J'ai perdu mon mari il y a 5 mois et 13 jours. Il est parti en 4 mois. Mais il était fatigué très fatigué depuis septembre 2012, et malgré de nombreuses visites chez le médecin, les contrôles chez les spécialistes et même à l'hôpital depuis fin 2012, le monde médi cal n'a jamais suspecté quoi que ce soit, jusqu'à ce que je l'accompagne aux urgences fin mars, et après 3 semaines d'hospitalisation et de scanners, fibroscopie, radio, échos.... cancer .
Mon mari me disait depuis fin 2012 : je crois bien que j'ai un cancer, tu ne crois pas que j'ai un cancer, je suis fatigué j'arrête pas de maigir. Et moi je disais : mais arrête, avec tous les examens que tu passes, si tu avais un cancer, les médecins l'auraient bien trouvé.
Et bien maintenant, je me sens responsable, je suis pleine de remords de ne pas l'avoir écouté -ou entendu- et de ne l'avoir pas obligé à aller aux urgences plus tôt.
Les mois d'août, septembre et octobre ont été insupportables, j'étais à vif. Le chagrin, la peine, son absence, la douleur du souvenir des derniers jours, et les remords. Et puis Noël, la seule fête que j'aimais... avant.
Etrangement, je me sens un peu plus sereine depuis que je visite ce site, que j'ai lu tous vos échanges de messages. Enfin, des personnes qui ressentent ce que je ressens, qui ont la même colère que moi, qui ont une famille et des amis aussi maladroits que les miens. Qui sont aussi seuls. Car je ne sais pas pour vous, mais moi, excepté avec ma mère et avec ma fille, je ne peux pas parler de lui. Je sens que les gens sont gênés ? ennuyés ? Même les proches. Pourtant, il y a 6 mois, il allait au boulot, il était avec nous, on sortait ensemble, on mangeait ensemble, on riait ensemble. il était vivant. Je comprends que je dois faire mon deuil toute seule, oui, mais finalement, heureusement que vous êtes là, c'est en vous lisant que je trouve du réconfort.
.J'écris peu, mais je vous lis souvent. Et cela m'apaise. Merci beaucoup d'être là.