus la même qu'il y a 9 mois, pour le meilleur et pour le pire. Mais dans le "meilleur et le pire", il y a le "pire", qui prend toujours trop de place, et le "meilleur" aussi. Tu vas découvrir tes ressources: des ressources que tu ne soupçonnais pas.
Ce que j'ai découvert, pour ma part, c'est que l'amour est bien plus puissant que la mort. On dirait une réplique de mauvais téléfilm, et pourtant, lorsque l'on comprend ce que cela implique, c'est une vraie bouée dans cet océan déchaîné.
Pour ma part, j'ai l'intuition que l'amour qui me relie à mon chéri est encore bien vivant. Et pas seulement dans ma mémoire ou le secret de mon cœur... J'accepte qu'il existe plus de choses dans cette vie que je ne peux en voir, et chercher à approfondir ce que cela signifie m'a et continue de m'apporter beaucoup de réconfort. Il appartient ensuite à chacun d'entre nous de dessiner des contours à "nos croyances", notre "foi",  sans pour autant rendre ces contours hermétiques et enfermant... En te lisant, j'ai vu que tu possédais cette curiosité, cette ouverture. De mon point de vue, je ne peux que t'encourager à la cultiver précieusement.
Prends soin de toi, du mieux que tu peux. L'amour qui te lie à ta moitié est un trésor, toujours présent, même lorsqu'il se dérobe à notre vue. Tu apprendras à y puiser de la force.

Bonjour,

Ton message me touche, car c'est la première fois que je reçois un témoignage de quelqu'un de plus jeune, en général on retrouve souvent des personnes de 35-50 ans, pas que leurs mots ne soient pas importants, loin de là, mais ça permet d'un peu + se retrouver...

Je sais que je souffre beaucoup lorsque je pense à tout ce qu'elle ne vivra pas, tout ce qu'elle ne vivra plus, c'est ce poids pesant de savoir qu'elle n'avait encore rien vu de la vie. Me dire qu'elle ne connaîtra pas les festivals de musiques, les soirées jusqu'à pas d'heure, les voyages à l'étranger, un tas de chose qu'en général on fini par vivre tôt ou tard, mais ici elle est partie trop tôt et elle n'atteindra jamais ce tard.

Ca me hante, me hante que sa vie n'a été presque faite que de souffrance, me hante que 1000 personnes auraient pu partir à sa place, elle était trop jeune, trop innocente.

Elle rêvait de choses simples, j'ai pu lui en apporter une partie, mais tellement peu par rapport à ce qu'elle pouvait découvrir. Elle n'aura jamais son permis, elle ne sera jamais maman, elle ne verra jamais la suite des séries que nous regardions, elle ne verra jamais le japon qu'elle voulait tant découvrir. Il y a tant de choses, tant de choses qu'on rate lorsqu'on meurt à moins de 20 ans.

C'est tellement brutal de mourir à cette âge, tellement injuste, toutes les morts le sont, mais ici j'ai l'impression que ça me rajoute un poids supplémentaire.

Chaque jour, je lutte pour rester en vie, je ne lutte pas pour moi mais pour les autres, je pense qu'il y a un moment où je craquerai, je vois bien par quels tourments émotionnels je passe, je me connais et je sais ce que je peux endurer.

Aussi me suis-je demandé, que vais je faire de ma vie ? Je devais vraiment la reprendre en main en septembre, mais tout s'est effondré... J'ai encore tout à construire, mais j'ai perdu toutes les briques et je viens de perdre la personne qui m'y aidait,chaque jour, à sa façon en rajoutant sa petite pierre à l'édifice.

Si je pars du principe qu'un deuil très douloureux met à peu près 2 ans et demi à se faire, que vais-je faire à 26 ans nul part dans la vie.. Je me battais pour elle, pour nous,  le chemin s'est effacé avec son départ.

Merci pour ton message.



« Modifié: 01 février 2017 à 16:40:26 par Pandor »
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #46 le: 01 février 2017 à 22:42:28 »
Bonsoir,

Je sors de la séance de médium.

Pour être honnête, ils m'ont sorti 2-3 trucs très troublants, qu'ils ne pouvaient pas savoir, et qui n'a pas été dit à d'autre.

Certaines autre chose, sont p-e devinables, dur de se faire une idée.

Dans tous les cas, c'est "intéressant".

Bonne soirée à vous
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Re : Re : Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #47 le: 02 février 2017 à 08:45:52 »
" - Si je pars du principe qu'un deuil très douloureux met à peu près 2 ans et demi à se faire, que vais-je faire à 26 ans nul part dans la vie.. Je me battais pour elle, pour nous,  le chemin s'est effacé avec son départ." Pandor.

Bonjour Pandor,

Tu as peut-être... je dis bien peut-être raison d'affirmer cela puisque tu parles du "deuil de ton amoureuse"... donc c'est ton histoire personnelle...quoique, je ne suis pas aussi sûr que toi quant à cette durée !

J'ai des "amiEs amoureuses" qui sont encore "zinzin" d'avoir perdu leur AMOUR...après 4 années de deuil ! et les pôvres... même si ELLES n'ont plus qu'un neurone... ELLES ont un cœur grand comme ça !

Pour moi, mon cher Pandor, c'est mon fils aîné qui s'est suicidé à l'âge de 18 ans ... et là ! je suis condamné à perpétuité... autrement dit, mon deuil va durer toute ma putain de vie !

Le deuil d'un enfant... c'est à vie ! et on ne peut même pas partir du principe qu'il soit très douloureux... puisque la réalité dépasse très largement la fiction !

Le deuil de son enfant c'est insupportable, insurmontable, inacceptable, intolérable, inqualifiable, inquantifiable, incommensurable... c'est purement et simplement invivable... à vivre... toute sa vie !

Je te souhaite une bonne journée dans tes nombreuses lectures...

Le papa de Raphaël
(Federico - Mon Petit Monastère... mon paradis blanc)
« Modifié: 02 février 2017 à 08:57:32 par Federico »
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : Re : Re : Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #48 le: 02 février 2017 à 10:08:37 »
" - Si je pars du principe qu'un deuil très douloureux met à peu près 2 ans et demi à se faire, que vais-je faire à 26 ans nul part dans la vie.. Je me battais pour elle, pour nous,  le chemin s'est effacé avec son départ." Pandor.

Bonjour Pandor,

Tu as peut-être... je dis bien peut-être raison d'affirmer cela puisque tu parles du "deuil de ton amoureuse"... donc c'est ton histoire personnelle...quoique, je ne suis pas aussi sûr que toi quant à cette durée !

J'ai des "amiEs amoureuses" qui sont encore "zinzin" d'avoir perdu leur AMOUR...après 4 années de deuil ! et les pôvres... même si ELLES n'ont plus qu'un neurone... ELLES ont un cœur grand comme ça !

Pour moi, mon cher Pandor, c'est mon fils aîné qui s'est suicidé à l'âge de 18 ans ... et là ! je suis condamné à perpétuité... autrement dit, mon deuil va durer toute ma putain de vie !

Le deuil d'un enfant... c'est à vie ! et on ne peut même pas partir du principe qu'il soit très douloureux... puisque la réalité dépasse très largement la fiction !

Le deuil de son enfant c'est insupportable, insurmontable, inacceptable, intolérable, inqualifiable, inquantifiable, incommensurable... c'est purement et simplement invivable... à vivre... toute sa vie !

Je te souhaite une bonne journée dans tes nombreuses lectures...

Le papa de Raphaël
(Federico - Mon Petit Monastère... mon paradis blanc)

Bonjour,

J'ai parlé de ça de façon "optimiste" et "terre à terre", évidemment que je n'imagine pas que ça durera 2 ans... Mais si ça devait, si je me référais aux chiffres, si la douleur venait à s'atténuer suffisamment pour que je me reconstruise, je me retrouverais quand même nul part, c'était ça dont je voulais parler.

La cicatrice ne partira évidemment jamais, mais quand est-ce que la blessure deviendra cicatrice....

___

Je t'aime et j'aurais tellement aimé te le dire avant que tu partes, j'en rêve, j'en culpabilise, j'espère que tu es partie en sachant combien je tenais à toi.
« Modifié: 02 février 2017 à 12:14:30 par Pandor »
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #49 le: 02 février 2017 à 16:41:30 »
J'avais un petit instant de "paix", disons que j'y pensais sans trop en souffrir.

Mais il a fallu que j'entende parler de sa ville, et qu'on en discute, pour que ça me reprenne aux tripes. Que je me rappelle instantanément de ce qu'on y faisait,... Et dire que sa famille a envie que j'y retourne, qu'ils ont besoin de me voir, c'est tellement dur d'y aller alors qu'elle n'est plus là.

J'ai envie de prendre le premier avion pour aller la voir, comme si la distance nous éloignait encore, j'ai envie de la rassurer, la serrer contre moi, lui dire que tout ira bien.

Au secours, que c'est douloureux.
« Modifié: 02 février 2017 à 16:48:05 par Pandor »
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #50 le: 02 février 2017 à 20:12:32 »
  Dans un premier temps, les brefs instants d'accalmie, d'une sorte de paix sont rares, ces petits moments où la souffrance se repose un peu comme je dis toujours. Je pense que le cerveau humain ne peux pas supporter, sur le long terme, un excès de douleur continue, qu'elle soit physique ou morale, et diffuse des endorphines pour se reposer un minimum, reprendre des forces.  J'ai connu ces très brèves éclaircies au cœur d'une douleur à la limite du supportable et uniforme, à laquelle il m'était impossible d'èchapper. Cette souffrance était en moi jour et nuit, elle m'épuisais, j'en ètait prisonnière, et j'acceuillais ces instants de mieux-être comme des dons précieux, d'autant plus précieux qu'ils étaient rares et furtifs. La porte de ma prison intèrieure s'entrouvrait, j'entrevoyais un rayon de lumière, puis la porte se refermait, mais ça me donnait de l'espoir pour l'avenir. C'est interminable, j'en conviens.
   Cela dit, un an et neuf mois (aujourd'hui, triste anniversaire), je peux témoigner qu'au fil des mois, ces petites embellies deviennent plus fréquentes, insensiblement puis de façon plus marquée; elles s'alongent peu à peu, et le laps de temps entre chacune devient moins interminable, puis de plus en plus courts. Au fil de ces mêmes mois-les 6 premiers ont été les plus durs en ce qui me concerne-le côté insoutenable de la douleur s'adoucit: pareil, insensiblement puis jusqu'à ce qu'elle devienne supportable.
  Un jour, étape par étape, cette souffrance continue devient une douce mélancolie que j'èprouve toujours, non seulement supportable mais pleine de sérénité, c'est avec une douce nostalgie, le cœur débordant d'amour et de tendresse, que j'èvoque tous les merveilleux souvenirs partagés. J'arrive maintenant à sourire naturellement, voire même à rire en pensant à des anecdotes. Il est toujours en arrière-plan de chacune de mes pensées, et ça me donne davantage de force et de ce que l'on peux qualifier de joie que de douleur. Je ne te cache pas qu'il y a toujours des moments, par intermittence, plus douloureux, mais ce sont maintenant les mauvais instants qui sont plus rares, dans une paix intèrieure à peu près continue.
  Bien sûr je reste marquée, je suis hypersensible depuis le début de mon deuil-plus qu'autrefois-et je pense que ce côté écorchée vive sera toujours là. Mais ce qui importe est qu'avec le temps, un apaisement est possible, si on a suffisament de patience et de ténacité. Je pense d'ailleurs que la plus belle manière que nous ayons d'honorer leur mémoire adorée est de rester en vie, comme ils l'auraient voulu, et comme nous l'aurions voulu pour eux si c'était nous qui étions partis avant eux. Acceuillir les petits, puis plus longs moments de bien-ête intèrieur, comme ils l'auraient voulu-comme ils le veulent je pense.
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #51 le: 02 février 2017 à 20:33:12 »
Merci pour ton message plein d'espoir.

J'espère pouvoir aussi arriver à ce stade, même si mon quotidien ne le permet pas vraiment.

Etant au chômage et en n'ayant que peu de perspectives d'avenir, avec un frère qui va mal, une mère qui se détruit la santé et qui ne fera pas de vieux os n'arrivant plus à encaisser autant de souffrance chez l'un de ses enfant, un père qui dit qu'en gros je pourri sa retraite avec ma douleur, et une soeur qui essaye de m'aider comme elle le peut, je ne suis pas vraiment bien armé pour combattre ce deuil.

Ma petite moitié était tout ce que j'avais pour combattre ce quotidien qui me ronge depuis tant d'années.
« Modifié: 04 février 2017 à 01:01:08 par Pandor »
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #52 le: 02 février 2017 à 22:02:51 »
Il y a une dizaine de minutes, j'ai réinstallé cette petite appli dont on se servait pour s'envoyer des messages qui ne s'ouvraient qu'à une certaine date "Jack".

Tu l'aimais tellement, tu m'avais demandé de la réinstaller pour que je vois le message de nos 2 ans, je ne l'ai pas fait et je n'y ai plus pensé.

Je viens de la réinstaller pour voir si tu ne m'avais pas laissé un message d'adieu, mais heureusement il n'y avait rien.

Si ce n'est ce petit message pour nos 2 ans où tu écris :

"Je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toute ma vie, Ouais c'est très classique comme phrase mais bon, c'est la vérité."

Avec en fond la petite plante qu'on avait cueilli la première fois où on s'est rencontré, je me rappelle que je t'avais tant taquiné avec... tu as toujours été dans la symbolique mon coeur.

Je t'aime et tu me manques, ton absence me ronge chaque minute, j'échangerais n'importe quoi pour te retrouver.
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #53 le: 04 février 2017 à 12:03:06 »
Parmi tous les gens que je côtoie et que j'ai côtoyé ces 24 années, elle était la dernière personne qui devait partir, que ça soit pour sa bonté ou pour son âge.

Si dieu il y a, fauche moi comme tu l'as fauché et permets moi un peu de répit, que ça soit un accident brutal ou une maladie, je pourrai au moins partir sans faire culpabiliser mes proches.

Je me refuse à vivre si longtemps sans elle, j'ai toute la vie devant moi et c'est justement ce qui m'effraie, j'aurais tellement aimé avoir déjà un pied dans la tombe.

Qu'elle ressuscite ou que je meurs, je ne vois pas et n'accepterais pas d'autres alternatives.

___

http://www.la-psychologie.com/deuil.htm si ça peut aider certains
« Modifié: 04 février 2017 à 12:06:01 par Pandor »
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #54 le: 04 février 2017 à 12:29:29 »

   Hum, j'ai lu en diagono-verticale ...
   La dernière phrase:

   "Quand le bouleversement entraîné par la perte de l'aimé(e) fait que nous poursuivons notre existence différemment, plus capable de nous réjouir des choses simples, plus conscient du bonheur de vivre, le deuil est terminé."

    Heu ... hem hem ... hem hem hem ... Atchii! Atchhhh ... ou !
    Ça y est, mon allergie recommence ... Crévindjeû, comme on dit à Liège, hein, Pandor ...
    Prends soin de toi bonhomme,M.

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Re : Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #55 le: 04 février 2017 à 12:34:26 »

   Hum, j'ai lu en diagono-verticale ...
   La dernière phrase:

   "Quand le bouleversement entraîné par la perte de l'aimé(e) fait que nous poursuivons notre existence différemment, plus capable de nous réjouir des choses simples, plus conscient du bonheur de vivre, le deuil est terminé."

    Heu ... hem hem ... hem hem hem ... Atchii! Atchhhh ... ou !
    Ça y est, mon allergie recommence ... Crévindjeû, comme on dit à Liège, hein, Pandor ...
    Prends soin de toi bonhomme,M.

Oui je t'accorde que c'est un peu maladroit...

Mais les lignes concernant " la confrontation avec l'absence" m'ont tout de même parlées....

J'ai l'impression que je ne pourrai pas "commencer mon deuil" tant que je n'aurai pas eu accès à son pc et à son téléphone, car j'ai besoin de lire les dernières choses qu'elle y a écrit même si ça va me déchirer à maintes reprises... mais la police les a toujours et nous devons attendre....

Prends soin de toi également
« Modifié: 04 février 2017 à 12:43:02 par Pandor »
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #56 le: 04 février 2017 à 17:23:14 »
J'aurais voulu l'avis de ceux qui ont envie de le donner.

A même titre que je travaille ma spiritualité et que celle ci grandit, ma rationalité et mon scepticisme font de même.

Je lis par ci par là que le fait de rester en vie, permet quelque part d'honorer la mémoire de notre cher disparu et de l'amour qu'on lui portait.

Mais pourquoi, et à quoi bon, si nous partons du principe que l'au delà n'existe pas et qu'il n'y a que du vide.

Quel serait alors l’intérêt, de traîner pendant ~80 ans notre carcasse sur cette planète, d’enchaîner les pertes, les souffrances et les moments joyeux.

Si la finalité est poussière, et qu'il ne reste rien de nous, que nous perdions tout maintenant ou dans X dizaines d'années, quelle est la différence ? En quoi la vie serait précieuse du fait que nous n'en ayons qu'une si nous ne la possédons jamais vraiment.

Pourquoi la vie devrait-elle avoir un sens ? N'est-ce pas propre à l'Homme de vouloir un sens à toute chose ? L'animal qui naît vit et meurt ne se pose pas toutes ces questions, il se contente du moment présent et de perpétuer la survie de l'espèce.

C'est pour ça que "vivre pour honorer le disparu" ne me parle pas du tout, alors que ça parle à certains, je suis peut-être trop fataliste mais je ne peux pas m'empêcher de me poser ce genre de question. Que nous honorions qui il/elle était pendant 5 minutes ou pendant 50 ans, la finalité est la même, la totale disparition de notre moitié, la nôtre, nos souvenirs, et celle de notre amour.

Bien à vous
« Modifié: 04 février 2017 à 17:25:10 par Pandor »
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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #57 le: 04 février 2017 à 18:27:32 »
J'ai cherché avidement aux débuts... des réponses aux mêmes questions que toi...une quête spirituelle, une quête de sens...

Les EMI me paraissaient le meilleur exemple d'une possible survie de quelque chose...
les théories sur la conscience et les états modifiés me fascinent
la physique quantique semble prometteuse...
les théories sur l’énergie, l’information ,les cordes, les champs morphiques...
j'ai lu et lu et écouté ,encore et encore...l'esprit ouvert et réceptif...mort/vie/au delà/médiums/signes/NDE/sens/....
j'avais tellement envie de me raccrocher à quelque chose...
mettant en sommeil doutes,raison et scepticisme...
mais au bout du compte...ça ne change rien à la détresse du présent...
Elle manque...et ça n'a pas de sens...
mourir à 24 ans n'a pas de sens...

Au jour d'aujourd'hui:
je ne crois en  rien...
aucun signe...
aucune preuve ni ombre de preuve ...
rien qui donne un sens à la mort de ma fille...
aucune théorie qui tienne vraiment la route...
que des fictions inventées par l'homme perdu face au néant et au non sens
jolies histoires qui depuis la nuit des temps bercent l'humanité et la rassurent, chaque époque ses croyances...

La science donnera peut être des réponses...

Je crois que l'esprit humain peut faire des merveilles...
créer des liens, donner du sens au chaos...

 Je crois en l'Humain, c'est déjà pas mal...

alors il m'a fallu trouver un peu de sens à la vie d'après,après  sa mort...
sinon, à quoi bon ...
alors je bricole...entre désir fou et croyances, rationnalité exacerbée et pensée magique...
pour survivre...
pour que la mort ne gagne pas...
pour que le non sens ne triomphe pas...
pour donner envie de vivre à mes enfants et petits- enfants...
parce qu'Emmanuelle aurait su quoi en faire de cette vie Si....
par fidélité à la jeune femme qu'elle était...
parceque sinon autant se foutre en l'air tout de suite...dès le premier jour du reste de nos vies sans Eux, nos essentiels...

mais la vie est plus puissante en nous qu'on ne le croit...

l'Humain en quête de sens se fabrique des béquilles spirituelles à sa mesure pour vivre

voilà un avis, ça ne t'aidera pas mais ça te témoigne de l’universalité du questionnement face à la mort de l'aimée...d'autres te répondront et tu toucheras la singularité des réponses que chacun apporte...
Tu trouveras tes propres réponses Pandor,et la relation et l'amour que vous partagiez t'y aidera...

(heureusement que j'avais copié la plus grande partie de ma réponse, ça a encore buggué sur le forum... et j'ai perdu la fin..et pas le courage de réécrire, désolée!)

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Re : Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #58 le: 04 février 2017 à 18:33:41 »
J'ai cherché avidement aux débuts... des réponses aux mêmes questions que toi...une quête spirituelle, une quête de sens...

Les EMI me paraissaient le meilleur exemple d'une possible survie de quelque chose...
les théories sur la conscience et les états modifiés me fascinent
la physique quantique semble prometteuse...
les théories sur l’énergie, l’information ,les cordes, les champs morphiques...
j'ai lu et lu et écouté ,encore et encore...l'esprit ouvert et réceptif...mort/vie/au delà/médiums/signes/NDE/sens/....
j'avais tellement envie de me raccrocher à quelque chose...
mettant en sommeil doutes,raison et scepticisme...
mais au bout du compte...ça ne change rien à la détresse du présent...
Elle manque...et ça n'a pas de sens...
mourir à 24 ans n'a pas de sens...

Au jour d'aujourd'hui:
je ne crois en  rien...
aucun signe...
aucune preuve ni ombre de preuve ...
rien qui donne un sens à la mort de ma fille...
aucune théorie qui tienne vraiment la route...
que des fictions inventées par l'homme perdu face au néant et au non sens
jolies histoires qui depuis la nuit des temps bercent l'humanité et la rassurent, chaque époque ses croyances...

La science donnera peut être des réponses...

Je crois que l'esprit humain peut faire des merveilles...
créer des liens, donner du sens au chaos...

 Je crois en l'Humain, c'est déjà pas mal...

alors il m'a fallu trouver un peu de sens à la vie d'après,après  sa mort...
sinon, à quoi bon ...
alors je bricole...entre désir fou et croyances, rationnalité exacerbée et pensée magique...
pour survivre...
pour que la mort ne gagne pas...
pour que le non sens ne triomphe pas...
pour donner envie de vivre à mes enfants et petits- enfants...
parce qu'Emmanuelle aurait su quoi en faire de cette vie Si....
par fidélité à la jeune femme qu'elle était...
parceque sinon autant se foutre en l'air tout de suite...dès le premier jour du reste de nos vies sans Eux, nos essentiels...

mais la vie est plus puissante en nous qu'on ne le croit...

l'Humain en quête de sens se fabrique des béquilles spirituelles à sa mesure pour vivre

voilà un avis, ça ne t'aidera pas mais ça te témoigne de l’universalité du questionnement face à la mort de l'aimée...d'autres te répondront et tu toucheras la singularité des réponses que chacun apporte...
Tu trouveras tes propres réponses Pandor,et la relation et l'amour que vous partagiez t'y aidera...

(heureusement que j'avais copié la plus grande partie de ma réponse, ça a encore buggué sur le forum... et j'ai perdu la fin..et pas le courage de réécrire, désolée!)

Merci pour ton message, je ne suis pas le seul à passer par ce genre de questionnement (j'y songeais déjà avant son départ mais pas avec la même intensité).

Je pense que je pourrais résumer toutes mes pensées en 3 mots : A quoi bon ?  (je n'avais pas vu que tu l'avais écrit, comme quoi ...)

Quant au fait que tu n'ais pas eu de signes, tu m'en vois désolé, j'en ai eu pour ma part, mais que valent-ils réellement ? Est-ce là un fantasme du cerveau ? Dans tous les cas ça ne ramènera pas l'être aimé, et le manque cruel et violent qu'il laisse au fond de nous.

Quant au fait que ça soit une "fiction" je ne serais pas aussi catégorique, je reste ouvert et sceptique car pour moi c'est la seule position raisonnable, même si au fond de moi j'aimerais y croire aveuglément...

Vivre pour ceux qui restent ou mourir pour soi ?
« Modifié: 04 février 2017 à 18:37:39 par Pandor »
Vivre pour eux ou mourir pour moi ?

Hors ligne Faïk

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Re : Mon amour est parti, brutalement
« Réponse #59 le: 04 février 2017 à 19:12:21 »
Je pleure, je souffre, je pense à lui, à eux, mais l'idée « d' honorer leur mémoire » me met mal à l'aise mais ça n'est là que mon avis d'hérissonne hérissée.
Ce mot honorer ne me semble pas correspondre à l'humilité ou la simplicité qui faisaient leur vie. N'honore t-on pas les dieux ?
Pourquoi mettre de l'honneur dans la quête ou la volonté de maintenir le souvenir de ceux qui sont partis ? J'y vois plus une blessure, de la douceur, des regrets, des espoirs mais je n'arrive quant à moi à n'y voir aucun honneur à ajouter, car de leur vivant ils n'étaient certes pas dépourvus de dignité ni d'estime.
Que méritent-ils ? Quelle distinction pourrais-je leur décerner ? Celle d'avoir vécu et de nous avoir beaucoup aimés ? Et nous-mêmes d'être survivants et de les aimer, toujours ?
N'en est-il pas de même pour chacun d'entre nous ?
Cette notion d'honneur, à mon sens, m'éloignerait davantage d'eux … en les rendant définitivement inaccessibles. 
Je ne mets pas d'honneur quand j'effleure de la main les pierres de notre maison, quand mes yeux plongent dans leurs regards photographiés, quand j'entends leurs voix enregistrées.
Je sens, je vois, j'entends. Je n'oublie pas.
Je suis ici, là et maintenant. Avec eux, pour toujours mais je ne veux pas faire de leur vie enfuie le piédestal de ma vie ou de ma survie.
De sens, je ne trouve pas. Sens interdit, unique, giratoire, prioritaire, obligatoire, je ne connais que ceux-la. Peut-être que ce sont les mêmes.

Je pense à vous, simplement
« Modifié: 04 février 2017 à 20:29:13 par Faïk »