Ce forum est un lieu ou j'ai pu exprimer ma souffrance, lorsque aucun autre lieu n'était prêt à l'accueillir. Un lieu où j'ai pu déposer, ce qui brulait mes doigts et consumait mon cœur...
Alors aujourd'hui, j'aimerais revenir y déposer un peu d'espoir. Hanaël me manquera toute ma vie. Son visage, son sourire, la lumière de ses yeux, sa voix, sa douce folie, son odeur, sa chaleur, sa douceur, ses manies... Tout ce qu'il était me manquera toujours, inévitablement, irrémédiablement... Et sans doutes, ce manque me fera-t-il plier, pleurer, hurler silencieusement encore et encore, jusqu'à mon dernier souffle. Mais puisque ce manque, à sa manière, est plein de lui, alors j'apprendrai à aimer même ce manque... Car Hanaël est pour moi lumière et vie. Et rien de ce qui se rapporte à lui, pas même son départ, son absence... ne saurait attiser en moi l'ombre et le désespoir. Etty Hillesum, femme merveilleuse, écrivait cette phrase, que j'ai retrouvé sur une carte que m'a offerte mon aimé: "Et toujours, dès que je me montrais prête à les affronter, les épreuves se sont changées en beauté"... Je n'y arrive pas toujours : à concilier l'épreuve et la beauté, la souffrance et l'amour de la vie... Mais je sais que c'est possible. Et qu'il faut s'attacher chaque jour à cet effort, parfois surhumain, d'y croire. Car cet effort ne reste pas vain...
Hanaël me manquera toute ma vie et pourtant il est avec moi et je crois que petit à petit, j'apprends à ne plus avoir peur d'avancer. Ce n'est pas simple... mais je comprends que vivre est ma responsabilité... Une responsabilité que souvent, je ne veux pas regarder en face... par peur d'échouer. Mais c'est bien une responsabilité. Une liberté à assumer. Un pari à prendre. Un saut dans l'inconnu, chaque matin au réveil. Pendant des mois, j'ai cru que la perspective de ce saut serait pour moi source de terreur pour le restant de mes jours. Certains jours encore, l'angoisse me paralyse... et dans ces moments là, je fais de mon mieux pour m'accorder patience et indulgence... Sans pour autant renoncer à croire avec constance, que la vie, au plus profond de son essence: est un don. Quelque chose de beau.
Mais au fond.... ce n'est pas moi qui suit constante. C'est la vie elle même qui est constante. Car elle n'arrête jamais de s'offrir à nous, même si nous sommes parfois tellement en colère contre elle... Car il nous est impossible de la comprendre. De négocier avec elle. De la faire coïncider avec nos idéaux de bonheur et de justice. Mère Teresa, témoin pourtant de tant d'injustices, disait: "la vie est la vie, défends là".... J'essaye d'intégrer ces mots de toutes mes forces... Pas besoin de tout accepter de la vie, de tout comprendre, de tout aimer même.... pour continuer de défendre cette existence qui nous est donnée.
Petit à petit, je crois que j'arrive à accepter que ce que j'ai entre les mains, c'est ça, et rien d'autre. Pas plus, pas moins, pas mieux, pas pire... J'ai eu la chance extraordinaire de rencontrer, d'aimer et d'être aimée par un homme exceptionnel, qui m'a offert ce sentiment réconfortant qu'on peut être rejoint même au cœur de la part la plus solitaire de son être. Et lorsque ça arrive: c'est tellement beau... Je n'idéalise pas notre histoire... Les "bruits du monde" comme il les appelait, viennent nécessairement s'interposer dès-lors qu'on assume de mettre un amour figé dans l'idéal à l'épreuve de la réalité. Cette mise à l'épreuve, nous l'avons connue aussi. Et c'était très bien ainsi, car sans cette confrontation à la réalité, jamais nous ne nous serions accordé la chance de grandir et d'apprendre de nos erreurs. Et tout de même, au creux de tout, je garde le fait que si la vie a mis sur ma route une rencontre d'une telle beauté, c'est que j'ai et conserverai pour toujours une preuve indéniable qu'il y a des choses ici bas qui en valent la peine.
A moi désormais de me mettre en route pour les trouver...
Je vous embrasse.... Ne perdez pas espoir.