Merci Martine. Tes paroles sont un petit soleil en cette soirée.
Et oui... Comme beaucoup, je n'ai pas seulement l'âme qui pleure, mais aussi l'âme emmêlée... La souffrance appelle la souffrance et tout finit par se nouer, se mélanger. Et on n'y peut pas grand chose. A part essayer d'être honnête, juste avec soi même. Regarder les choses en face, se regarder en face sans (s')accabler ni (s')enjoliver...
Ces casseroles, c'est l'épée de Damoclès au dessus de ma tête... Et puis en même temps, paradoxalement, c'est cette fragilité qui m'oblige à redoubler d'efforts pour avancer, ne pas m'effondrer. Sinon, elles me rattrapent... Un peu comme un chien, tous crocs dehors, qui court derrière un vélo et grâce à qui on apprend à pédaler...pour sauver ses fesses!
Je me sens totalement à fleur de peau en ce moment... Vendredi, ça fera 6 mois que mon amour s'en est allé... et je sens que la douleur se ravive, reprend de l'intensité... La luminosité qui décline, les jours qui se font plus courts... ça ne m'aide pas trop non plus je crois... Je pleure, le soir dans mon lit... Le matin au réveil...
Mes angoisses se font à nouveau moins pressantes. Je suis fière de réussir à tenir bon... C'est une petite fierté timide, une victoire dans la tempête mais je l'accueille. Car qui peut valoriser ces petits "succès" si nous ne le faisons pas? Mon chéri aussi serait, est fier de moi je crois... Je le sens à nouveau plus proche. Il n'était jamais bien loin, je crois, mais je m'étais tant murée dans mes angoisses que je ne pouvais plus le percevoir. Hier, j'ai installé son portrait à table, tout près de moi. J'ai allumé des bougies et quelques lumières tamisées... Je nous ai servi un verre de vin, je lui ai parlé... Longuement.
Je m'imagine souvent que nous sommes deux personnages, dans une épopée tellement vaste... une épopée qui nous dépasse. Qui dépasse notre petite vie. Séparés par les péripéties de la narration... confrontés à des épreuves terribles... et pourtant... j'ai cette conviction qu'il nous reste encore tant de chapitres à vivre, ensemble... Que le dénouement, inaccessible, mystérieux, loin de tout ce que je peux imaginer... finira par apporter un nouvel éclairage sur tout ce que nous vivons...
Est ce une forme de déni? Une façon de fuir la réalité? Je ne sais pas... Peut-être et en même temps... imaginer... rêver... espérer... c'est une des seules choses qui me permettent de tenir bon alors je préfère voleter à côté de mes pompes que de rester enlisée dans mes sabots trop cartésiens... Seul impératif... ne pas regarder en bas... ne pas regarder en bas pour ne pas se casser la gueule.