Auteur Sujet: DECES DE MON CONJOINT  (Lu 7881 fois)

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Caroline3

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Re : DECES DE MON CONJOINT
« Réponse #15 le: 04 juin 2012 à 15:14:34 »
Bonjour Betty, il faut remercier M. Fauré et l'équipe du site pour mettre les vidéos online gratuitement. Avant c'était payant. Je les réécoute de temps en temps (presque à tous les jours, ça fait partie de ma "thérapie" pour aller mieux et une amie a accepté de prendre 70 minutes de son temps cette semaine pour qu'on le visionne ensemble. Je vais tenter le coup avec ma petite soeur.

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C'est vrai, Maxime, que le mot veuve ne fait pas très sexy... Pour l'instant, il me convient. Ça fait "noble" ;) Enfin, façon de parler.

Non, le destin, on ne peut rien y faire, mais par la suite, on peut faire de quoi. On peut faire des choix éclairés par nos désirs, prendre des décisions qui font soient vraiment liés à nos besoins. Et faire en sorte que ça se passe bien. Mais on ne peut pas tout contrôler: les autres, les événements de la vie comme la mort, les mises à pied, les accidents. Une chose certaine: on doit garder espoir parce que ça va aller mieux, il faut le croire, ou garder une petite étincelle d'espoir. La neige part chaque année, les bourgeons éclosent à chaque printemps, les fleurs sont magnifiques, ça sent le barbecue à chaque vendredi et samedi soir... et toi, tu es vivante! Peut-être pas forte-forte, mais ça va venir, c'est certain: fais ton travail de deuil correctement - arrête-toi souvent, lis sur le sujet, visionne les nombreux vidéos offerts, par étape. Que d'espoir derrière chaque parole de la dame qui parle!

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De mon côté, c'est lundi... comme tu sais, il a plu beaucoup, c'est froid.  Mais il semble que la semaine sera ensoleillée. Par contre, ma maison est bordélique... il faut que je me ramasse. Enfin, tu viendrais et tu ne trouverais ça pas si pire ;) mais je ne suis pas bien dans un univers où les choses ne sont pas bien placées.

Mais je m'oblige à ne rien faire. Depuis 40 ans, j'ai couru (réellement et dans ma tête), avec culpabilité, et avec l'idée de ne jamais en faire assez. En fait, ce n'était pas du tout la bonne méthode. Je stoppe (travail, activités, ménage minimaliste mais je m'occupe de ma fille). Le tout pour repartir à zéro (encore dans ma tête). Faire le point sur ce que je veux - surtout professionnellement.

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Mon mari, Lowell avait d'immenses qualités: calme, brillant, pas contrôlant, pas critiqueux, drôle, aimait bien manger, boire (!). Il savait surtout vivre en Afrique, et ça, c'est pas donné à tout le monde. Mais  il était assez porté sur ses besoins à lui. Pas présent aux miens. Il vivait dans son monde. Monde qui s'est refermé de plus en plus avec les années.

Son accident en 2003 l'a amoindri physiquement, intellectuellement, moralement, alors qu'il était un être fort. Il espérait toujours récupérer, mais la tuberculose et le cancer ont eu raison de ses espoirs. On n'a jamais vraiment parlé de son décès: entre l'annonce et la mort, on a eu 7 semaines. Je n'ai même pas su quoi faire de son corps, j'ai dû décider moi-même. Pas d'assurance, mais des terrains au Sénégal, un peu d'argent de côté et une maison. De mon côté, j'ai un bon diplôme et mon boulot, s'il n'est pas si payant que ça, me permet de vivre normalement, avec ma poupoune de 9 ans.

Le plus important est le temps que je prends pour "regarder pousser le gazon, le tondre, puis le regarder de nouveau pousser".

Voilà en gros Maxime, pour le moment.

Je te souhaite une jolie journée,

Courage!

Caroline xx