Hmm, faudrait peut-être inventer la
"seulidatité" ou le "solideuil" ?
C'est vrai que "solidaire", ça sous-entend qu'on se serre les coudes pour venir au bout d'une difficulté ...
Or, le deuil profond est irréparable !
Tout-à-fait d'accord !
Comme toi, je ressens néanmoins la possibilité d'une évolution positive ... dans la ... transcendance ? Attends, dico: (ouillle, c'est chelou ... chelou, la transcendance pour mon ascendance gaumaise, huhu!)
Bon, alors je vais dire comme je le vois.
Il nous est arrivé quelque chose d'immensément grave à notre échelle ... mais le monde n'est pas à notre échelle, alors en regardant le monde tel qu'il est, vaste, mystérieux, d'une infinie variété de sensorialité et de sens à traduire, cela nous ouvre ...
Notre Blessure n'est pas moindre, mais nous avons plus de générosité, tellement il nous apparaît qu'il nous reste plein de possibilités de donner, transmettre, découvrir, apprendre ...
C'est la brèche dans la brèche ... comme quoi blessés, nous pouvons, à l'inverse de l'idée de cicatriser(qui, personnellement, me fait horreur!), travailler depuis la profondeur de notre Entaille, je ne vois d'ailleurs plus aucun repère authentique ailleurs !
Je pense que l'idée générale est que les personnes en deuil sont figées et se cramponnent au passé, alors que l'on creuse et que là-dessous les grands gisements sont pleins de vie et de nouveauté ... et n'attendent que notre exploitation !
C'est mon espoir fou ... me dire que de la mort de Kalahan, je dois absolument tirer "quelque chose" de cette atrocité ... un combustible, un aliment, que sais-je !
Je ne me contente pas de l'hypothétique réconfort (dont je comprends la logique) d'une vie APRES, c'est de cette putain de vie-ci que je veux mon Espoir, Mon Amour HUMAIN !
Ne te laisse pas trop bluffer par l'idée de "gratuité", don absolu, c'est peut-être un peu trop propre pour être honnête, non ? La Nature ne fait rien pour rien, et prouve de toutes les façons que l'intéressement crée des dynamiques.
Alors abuse de curiosité sans complexe, et sans jamais m'y sentir obligée, j'aurai toujours le goût de te lire et te répondre, Ela.
Purée, on est bourrés de défauts et alors, comme disait Henri Michaux dans un de ses poèmes qu'un ami m'a fait connaître, si on les retire, qu'est-ce qu'il reste ? TU peux bien avoir confiance en toi, avec tes doutes et A FORTIORI avec eux, ne l'oublie pas.
Bien tendrement, Titine.