Merci pour ce partage de ressentis.
Justement, "Accepter l' inacceptable", tout est dit dans cette courte phrase.
Mais peut-on réellement accepter ?
Je nous souhaite une douce nuit à tous et à toutes

Bonsoir,

Quand je vous lis, j'ai l'impression que nous vivons tous la même chose,  la même douleur, le même manque, la même envie de parler toujours de mon amour qui n'est plus là.
Je donne l'impression d'aller mieux surtout à mon travail devant mes collègues qui ont la fausse impression que je suis passé à autre chose, mais quand je me dépêche de rentrer chez moi, je retrouve ces photos, cette maison qu'il avait si bien retapé et ou nous vivions une vie simple mais remplie d'amour.
Tous les soirs je me couche en regardant une série de photos de mon amour, j'ai fait agrandir une photo de ses mains que j'aimais tant et je pleure.
Je ne sais pas comment je suis encore debout, après 7 mois de souffrance, de douleur de chagrin.
je vois sur ce forum que je ne suis pas seule, et ça me permet de pouvoir parler, car je n'ai plus personne à qui parler de ma douleur de ce que je vis depuis que mon bien-aimé a été emporté par la maladie, je ne trouve que du silence et l'impression que personne même la famille ne veux plus en parler.
Je vous souhaite à tous de trouver un peu de courage, au milieu de toutes vos souffrances
Merci à vous de me lire et de me répondre

oui, mon quotidien est un faux semblant.
Faire bonne figure devant tout le  monde, devant les  collègues.
Qui d'entre eux sait ce que j'ai fait aujourd'hui ?
Ce que  j'ai vécu  aujourd'hui  ?
oui mon coeur, aujourd'hui, notre anniversaire de rencontre,  un  jour bien  particulier,
Comme un  poisson d'avril
J'ai tenu à  aller te voir , être près de tes cendres, être en  communion
Même si  je sais que tu es  avec  moi n'importe où
J'ai quand même éprouvé ce besoin
Et demain, 16 mois, que  tu  n'es plus  là.
Qui  sait tout ça ?
J'irai  pourtant travailler,  rire avec les collègues
Faire semblant
Eh oui mon chéri, tel est désormais mon quotidien

Bonsoir Zabou et merci pour cette pensée
La journée du 2 s'est déroulée bizarrement normalement, j'étais au travail, plutôt sereine.
Quand je dis faire  semblant, c'est vraiment que tout ce  que  je   fais n'est pas ou plutôt n'est plus naturel.
Je discute,  je ris,  je partage des  repas,  je vais même faire du shopping et c'est déjà un  grand pas, mais  contrairement à avant, j'aimais ça, mais  maintenant,  le coeur n'y est vraiment pas, mais  alors pas du  tout,  j'ai vraiment l' impression que je   me   force.
Un jour peut-être ?
Amitiés

Bonjour Coccinelle,

Quand tu parles de faire semblant, celà me parle beaucoup...
Aujourd'hui, tout ce que je fais, c'est sans plaisir, sans envie, parce qu'il faut le faire:
Avant, avec mon épouse, nous nous faisions chaque samedi soir 1 petit restaurant, avec gourmandise, et aujourd'hui, je vais au restaurant avec mes enfants, pour leur faire plaisir: je "fais semblant"...
Avant, j'adorais cuisiner, aider mon épouse, oh, pas de plats sophistiqués, mais un truc sympa pour ma chérie, pour les enfants... depuis qu'elle n'est plus, j'ai invité une fois mes enfants à la maison et, devant la dureté de l'épreuve, j'ai été incapable de renouveler l'expérience...
Avant, je m'occupais de mon potager, mes fleurs, mes arbres... Aujourd'hui, je m'oblige à effectuer un semblant d'entretien de la végétation, je n'ais encore rien fait au potager...
Faire semblant, et parfois, ne pas faire semblant du tout, ne rien faire... c'est devenu "la norme" même si je déteste cette situation, mais je suis incapable de la dépasser... pourquoi ? pour qui ?
Comment profiter des bonnes choses de la vie quand on ne peut plus partager !!!

Coccinelle, Christi,

Comme vous l' année dernière, je n'ai pu rien faire, pas envie, plus  d’intérêt, ,inviter était très difficile, seuls mes enfants et une seule fois!!! regarder la télé, suivre un film jusqu'au bout, me faire la cuisine,faire, le ménage, m' occuper du jardin,et encore moins les sorties....sauf pour faire les courses.

Des mois durant où vivre n'avait aucun sens,comme sous anesthésie ,où la moindre petit chose  demandait un effort considérable et presque toujours insurmontable.

La douleur, la colère, la rage aussi comme seules compagnes et ce forum, sur lequel je passais des heures, à me confier, tentant de me comprendre, tentant d"accepter ce que l'on me répondait , sans y croire parfois , avec espoir , l'espoir que cela puisse être vrai, un jour .....

Faire semblant, me forcer était au dessus de mes forces, puis, doucement, petit à petit, sans parfois en avoir conscience, j'ai refait certaines choses , regarder, un film à la télé , trouver mon jardin très moche et commencer à y travailler, avoir envie de modifier des choses dans la maison, oui , petit à petit, pour ne pas sombrer davantage, des petits objectifs, atteignables et mesurables.

J'ai fini par être contente de mon travail, du résultat, j'ai fini par avoir envie de faire plus, encore, j'ai fini par comprendre, que c'était des projets, petits ,oui , à ma mesure, mais des projets.

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, c'est vrai, je l'ai écris alors, mais j'ai recommencé à aimer le soleil, à fondre sous le sourire de mon fils ,de mes petits enfants, à éprouver des sentiments, à apprécier ma solitude,à avoir envie de vivre, tout en continuant à ressentir cette douleur, moins violente aujourd'hui.

Laissez vous du temps, encore est toujours, le chemin caillouteux et pentu, devient moins raide, et plus plat.

zabou

Mon amour,
Tu m'as  donné le goût des voyages
qu'est ce que tu aimais ça,
partir à la découverte d'autres pays, d'autres continents.
Partir à la découverte des îles, du grand bleu
Avant de te connaître, ce n'était pas vraiment ma tasse de thé
Mais avec toi, je me suis complètement reconvertie,
Et j'ai aimé cette vie.
J'ai envie de continuer comme avec toi, même si le courage me manque.
Mais continuer seule, partir seule, c'est très difficile
M' imprégner et M'enrichir de tout ce que tu m'as apporté
Continuer à te faire vivre à travers moi.
c'est ce que tu aurais voulu pour nous,
C'est ce que tu voudrais pour moi
Depuis ton départ, je n'ai pas bougé
Si tu me vois, alors je sais que tu es triste pour moi,
triste de constater la vie que je mène désormais
Mais c'est tout simplement au dessus de mes forces.
Cependant, force est de constater que j'avance dans ce deuil,
Il y' a quelques mois, cette idée ne m'aurait même pas effleuré l'esprit
Aujourd'hui pourtant, je l'envisage,
Ne fut-ce que pour quelques jours.
Pour toi, pour moi, pour nous.
Alors qui sait, peut-être bientôt,
Je compte sur toi pour me booster.
Ta toujours bien aimée.

Coccinelle

Ton message m'a interpellé,
Comme pour vous deux, notre plaisir étaient les voyages, probablement pas si loin que vous n'aviez pu aller car pour nous ils se faisaient en moto et nos destinations étaient principalement dans l'hexagone où dans les pays voisins. Si il est clair pour moi que je ne ferais jamais de moto, je ne me sens pas assez à l'aise pour imagine manipuler un tel engin, je me dis que peut être un jour continuer à vivre ce qui faisait notre plaisir, pourquoi pas.

J'aurais pu écrire:

"Et j'ai aimé cette vie.
J'ai envie de continuer comme avec toi, même si le courage me manque.
Mais continuer seule, partir seule, c'est très difficile
M' imprégner et M'enrichir de tout ce que tu m'as apporté
Continuer à te faire vivre à travers moi.
c'est ce que tu aurais voulu pour nous,
C'est ce que tu voudrais pour moi
Mais c'est tout simplement au dessus de mes forces."

pour le moment oui c'est aussi au dessus de mes forces, mais lorsqu'une éclaircie se fait dans ma tête je me dis qu'un jour peut être, je trouverais le moyen de repartir à la découverte et de me remplir les yeux pour mon amour

Je te souhaite de faire grandir cette envie et d'arriver à trouver les ressources en toi pour la concrétiser. Ton mari t'y aidera, t'accompagnera et sera fier de toi.
Je t'embrasse

Lulu