Auteur Sujet: Mon amour est parti au mois d'avril  (Lu 108981 fois)

0 Membres et 2 Invités sur ce sujet

Hors ligne Ela

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 311
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #45 le: 31 août 2016 à 23:14:39 »
Où es tu? OÙ ES TU?!! J'attendais quelque chose, je ne sais pas... J'attendais quelque chose... Mais rien n'arrivera. Tu ne reviendras pas...  Ca ne finira jamais... Ca ne finira jamais... J'en peux plus... Je suis seule.

Hors ligne Ela

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 311
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #46 le: 31 août 2016 à 23:29:35 »
Même ce forum, ce que j'y cherche, je n'en sais rien... Du soutien? Qu'on me rassure? Ce soir, j'ai envie de tout envoyer bouler, même ça... Oui, j'ai besoin de soutien. Mais du coup je commence à être droguée à ce forum. Droguée parce que j'ai l'impression d'avoir besoin de ma dose pour tenir le coup: ma dose d'empathie, de mains tendues... mais droguée aussi parce que quand ça ne vient pas, ça me fait encore plus mal. Je me sens encore plus seule... D'où sortent-ils d'un seul coup tous ces corbeaux noirs qui sont venus se nicher dans mon esprit?
Je veux être avec lui. Rien d'autre. Je veux être avec lui et j'en ai marre de ce travail de deuil: souffrir d'aller mal, souffrir d'aller mieux... J'en ai marre de cette réalité qui nous impose ses règles... Qui m'impose de me sentir abandonnée alors que mon amour me hurle peut-être son soutien sans que je puisse l'entendre, réalité qui peut être lui donne l'impression que je l'ai oublié ou que je ne l'aime plus alors que je cherche du matin au soir comment lui témoigner qu'il compte plus que tout pour moi... Enfin, dans mon cas, c'est ce que je ressens, dans le sien au fond: je n'en sais rien. Je n'en sais rien et il faudrait accepter et continuer?!! Dire merci et poursuivre la joie au cœur?!! Ben ce soir ça me fait chier! Foutue réalité, foutue vie... qui en plus réclame qu'on l'aime faute de quoi elle nous renvoie notre colère et notre hargne droit dans la figure...
Désolée, c'est pas très joyeux... Non en fait, pas désolée non plus. Ce soir, c'est comme ça... voila.

Hors ligne Doudouzoe

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 77
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #47 le: 01 septembre 2016 à 11:21:31 »
Ela tu n as pas être désolée tu as le droit d exprimer ta hargne.
J aimerait  que le monde entier soit en deuil, et oui pourquoi une minorité devrait souffrir et une majorité heureux.
J ai fait la rentrée scolaire ce matin et j avais l impression d être dephasee plus en rapport avec les autres.
Ils étaient tous là avec tu as passé de bonnes vacances heureux que l école reprenne même le discours de la directrice était joyeux mais je peux pas leur en vouloir ils étaient tous regroupé et ma fille et moi étions seule derrière à ne rien comprendre avec les regard de biais genre ''tu crois qu elle va bien tu crois qu on peut lui dire bonjour. Un parent un seul est venue me voir pour les autres j y suis allée moi même
Et oui la vie continue... Tous est comme avant et pourtant tout à changé.. Je ne refait pas ma vie car la refaire signifie que j ai raté celle ci or ce n est pas le cas elle était bien même très bien pas parfaite mais juste bien et je vais simplement continuer...

Hors ligne Orfila

  • Membre Complet
  • ***
  • Messages: 246
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #48 le: 01 septembre 2016 à 12:32:26 »
Ahhh ELA!

tiens tiens la barre!
je suis secouée comme toi, les secousses me donnent la nausée
tiens bien tes mains accroche toi
sens la violence du vent qui n'épargne ni ton coeur ni ton visage
tiens!

peut-être qu'après l'ouragan, un peu de soleil réchauffera nos âmes

tiens!

Hors ligne Ela

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 311
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #49 le: 01 septembre 2016 à 15:37:46 »
Merci <3... Pour vos réactions, votre soutien... Je suis toujours étonnée, ébahie par ces sauts d'humeurs, ces hauts et ces bas... Je vous remercie de les accueillir avec autant de bienveillance... Je sais que vous comprenez...
J'ai besoin de les exprimer parce que je crois que tout ce qui est enfermé à l'intérieur ne disparaît pas mais finit par stagner, moisir. J'ai besoin de les exprimer parce que mon amour m'a appris que toutes les émotions ont le droit de citer et que j'essaye de ne pas perdre cet enseignement de vue. J'ai aussi besoin de les exprimer pour pouvoir les relire, y revenir et lutter ainsi contre les illusions dans lesquelles une partie de moi essaye de me maintenir... L'illusion que tout m'est égal, que la vie glisse sur moi, que je suis insensible... Je sais bien que c'est faux et je cherche à faire taire cette voix en moi qui cherche à me convaincre que je suis ce que je ne suis pas... Cette voix qui titille une mauvaise estime de moi et un sentiment de culpabilité, comme pour me punir de je ne sais quelle erreur inscrite en moi dans mes gènes, mon éducation, mon histoire...
Mon chéri me disait souvent que selon lui, je me jugeais faussement et sévèrement... Par exemple, je lui disais parfois me sentir comme sèche à l'intérieur, incapable d'aimer alors que lui me rendait sans arrêt attentive au fait que dans mes actes, mon comportement vis à vis des autres et de lui en particulier, je démontrais naturellement tout le contraire... Il y a comme un décalage entre ma nature spontanée et l'image que mon mental me renvoie de moi-même, et dans cette épreuve ce décalage se révèle dans toute son ampleur...
J'ai peur parfois, parce que j'ai l'impression qu'un combat se livre à l'intérieur de moi, qui en fonction de son issu, déterminera la façon dont je ressortirai de tout ça: grandie ou aigrie, confiante dans le lien qui m'unit à mon amour ou inquiète et coupée de lui, débarrassée de certaines barrières de mon égo ou plus renfermée que jamais... Je cherche l'équilibre mais il est si fragile, si subtil, qu'un rien peut faire basculer la balance d'un côté ou de l'autre...
Alors pour le moment, je tente de faire ce que tu dis Orfila, je tiens la barre pour prendre de la distance, tenter de m'éloigner des secousses. Et faire ce que tu dis Doudouzoe: continuer cette vie-ci en essayant de me servir de mes casseroles pour préparer quelque chose de bon, plutôt que de tout jeter et de tout refaire....
Je vous embrasse...

Hors ligne Ela

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 311
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #50 le: 02 septembre 2016 à 13:42:01 »
Mon amour, je t'aime et par moment cet amour enrobe mon cœur d'une douce chaleur... Tu fais parti de moi, tu seras toujours là... et un jour je te retrouverai. J'y crois... C'est difficile, si difficile de garder le cap parfois, dans ce monde où il reste souvent si peu de place pour parler de l'essentiel. Du sens des choses, de la vie, de la mort... J'aimerais pouvoir sortir et parler en toute confiance des signes que tu m'envoies, de mes intuitions, de ce lien si subtil qui nous lie, des choses de l'invisible... Mais je perçois souvent le tabou, la crainte, le sarcasme...  Pas uniquement bien sur... Je perçois aussi, mieux qu'avant sans doute, le besoin de certains de renouer avec l'essentiel, l'ouverture, la curiosité qui demeure chez ceux qui souhaitent se poser les questions qui comptent...
Le manque de toi, cette plaie béante est toujours là et sera toujours là... C'est une souffrance déchirante, mais une souffrance naturelle, une souffrance qui ne m'éloigne pas de la vie.
Et puis à côté, il y a ces souffrances qui se rajoutent. Celles qui proviennent de tous les démons que je n'ai pas encore réussi à vaincre en moi et de tout ce qui ne va pas dans ce monde qui m'environne... Ces souffrances là me révoltent, me mettent en colère... Car elles m'éloignent de la vie... Oui, c'est ce que je ressens... Le contraire de la vie n'est pas la mort mais la "non-vie"...

Hors ligne Doudouzoe

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 77
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #51 le: 02 septembre 2016 à 17:55:40 »
Perdre quelqu'un qu'on aime, c'est perdre une partie de soi même.
Bien sûr, ceux que nous aimons ne nous appartiennent pas mais notre coeur leur appartient ...
Celui que tu aimes fait partie de Toi.
Le perdre, c'est souffrir dans ton corps.
Cette blessure en toi est aussi tangible que le vide que tu ressens autour de toi.
Tu te demandes si tu auras la force de marcher dans un monde où la personne aimée ne laissera plus jamais ses empreintes.
Tu te demandes comment la Terre peut continuer de tourner alors que ton univers s'est arrêté.
Tu parles en silence le langage des larmes, et ton coeur s'efforce de comprendre ce que personne ne peut comprendre.
Les pensées spirituelles, les convictions religieuses,
La philosophie, sont impuissantes à guérir tes blessures.
Mais le pouvoir de l'Amour te réconfortera.
Tu trouveras l’Amour dans le cœur de ceux qui t’entourent et qui se préoccupent de toi.
Ceux qui ont traversé le pays des larmes où tu te perds aujourd’hui te montreront le chemin.
Le soleil se lèvera chaque jour et, chaque nuit, la lune et les étoiles brilleront dans le ciel.
Tu entameras le rituel sacré du souvenir.
Le chagrin deviendra ton compagnon de route…
Il nourrira cette partie de toi qui sais ce que signifient compassion, force et profondeur.
Ton chagrin te donnera le courage d'affronter les défis les plus exigeants de la vie ...
De savoir accepter ce que donne la vie et ce que la vie reprend....
De savoir accepter les mystères qui font partie intégrante de la vie.
Un beau jour, la paix reviendra.
Peut-être la paix reviendra-t-elle dans un timide rayon de soleil
À travers la fenêtre close.
Peut-être la paix reviendra-t-elle dans le chant d’un oiseau.
Avec le temps, le voile du chagrin se lèvera.
La paix reviendra dans ton cœur…et tu sauras que l’amour partagé est un don du ciel qui ne meurt jamais.
Tu sauras que l’Amour partagé est la plus précieuse et la plus sacrée de nos richesses en ce monde.
est éternel. "

Hors ligne Ela

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 311
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #52 le: 02 septembre 2016 à 20:28:41 »
Merci doudouzoe... C'est magnifique.... Tellement magnifique et tellement vrai... "L'amour éternel est un don du ciel qui ne meurt jamais"... J'y crois... C'est la bouée à laquelle je m'accroche dans la tempête... Si je n'y croyais pas, je me noierai je pense... j'imagine... je ne sais pas car je ne peux pas ne pas y croire.
Cet après-midi j'ai pleuré et ça m'a fait tant de bien... Toute cette eau... Je me suis sentie comme lavée... Il y a ceux qui s'inquiètent quand ils me voient pleurer et sont comme rassurés lorsque je garde tout à l'intérieur... Ils ne comprennent pas que pleurer me fait tant de bien et que c'est de ne pas réussir à ouvrir les vannes qui me fait le plus mal...
J'ai pleuré, pleuré... et en même temps, tellement d'images, de sensation de "nous" me sont revenues en mémoire... Des images, des sensations de notre quotidien, de notre petit cocon... Des souvenirs qui provenaient de mon cœur bien plus que de ma tête... C'est comme s'il était là... j'aurais pu le toucher... C'était comme retrouver la chaleur du foyer après une longue absence: cette sensation unique d'être chez soi qu'on ne peut pas reproduire mentalement quand on est loin. Dont on sait qu'elle existe mais qu'on ne peut retrouver qu'en passant le pas de la porte...
Alors tout en pleurant, j'ai presque eu envie de rire... Et puis il y a ce moment où l'inquiétude que ce soudain cadeau m'échappe m'éloigne de lui à nouveau... Le sentir si proche puis le perdre à nouveau...
Je prie de toutes mes forces pour qu'un jour ce que j'ai ressenti aujourd'hui s'installe dans mon cœur et ne me quitte plus...

Hors ligne Doudouzoe

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 77
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #53 le: 04 septembre 2016 à 12:47:05 »
On me donne l impression que mon veuvage ne vaut pas la perte d un enfant.
Comment expliquer que la souffrance est réellement là douloureuse horriblement douloureuse j ai perdu ma moitié.
14 ans d amour avec des hauts et des bas bien sûr rien n est parfait dans les couples cela se saurait.
Les derniers mois de sa maladie ont été merveilleux dans le sens où je me suis aperçu que je l aimai plus que tout et qu il n était pas question une seule minutes de penser à vivre le restant de ma vie sans lui, hélas il est partie et a emmené mon coeur avec lui...comme toi ela lors de notre rencontre j ai trouvé un homme sensible et je me suis retrouvée dans un studio de la rue Saint Michel a rennes tenture aux murs odeur d encens et je ne l ai plus quitté on amenageait ensemble aux bout de 6 mois et cela a durée 14 années 9 ans de mariage et une magnifique petite fille de 6 ans.

Hors ligne Ela

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 311
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #54 le: 05 septembre 2016 à 02:03:45 »
Tout me semble irréel
Même moi en train d'écrire ces mots
Toi tu ne l'étais pas... toi tu étais réel
Jamais mon cerveau n'aurait pu te créer
Ce qui émanait de toi débordait, dépassait largement ce que j'aurais pu imaginer, projeter
Tout ce que je vis ou crois vivre est peut être illusion désormais
mais toi tu ne l'étais pas
S'il demeure une vérité quelque part dans l'univers, un principe fondamental, premier...
alors tu y es nécessairement relié d'une façon ou d'une autre
Tu vis encore à travers lui ou il existe encore à travers toi
La réincarnation, la résurrection, le brahman, le champ éthérique, les principes de la physique quantique...
tout ça peut bien disparaître...
Dans un monde où tu n'existes pas, rien d'autre n'existe...
Mon amour, tu dois être quelque part...
Cette idée tenace, qui s'obstine, me protège de l'absurdité qui m'environne comme le fin scaphandre qui maintient en vie le plongeur dans les profondeurs abyssales...
Ces profondeurs auquel j'aimerais faire face avec témérité et curiosité...
et qui je l'avoue me donnent le vertige, me font peur, me dévorent parfois...
Il y a cet amour plus grand que nous, plus grand que tout dans lequel nous baignons je crois... Tu y croyais aussi... Ce n'est pas qu'affaire d'opinion, c'est aussi affaire d'intuition, liée à une expérience intérieure, personnelle, profonde...
J'ai le souvenir en moi que cet amour existe, tout comme j'ai le souvenir en moi de notre amour... Un écho d'amour qui résonne en moi... Il possède une force, un pouvoir consolateur... mais parfois j'ai le sentiment que ce n'est qu'un écho, un reflet... qui s'atténue, s'éloigne... Est ce  vrai ou est ce moi qui l'étouffe, cet écho, en pensant ainsi?
J'ai si peur que notre amour s'éteigne... J'ai si peur que l'amour en moi s'éteigne... J'ai si peur de m'éteindre: de ne plus pouvoir aimer, de m'enfoncer dans les abysses et que mon scaphandre explose...
Des années en arrière, je dessinais ce funambule, en équilibre sur une fine corde suspendue au-dessus du vide et des ténèbres...
Je suis à nouveau ce funambule et je l'ai toujours été... J'avais appris à avancer en regardant devant moi et non en-dessous, jusqu'à en oublier l'abîme...
Ce dur apprentissage d'une autre époque m'a donné de l'assurance: je me sens malgré tout plus forte. Je sais que je peux y arriver. Je sais comment avancer.
En même temps, il m'a privé de mon innocence... Il m'a donné le goût, la sensation de l'abyme... L'a imprimé dans ma chaire...
Et ce goût se renforce dans ma bouche dès que je te sens t'éloigner...
Quel rôle puis-je jouer dans tout ça?
La solution serait-elle plus simple si je voyais les choses plus simplement?
Et comment faire simple quand on est compliqué?
Là je souris... Je t'imagine en train de me regarder avec tes grands yeux... En train de guetter mon "court-circuitage neuronal" pour me proposer un jeu, une ballade, une glace, un câlin...
Toi, tu savais...
Accéder aux pensées les plus profondes, les plus paradoxales, les plus complexes... et revenir dans la simplicité... dans la vie.... comme ça... Tu savais naviguer dans ton esprit sans craindre les écueils et les tempêtes...
Oh mon amour, il me reste tant à apprendre... à comprendre...
Et de savoir que c'est sans doutes dans le lâcher prise et la simplicité que notre amour continue à vivre, à vibrer... c'est à la fois une consolation et pour moi, une sacré frustration et un satané pied de nez...
J'ai trop lu, trop cherché à comprendre aujourd'hui... Trop forcé, trop, trop...
J'ai besoin de repos...
Peut-être se retrouvera-t-on en rêve et même si je ne m'en souviendrai pas au réveil, c'est cette réalité ci qui deviendra pendant un temps un lointain cauchemar... A tout de suite alors...

Hors ligne Doudouzoe

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 77
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #55 le: 05 septembre 2016 à 09:13:08 »
Cette nuit j ai fait un rêve ou plutôt un cauchemar j ai rêver que tu étais mort je me suis réveillée en pleurant et ouf soulagement ce n était qu un rêve j ai voulu mettre mon bras autour de ton torse comme je le fait à chaque fois que je me réveille et non ce n était pas un rêve tu es vraiment partie.... Quelle souffrance..

Hors ligne Ela

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 311
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #56 le: 09 septembre 2016 à 17:39:05 »
Je connais cette sensation Doudouzoe... Je rêve que je le cherche toutes les nuits... Parfois dans mon rêve, comme toi, j'apprends qu'il est mort ou alors je le sais déjà et c'est l'angoisse: j'essaye de trouver une impossible solution... ou alors je suis avec lui et c'est au réveil que je réalise l'impensable... Courage... <3
De mon côté, j'ai l'impression depuis quelques jours de nager en pleine absurdité tant l'écart entre les différents états qui me traversent est immense... J'ai l'impression d'être schizophrène et d'être guidée tour à tour par les différentes personnalités qui m'habitent... L'autre nuit, j'ai à nouveau pleuré jusqu'à tard dans la nuit, dévorée par son absence, puis j'ai connu des moments de réelle accalmie et me suis sentie proche de lui, puis par moment, je me suis sentie comme coupée, détachée de tout: de ce qui m'arrive, de ce que je vis avec l'impression de poursuivre ma vie "comme si de rien n'était", "normalement"... Quand j'y pense: "comme un robot" serait sans doutes plus approprié même si ces moments là en particulier s'accompagnent d'une impression terrible et difficile à définir: celle d'être en partie dans une sorte de déni, d'en avoir conscience mais de ne pas pouvoir m'en extraire....
A tout ça s'ajoute la présence d'une sourde colère... je croyais qu'elle s'était atténuée, mais elle est toujours là... Révolte contre ce qui est arrivé, contre cette réalité qui nous oblige à accepter cette violence terrible qui nous est faite sans avoir de réponses... Et puis colère aussi contre les gens... Ras le bol... Une partie de cette colère est sans doutes injustifiée d'ailleurs, mais je suis parfois si fatiguée que je n'arrive pas à faire la part de choses. Et puis cette colère m'aide je crois... Elle me fait ressentir que je suis en vie.
Je suis particulièrement en colère contre mon père... que j'aime, là n'est pas là question, mais que j'ai de plus en plus de mal à supporter. Il est dans une totale incapacité de faire face à ce que je vis et du coup m'évite complètement lorsque je montre que je vais mal, ou pire, nie totalement mon état (consciemment ou pas) en continuant de parler comme si de rien n'était, en faisant des blagues, en rigolant, en sifflotant... Ma mère a tenté de le lui faire remarquer à plusieurs reprises, mais il ne semble pas réaliser que le fait qu'il m'aime en son fort intérieur (car malgré tout, je suis sure de son amour) ne me suffit pas en ce moment mais que j'ai besoin d'un minimum de soutien... C'est difficile, car je suis seule avec lui à la maison toute la journée (il est à la retraite et ma mère travaille encore). Au début, le malaise était tellement palpable que maintenant, je "fais comme si" et lorsque ça ne va vraiment pas, je vais dans ma chambre ou pars me promener....
Je crois que d'être dans cette atmosphère contribue également à nourrir ma propre tendance à ravaler voir minimiser ce que je vis, puisque, le plus souvent, c'est le message que me renvoie mon environnement... Et ce problème ne date pas d'hier...
Du coup, gros gros ras le bol aussi de tous ces conseils dont je suis abreuvée par les gens du village de mes parents (car ici tout se sait et tout le monde se connait) qui me disent "que je me fais du mal" (ah bon), "que je devrais sortir" et surtout, que "je devrais faire un effort pour comprendre et rassurer mon père et mes copines qui se font du souci pour moi mais ne savent pas comment s'y prendre"...
Merde. Merde et re-merde. Oui, je sais bien que les gens se font du souci pour moi. Je sais que leurs intentions sont bonnes. Je sais que je n'aurais certainement pas fait des miracles à leur place... Mais par pitié, là tout de suite, ne me demandez pas de trouver la force d'aider les gens à être à l'aise en ma présence. Ne me demandez pas en plus de ce que j'affronte de les aider à affronter leur propre peur de la mort, de la souffrance qu'ils me renvoient dans la tronche comme un miroir.
C'est vrai, j'ai du mal à parler, à trouver des gens à qui j'arrive naturellement à me confier... J'ai été élevée dans un univers où la colère, la tristesse n'ont pas de place. Où on tache de toujours se montrer sous son meilleur jour... Du coup aujourd'hui je réalise que même face à mes amis d'enfance: inconsciemment je ravale, je dissimule... Et mes proches (famille, amis...) qui ont eu une éducation du même ordre se comportent bien souvent de la même manière. Quels liens authentiques ai-je réellement réussi à tisser jusqu'à présent? Alors que j'étais une gamine hypersensible, à fleur de peau, débordante de vie, sortir mes émotions en présence d'autrui est aujourd'hui pour moi une tâche difficile dont j'ai perdu le mode d'emploi...
Avec mon chéri je m'étais réconciliée avec la petite fille que j'étais... Dans notre couple il y avait de la place pour tout. Pour tous les ressentis, toutes les émotions... Pour la joie, la folie, la colère, la tristesse et la joie à nouveau... Pour les sourires et les larmes, la douceur et les coups de gueule... Je suis partie de la maison très tôt pour ça je crois. Pour faire exploser ce carcan lié à mon éducation. Mais c'est avec mon chéri que j'ai réellement pu renouer avec cette part enfouie de moi-même.
De retour chez mes parents, je me sens comme amputée de moi-même. Amputée de lui, de notre amour, et amputée de toute cette palette d'émotions qu'il avait su réveiller en moi. Qu'il disait aimer, qu'il trouvait belles et qui ici ont si peu de place...
En même temps, je suis reconnaissante à mes parents d'être là pour moi... Ma mère a conscience de beaucoup de choses et sait se remettre en question. Nous parlons beaucoup... Cependant, dans ce décors de mon enfance, une part de moi étouffe, une part que je refuse de laisser disparaître car elle me relie à lui. A celui que j'aime et qui m'a appris tant de choses... En même temps, je n'ai clairement pas la force de recommencer ailleurs pour l'instant, de déménager, de me déraciner à nouveau...
Je ne sais plus quoi faire...
J'aime la vie. Je ne peux m'empêcher de penser qu'au fond, la vie est belle mais j'ai l'impression qu'elle m'a abandonnée... Cette impression d'être exilée, bannie, livrée à moi-même... Cette impression d'être dans une impasse... comme un GPS fou qui se réactualise sans cesse sans trouver la voie pour poursuivre.
Et je rumine, je rumine, je rumine...

Hors ligne Ela

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 311
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #57 le: 09 septembre 2016 à 17:54:53 »
Je rumine sur ma souffrance, sur "moi" "moi" "moi"... mais au fond c'est bien de toi que ça parle tout ça... Toi qui n'es plus là. Toi qui m'a été arraché... Toi et tes mimiques, que je connais par cœur. Que je me passe en boucle en fermant les yeux et qui tantôt me réconfortent, tantôt me torturent sans que je sache à l'avance à quel résultat: réconfort ou torture je vais avoir droit. Toi et ta guitare, toi et tes chansons... Toi et tes attentions, tes gestes... Cette élégance, presque féminine sans être efféminée. Toi et ta voix... Tes mots qui résonnent encore dans mes oreilles... Toi et tout ce que jamais aucun mot ne pourra exprimer... Toi et tout ce que tu dégageais. Toi et tout ce que tu représentais pour moi. Toi et tout ce que tu représentes plus que jamais. Toi qui m'a fait sortir de "moi"... Toi et nous. Nous. Nous. Je veux "nous". Je "nous" veux. Je veux commencer toutes mes phrases au présent et avec "nous". Je hais ce "je" dans lequel ton absence me rejette...

Hors ligne Stana

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 1349
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #58 le: 09 septembre 2016 à 18:59:36 »
  On sens tout ton amour pour l'homme que tu as tans aimé, que tu aimes toujours, dans chacune de tes phrases, dans chacun de tes mots, on les perçoit pour ce qu'ils sont: des cris d'amour envers Lui, de magnifiques déclarations, malgrès la souffrance exprimée. Ces alternances de petites acalmies et de moments de souffrance plus intenses sont inévitables, et la moindre étincelle est toujours bienvenue dans cette grande détresse.
  Je pense à toi  :-*
*Où que tu sois, ne m'oublie pas. Ici, ta voix résonnera encore et toujours. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à toi; mais c'est un monde où je ne suis pas...* (Dark Sanctuary)

Hors ligne Ela

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 311
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Mon amour est parti au mois d'avril
« Réponse #59 le: 14 septembre 2016 à 02:29:45 »
Merci Stana.
Tes paroles sont toujours source pour moi d'un grand réconfort... Tu sais lire attentivement et de ce fait, deviner aussi ce qui est écrit entre les lignes. J'ai tant besoin qu'il sache que je l'aime et que le monde en soit témoin également.  Ça me touche beaucoup que par tes paroles, tu ais mis l'accent sur ce point.
J'essaye de tempérer, calmer cette urgence en moi pour retrouver avec davantage de sérénité le lien qui nous unit. J'ai tant besoin de retrouver la confiance en la constance de notre amour... Je sais qu'il n'aimerait pas que je pense ainsi, mais je me sens parfois coupable: de ne pas l'avoir aimé assez, de ne pas le lui avoir dit suffisamment, d'avoir douté à des moments, d'avoir laissé certaines de mes angoisses s'interposer entre nous... Je sais bien que personne n'est parfait, que chacun fait avec son histoire et ce qu'il est, que lui aussi avait ses casseroles... Mon manque d'expérience de la vie de couple et ma soif d'indépendance nourrissaient ma peur de l'engagement, et cette angoisse faisait écho à sa peur de l'abandon et à son côté "jaloux"... Parfois, il arrivait que mon besoin d'espace produise chez lui l'effet inverse et qu'il se fasse encore plus présent, presque pressent...
Cependant, je sais que nous n'avons pas de regrets à avoir. Nous parlions de tout, étions conscients de nos limites et tentions de les surmonter ensemble. Nous sommes toujours restés fidèles et malgré les tempêtes, avons avancé main dans la main... Notre relation nous a fait changer, évoluer... Objectivement, je sais qu'il n'y a rien à regretter, que nous pouvons être fiers de nous...
Seulement voilà, aujourd'hui je suis déstabilisée car notre relation est toujours vivante en moi, plus que jamais. Et je ne veux pas que ça change. Seulement que je le veuille ou non, plus rien n'est comme avant... Et cela implique forcément que notre relation évolue en moi elle aussi.... alors qu'il n'est plus là, du moins plus de la même manière, pour franchir cette étape à mes côtés... Car si, à bien des égards, tout a basculé, tant de choses sont restés en suspend ce jeudi 14 avril où il est parti... La question "Aurions nous réussi à surmonter toutes nos casseroles avec le temps? Serions nous restés ensemble coûte que coûte?" m'obsède. Elle m'obsède et je me sens comme obligée d'y apporter une réponse. Comme si je le lui devais... C'est irrationnel,  sans doutes, mais j'ai du mal à lutter contre cette impression...
Comme je l'ai déjà dit, j'ai une intuition, un sentiment profond que ma rencontre avec mon amour n'était pas due au hasard... Que c'était écrit... Il y avait dans notre rencontre quelque chose de fort, d'inéluctable... Cela n'implique pas pour autant que tout était tracé, évident entre nous même si j'aurais tellement aimé que ça le soit... Il y avait dans la rencontre de nos deux personnalités quelque chose de tellement fort, explosif parfois que j'ai souvent ressenti un besoin de prendre de la distance pour me préserver.
Et maintenant qu'il n'est plus ici alors que moi je suis toujours en vie, je ne peux m'empêcher de ressentir cette culpabilité  de ne pas m'être abandonnée davantage à notre amour quand il était encore temps, parce que justement, je pensais que nous en aurions bien plus, du temps. Du temps pour faire des erreurs, nous pardonner, nous éloigner un peu pour mieux nous retrouver... Culpabilité aussi, même si je sais que c'est absurde, de ne pas pouvoir lui promettre ce que l'avenir nous aurait réservé s'il était resté parmi nous... Je sais qu'il ne me demanderait jamais une chose pareille, qu'il cueillait avec moi les fruits de notre amour au jour le jour, mais que signifient encore ces paroles aujourd'hui? Comment continuer à lui être fidèle désormais?
Je n'envisage pas du tout de me remettre avec quelqu'un, j'en suis très très loin. Ce n'est pas vraiment de ça qu'il est question... C'est plutôt cette difficulté à m'autoriser à vivre une vie sans lui qui me questionne... Je ne sais pas si je m'exprime très clairement... Tout est confus dans mon esprit... J'ai peur en goûtant aux plaisirs de l'existence qu'il se sente trahi. J'ai déjà évoqué cette peur à plusieurs reprises... Qu'il s'imagine  que je m'en sors bien sans lui. Voir même que son départ est une libération du fait de ma peur de l'engagement... Si ces idées m'obsèdent autant, ce qui les rend si douloureuses, c'est justement que ce genre de pensées font échos à nos limites à tous les deux... Malgré la souffrance, la séparation  peut me procurer du fait de ma peur de l'engagement, une sorte de sentiment de liberté tandis que pour lui, me voir m'épanouir sans lui pouvait réveiller des pensées jalouses et du coup, possiblement culpabilisantes.... Je ne peux m'empêcher de repenser à cette phrase que j'ai lue quelque part, de la plume d'une c...n.sse de psy disant que les personnes anxieuses s'en sortent bien face au deuil parce que la disparition de l'être cher leur procure un soulagement, puisque les angoisses liées aux liens avec cette personne disparaissent par la même occasion... Mon Dieu suis-je vraiment ce monstre? Cette idée est insupportable, elle me donne la nausée... Elle me dévore...
Non non non.... Je suis tellement plus que ma peur de l'engagement et lui aussi était, est tellement plus que sa peur de l'abandon et sa jalousie... J'ai tellement besoin qu'il le sache. Qu'il sache que je l'aime et que j'aurais tant aimé continuer à avancer cahin caha à ses côtés... Que je renoncerais des millions de fois à ma "pseudo liberté" et à ma "pseudo indépendance" pour que nous puissions continuer ensemble à avancer, à lutter contre nos démons... Car je sais que le bonheur authentique se trouve rarement sur le chemin de la facilité et au plus profond de mon âme, le rencontrer demeure la plus belle chose qui me soit arrivée...
Alors voilà, cette nuit mon amour, j'ai besoin de te dire que j'emmerde les analyses simplistes qui font de nous des poupées névrosées et prévisibles. J'emmerde les petites voix dans ma tête qui me dénigrent et qui  m'éloignent de toi et de ton amour. J'emmerde les mauvais psys, les penseurs obtus, les analystes qui enferment les gens dans des cases et par la même, je hurle "tais toi" à la part de moi qui accorde du crédit à ces inepties...
Je t'aime mon cœur,  imparfaitement, humainement, mais tellement, tellement, tellement fort....