Chère Ylériane

L'état dépressif fait partie du chemin et les montagne russes nous plongent parfois au coeur de la dépression. S'il est un peu plus aisé pour moi maintenant à 22 mois, de remonter la pente au bout de quelques jours, je me souviens parfaitement avoir été dans le même état que toi des semaines d'affilées, des semaines où chaque geste me demandait un effort, où chaque mot m'écorchait la bouche, des semaines où j'attendais, je ne sais quoi, immobile, des heures assise sur le canapé.
Maintenant je sais que la vie est là malgré nous et qu'elle nous pousse, et je l'accepte avec reconnaissance. mais j'ai mis du temps, et toi tu n'en est qu'à 3 mois, c'est hier que ton homme est parti. c'est tellement récent, tellement à vif.

Ce déménagement est ce que tu ne peux pas le repousser un peu, ou te faire aider par des amis, malgré la difficulté à "être" avec des amis?

je pense à toi, à Jérémie, à vous tous sur ce topic

je vous embrasse

Adèle

Chère, chère Yleriane,
Comme je te comprends...tu ne peux imaginer à quel point je comprends tes états d'âme...!Pour moi aussi , c'est encore très frais 6 mois et demi...! Et voici l'été qui commence, les vacances... Pour ne pas errer dans ma grande maison comme une âme en peine, j'ai fait du ménage toute la journée...! J'ai tout tiré en avant...rageusement...! De temps en temps, je sors sur ma terrasse: pas un voisin en vue...ils sont tous en balade...à la piscine...J'ai le coeur tellement gros...Pourquoi, mais pourquoi donc ai-je mérité ça ? Car j'ai vraiment l'impression d'être punie...Quand je disais à mon Jean-Da à quelle point j'étais heureuse, à quel point notre vie était belle, s'il n'était pas anormal d'avoir autant de bonheur; il me répondait toujours en souriant que nous n'avions que ce que nous méritions...Alors...Est-ce aussi vrai dans l'adversité?
Quand je pense que je devrais être entrain de préparer nos bagages pour notre voyage à Gruissan ( nous avions réservé une location pour le 10 juillet...), et qu'au lieu de cela , je vais préparer mes bagages pour partir au Cameroun...seule...
Je sais que j'ai raison de faire ça, mais en même temps, quelle appréhension de me dire que dans une semaine, je serai seule dans une région où je n'aurai plus aucun repère! Hier, j'ai consulté un petit livre sur le Cameroun et  quand je lis ce qui est dit sur Douala, ça me fait presque flipper...!On y parle d'une insécurité quasi permanente...
Mais bon! Il faut que j'arrête de m'apitoyer sur mon sort...Quand je pense à toi avec tes deux petits bouts, je me dis que c'est encore plus terrible que tout...Même si. à la base, nous vivons toutes la même souffrance, la même épreuve...Ne pourrais-tu pas placer tes enfants quelques jours chez des parents, des amis ? Oui, mais je sais, pour faire quoi toute seule ? Plus rien n'a de sens quand on se sent au fond du trou...Même le beau temps, les chants d'oiseaux, plus rien n'a la même saveur...Mais il faut s'accrocher, car comme disent Adèle, Blandine, le vie finit par nous reprendre...Il faut y croire...
Je t'embrasse
Suzy

Chère Yleriane,
Merci...Merci du fond du coeur pour tes encouragements! Ca me fait un bien fou; tu ne peux pas savoir...!
D'ailleurs, parmi mes amis et connaissances, la plupart me disent la même chose que toi. Oui, je sais que je vais y arriver; je suis persuadée que je vais vivre quelque chose d'exceptionnel, même si pour l'instant, je me sens un peu désarmée face à l'imminence de ce qui va m'arriver...
Mais tous ces encouragements, toutes ces félicitations pour ce que j'entreprends, tout cela m'aide à me revaloriser...Et j'en ai tellement besoin...
Mais ça y est ! Cette fois, je commence presque à être impatiente d'y aller...Même si une partie de moi se dit que c'est de la folie et que je ferais mieux de rester dans mon petit confort doublé de sécurité...
De là-bas, je penserai très fort à toi, à tes petits bouts...
Je te sens très forte Yleriane, Très courageuse...Malgré ton immense chagrin, ton deuil si récent, tu parviens à trouver des paroles pleines de réconfort pour celles qui en ont besoin. Et s'il y en a une qui mérite d'être réconfortée, c'est bien toi...
Je te souhaite beaucoup de courage pour passer ce mois de juillet avec tous ces "anniversaires" à passer... J'espère que tu seras entourée le plus possible et que ton amour saura te faire un signe...
Je t'embrasse
Suzy

Bonjour à toutes,

Tellement longtemps que je ne suis pas intervenue sur ce forum. J'ai l'impression de m'enfoncer de plus en plus, un an plus tard toujours le même cauchemar. Mon fils est sous traitement lourd, mes parents âgés et malades s'appuient sur moi, mon patron me fait des reproches... je vais sombrer. Je ne sais pas comment m'en sortir, je voudrais que tous me fouttent la paix, m'oublient. Je dois partir en vacances dans une semaine, je ne sais même pas si je vais pouvoir, mes parents me culpabilisent et je n'ose pas les laisser seuls, pourtant j'ai vraiment besoin de partir, tous mes congés de l'année ont été consacrés à mon fils, je ne me suis pas reposée et j'ai vraiment besoin de souffler, que faire ??

Je pense à vous toutes, j'espère que l'été ne sera pas trop pénible pour vous, je vous embrasse.

Moi aussi, Nouveau, je t'encourage fortement à les prendre pour toi ces vacances.  Tu en as besoin pour te recentrer sur toi, ce que tu n'as pu faire étant donné ta situation.  J'ignore ce que tu feras pendant ces  vacances, tu trouveras.  Même si ce n'était que pour pleurer, si c'est de ça dont tu as besoin, ça serait très bien.  Une semaine où tu ne seras présente qu'à toi, si possible.  Ce moment d'arrêt m'apparaît une nécessité pour toi comme pour nous tous qui vivons un deuil si important.  Les tiens qui ont besoin de toi, finalement, seront gagnants si tu prends soin de toi aussi.
Après un an, pour ma part, j'ai vécu une sorte de recul dans mon deuil:  des semaines pénibles, un retour en arrière. Ces périodes reviennent de temps à autre.  Je trouve que c'est long un  deuil de conjoint qu'on aimait, long et souffrant, avec, heureusement, des périodes où la vie reprend de façon "plus normale".  J'ai la responsabilité de ma mère qui n'est plus autonome et qui a de graves problèmes cognitifs.  Je n'ai aucunement le goût de m'en occuper, à vrai dire et pourtant, je dois le faire et je le fais.  C'est le plus souvent une corvée mais au moins je m'en occupe assez bien, je crois, alors que le rest de la famille s'en remet totalement à moi....
Et toi, en plus, tu as ton fils.  Alors, Nouveau, prendssoin aussi de toi, prends ces vacances pour toi et donne-nous de tes nouvelles quand tu le pourras.  Comme toutes les autres sur ce forum, je suis avec toi.  Claudel

Bonjour cevilecha et les autres,
Tu exprimes bien ce que je ressens aussi:  ne plus être dans la vie de personne et n'avoir personne dans ma vie, plus personne qui  me dit son amour et à qui  dire mon amour. Plus ces bras pour m'enlacer.  Il peut y avoir plein de monde, mais je suis seule. Cette solitude que personne ne semble comprendre.  La solitude, ce n'est pas m'embêter parce que je n' aurais rien à faire, c'est être seule dans la vie, même si j'ai des enfants, une famille, des amis. Plus d'amoureux, plus personne qui m'attend ou que j'attends.  Non, il n'arrivera pas, il ne rentrera pas........Il ne m'accueille pas quand je reviens.  Quel  manque d'amour, de tendresse! Plus ce compagnon avec qui partager les responsabilités, les inquiétudes et les joies.  Plus de compagnon de vacances.  Plus personne avec qui faire des projets de vie et ceux que nous avions se sont écroulés.
Une vie à rebâtir.  Parfois j'en construits des petits bouts mais le coeur n'y est pas vraiment.  Aprrendre à vivre sans lui, un défi difficile à relever.
Comme tu vois, je ne suis pas en grande forme, comme tu dis. Heureusement, il y a des moments moins pénibles et quand je regarde en arrière, je constate que j'avance un peu.  Quelques pas en avant, un pas en arrière, c'est long comme cheminement et je suis fatiguée par moment d'être dans cet état. Comment faire pour que cette souffrance cesse, quand serais-je vraiment heureuse?
Je garde espoir parce que je sais que d'autres y sont parvenu. 
Alors, continuons à nous encourager et à partager ce que nous vivons.  Je vous aime,   Claudel

Bonjour à toutes !

Je rentre de trois semaines de vacances enfin reposée, j'ai pu faire le point et récupérer avec des nuits de 12 heures !

Mes parents sont contents de me voir rentrée, j'ai bien discuté en tête à tête avec mon fils et mon patron a de nouveau le sourire, je respire. J'ai conscience que je dois faire des efforts pour aller vers les autres, discuter et échanger, alors que j'ai la tête ailleurs...

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, il y a bientôt un an 1/2 que Bruno a disparu et j'ai l'impression de ne pas avancer, je me "vis" comme au ralenti, de l'extérieur "les autres" me disent que j'ai accompli énormément de chose pendant cette année, alors que moi j'ai l'impression de stagner... Peut-être parce-que je ne sais pas quelles décisions prendre et que j'ai peur de me tromper, alors j'attends et ça m'énerve, moi qui ai toujours su ce que je voulais, là je ne sais plus...

Est-ce que vous avez aussi l'impression de patauger, de faire du sur place ?

Bon assez parlé de moi, j'ai lu les derniers messages, je ne sais quoi vous répondre, je n'arrive déjà pas à vivre ma vie... En tout cas je pense souvent à vous, vous embrasse et vous remercie pour votre soutien.

A bientôt et bonne rentrée à toutes