Bonsoir à toutes et tous,
La maladie de mon mari à été diagnostiquée en janvier 2012, j'ai très vite compris que le temps était compté, mais comme j’espérais....
Trop mal, tant de peur en moi , je n'ai pas pu continuer à travailler, je voulais rester près de lui, profiter, l'accompagner, l'aider, le soutenir, en un mot , l'aimer.
Le début d'une année qui m'a parut à la fois courte, très courte,et si longue sur le chemin de souffrance qu'il avait emprunté, les examens, la première chimio en février, puis la radiothérapie en juin, une nouvelle chimio( de cheval!!) en juillet, la première n'ayant pas réussi.
La douleur, la fatigue, le déclin lent et insidieux , il luttait en silence, mais en vain, jamais ,il n'a prononcé le mot " mort", il savait surement, mais jamais , il ne me l'a dit, nous avions un tel espoir, celui de pouvoir continuer encore à vivre ensemble, à nous aimer....
Puis en septembre, la tumeur externe qui avait énormément gonflé, a éclaté, des soins sur une plaie béante, la douleur intense, il souffrait beaucoup , je le voyais, mais, il me disait toujours que tout allait bien, qu'il n'avait pas mal....
Il voulait tant y croire, peut être, ou ne pas me blesser, me protéger surement, il l'a beaucoup fait, je ne l'ai vraiment compris qu'après!!!!
En octobre , alors que nous partions pour une nouvelle chimio, le médecin voyant son état l'a immédiatement hospitalisé, en me disant " nous allons essayer de soulager la douleur, c'est tout ce que nous pouvons faire....
Puis à le mi-octobre, transfert sur un hôpital plus proche de chez nous, dans lequel je pouvais rester jours et nuits à ses cotés, dans un service de soins palliatifs, voilà , le couperet était tombé, il savait où, il allait, moi aussi, pourtant nous ne voulions toujours pas y croire, pourtant il ne disait toujours rien... et moi non plus....
Le 26 il s"est réveillé très agité, m'a demandé de lui prendre la main, de tenir sa main, de l'embrasser, j'ai vu la peur dans son regard, j'ai compris qu'il savait, je savais que c'était imminent, trois jours et trois nuits que j'ai refusé de rentrer chez moi, que j'étais près de lui, que je dormais à ses cotés, les derniers....
Mon mari est décédé le 27 octobre 2012, après des jours de souffrance , malgré la morphine, je me suis allongée tout contre lui,
il dormait, et paisiblement, il est parti rejoindre les étoiles.
Jamais, il ne m'a parlé se sa mort, pudique jusqu'au bout, protecteur, et moi? , comment aurais je pu?, pour lui dire quoi? peut être le faire souffrir davantage.....
Pourtant pendant les mois , qui ont suivi ,la culpabilité m'a habitée je me disais que j’aurais tant aimé qu'il me parle, que j'aurais voulu lui dire tant de choses, que j’aurais du voir avant, et tant d'autres choses...
Oui, j'ai surement eu la chance de pouvoir rester à ses cotés, de l' aimer, comme toi CHRIS, une fois endormi, je lui ai dit que s'il voulait, il pouvait partir , que je l'aimais, que mon fils s’occuperait de moi.
J'ai toujours été là , mais je n'ai pas pu lui parler, je l'ai abreuvé de " je t'aime", le reste n'est effectivement pas si simple, c’était même, alors trop compliqué.
Je n'ai pensé qu'a lui, à lui seul......le savoir n'a rien changé pour moi!!!
Avec du recul, je ferais exactement la même chose, je ne pouvais rien faire d'autre, on n'est de toute façon pas préparé à ça, le choc est là ......
zabou