Merci Qiguan, merci Nicole... <3
J'apprends... Je continue d'apprendre qu'en effet, le temps n'efface rien. Longtemps, cela m'a fait peur... Lorsque l'on est dans cet état de sidération qui dure... qui dure... encore et encore après le départ de l'être aimé: on se dit qu'on ne pourra pas continuer indéfiniment en portant en soi le poids de cette absence.
Je sais aujourd'hui qu'en effet, ce poids demeure. Mais étrangement désormais, j'y trouve également une sorte de réconfort... Ce manque fera toujours partie de moi. Jusqu'à mon dernier souffle... Ce manque, ce vide... nous le portons tous en nous... bien avant d'avoir rencontré celui qui aura su s'y faire une place. Bien avant que son départ nous rappelle cruellement cette solitude que nous portons au plus profond et qui est le corrélat de notre condition humaine. Je me dis qu'au moins, j'ai eu cette chance: de rencontrer la personne qui aura su se frayer une place dans ce lieu qui n'appartient qu'à moi et qui pourtant me lie à tout ce qui vit... : cet abîme dissimulé dans le puits de ma conscience.
Les creux sont toujours aussi profonds, je crois... C'est moi qui ai appris à me faire plus grande, plus vaste, pour les englober, les embrasser et continuer à mener une existence qui ne se résume pas qu'à eux... Qui parvient à faire de la place pour autre chose.
J'ai vécu des jolies choses ces dernières années. Je tiens à l'écrire pour celles et ceux que la souffrance amène ici: quel que soit l'être aimé qu'ils ont dû laisser partir. Peu importe le temps qui s'est écoulé depuis... C'est dans la beauté je crois, que réside une partie de notre planche de salut.
J'ai éprouvé des joies profondes et sans remous... dans la danse, le voyage, la contemplation de la nature... J'ai laissé mes épaules tressauter et mon rire résonner, emportés par des gaietés de surface... une allégresse apparente qui souvent ne faisait que masquer mes larmes....
J'ai appris... J'apprends encore à me pardonner cet écart... ce décalage... entre ce que je vis dans le secret de mon coeur et ce que je donne à voir au monde... J'ai cherché et je cherche encore... comment réconcilier ces deux parts de moi. Comment vivre en accord avec tout ce que j'ai été, tout ce que je suis, tout ce que je donne à voir, tout ce que j'espère être...
J'y suis parvenue parfois... en de rares et précieux instants... où d'un seul coup... il m'apparaissait avec une incroyable évidence que l'amour qui me lie à Hanaël se situe hors du temps. Véritablement hors du temps: dans un lieu ou rien ne peut l'atteindre, l'altérer ou le dissoudre.
Dans un quotidien où ce sentiment d'unité que j'ai effleuré me fait souvent cruellement défaut... je marche à la lueur de cette Vérité, éprouvée plus que je ne l'ai comprise. L'amour demeure... Et cela ne m'empêche pas de souffrir, d'être triste, en colère, perdue, incomprise... Mais malgré tout, ce n'est pas rien... L'amour demeure et ce n'est pas qu'une belle formule... C'est une réalité dont j'ai éprouvé le pourtour... même si les aléas du temps qui passent rendent ses contours imprécis... brumeux...
"Derrière les nuages, le ciel est toujours bleu..." L'amour demeure.
Ce soir, j'ai envie de vous partager cette chanson... que j'ai le sentiment d'avoir reçue... Qui est arrivée jusqu'à moi l'autre jour... Qui m'a réveillée tandis que j'étais assoupie. Puissions nous toujours retrouver le ciel derrière les nuages et être tirés de nos songes par une jolie petite musique...
L'oiseau