Auteur Sujet: Mon amour est parti au mois d'avril  (Lu 123167 fois)

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #135 le: 26 décembre 2016 à 20:36:26 »
Veux tu encore de moi, comme ça? Cassée tordue... perdue? Veux tu encore de moi comme ça? Moi qui ne sais plus, qui est ce "je"? Veux tu encore de moi, flippante, sombre, compliquée comme jamais? N'oublie pas, que je suis là sous les décombres... N'oublie pas que je respire encore, quelque part, à l'intérieur... Ne me laisse pas tomber. Mets tes limites, prends tes distances: c'est tout ce que je te souhaite. Tout ce que j'espère pour toi. Mais ne me laisse pas tomber...

Hors ligne Ela

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #136 le: 26 décembre 2016 à 20:40:49 »
Et qu'est ce que ça veut bien pouvoir dire... tout ça... puisque tu n'es plus là... Allez... c'est bon... j'arrête. J'arrête. Je me rappelle... vaguement... qu'il faut au moins essayer, d'être un peu gentille avec soi-même... Voila. Tu vois? Tu n'as pas à t'inquiéter. Tu peux mourir tranquille. Je serai sage.

Hors ligne Ela

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #137 le: 26 décembre 2016 à 20:55:40 »
Et merci Martine... j'accueille, je ressens cette invitation: d'oser se montrer blessée, laide... pour s'apercevoir que ce qu'on croyait laid, ne l'est pas tant que ça... C'est vrai pour beaucoup de choses... Ma folie et son cortège d'idées affreuses, je n'ai pas encore réussie à les trouver belles.  A ne pas avoir un haut le cœur, quand elles viennent me provoquer: violentes, obscènes... Je n'arrive pas encore, à ne pas avoir honte, de les laisser avoir une telle emprise su moi. C'est peut-être ça, le problème... 
Mais là, c'en est assez. Alors, je vais compter les bulles moi aussi. Et attendre une météo plus favorable pour refaire surface.

Hors ligne Pucinette

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #138 le: 26 décembre 2016 à 21:01:04 »
Merci.... Tu as réussis à écrire tout ce que je ressens. ... Tout vraiment....
Bon courage...
Je t'embrasse fort.....
Christophe... Mon amour pour toujours...

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #139 le: 26 décembre 2016 à 21:59:08 »
Oui, Ela, comme tes mots nous parlent.
Comme ils  disent bien ce que nous éprouvons lorsque notre ciel est gris.
Je fais le vœu que se dessine vite cette nouvelle météo qui éclaircira tes matins.
*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

Hors ligne Federico

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Re : Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #140 le: 26 décembre 2016 à 23:10:55 »
....... Je me rappelle... vaguement... qu'il faut au moins essayer, d'être un peu gentille avec soi-même... Voila.
Je serai sage.

Je t'embrasse Ela.

Federico
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

Hors ligne Ela

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #141 le: 10 janvier 2017 à 02:47:55 »
Je me lève, à 12h tous les jours... Parfois 11h30, pas avant... Je n'ai pas de travail. J'en recherchais avant... avant.... et puis maintenant, je n'ai pas la force... J'ai un diplôme dans le social... Pour le moment, je ne me sens pas capable... je ne me sens pas capable... d'écouter, de soutenir les gens... d'autre gens, parce que je n'ai pas l'énergie... Je ne peux pas... En tous cas pas comme ça. Pas maintenant. Pas encore. Pas pour un salaire. Pas dans une institution, auprès de gens qui voudront me voir forte, à qui je devrai rendre des comptes... Les rares personnes que je croise, en dehors de mes parents,  et de quelques amis qui n'ont pas pris la fuite... me demandent: "alors, tu as des projets? Tu as trouvé du travail? " Et moi je m'en fous. Je m'en fous tellement. Pas de tout non. Je ne me fous pas de tout. Mais de ça, oui. De ce vernis de surface qui se craquelle. De mes apparats qui se délitent: je m'en fous. Tant mieux d'ailleurs. Qu'elle meure, cette peau de surface. Cette collection de masques. Je m'en fous. Éperdument.
Mais ça va bientôt faire 9 mois que je vis dans un monde sans matins. Parce que, j'ai peur de me réveiller tôt. Des journées trop longues, remplies de vide. D'absence. Des plages de temps trop longues dans lesquels mon cerveau pourrait projeter toutes mes angoisses, toutes mes peines... Mes journées, c'est manger, meubler mon après midi comme je peux, chercher l'oubli devant la télé... puis tenter de me souvenir de tout... de tout ce qui est "lui", "nous"... en allant marcher, seule, ou avec ma chienne.... Et puis dormir. D'un sommeil dans lequel je sombre assez facilement, en général, mais qui m'emporte vers des rêves agités dont je sors plus épuisée encore.
Cette semaine, mon historique de navigation est truffé de mots angoissants... Des recherches sur les troubles de l'anxiété, sur les maladies mentales. Car oui, en plus, je suis "malade". Enfin, ce que j'entends par là, c'est qu'un jour, un groupe de médecins en blouses blanches, très certainement merveilleusement bien dans leurs baskets et se considérant comme tout ce qu'il y a de plus normal ont décidé de créer des cases, en fonction de certains symptômes. Selon cette merveilleuse classification, certains, très rares, atterrissent dans la colonne "équilibrés", d'autres dans la colonne "barrés mais juste ce qu'il faut", et d'autres, moins chanceux, dans la colonne "malades". Moi je suis de ceux là.
Je souffre de troubles de l'anxiété. Une forme de ce qui s'appelait des "névroses obsessionnelles". Une part de moi cherche à me persuader que je suis ce que je ne suis pas, que j'ai envie de ce que je ne veux pas... et pour tenter de retrouver qui je suis réellement dans ce merdier, mon cerveau s'emballe et m'entraîne dans d'incessantes ruminations. S'en suivent des angoisses monstrueuses. Et puis il y a l'épuisement, la culpabilité terrible liée à ces pensées sur lesquelles je n'ai plus d'emprise. Qui m'entraînent là où je ne veux surtout pas aller.
J'avais dompté tout ça... Je croyais avoir dompté tout ça... Quand mon amour est parti, j'étais tellement sonnée, choquée... la souffrance est venue après. Pas très longtemps après. Oh non. A peine le temps de se dire "je vais morfler" et là voila. Mais pendant ce laps de temps, où la vague n'était pas encore là, où je la voyais approcher, j'ai eu le temps de me dire que je devrai être forte. Tout faire pour ne pas me laisser happer à nouveau par la "maladie". Au moins ça... Au moins ça... Je ne voulais pas que la maladie me vole ma vie, ma survie, sa mort... la souffrance de son absence...
Et aujourd'hui, je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi penser... Je me suis montrée forte... J'ai lutté. Lutté. Lutté. Mes phobies, mes angoisses n'ont pas repris la même emprise sur moi que par le passé. Je sais que j'ai déjà été plus loin sur le sentier de la folie... Mais malgré tout, je sens toutes ces faiblesses, tapies dans l'ombre comme des vautours. Alors comment garder espoir, par moment, quand on à la sensation que c'est sans issue? Que tôt ou tard, même si j'avance d'encore un mètre, de quelques centimètres... L'épuisement finira par l'emporter et tout ce merdier par me rattraper?
C'est triste... c'est glauque... Oui, sans doutes un peu. C'est vrai. Mais je ne veux pas qu'on me plaigne. Je refuse qu'on me plaigne. Je ne suis pas à plaindre. Ceux qui s'apitoient sur moi parce que "vue de l'extérieur", ma vie semble fichue. En miettes... Parce que mon amour est parti, si jeune. Parce que je suis retournée vivre chez mes parents à la campagne. Parce que je suis seule.... Parce que ma vie sociale, professionnelle a volé en éclats... Ceux qui s'apitoieraient sur moi s'ils savaient pour les troubles contre lesquels je lutte depuis l'adolescence... Tous ceux là...  Leur attitude me met en rogne. Parce qu'ils ne voient que le résultat. Pas la lutte. Ils ont les yeux rivés sur l'arrivée. Ils ne voient pas le chemin, la course...
Je ne suis pas à plaindre. Parce que même si ma souffrance fait peur, elle ne m'a pas mise à genoux.
Je ne suis pas résignée. J'espère ne jamais l'être. Je ne suis pas résignée, et je ne détourne pas les yeux pour autant. A l'heure où toutes les enseignes, les magazines, les commerces... nous bombardent avec la recherche du bien être, la pensée positive.... je dis qu'il ne doit pas s'agir d'un prétexte pour fuir la souffrance. Eviter de la regarder en face... Le bien être, l'apaisement, l'épanouissement ne sont pas des injonctions. Elles ne peuvent être des injonctions. Elles sont l'objet d'une quête. D'un cheminement. Qui passe par la prise en compte de la souffrance. L'apprentissage de comment vivre malgré elle, avec elle.
Je suis tellement en colère par moments, lorsque je ressens, lorsque je lis parfois aussi dans vos commentaires, la pression que certains nous mettent pour qu'on aille mieux, qu'on se bouge, qu'on passe à autre chose. Je suis tellement en colère parfois lorsque je ressens, comme un reproche dans les regards, lorsque je montre ma souffrance. Parce que beaucoup préfèrent ne pas voir, ne pas savoir...
J'ai dépassé, ou du moins j'essaye, le stade de la colère dirigée contre des personnes en particulier, à cause de leurs maladresses... Je sais qu'elles ne comprennent pas. Qu'elles ne peuvent pas. Que j'étais comme elles souvent aussi. Que je le serai encore, malheureusement, peut être...
Mais ce contre quoi je demeure en colère, c'est le système, la société et ses rouages. Qui a fait germer en nous cette impossibilité de regarder en face la mort et la souffrance. Qui a condamné certains d'entre nous à la maladie, en nous rendant symptômes des dysfonctionnement d'une communauté. La société et son modèle perverti, axé sur la réussite, le mérite... sur tout ce qui brille. La société qui se moque des sentiments, des émotions.... et qui survalorise l'intellect, les mots savants, les esprits cartésiens... et qui pourtant repeint le monde en noir et blanc à coup d'amalgames, d'idées simplistes... dès que les intérêts de quelques uns sont menacés, ou dès qu'on tente de lui ouvrir les yeux sur ses propres névroses.
La souffrance liée au manque, à l'absence de mon amour, de mon chéri, de mon ange.... est immense. Impitoyable. Mais il ne saurait en être autrement. Et c'est une souffrance que je chéris. Que j'aurais tant aimé ne pas connaitre, mais puisqu'il ne saurait en être autrement: je la chéris. Je la chéris cette souffrance. Et si elle m'a ébranlée au plus profond de mon être, ce n'est pas elle qui sera responsable si je devais chuter un jour et ne plus me relever. Ça ne pourrait pas être cette souffrance, car il y a de "lui" dans sa mort, comme dans la vie qu'il a mené. Et rien de ce qui est "lui" ne peut me détruire...
Ce qui me détruit, ce qui pourrait me faire chuter:  c'est tout ce qui en moi a été abîmé, déchiré, sali par une société, un monde qui n'aura pas su me préparer à faire face à la souffrance dans ce qu'elle a de plus pur. A la mort dans ce qu'elle a de plus implacable. Ce qui pourrait me faire chuter, c'est cette société qui, à travers tous ses fanatismes; religieux ou laïques, ne m'aura pas enseigné la confiance, dans les choses invisibles et pourtant essentielles comme l'amour, l'harmonie...
Je ne sais pas comment, je ne sais pas comment... pas vraiment, pas précisément, pas encore... mais j'espère tellement que j'arriverai à quitter le navire avant qu'il coule.
Parce qu'une chose est sure: lui, mon poète fantasque et fantastique, mon justicier solitaire, mon philosophe incompris, mon ange terrestre, mon amour, mon cœur, ma moitié... dans ce bateau là, il n'y est pas.

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #142 le: 10 janvier 2017 à 10:31:56 »

    Salut Ela,

    Ne t'en fais pas, tous les humains sont fous, et les plus graves sont ceux qui se croient mieux que ceux qui savent que "quelque chose cloche" dans cette vie ...
   Prends tout ton temps de convalescence de deuil, tu sentiras bien un jour si quelque chose en toi te dit de chercher "du neuf".
   Pour ma part, je suis carrément une retraitée de la civilisation depuis longtemps ... encore plus gnouf "depuis" ...
   Si je me lève le matin, c'est pour admirer la lumière, être en phase avec la Nature, me réjouir de certains ciels.
   Hier fut une journée assez uniforme au niveau des couleurs ... toutefois, vers cinq heures du soir, le ciel s'est magnifiquement déchiré en deux endroits, m'offrant deux tableaux extraordinaires ...
  L'un, de zébrures jaune-orangé sur fond d'acier, l'autre, une trouée d'un ovale imprécis, claire, douce, en tons délicats et pâles, rose, blanc, pêche, bleu tendre ...
   J'ai pensé: "pas besoin de courir au Guggenheim, à la Tate Gallery ou au Prado ... au Reijksmuseum ... pfft !"
   Ah ... il ne fallait pas m'apprendre à vivre, "avant" ...
   Ton poète-philosophe-justicier et amoureux te manque, j'ai mal, si mal, à la mort par suicide de mon neveu ... on est en rééducation ...
   On est des boules de aïe aïe aïe ...
   Bien solidairement et tendrement, Titine.
   
   

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #143 le: 10 janvier 2017 à 13:58:51 »
Merci Martine...

Oui, se lever le matin pour "admirer la lumière, être en phase avec la Nature, se réjouir de certains ciels"... Ça me parle... Je tenterai peut être... Je me souviens à quel point ça peut être beau... Chez mes parents, en ce moment, il neige. Comme il n'avait pas neigé depuis longtemps et c'est vraiment magnifique. Mon amour aurait tellement aimé ça. C'est un gars du sud, alors la neige pour lui... c'est tellement rare, et magique... J'irai sans doutes marcher un peu tout à l'heure.

Je sais qu'il faut que je fasse preuve de patience... Que je prenne mon temps... J'ai beau le savoir, j'ai parfois besoin de le lire ou de l'entendre. Alors je te remercie pour tes paroles... Parce que c'est dur, tellement dur de gérer la souffrance, et en plus, de devoir lutter pour qu'elle soit perçue comme légitime... Et à défaut, de se rassurer soi-même, de s'autoriser soi-même à flancher...
Sincèrement, ces derniers temps, j'ai vraiment peur par moment. Une trouille affreuse... Que mon Humanité, ma capacité d'empathie, ma joie de vivre... toutes les petites lueurs qui brillaient en moi (qui brillent encore mais si faiblement que je n'arrive plus toujours à les voir)... toutes ces lueurs qu'il aimait en moi, qui faisaient que je me sentais digne d'être aimée de lui... j'ai peur qu'elles s'éteignent. J'ai peur de devenir indigne, indigne de son amour. Indigne de l'amour de qui que ce soit.
Et je sais que c'est absurde. Une connerie sans nom. Parce que l'amour n'est pas une récompense pour élève méritant. J'ai beau le savoir, en être convaincu, je subis les retombées d'une façon de penser dans laquelle je me suis trop bien acclimatée pendant de trop nombreuses années. D'où ma colère aujourd'hui.
Nous n'avons rien à prouver, rien à justifier... Je sais que mon chéri m'a aimé, qu'il n'aimerait sans doutes pas me voir douter de son amour aujourd'hui. Je sais aussi qu'il aimerait, qu'il espère... tout comme je l'espère pour lui.... me voir trouver un peu de sérénité, d'harmonie en ce monde. Mais c'est un souhait, un désir... pas un ordre. Pas une attente.  Et si c'était le cas, s'il attendait vraiment de moi que je rebondisse, là, maintenant: c'est lui qui aurait tort. Ça ne serait pas à moi de m'aplatir, de m'excuser pour ce que je vis... (Ne t'inquiète pas mon chéri, c'est juste une supposition. Je ne prétends pas, que ce sont tes intentions) Et c'est ce qu'il faut tenter de faire comprendre à nos entourages également. Je crois. Que s'ils nous aiment, ils sont en droit d'espérer, de nous souhaiter de trouver l'apaisement. Ils sont en droit de nous proposer des choses, même maladroitement. Mais pas d'attendre de nous un mieux qui ne servirait qu'à soulager leurs propres inquiétudes...

Je me sens un peu plus apaisée aujourd'hui... J'ai lu quelque part qu'au bout de 8 ou 9 mois, le deuil se faisait à nouveau plus intense, plus douloureux... C'est différent pour tout le monde bien sur... Encore des "règles" qu'il faut apprendre à transgresser... Mais je crois que c'est un peu ce que je vis en ce moment... Des hauts et bas impressionnants... Le manège du quotidien, avec son lot de souffrance constante, mais moins imprévisible, qui se mue à nouveau en montagnes russes, vertigineuses...

Je reviendrai peut être plus tard... J'aimerais... j'aimerais parler de lui. De toi, mon ange. Et non de la souffrance. De toi et de ton sourire, de toi et de ta guitare. De toi et de ton satané caractère! De toi et de ta force. De toi et de ton amour de la vie.... Je n'ai pas oublié... Non, je n'oublie pas... Et je ne baisse pas les bras non plus... Je t'aime.... Infinivrai....


Hors ligne Ela

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #144 le: 10 janvier 2017 à 18:37:50 »
Mon amour... Ce qui est plus douloureux que de n'avoir envie de rien, c'est d'être rongé par le désir de tout partager avec celui qui n'est plus là... Partager des mots, des silences... Que tu me consoles de ton absence. Que tu me rassures, que tu chasses mes peurs. Que tu me guides dans mes errances...
Tout ce flot d'amour, mais aussi ces questions, ces désirs... ce torrent invisible et pourtant bien présent qui coulait jusqu'à toi... vers où, vers quoi coule-t'il désormais? Certains jours je me dis qu'il saura te trouver... et que tu sauras accueillir ce qui est bon dans ce flot ininterrompu... et te préserver du reste... Et puis parfois, il y a cette douloureuse impression que désormais, ce torrent se désintègre dans le néant, dans l'espace... Un amour sans destinataire, des questions sans réponses...
Et pourtant je n'y crois pas. Tu m'as laissé ta foi en héritage....
L'an dernier, au mois de janvier, tu m'as emmenée, dans un endroit magique.... des sources d'eau chaude sauvages, dans les Pyrénées... Je me souviens... ce séjour... qui avait failli ne jamais avoir lieu... car j'avais besoin de distance... de m'éloigner... et puis cette fille sur le parking de la zone commerciale... où nous nous sommes arrêtés pour faire une mise au point.. cette fille qui suite à un coup de fil, s'est mise à hurler de désespoir et à répéter: "c'est pas possible... il est mort... c'est pas possible... il est mort"... Ce regard échangé... Cet avertissement, du destin... Cette baffe... Mais qu'est ce que je m’apprêtais à  faire? Pardonne moi mon amour.... Pardonne moi...
Et puis ces quelques jours, magiques... Je nous revois debout, en pleine nuit, avec nos lampes frontales, sur le barrage du lac des Bouillouses... Le lac éclairé par la lune et les sommets enneigés au loin. Je me souviens t'avoir dit "imagine si le barrage cédait" et tu m'avais entouré de tes bras pour me dire de ne pas toujours vivre dans la peur de ce  qui pourrait arriver. Qu'il faut accepter, qu'on ne maîtrise rien...
Aujourd'hui mon amour, le barrage a cédé... mais je repense à tes paroles et je te promets que j'essaierai malgré tout, de ne jamais les oublier. Parce que, pendant tout ce temps, c'est comme si tu avais compris. Comme si tu savais... Et malgré tout, tu n'as jamais cessé d'avoir confiance. Tu n'as pas eu peur. Jusqu'au bout.
J'admire tellement ton courage mon cœur. Et même si je vomis mon angoisse parfois. Même si je n'arrive pas toujours, comme tu l'as fait, à accueillir, à transformer tout ce qui m'assaille... je n'oublie rien de ce que j'ai appris à tes côtés... Je ne pourrai jamais assez te remercier... pour tes mots. Tes paroles à toi et non celles que j'invente quand je suis au plus mal... Tes paroles à toi, qui ont toujours été et sont toujours pleines d'espoir, de douceur, d'amour... et qui viennent me trouver, parfois, quand je ne les attendais plus...
Je t'aime mon ange, mon miracle, mon amant, mon amour.

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #145 le: 10 janvier 2017 à 21:50:35 »
C'est si beau.... Si rempli d'amour....

Je ne peux rien t'apporter tellement je souffre.... Mais je t'ai lu... J'ai lu l'amour que tu portes à ton homme....

Bon courage

Que ta nuit soit la.plus belle possible...
Christophe... Mon amour pour toujours...

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #146 le: 10 janvier 2017 à 23:36:32 »
Merci du fond du cœur chère Pucinette.
Prends bien soin de toi. Comme tu le peux. Malgré la souffrance. Pour toi, pour tes enfants, pour ton Christophe...
Je te souhaite moi aussi une douce nuit...

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #147 le: 11 janvier 2017 à 10:23:15 »
Ela,
Juste une pensée pour toi ce matin, les sources chaudes des Pyrénées, à moi aussi elles me rappellent les beaux souvenirs avant que tout bascule… Et ces avertissements qu’on n’a pas pu comprendre, à moi aussi ils me rappellent les souvenirs douloureux avant que tout bascule… Et cette insouciance, cette soif de vivre, avec la magie et les doutes, nous étions tous si jeunes … Cette impression que mon Tom lui aussi savait et qu’il a voulu vivre jusqu’au bout comme si tout ça n’existait pas, cette envie de le croire parce que je me refusais à le perdre… Je t’ai lue hier dans le tourbillon des jours de plus en plus gris et ce matin j’avais juste envie de te tendre la main. Pour te souhaiter une accalmie et te souhaiter de faire fuir les vautours tapis dans l’ombre, tout doucement, un pas après l’autre…

Hors ligne Stana

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Re : Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #148 le: 13 janvier 2017 à 16:38:45 »
Mon amour... Ce qui est plus douloureux que de n'avoir envie de rien, c'est d'être rongé par le désir de tout partager avec celui qui n'est plus là... Partager des mots, des silences... Que tu me consoles de ton absence. Que tu me rassures, que tu chasses mes peurs. Que tu me guides dans mes errances...
Tout ce flot d'amour, mais aussi ces questions, ces désirs... ce torrent invisible et pourtant bien présent qui coulait jusqu'à toi... vers où, vers quoi coule-t'il désormais? Certains jours je me dis qu'il saura te trouver... et que tu sauras accueillir ce qui est bon dans ce flot ininterrompu... et te préserver du reste... Et puis parfois, il y a cette douloureuse impression que désormais, ce torrent se désintègre dans le néant, dans l'espace... Un amour sans destinataire, des questions sans réponses...
Et pourtant je n'y crois pas. Tu m'as laissé ta foi en héritage....
L'an dernier, au mois de janvier, tu m'as emmenée, dans un endroit magique.... des sources d'eau chaude sauvages, dans les Pyrénées... Je me souviens... ce séjour... qui avait failli ne jamais avoir lieu... car j'avais besoin de distance... de m'éloigner... et puis cette fille sur le parking de la zone commerciale... où nous nous sommes arrêtés pour faire une mise au point.. cette fille qui suite à un coup de fil, s'est mise à hurler de désespoir et à répéter: "c'est pas possible... il est mort... c'est pas possible... il est mort"... Ce regard échangé... Cet avertissement, du destin... Cette baffe... Mais qu'est ce que je m’apprêtais à  faire? Pardonne moi mon amour.... Pardonne moi...
Et puis ces quelques jours, magiques... Je nous revois debout, en pleine nuit, avec nos lampes frontales, sur le barrage du lac des Bouillouses... Le lac éclairé par la lune et les sommets enneigés au loin. Je me souviens t'avoir dit "imagine si le barrage cédait" et tu m'avais entouré de tes bras pour me dire de ne pas toujours vivre dans la peur de ce  qui pourrait arriver. Qu'il faut accepter, qu'on ne maîtrise rien...
Aujourd'hui mon amour, le barrage a cédé... mais je repense à tes paroles et je te promets que j'essaierai malgré tout, de ne jamais les oublier. Parce que, pendant tout ce temps, c'est comme si tu avais compris. Comme si tu savais... Et malgré tout, tu n'as jamais cessé d'avoir confiance. Tu n'as pas eu peur. Jusqu'au bout.
J'admire tellement ton courage mon cœur. Et même si je vomis mon angoisse parfois. Même si je n'arrive pas toujours, comme tu l'as fait, à accueillir, à transformer tout ce qui m'assaille... je n'oublie rien de ce que j'ai appris à tes côtés... Je ne pourrai jamais assez te remercier... pour tes mots. Tes paroles à toi et non celles que j'invente quand je suis au plus mal... Tes paroles à toi, qui ont toujours été et sont toujours pleines d'espoir, de douceur, d'amour... et qui viennent me trouver, parfois, quand je ne les attendais plus...
Je t'aime mon ange, mon miracle, mon amant, mon amour.
Ce post m'a profondément émue Ela.
  C'est très beau, et positif aussi, que tu t'appuie sur le courage, sur les paroles de ton amour. Il continue de te montrer la voie. Je t'encourage vivement à garder cet état d'esprit.
  Je m'y retrouve pas mal. Pierre avait un pressentiment et m'avais dit plusieurs fois: "Je ne serai pas toujours là pour te protéger, tu vas devoir apprendre à le faire toute seule. Vis pour toi, Je veux que même si un jour on n'est plus ensemble, d'une manière ou d'une autre, tu reste forte, que tu sois heureuse. Je t'aimerai toujours de toute façon." Ces paroles ont pris leur vrai sens après son décès, et m'ont été d'une aide immense y compris les premier jours  :'( :)
  Douce soirée  :-*
« Modifié: 13 janvier 2017 à 22:55:54 par Stana »
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

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Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #149 le: 13 janvier 2017 à 20:26:19 »
Comme tu as raison d'écrire, Ela...
Il y a dans tes lignes une puissance qui doit t'inciter à  encore tutoyer le papier pour lui offrir tes mots.
Elles sont le reflet de ton âme et de ta richesse intérieure.
Et un miroir dans lequel nous retrouvons notre propre image.

Bien sur que nous voyons arriver la vague, immense, sur nous, pauvre petite figurine. Et la certitude : "elle est pour moi". Nous restons debout, sachant que l'abomination va s'abattre sur nous  inexorablement.
Debout.
Nous vacillons. Le choc est si violent.
Et puis nous voilà, à échanger autour de notre vie d'hier. De notre chagrin d'aujourd'hui.
De la douleur qui s'estompe ; de la peur qu'elle n'abandonne jamais...
Des  sourires refleuris ; du ciel bleu revenu.

Tu évoques la souffrance.
Moi aussi, j'ai eu besoin de la regarder en face.
Je l'ai défiée. Puis accueillie.
Parce que  j'ai toujours pensé que dans  cette douleur il y avait encore un peu de mon aimé.
Un peu de nous.
Mais comme toi, Ela, je peux lui dire qu'elle ne m'a pas mise à genoux.
Je ne la laisserai pas faire.
Mon adoré ne l'aurait pas voulu. Il m'aimait trop.
Pour lui qui a tant combattu ; pour lui mon rebelle, mon rêveur.
Mon tant aimé.
Pour lui je ne me résignerai pas.
D'ailleurs, il me savait combattante et pugnace.

Tes lignes sont si belles, Ela.
Elles nous donnent à lire toute la force qui est en toi.
C'est un cadeau que tu nous offres.
Alors merci à toi.
« Modifié: 13 janvier 2017 à 20:57:10 par *Ephémère* »
*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.