Oui sensation d etre la pire version de soi-même. Indigne au fond du cadeau qu' il m'a fait de tenir ma main.
Moi aussi: je me dis que Tous autour relève les yeux le poing et regarde le ciel en lui adressant un " merci de nous avoir tant donné"
Or moi je regarde le sol. Et ne me connais plus. Je vous aime mon amour et et et.....?
Et ça m'apaise concernant ma propre histoire, parce que oui, parfois, c'est plus facile de comprendre et d'accepter certaines choses quand on les observe chez les autres que lorsqu'on les vit soi-même...c'est si vrai et tant le reflet de l'aide de ce forum
Demain, ça fera 6 mois... 6 mois... Si peu de temps... Une éternité... J'ai peur de ces anniversaires. De ce qu'ils symbolisent... J'aimerais les nier, mais je ne peux pas. Je ne peux pas. Que je le veuille ou non, le calendrier rendra ce jour "spécial", d'une façon que j'aimerais tant ignorer... J'ai pris rendez vous pour me faire tatouer... Une mouette, sur le poignet... Signe de sa présence à mes côtés, quoi qu'il arrive... "Ça fera mal... C'est une zone sensible". Peu importe, cette douleur là aussi sera un symbole. De celle que j'ai à l'intérieur et qui ne se voit pas, qui ne se voit plus... De moins en moins... mais qui pourtant, elle aussi, est tatouée sur mon cœurPour le tatouage je te comprends entièrement Ela: lorsque je me suis fait faire le mien, deux semaines après la mort de Pierre, je savais que c'était l'un des plus beaux témoignages d'amour que je pouvais lui donner, un hommage à lui, à nous, à notre amour, afin qu'il soit immortalisé-du moins aussi longtemps que je vivrai-gravé profondément dans ma chair, faisant partie intègrante de moi. De toute façon il n'a pas eu droit à une sepulture digne de ce nom, donc j'ai décidé de gravé sur moi, en moi l'épitaphe que j'aurais mis sur une pierre tombale s'il y en avait eu une. C'est un témoignage d'amour d'autant plus important que nous savons qu'il sera toujours là, si nous choisissons ce moyen d'honorer leur mémoire, c'est que nous savons que nous ne le regretterons jamais parce-qu'ils seront toujours dans nos cœurs :) et oui, la douleur que ça a provoqué sur le moment-ce fut mon cas, j'ai la peau fine et très sensible,, et mes précédents tatouages avaient déjà été vraiment douloureux-je l'ai ressentie comme une preuve d'amour supplémentaire. Il fait partie de moi :)
J'ai peur de demain... Car après ce rendez vous, je ne saurai quoi faire, où aller.... Ici, je n'ai pas de lieu où me recueillir... Les lieux qui ont marqué notre histoire, le lieu où nous avons dispersé ses cendres...et puis... surtout... ceux qui me rappellent le plus qui il est, qui il a été... sa fille, ses parents, amis... ils sont tous loin de moi. A l'autre bout de la France... Alors demain, je ne sais pas où aller pour me recueillir. Et même si pour moi, il n'est pas où son corps repose, il est partout... et bien, je souffre d'être si loin. Où aller? Que faire? Je suis si lasse d'inventer mes propres rituels, mes propres symboles... Ceux qu'aucune tradition, aucun groupe, aucune tribu ne m'aide à porter...
....... Je me rappelle... vaguement... qu'il faut au moins essayer, d'être un peu gentille avec soi-même... Voila.
Je serai sage.
Mon amour... Ce qui est plus douloureux que de n'avoir envie de rien, c'est d'être rongé par le désir de tout partager avec celui qui n'est plus là... Partager des mots, des silences... Que tu me consoles de ton absence. Que tu me rassures, que tu chasses mes peurs. Que tu me guides dans mes errances...Ce post m'a profondément émue Ela.
Tout ce flot d'amour, mais aussi ces questions, ces désirs... ce torrent invisible et pourtant bien présent qui coulait jusqu'à toi... vers où, vers quoi coule-t'il désormais? Certains jours je me dis qu'il saura te trouver... et que tu sauras accueillir ce qui est bon dans ce flot ininterrompu... et te préserver du reste... Et puis parfois, il y a cette douloureuse impression que désormais, ce torrent se désintègre dans le néant, dans l'espace... Un amour sans destinataire, des questions sans réponses...
Et pourtant je n'y crois pas. Tu m'as laissé ta foi en héritage....
L'an dernier, au mois de janvier, tu m'as emmenée, dans un endroit magique.... des sources d'eau chaude sauvages, dans les Pyrénées... Je me souviens... ce séjour... qui avait failli ne jamais avoir lieu... car j'avais besoin de distance... de m'éloigner... et puis cette fille sur le parking de la zone commerciale... où nous nous sommes arrêtés pour faire une mise au point.. cette fille qui suite à un coup de fil, s'est mise à hurler de désespoir et à répéter: "c'est pas possible... il est mort... c'est pas possible... il est mort"... Ce regard échangé... Cet avertissement, du destin... Cette baffe... Mais qu'est ce que je m’apprêtais à faire? Pardonne moi mon amour.... Pardonne moi...
Et puis ces quelques jours, magiques... Je nous revois debout, en pleine nuit, avec nos lampes frontales, sur le barrage du lac des Bouillouses... Le lac éclairé par la lune et les sommets enneigés au loin. Je me souviens t'avoir dit "imagine si le barrage cédait" et tu m'avais entouré de tes bras pour me dire de ne pas toujours vivre dans la peur de ce qui pourrait arriver. Qu'il faut accepter, qu'on ne maîtrise rien...
Aujourd'hui mon amour, le barrage a cédé... mais je repense à tes paroles et je te promets que j'essaierai malgré tout, de ne jamais les oublier. Parce que, pendant tout ce temps, c'est comme si tu avais compris. Comme si tu savais... Et malgré tout, tu n'as jamais cessé d'avoir confiance. Tu n'as pas eu peur. Jusqu'au bout.
J'admire tellement ton courage mon cœur. Et même si je vomis mon angoisse parfois. Même si je n'arrive pas toujours, comme tu l'as fait, à accueillir, à transformer tout ce qui m'assaille... je n'oublie rien de ce que j'ai appris à tes côtés... Je ne pourrai jamais assez te remercier... pour tes mots. Tes paroles à toi et non celles que j'invente quand je suis au plus mal... Tes paroles à toi, qui ont toujours été et sont toujours pleines d'espoir, de douceur, d'amour... et qui viennent me trouver, parfois, quand je ne les attendais plus...
Je t'aime mon ange, mon miracle, mon amant, mon amour.
Qiguan, lorsque tu parles de "nos injonctions internes que l'on se fabrique autour de "il aurait voulu, aimé, préféré" ", cela résonne tellement en moi... Je m'en veux souvent, lorsqu'il m'arrive de déformer qui il était dans mon esprit... Lorsque ma peur de le décevoir le rend presque tyrannique, lui qui pouvait être si doux, si indulgent. Lui qui probablement, souhaiterait simplement me rassurer... Cette peur de ne pas être à la hauteur, ce manque de confiance... se sont mes propres jugements, et c'est à lui que je fais porter ce masque de juge!
Et j'ai beau m'en apercevoir, c'est si difficile de se défaire de cette peur d'être doublement abandonnée... Abandonnée de par sa mort, et potentiellement abandonnée au-delà de sa mort... Cette idée que désormais, il pourrait avoir accès à toutes mes pensées et être déçu, voir rebuté par mes idées noires. Cette idée que j'ai une part de responsabilité dans cet abîme impossible à combler qui nous sépare... Des culpabilités qui se succèdent: culpabilité d'être en vie, culpabilité de ne pas mieux gérer cette vie... Paradoxe absolu qui parfois me paralyse. Je ne peux, je ne sais, je ne veux, je n'ai le droit: ni de vivre, ni de mourir...
Tout ça, ce ne sont bien que des idées, des peurs, des illusions... Et pourtant, comme elles paraissent menaçantes... Il y a cette séparation réelle, terrible, impossible à résoudre... et toutes ces "fausses croyances", ces abîmes imaginaires qui se rajoutent... C'est contre eux que je lutte... C'est eux que je veux anéantir, dans l'espoir d'un jour, pouvoir contempler l'abîme de sa mort, dans ce qu'il a de plus cru, dans sa vérité implacable, sans artifice... Et peut être alors pourrais je m'apercevoir qu'en vérité, le fossé qui nous sépare n'est pas si grand...
Et pourtant, si ces yeux là se sont fermés à jamais en même temps que les tiens, d'autres se sont ouverts et contemplent avec une lucidité nouvelle, des merveilles jusque là inconnues... Mais je ne sais que faire de ces merveilles, de ces mystères, de ces intuitions. Je ne peux les contempler que dans l'espoir fou de pouvoir à nouveau, un jour, les partager avec toi.
Et ce pari me coûte, chaque jour. Car il restera un pari, un acte de foi, jusqu'à la fin. Je le sais bien. Et ma foi a tant soif de certitudes...
du pain et des roses,oui merci
oui
merci Ela pour tes partages, ta sincérité
Je pleure moins, j'arrive même à ressentir une sorte de joie timide, qui se rattache à une foi, une confiance encore vacillante en l'existence d'une force qui nous dépasse, pleine d'amour, et qui détient le sens de toutes ces épreuves que nous traversons.
Ela, je ressens aussi cette brèche qui se referme et je ne veux pas ! La pleine souffrance me mettait en contact avec le vrai et je ne veux pas quitter ce "vrai" découvert à force de malheur... paradoxe quand tu nous tiens !
J'ai ressenti parfois, depuis son décès, en de rares et si précieux instants de grâce, cet amour circuler en moi, entre lui et moi... partout... Ça m'est arrivé fréquemment, au cours de la première année, lorsqu'à une vague de souffrance extrême succédait... une sorte d'espace de vacuité... un instant suspendu... empli de sérénité, de douceur..... d'une chaleur presque palpable.
J'ai la sensation d'une brèche qui se referme, toujours plus, et je me demande s'il me faut accepter de la laisser se refermer...
Ela, je ressens aussi cette brèche qui se referme et je ne veux pas ! La pleine souffrance me mettait en contact avec le vrai et je ne veux pas quitter ce "vrai" découvert à force de malheur... paradoxe quand tu nous tiens !
J'ai ressenti parfois, depuis son décès, en de rares et si précieux instants de grâce, cet amour circuler en moi, entre lui et moi... partout... Ça m'est arrivé fréquemment, au cours de la première année, lorsqu'à une vague de souffrance extrême succédait... une sorte d'espace de vacuité... un instant suspendu... empli de sérénité, de douceur..... d'une chaleur presque palpable.
J'ai la sensation d'une brèche qui se referme, toujours plus, et je me demande s'il me faut accepter de la laisser se refermer...
:-*
bulle
Je repasse par ici, pour vous dire merci pour vos messages et vos pensées... Merci du fond du cœur.
Là, je voulais juste vous dire que je pense à vous qui ces derniers mois m'avez aidée à ne pas m'écrouler... en livrant ici ce que vous êtes, avec vos forces et vos fragilités.
Je vous embrasse.
Je repasse par ici, pour vous dire merci pour vos messages et vos pensées... Merci du fond du cœur.
Là, je voulais juste vous dire que je pense à vous qui ces derniers mois m'avez aidée à ne pas m'écrouler... en livrant ici ce que vous êtes, avec vos forces et vos fragilités.
Je vous embrasse.
Merci infiniment... sublime Ela !
Amitiés.
Federico
Je continue de laisser la vie m'emporter où bon lui semble... J'observe tous ces changements qui s'opèrent en moi, ces métamorphoses tellement intimes et dont je demeure néanmoins spectatrice, de plus en plus consciente d'être dépassée, transportée, animée par des choses qui m'échappent, me dépassent...
Je constate aujourd'hui être à nouveau capable de rire. De rire franchement. De savourer intensément des instants fugaces. Et puis le courant m'emporte un peu plus loin, ailleurs... dans une intériorité inaccessible, une nécessaire solitude. J'apprends à aimer cette solitude. Même si parfois encore, j'y croise des démons qui continuent de me hanter, à moins que ce ne soit moi qui les retienne prisonniers. J'aimerais les libérer, eux comme moi... Je tente d'avoir confiance dans le fait qu'un jour, je trouverai la clé... qu'elle me sera donnée.
....
A accepter l'ironie de cette énergie qui me pousse à vivre, exacerbée par la souffrance de la perte.
Ne te laisse pas trop bluffer par l'idée de "gratuité", don absolu, c'est peut-être un peu trop propre pour être honnête, non ? La Nature ne fait rien pour rien, et prouve de toutes les façons que l'intéressement crée des dynamiques.
Alors abuse de curiosité sans complexe, et sans jamais m'y sentir obligée, j'aurai toujours le goût de te lire et te répondre, Ela.
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chuis d'accord avec Martine,
par exemple laisser des messages sur le forum me fait du bien, vous lire me fait du bien, venir sur le forum me fait du bien alors est-ce gratuit ? je n'en sais rien, j'en ai envie je le fais
lorsque je me suis inscrite sur le forum au début, c'était pour faire face à ma solitude, qui m'était insupportable
soyons ce que nous sommes, et fier de l'être, dans nos imperfections, nos paradoxes..
tendrement
mononoké
" c'est de cette putain de vie que je veux mon espoir, mon Amour HUMAIN".... C'est exactement ça! Je veux encore me sentir reliée. Me sentir vibrer... Toucher du doigts l'essentiel. Ce qui nous rapproche! Cette envie est de plus en plus forte. Et puis parfois, je suis comme aveuglée et je me perds. Je ne sais plus comment continuer... Tout est confus et se mélange. Mais vos messages m'aident à y voir plus clair.
"soyons ce que nous sommes, et fier de l'être, dans nos imperfections, nos paradoxes". Tu as tellement raison Mononoké....
ce sentiment réconfortant qu'on peut être rejoint même au cœur de la part la plus solitaire de son être.
Mais puisque ce manque, à sa manière, est plein de lui, alors j'apprendrai à aimer même ce manque...
Pas besoin de tout accepter de la vie, de tout comprendre, de tout aimer même.... pour continuer de défendre cette existence qui nous est donnée.
Petit à petit, je crois que j'arrive à accepter que ce que j'ai entre les mains, c'est ça, et rien d'autre. Pas plus, pas moins, pas mieux, pas pire... J'ai eu la chance extraordinaire de rencontrer, d'aimer et d'être aimée par un homme exceptionnel
Je n'idéalise pas notre histoire..
. Et tout de même, au creux de tout, je garde le fait que si la vie a mis sur ma route une rencontre d'une telle beauté, c'est que j'ai et conserverai pour toujours une preuve indéniable qu'il y a des choses ici bas qui en valent la peine.je partage aussi tout cela
A moi désormais de me mettre en route pour les trouver...
Hanaël me manquera toute ma vie et pourtant il est avec moi et je crois que petit à petit, j'apprends à ne plus avoir peur d'avancer. Ce n'est pas simple... mais je comprends que vivre est ma responsabilité... Une responsabilité que souvent, je ne veux pas regarder en face... par peur d'échouer. Mais c'est bien une responsabilité. Une liberté à assumer. Un pari à prendre. Un saut dans l'inconnu, chaque matin au réveil. Pendant des mois, j'ai cru que la perspective de ce saut serait pour moi source de terreur pour le restant de mes jours. Certains jours encore, l'angoisse me paralyse... et dans ces moments là, je fais de mon mieux
Ela ,
Si tu me le permets je pourrais juste remplacer le prénom tellement je partage ton message.
Hanael est parti en avril 2016, le mien est parti début mai 2016 .
Un saut dans l'inconnu oui c'est bien ça et cela fait tellement peur. Avons nous le choix de ne pas sauter ????
mais si je parvenais à ne porter en avant qu'une petite parcelle de ce que tu avais à apporter sur cette Terre, alors je n'aurais pas fait tous ces efforts pour rien...chère Ela
Bien sûr, il y a de l'appréhension à recommencer une activité... et ce constat que la souffrance, le manque, la tristesse ne disparaissent pas simplement parce qu'on prend des décisions pour réinvestir cette vie... Que c'est même le contraire par moment, car revivre des situations auxquelles je ne m'étais pas confrontée depuis longtemps me rappelle inévitablement qu'il n'est plus là pour les vivre avec moi...
ÉCRIRE C'EST HURLER SANS BRUITMarguerite DURAS