Auteur Sujet: Merci  (Lu 190964 fois)

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Re : Merci
« Réponse #135 le: 26 mars 2017 à 21:08:30 »
bonjour,

joli témoignage

La Louve
Pascale la Louve

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Re : Merci
« Réponse #136 le: 27 mars 2017 à 22:43:09 »
Merci Ephémère, la louve, Federico pour le message de lumière, lumière,

Aujourd'hui j'ai envie de vous partager une chose qui m'aide beaucoup :

J'essaie réellement de ne pas me mentir ; à chaque moment difficile j'essaie de rendre la difficulté à ce à quoi elle appartient.

La douleur, la déchirure, la souffrance du départ de mon mari, appartiennent à sa mort. Mais parfois, certaines difficultés appartiennent à autre chose.
Par exemple, les devoirs avec mon fils sont parfois très compliqués, lorsque je suis fatiguée, irritable, je ne vois pas leur intérêt, j'ai envie de faire autre chose, lui est fatigué, irritable, ne voit pas non plus leur intérêt et a aussi envie de faire autre chose. Je me suis d'abord dit, "laissez nous vivre notre deuil, ne nous polluez pas avec ça..." mais me suis rappelée que les devoirs avec mon grand avaient toujours été compliqués, certes la douleur du départ de son papa, de mon mari n'arrange rien, mais le problème de fond des devoirs, ce n'est pas ça. Depuis je les vis mieux (ils me gonflent toujours mais je les vis mieux).
autre exemple : des fois je pars au boulot avec la boule au ventre, pas envie d'y aller, pas motivée, .. et là pareil, avant sa mort, j'allais déjà par moments au boulot à contre coeur, sans envie sans plaisir.
Avant son départ, j'avais des moments de "baisse de régime", de "mou", des moments où je me posais des questions sur le sens de ma vie, sur le bonheur. Et le simple fait de remettre les choses à leur place (qui ne sont pas résolues pour autant) m'aide.

Je ne sais pas si mes propos sont clairs, mais j'avais besoin de partager cela avec vous

Je vous embrasse très fort et je souhaite que la douceur qui m'accompagne ce soir puisse venir faire un petit tour dans chacune de vos chaumières

bien tendrement
"Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option". B. Marley

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Hors ligne Anneso85

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Re : Merci
« Réponse #137 le: 28 mars 2017 à 13:56:46 »
Rendre chaque difficulté ce à quoi elle appartient.... je teste et j'observe comme tu as raison, elle prend ainsi un aspect moins insurmontable, merci Mononoké de ce partage! Que la douceur d'hier soir t'accompagne longtemps

Hors ligne qiguan

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Re : Merci
« Réponse #138 le: 28 mars 2017 à 14:46:42 »
Citer
Et le simple fait de remettre les choses à leur place (qui ne sont pas résolues pour autant) m'aide.

c'est une très bonne piste à explorer
c'est bien d'arriver déjà (à ta date de deuil) à démêler ces choses du deuil
selon nos parcours de vie avant le deuil
on peut y arriver assez vite, seul
ou avoir besoin d'aide et y arriver lentement.
merci du partage
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
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Hors ligne Mononoké

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Re : Merci
« Réponse #139 le: 28 mars 2017 à 22:38:38 »
merci AnneSo, merci Qiguan

Ce soir j'ai de l'amour à revendre dans mon petit coeur, alors très envie de le partager avec chacun d'entre vous
je vous souhaite une douce nuit de repos
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Hors ligne Pucinette

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Re : Merci
« Réponse #140 le: 28 mars 2017 à 23:23:13 »
Douce nuit à toutes et tous....

Je n'ai pas grand chose à partager mais c'est avec vous que je souhaite le faire...
Christophe... Mon amour pour toujours...

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Re : Merci
« Réponse #141 le: 29 mars 2017 à 17:42:17 »
Bonjour,
Merci à toi, Mononoké, pour ta générosité.
Je viens t'offrir à mon tour en partage cette journée de printemps qui a illuminé le paysage.
Ouvrir portes et fenêtres ; enfin....
Ecouter les oiseaux chanter.
Pas tout à fait le cœur léger.
Mais le soleil qui réchauffe l'âme et le corps.
En partage.
*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

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Re : Merci
« Réponse #142 le: 01 avril 2017 à 03:48:24 »
merci Ephémère, ta douceur me touche, tes mots sont si tendres, si doux
merci Pucinette, tu prends le temps de partager malgré ta souffrance

 :-* :-*


« Modifié: 01 avril 2017 à 03:50:39 par Mononoké »
"Tu ne sais jamais à quel point tu es fort jusqu'au jour où être fort reste la seule option". B. Marley

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Hors ligne souci

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Re : Merci
« Réponse #143 le: 01 avril 2017 à 12:43:26 »

    Si tu te lèves tout mou, Moucocafé, vlà une tite chanson pour toi.
    En toute complicité de gueule de bois espiègle, Titine.
    https://www.youtube.com/watch?v=P38OLe7xzJk

Hors ligne Mononoké

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Re : Merci
« Réponse #144 le: 01 avril 2017 à 13:58:07 »
merci Souci  ;D
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Re : Merci
« Réponse #145 le: 01 avril 2017 à 14:07:11 »
Allez petit partage : le mail que j'ai envoyé à l'infirmière du collège de mon fils jeudi soir!! Je ne suis pas sûre qu'elle se sente très bien après l'avoir lu. Tant pis elle n'avait qu'à réfléchir avant de m'appeler

(Vous ne m'en voudrez pas, j'espère, je me suis permise d'emprunter certaines de vos jolies formules pour lui écrire)

Bonjour Madame,
Je me permets ce mail suite à notre entretien téléphonique. Je ne sais pas si vous connaissez les étapes d'un deuil et ce que cela implique dans la vie d'une famille et d'une personne, mais ce que je vis aujourd'hui est un réel tsunami, une blessure et une déchirure innommable, indescriptible tant la douleur est grande. Je suis fragilisée et seule. Cette solitude ne m'est pas propre mais existe réellement lors de la perte de son conjoint. Il faut faire face au quotidien, aux charges familiales seule, à l'administration car en plus de tout cela s'ajoute des démarches administratives lourdes, à la douleur de mes enfants, ma propre douleur, mon travail et ce avec une fatigue physique et une fatigue psychologique décuplées.
Suite à votre coup de fils, sur le temps de pause du midi de mon travail, je n'ai pu avaler une bouchée, je n'ai fait que pleurer et il m'a été très difficile de reprendre mon travail à 13h30, de me retrouver face à mes élèves, j'étais vidée. En sortant du travail, j'ai pleuré dans la voiture avant de me retrouver face à mes enfants en essayant de retrouver l'énergie nécessaire pour m'occuper de mes enfants et les entourer d'amour. Les devoirs n'ont pas été faits ce soir. Je n'ai pas pu.
Avec le recul, je ne comprends pas ce coup de fil, j'ai rencontré le professeur principal de mon fils  ce lundi, donc 3 jours avant et le compte rendu qui m'a été fait était que les professeurs étaient contents de mon fils, de sa participation active en classe. A aucun moment ne m'a été nommée une seule inquiétude à l'égard de mon fils. Certes il était présent, mais il suffisait de lui demander de nous laisser seules quelques minutes.
Par votre coup de fil, je me suis sentie jugée, et blessée : mon enfant vient à l'école avec des vêtements sales, et pourrait même s'occuper de gérer le chagrin de sa mère. Alors certes, je suis loin d'être parfaite, mais je m'occupe de mes enfants malgré cette douleur insupportable que seules les personnes l'ayant côtoyée ou les personnes formées sur le deuil peuvent comprendre, je pense. En aucun cas mes enfants ne me gèrent. La maison est propre, la pelouse est tondue, la cheminée allumée le soir, le frigo n'est pas vide, mes enfants sont amenés chez le médecin, ils mangent des repas cuisinés, mijotés, des crêpes maisons au petit déjeuner et des cookies fait maison au goûter, comme avant et ce malgré cette douleur indicible, éreintante et constante, du réveil au coucher. Ils ont une oreille attentive et des câlins, leurs draps sont lavés, leur linge aussi. Alors certes, je n'ai pas fait attention à son manteau,et ne l'ai pas lavé depuis le mois de février, mois d'acquisition de son manteau ; et lorsque je lance une machine, je ne prends plus le temps de détacher le linge, cette activité je la fait comme un robot, machinalement, je lance la machine, j'étends le linge, je le plie et je le range sans réfléchir, sans même me rendre compte de ce que je fais. Alors oui, il reste peut-être des tâches mais je ne les aperçois même pas.
Avec cette épreuve, ma tolérance est réduite, et ma sensibilité exacerbée.
Alors ce soir j'ai discuté avec mon fils, comme tous les jours où il en éprouve le besoin. Je lui ai demandé si le fait de vous parler lui avait fait du bien, il m'a répondu oui, mais pas plus que lorsqu'il me parle, il m'a clairement réaffirmé qu'il ne voulait pas voir de psychologue. Il m'a redit que son papa lui manquait, est-ce anormal ? Il a eu une période de déni (plus ou moins longue et propre à chaque endeuillé), aujourd'hui il se reçoit de plein fouet la mort de son papa. Il ne reviendra pas. La douleur est très présente, mais malheureusement seul le temps va pouvoir l'éroder, il va mettre des mots sur ses maux, et devoir attendre que ce chagrin soit usé par le temps.
Par contre il m'a reparlé du collège, il n'en peut plus, il n'en peut plus des devoirs scolaires, on arrive en fin de période et il a besoin que ça s'arrête, il a besoin de vacances. Mais souvent pendant les vacances, il y a là aussi une grosse charge de travail. Les efforts et le temps que fournit un enfant pour faire ses devoirs scolaires sont beaucoup plus importants pour Gabriel. Il fait de gros efforts pour se maintenir, et moi aussi pour l'accompagner. Ce temps que nous prend le collège est énorme, et aujourd'hui nous avons envie et besoin d'autre chose. Je le fais pour lui mais ça me coûte énormément. Je le motive, je l'accompagne pour ne pas qu'il s'effondre, parce que je sais que ça ne lui ferait qu'un peu plus de mal, mais je vous avoue que je n'y vois pas beaucoup de sens. Le weekend de l'anniversaire de son papa, il y avait des devoirs, le weekend de la dispersion des cendres il y avait aussi des devoirs, peu importe ce que nous vivons, il y a toujours des devoirs.  Aujourd'hui il a manqué une heure de cours en allant à l'infirmerie et ce soir je n'étais pas disposée à aller chez son ami récupérer ce cours et le lui faire rattraper. Demain il a une évaluation dans cette matière, alors tant pis, (le document fournit en cours guidait cette évaluation). Moi je fatigue
Son médecin traitant, (formé sur le deuil) l'accompagne pour son poids, je le surveille aussi. Dans un deuil il est avéré que l'alimentation est touchée, il n'est pas rare de combler son vide en mangeant, ce qu'a fait mon fils, ou en perdant l'appétit, ce que j'ai fait. Chacun réagit comme il peut.
Je vous écris ce soir car, après avoir couché mes enfants, je n'ai pu trouver le sommeil, car durant un deuil le sommeil est perturbé aussi, et notre entretien téléphonique a suffit pour m'empêcher de dormir. Et plus je manque de sommeil, plus c'est compliqué pour moi de gérer ma souffrance et du coup mes enfants, l’entretien de la maison…
Alors en voulant m'alerter vous avez fait plus du mal qu'autre chose.
Certes à partir d'aujourd'hui, je vais faire attention à son pull et son manteau avant qu'il parte au collège le matin, mais je ne suis pas certaine que ce soit le plus important.
Il est probable que j'aurai dû prendre le temps d'écrire ce mail après que ma colère et ma tristesse, vis à vis de ce coup de fil, se soient atténuées.
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Hors ligne qiguan

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Re : Merci
« Réponse #146 le: 01 avril 2017 à 15:52:10 »
tu as très bien relaté ta réalité à elle de gérer aussi ce qu'elle a fait ...
merci de partager ça ici
bien affectueusement
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Re : Merci
« Réponse #147 le: 01 avril 2017 à 16:11:34 »
Je passe et te laisse ces quelques mots,

Courage et j'espère que ta fin de journée sera plus paisible.

Affectueusement
Vivre pour eux ou mourir pour moi ?

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Re : Merci
« Réponse #148 le: 02 avril 2017 à 12:12:09 »
Bonjour, Mononoké.
Et félicitations pour ton écrit.
J'espère que cette infirmière aura compris !

Le printemps a décidé de jouer à cache cache aujourd'hui.
Il pleut sur le jardin.
J'ai fait un petit feu dans la cheminée ; il ne fait pas vraiment froid,  mais le crépitement du bois  et la danse des flammes me réchauffent le cœur.
Un petit plaisir, en somme...
Je te l'offre en partage et te souhaite une journée sans tourment.
*Ephémère*

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Re : Merci
« Réponse #149 le: 02 avril 2017 à 13:54:37 »
Merci Ephémère, Pandor, Qiguan,

Mon coeur reste tristounet aujourd'hui mais la violence, suite aux mots de cette personne, a disparue.

Pour vous situer le contexte, cette charmante personne bien intentionnée a vu mon fils 1h00 dans sa vie jeudi matin (suite à la demande de l'équipe enseignante qui s'inquiète : ça, ce sont ses propos)
Elle a remarqué que le pull de mon fils avait des tâches et que son col de manteau n'était pas propre. Pour ne pas me dire que je ne prenais pas soin de lui, elle m'a dit que mon fils ne prenait pas soin de lui en ne lavant pas son manteau Il est bien connu qu'à 12 ans, on fait sa lessive tout seul. Elle m'a précisé que dans mon cas, il arrivait que les enfants gèrent leur mère. Lorsque je me suis mise à pleurer, elle m'a verbalisé : "ah oui, vous avez aussi votre peine à gérer", "ce ne doit pas être facile". Elle fut surprise que mon fils se mette à pleurer quand elle lui a demandé comment il allait, m'a conseiller de parler avec mon fils.. et m'a aussi conseillé que mon fils ne mette le pull qu'il avait sur lui que pour faire du vélo dans la gadoue le weekend. Un autre exemple aurait été plus adéquat, car depuis que son père est mort à vélo, il n'ose plus en faire et ça m'arrange.
J'ai demandé un rdv à la prof principale de mon fils pour qu'elle me fasse part des inquiétudes des professeurs, elle n'était pas au courant et n'a émis aucune inquiétude. Donc cette gentille infirmière bien intentionnée a peut-être un peu dérapé
J'ai envoyer en copie le mail à la prof de mon fils qui en fut bouleversée, je pense que ce mail fera le tour de l'établissement, que l'infirmière va devoir expliquer sa démarche bienveillante.

Je vous embrasse bien chaleureusement
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