Belle idée le train, c'est le voyage et c'est bien sûr la poésie du voyage, la littérature du voyage. Le bruit du train, cet espèce se staccato lancinant qui nous emmène en plus du voyage physique dans des rêveries propices à une forme d'abandon.
Je viens de passer une quinzaine douloureuse, déprimante, sans rien où me raccrocher. C'est le quotidien des choses qui
glace aujourd’hui, toutes ces stratégies qu'il faut inventer pour ne pas sombrer au détour d'un moment, d'un lieu, d'un livre de recette où je retrouve son écriture, et donc sa manière d'être au monde: monde que je m'évertue à penser seul, et là, je
me rends compte que près de 50 ans de vie commune avait tissé une toile dans laquelle je me débat, sans trouver vraiment de solution.
Ce we, dans le quartier était donné une grosse fête, bien en amont j'avais prévenu que je ne participerai pas aux préparatifs cette année, ce qui avait été parfaitement compris, mais le jour venu, par 2 fois j'ai qd même tenté une incursion, et suis reparti ravagé, en pleurs. Et puis, le soir ma fille, mon amour de fille, m'a dit"viens" et j'y suis allé, et j'ai passé une belle soirée, rencontré des gens pas vus depuis longtemps, beaucoup parlé, du deuil de la difficulté d’être aux autres. Et j'ai compris, dans leurs commentaires la difficulté qu'ils rencontrent, eux , pour exprimer leur amitié leur soutien. Pour oser dire, sans risquer de faire des erreurs, de paraitre déplacé...
Je crois que c'est ça, il leur faut oser l'amitié, ce n'est pas si simple.
Ce moment m'a fait du bien, tout en restant distant du cœur de l'animation, je ne me vois pas sauter et danser, mais force est de constater que la vie continue, qu'elle a toujours continué, et que c'est ainsi que cela doit être.
C'est ce genre d'évènement(entre autres) qui, couche par couche viendra conforter un espace plus doux, plus apaisé.
C'est encore loin, mais je reste convaincu qu'il ne faut rien éviter , ni les bonnes ni les mauvaises routes. C'est à ce prix, sans doute que nous pourrons retrouver peut être un peu d'harmonie dans ce foutoir où ns sommes confinés.
Une connaissance ayant perdu son mari voici qq années, m'a dit il y a qq temps"Ne refuse jamais une invitation" Tu ne pourras en tirer que des éléments utiles à ta reconstruction, maintenant, demain ou plus tard.
Courage à toutes et tous.