Ces derniers jours, j'ai procédé au don de vêtements.
Cette décision a muri durant ces 7 longs mois, et, puis cela m'est apparu comme une évidence; il fallait le faire.
-Il m'était devenu très difficile de passer tt au long du jour devant ces tristes effets que plus jamais Elle ne pourra porter.
-j'ai gardé malgré tout quelques vêtements,4 ou 5, qui seront là comme un rappel mais plus comme une injonction au souvenir, pour ça tout est dans ma tête.
-et puis, ces vêtements seront portés par d'autres personnes, s'offriront une vie nouvelle, et, quelque part (où, je sais pas) lui témoigneront comme sorte d’hommage d'être à nouveau utilisés.
- toute proportion gardée, j'ai fait un parallèle avec les dons d'organe(j'espère ne choquer personne, qu'on me pardonne si cela arrive, mais ce n'est évidemment pas le but)
-j'avais pensé cela aussi pour les petits enfants, il faut bien que chacun prenne sa place, à son tour, c'est la grandeur de notre condition.
Et puis je réfléchie aussi à mon rapport aux autres, et je me dis que je suis guidé par un drôle de sentiment, fait du ressenti de l'injustice faite à notre vie, qui génère parfois comme une forme de jalousie devant le bonheur des autres, je ne l'avais pas identifié comme tel, ni encore moins formulé, mais ce matin lors de mon entretien avec la psy, une toute petite fenêtre s'est ouverte, et je compte bien l'ouvrir davantage.
Se comprendre soi, c'est aussi comprendre l'autre, et sans doute être un peu moins égoïste.
Et je sais, par 50 ans de vie commune que cette attitude, Elle l'aurait souhaitée, mon pauvre amour, ça peut être une autre façon de lui parler.