Bruno, je n'ose pas te dire "bon jour", et pourtant, il faut bien commencer ce petit mot avec un souhait très sincère.
7 mois, c'est très peu pour apprivoiser le chagrin, mais c'est un pas gigantesque sur le chemin qui mène à une forme d'acceptation, même si le mot me semble très inaproprié.
Tu as été si durement frappé que ton cerveau et ton corps sont "out", il faut du temps pour redémarrer. Mais à travers tes propos, je sens l'envie, la volonté, même si la force n'est pas encore là.
C'est un passage dur que ce premier semestre, on est "assis" entre deux chaises : tellement besoin de rester au plus près de notre Amour, de nier sa propre vie pour s'accrocher à celle de celui, ou celle qui la remplissait pleinement, et en même temps, un instinct de survie, une sonnette d'alarme dans la tête qui dit, maintenant, il faut penser à moi et réapprendre à vivre, à survivre.
Cela explique cet arrêt de travail, car il faut que tu prennes conscience que tu dois repartir. Mais il y a danger à ne rien faire chez toi comme tu nous le racontes.
Virginie ne souhaite surement pas cela. Tu as des devoirs envers elle, elle est "derrière le miroir" et se désespère surement de te voir ainsi. Reprend les choses en mains. Elle peut rester le centre de ta vie, ton soutien de là où elle est, mais elle ne doit pas être responsable de ta descente vers le fond, alors qu'elle voudrait t'aider à reprendre ton souffle.
Il te faut casser cette routine, t'obliger tout doucement à faire des choses pour toi et pour elle, aussi.
Il y a plein de choses à faire avec elle, écrire votre histoire, lui écrire à elle, lui parler d'amour et peu à peu elle te guidera vers le haut.
Il faut que tu sortes un peu de chez toi, que tu vois d'autres personnes que les médecins qui t'assènent des aneries brutalement ou te préscrivent des médicaments abrutissants.
Tu as beaucoup souffert, tu as eu ton lot plus que beaucoup. Il faut essayer de voir au delà, ne pas penser que la vie s'acharne, ces chagrins multiples t'ont transformés et même si tu ne t'en rends pas compte, ils t'ont rendu plus fort.
Demain sera un autre jour, et le soleil va se lever.
Et nous t'aiderons à avancer, Bruno.
Je t'embrasse fort.
Marina