Auteur Sujet: Ma vie après toi  (Lu 59454 fois)

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Hors ligne Coccinelle12

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Ma vie après toi
« le: 19 septembre 2013 à 13:30:49 »
Bonjour,
Ce forum m’a beaucoup aidée au début de mon deuil, il m’a permis de m’ exprimer en toute liberté et de recevoir en retour des réponses sincères, car venant des personnes en pleine épreuve comme moi. Même si je ne viens plus régulièrement, je vous lis souvent.
Mon bien aimé m’a quittée brusquement le dimanche 2 décembre 2012.  Depuis ce jour, ma vie est chamboulée, elle ne sera plus jamais comme avant.
Ma douleur est intacte, je n’accepte toujours pas ce départ brutal.
J’ essaie de survivre, mes seules sorties se limitent à mes déplacements professionnels. Une fois rentrée chez moi, je suis avec mon chéri, ses photos, ses vidéos, nos messages sms échangés qui le refont vivre un court instant. J’y trouve ainsi un certain équilibre.
Je rencontre des personnes lors de mes déplacements, ça me fait sourire et je me dis que tu dois bien te moquer de moi de là où tu es, de me voir dans ce genre de situation, sachant dans quel état est mon cœur, mais j’ essaie d’ être courtoise, après tout, ils ne savent pas, ils n’y sont pour rien et comme me disent mes collègues, ce n’est pas écrit sur ton front.
La vérité c’est que je n’ai plus d’envies depuis ton départ.
Je viens de m’ octroyer 3 semaines de congés, besoin de pause, je ne me suis pas arrêtée depuis, j'ai repris le travail une semaine après ta mort, je me sens fatiguée moralement.
Partir, ne pas partir ? j’ai vite tranché, je ne partirai pas, partir sans toi, ce n’est pas encore dans mes cordes. Un jour peut-être ?
6 mois après que tu sois parti, j’ai fait le constat que je régressais beaucoup dans mon deuil, beaucoup de pleurs, comme au premier jour. Alors j’ai décidé de me faire aider, mais cette fois-ci ça venait de moi et non de mon entourage. Je vois désormais une psychologue spécialisée dans le deuil, dans l’accompagnement. Avec elle, je ressasse, elle m’écoute, intervient au besoin, et ça me fait du bien.
Car oui parler de toi me fait du bien, je n’en parle plus trop autour de moi, vous devez tous savoir ce que c’est, on pense que vous ne faites pas d’effort, que vous vous complaisez dans cette situation.
Voilà, je voulais vous faire partager cet aperçu de ma vie depuis que mon amour m'a quittée.
Mais je ne désespère pas, 9 mois et demi déjà et je me rends compte que je suis toujours là, debout, je n'ai pas sombré, je ne  fais plus de projets, mais je tiens. Je compte sur le temps, notre meilleur allié.
Que tu me manques mon chéri.
Bon courage à tous


"Le plaisir d'avoir un ami est parfois éphémère, mais pas le bonheur d' en avoir eu un "
"La mort laisse un chagrin que nul ne peut consoler, L' amour laisse un souvenir que nul ne peut voler"

mary42

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #1 le: 19 septembre 2013 à 23:31:00 »
Bonsoir Coccinelle,
Comme je comprends ta souffrance, tes mots pourraient être les miens. 1 an et 10 jours après le départ brutal de l'homme de ma vie, j'en suis au même point. Il était le soleil de ma vie. Il cherchait toujours à adoucir mes jours, à me faire plaisir, à m'aider dans mes tâches même professionnelles. Nous devions faire un voyage au Sénégal.. au lieu de cela, et depuis 1 an, je n'ai pris aucun jour de congé, ni même franchi la porte d'un restaurant alors que nous aimions tant cela ! Je n'espère plus rien, je ne m'autorise ni un film, ni une musique, mon amour ne le voyant pas, ne l'écoutant pas.  Je lis, je lui parle, je dors avec sa photo que j'embrasse soir et matin.
Contrairement à toi, j'ai abandonné les deux psychologues qui ne m'apportaient aucune aide. Mon seul apaisement, j'essaie de le trouver dans les livres qui me parlent de la survivance de l'âme, de la conscience.  Je ne suis pas du genre à me laisser embrigader par telle ou telle religion ou tel ou tel groupe "d'illuminés" et je ne suis pas pratiquante. Peut-être suis-je punie ? Je n'écarte pas cette hypothèse. Il était tellement meilleur que moi, généreux, apaisant, toujours à l'écoute de l'autre. Je ne pense pas que ce malheur qui me frappe m'orientera davantage vers l'église. Pourtant, cette souffrance m'a fait découvrir que nous ne sommes pas seulement un corps humain ; mon amour m'a envoyé trop de signes pour que je puisse douter. Et puis cette voix que j'ai entendue sur le matin alors que j'étais réveillée "tu es sourde". De qui s'agit-il ? Qui m'a parlé ?  Si je parviens à survivre chaque matin, c'est grâce à ce mystère. Je suis persuadée que mon amour continue de vivre auprès de moi et ressens ce que je ressens.

Hors ligne Coccinelle12

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #2 le: 20 septembre 2013 à 01:28:05 »
Merci Reine Claude pour votre message de soutien,
Marie, toujours  présente et très attentive. Tu te souviens de  chacune de nos histoires, oui, il est parti à 4 jours de mon anniversaire, quel cadeau d'anniversaire, lui qui s'y préparait depuis des semaines. Mon pauvre amour.
Mary, je te rejoins dans beaucoup de points, comme toi, je dors avec sa photo dans le lit, ça m'apaise. Il n'ya que quand je dors que je ne pense pas à lui. Je pleure très souvent, cependant je dois reconnaître que j'avance, doucement certes, il y'a plus de périodes d'accalmie qu'auparavant.
Je nous souhaite à tous une avancée lisse sur ce chemin que nous traversons.
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Hors ligne Coccinelle12

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #3 le: 02 novembre 2013 à 22:55:48 »
11 mois jour pour jour.
Je survis,
Des hauts et des bas
Beaucoup de crises d'angoisse ces derniers temps,
Le contre coup,
est-ce l'anesthésie qui commence à disparaître ?
Car, oui, j'ai l'impression d'être toujours sous anesthésie
Que tu me manques
Que je souffre, que je pleure
J' essaie pourtant de m'en sortir et effectivement j'ai des périodes d' accalmie,
On me voit rire, on me voit participer aux débats, on pense que ça va,
Mais il faut plutôt me voir le soir, face à moi même, face à la dure réalité.
Je me suis posée bcp de questions cette semaine, que vais-je faire ?
Fête des morts, quelle drôle d'idée.
Et hier, tu es venu dans mes rêves, ce qui n'était pas arrivé depuis avril et ce qui est plutôt rare.
Et ce fut l' évidence pour moi, ce matin, je me devais d'être en communion avec toi.
Oh, je le suis tous les jours, tu ne me quittes pas en pensées
mais, j'ai ressenti le besoin d'être près de tes cendres, de te parler en te sachant tout près.
Tu voulais que je sois là, et j' étais là.
Retrouverai-je un jour la joie de vivre ? J'en doute.
Amicales pensées à vous tous qui souffrez comme moi.
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raph

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #4 le: 08 novembre 2013 à 22:12:16 »
Coccinelle,
1 mois jour pour jour après toi, je perdais mon amour brutalement, le 2 janvier 2013.
Comme toi j'ai repris le boulot après 8 jours, comme toi je rigole devant les autres, je rentre le soir avec mes photos et sans lui  a mes cotés.
Personne sans l'avoir vécu, ne peut comprendre ce que l'on ressent, mais j'ai aussi besoin de dire aux autres que parfois se ne va pas du tout.
J'ai ressenti aussi cette grande lassitude, mais je l'ai ressenti plus tôt car j'ai eu beaucoup de problème a régler, car non héritière et notaire pas conciliant envers moi.
par contre je n'ai jamais rêvé de lui et j'aurais tant voulu...
tendre soirée à tous

Hors ligne Coccinelle12

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #5 le: 02 décembre 2013 à 15:24:17 »
Incroyable, j'ai réussi à survivre, 1 an.
Oui, 1 an jour pour jour.
Comment ai-je fait ?

et pourtant :
Mes pensées sont tournées vers toi à chaque instant
Tu me manques tellement.
je me demande comment j'arrive à tenir
comment j' arrive à vivre  sans toi à mes côtés

Notre complicité me  manque
Nos échanges me  manquent,
combien de fois ai-jei été tentée de t' envoyer un sms pour te raconter telle ou telle chose, des banalités.
Ton humour me manque
Ton intelligence me manque
Ta gentillesse me manque
Ton sourire me manque.

Le mien est devenu très rare
Ce sourire que tu aimais  tant.

Moi qui aimais chanter, je ne chante plus
Moi  qui  aimais  danser, je  ne danse plus
Moi qui aimais bouger, je ne bouge  plus
Je sors pour aller travailler certes, mais ce qui m' intéresse vraiment, c'est d'être chez moi, tout au fond de mon lit.
Je me contiens souvent pour ne pas pleurer, mais c'est plus fort que moi
Comment ne pas pleurer sachant que tu n'es plus là ?   
j'ai parfois envie de hurler ma  douleur au  monde entier.

Je trompe tout le monde en essayant de bien paraître
Même si je dois reconnaître que souvent ça va.
Toutefois, mon coeur saigne toujours, j'ai si mal.
Qu' est ce  que j'aimerais  t'avoir à nouveau près  de  moi
Qu'est ce que j'aimerais retrouver ma vie
Les 4 saisons sont bouclées, mais elles ne t'effaceront JAMAIS

Amitiés à vous tous qui souffrez comme moi
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Hors ligne Coccinelle12

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #6 le: 12 janvier 2014 à 17:41:34 »
Rien n'y fait
Plus de 13 mois que  tu es parti
tu me manques toujours autant
cette absence me pèse tellement
La vie n'a plus aucune saveur
Comme j' ai pu le lire dans différents fils,
Non, la mort subite, c' est  loin d'être  une consolation
Ok, tu  n'as  rien vu venir, je n'ai  rien  vu venir
Ok, ils disent que tu es mort  sur le coup,  et  donc que  tu n'as  pas  souffert
Ok, j' étais  là, et je  peux en témoigner,  "physiquement",   tu  n'as  pas  souffert
Mais, quand-même non, tu es parti en pleine vie, même pas l'occasion de te battre, et ça c'est difficile à encaisser
Non, bien que je fus là avec toi, nous ne sous sommes pas dit au revoir
C'est injuste.
Mais toute mort n'est-elle pas injuste quelque  soit la façon dont elle survient ?
Le  temps passe,  mais au lieu de compter  les jours où je  pleure
c'est plutôt  l'inverse,  je  peux compter ceux où je  ne  pleure  pas,  quasiment aucun.
Je pense à toi sans arrêt, avec toutes ces  questions dans ma tête, auxquelles je n'aurai  jamais de réelles réponses
Bien que j'avance, (pas le choix de toute façon), je  sais que je ne me relèverai pas de cette épreuve.
Je  vous comprends tous et toutes  et compatis
"Souffrir en silence" , telle est désormais ma devise
Bon dimanche à  tous  et  à  toutes
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desesperance47

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #7 le: 13 janvier 2014 à 17:51:13 »
Oh coccinelle, comment te dire. Aujourd'hui je parlais avec une amie proche au téléphone, qui me faisait par de son impatience vis à vis de son voisin qui a perdu sa femme début novembre. Tu comprends, me dit elle, chaque fois que je le croise et que je lui demande comment ça va, il se met à pleurer ! Franchement, il ne réagit pas, alors que toi, tu avance (j'ai perdu mon mari le 17 octobre dernier). Je n'ai même pas eu le courage de répondre. Ainsi voilà, même pas trois mois de deuil, et déjà les gens "se lassent". On ne peut montrer sa tristesse, sinon nous sommes taxées de "larmoyantes". Comme je suis déçue. Finalement l'aide vient de personne dont j'étais moins proche, mais qui ont plus de cœur. Bien sûr qu'il faut des mois, voire des années pour retrouver un peu de paix. Comment faire le deuil des personnes parties si soudainement, sans parfois aucun signe avant coureur sérieux ? Bien sûr que suivent les reproches, la culpabilité, toute la panoplie des sentiments difficiles qui nous montent à l'esprit et au cœur. C'est terrible de n'avoir pu dire "au revoir". Ce serait sans doute aussi terrible de savoir d'avance le jour et l'heure où la personne va nous quitter, alors que nous serions tout aussi impuissant à l'en empêcher. Bref, c'est juste horrible de perdre la personne que l'on aime, quelle que soit la façon. Nous perdons l'autre, mais nous nous perdons nous-même, puisque nous devons faire le deuil du "nous" et de toute l'entité de notre couple. Je pleure avec toi, je pense à toi, courage et bien à toi. Ally

chrisetfred

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #8 le: 13 janvier 2014 à 21:33:13 »
Bonsoir,

Au risque de surprendre, je vous dirais que non, savoir ne change rien!
Comme le dit Ally, c'est juste horrible de perdre la personne que l'on aime, juste insupportable.

Pour ma part, de savoir que j'allais perdre Mon Ange, ne change rien à la douleur , à la culpabilité...
Mon Ange est partie, emportée par une L A M 4 ( leucémie aigue miéloblastique de type 4).
  La maladie c'est déclarée en février dernier. Le médecin que nous sommes allés voir n'a pas su la diagnostiquer...
Le 20 mars, nous étions à Aix, son état s étant fortement dégradé et , des bleus apparaissant sur ses jambes, j'ai réussi à la convaincre d'aller voir un médecin. Il nous a renvoyé vers un hématologues de l'hôpital d'Aix, le diagnostique tombe.
Le lendemain Fred est hospitalisée d'urgence à Marseille.
La  médecine l'a sauvé, mais les conditions de soin pour ce type de maladie(enferment  24/24, toute les complications dues à la chimio et surtout à l'aplasie), ont persuadées Fred de stopper le traitement.
Après une dernière chimio de "consolidation", Fred était en rémission quasi complète(elle ne l'ai jamais vraiment dans la L A M 4).
Mais malgré mon insistance et celle de ses parents, elle n'a jamais voulu continuer le traitement.
 -" Je préfère vivre quelque mois pleinement avec toi, que de vivre dans ces conditions!"me disait elle pour me persuader.

Bref le 15 juin environ , je suis allé la chercher , et nous sommes rentrés à la maison.
l'été c'est relativement bien passé, mais fin aout déjà, j'avais remarqué que ses analyses de sang étaient un peu moins bonnes, rien d'alarmant, mais quand même.
Vers le 20 septembre, la rechute est confirmée. Toutes les tentatives de lui faire reprendre le traitement ont échouées.
Le mercredi 16 octobre, l'analyse montre qu'il ne lui reste déjà plus que 11000 plaquettes. c'est a dire qu'elle se trouve dans le même état qu'au mois de mars  pour le début des soins, et on nous avait dit que si elle n'était pas venue, elle n'avais  que quelques jours à vivre.

Donc, à partir de mercredi, nous savions, quelques jours , mais combien ? Les bleus sur les jambes étaient réapparus, de petites hémoragies ont commencées à  apparaitre, puis de plus en plus importantes. Des micros bleus plein le corps, des hématomes dans la gorge( elle n'arrivait plus à avaler).
Samedi les hémoragies deviennent très importantes...
Dans la nuit de Samedi à dimanche, de violente douleurs dans les os des jambes.
Dimanche, douleur dans les gencives et la machoire, accompagnée de saignements.
Nuit de dimanche à lundi, 1h du matin, violente douleur à la tête, 4h vomissement de sang.

C'est fini, ça y est, quelques heures ...et c'est  fini. Nous le savions, je le savais.
Fred s'est envolée à 10 h 20.

Et ?
je savais, nous savions! Et? Ca ne change rien! je ne pouvais rien lui dire pendant qu'elle délirait, je ne pouvait rien lui dire quand elle à perdu connaissance.
Bien sur j'étais avec mon Amour, l'Amour de ma vie, bien sur. Mais ça n'enlève rien à rien, ni ne rajoute quelques réconforts.
Au contraire, j'étais là et je n'ai rien pu faire.

Non savoir ne change rien. Y être "préparé" non plus (s'y prépare-t-on jamais?)
 La douleur est là, l'absence de plus en plus insupportable chaque jour.

Rien ne nous prépare à ça, même pas de le savoir...

Chris.

Pardon si j'ai pu choquer

chrisetfred

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #9 le: 13 janvier 2014 à 21:57:14 »
Rien ne suffit plus désormais.

Kat

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #10 le: 13 janvier 2014 à 22:43:17 »
Bonsoir,
Mon mari est parti le 10 novembre après s'être battu pendant plusieurs mois . Quand son état s'est dégradé après une période de rémission, j'ai su. Personne d'autres n'a su même pas lui. Enfin peut-être a-t-il fait semblant ...Se préparer? mais à quoi? Bien sûr que l'on peut être lucide face à l'échéance mais il y a toujours un mais . Les médecins se trompent peut-être et puis  il est fort , il se battra plus longtemps.  La veille de sa mort , nous avons passé l'après-midi ensemble même si lyui èatait déjà dans un ailleurs . Il était très confus mais en même temps il y avait des périodes où nous avons pu parlé comme d'habitude. Je savais que son esprit et son corps partaient et pourtant quand le téléphone a sonné le lendemain matin, je ne pouvais pas croire que ça s'arrêtait là. Tu ne m'as pas choquée car je pense que ,sachant ou pas, le résultat est toujours le même: un vide que l'on ne sait pas comment gérer. D'ailleurs peut-on le gérer?
Kat 

Hors ligne Coccinelle12

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #11 le: 13 janvier 2014 à 23:13:35 »
Non  Chris,   tu ne  m'as  pas choquée  non plus
et  comme je  le  disais ,   toute mort  est  injuste  quelle  que  soit  la  façon  dont elle survient.
Et  en  lisant  ton  récit, tu as vécu  de  terribles moments, présent et pourtant incapable  de sauver,  d'adoucir, ça  ne  doit  pas être évident de voir souffrir la personne qu'on  aime et de ne  pas  pouvoir la soulager ne  serait-ce qu'un  petit peu, de la voir s'en  aller à petit feu dans  d'horribles souffrances.
Ce  que  je dis  c'est  que  pendant ces  douloureux moments, on  peut parler,  dire des choses, même si rien ne garantit que l'autre les entend, mais on a l' occasion de les dire  pendant qu'il est encore "physiquement" là.
Quand elle  survient subitement, cette occasion n'est pas donnée, et on doit vivre avec le sentiment de ne pas lui avoir dit l' essentiel au  moment où  il ou  elle  quittait ce monde.
En ce  qui me concerne,  je  sais  que mon chéri n'aurait pas voulu d'une vie de souffrance s'il en avait eu le choix, mais se battre oui, et c'est  ce qui est difficile en  encaisser. Il n'a pas eu cette chance.
Il y'en a pourtant qui  s'en  sortent  avec  l' AVC,  d'autres qui ont  des signes avant coureurs, certains qu'on  tentent d' opérer, mais  pour mon  chéri  qui  de surcroît n' était  pas  malade, rien, aucune chance, en une fraction de  seconde il est  passé du rire au  silence définitif,
et il n'y avait plus rien à faire, mort sur le coup.
je suis loin de retrouver un semblant de vie normale, aussi tenté que je puisse y  arriver un  jour.
Courage à tous et à toutes
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chrisetfred

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Re : Ma vie après toi
« Réponse #12 le: 14 janvier 2014 à 00:35:32 »
Coccinelle,

Non, il me semble que Fred n'a pas souffert ces 3 dernières heures, mais cela ne rend pas ces moments plus facile à vivre. Il a fallu que je lutte contre les médecins qui voulaient tenter l'impossible, leur expliquer, moi!!, que c'était trop tard!
 Et puis quoi qu'il en soit, je n'ai pas su ou pas pu lui dire tout ce que j'aurai du, tant c'est moments restent imprévisibles.
Imprévisible dans l'émotion que l'on a, dans ce qu'on voudrait pour l'Amour qui part lentement ...imprévisible parce que, qu'on le veuille ou non, on n'est jamais prêt à vivre à ça!
Comment se préparer à une fin qui peu arriver à tout moment?D'un jour à l'autre , d'un moment à l'autre???
Et puis lui parler, bien sur que je lui ai parlé. Je lui répondais pendant qu'elle délirait, lui disant qu'il ne fallait pas qu'elle ait peur de l'abeille qui venait de se poser sur sa jambe. que je chassais tout de suite les oiseaux qui s'agglutinaient à la fenêtre....
Que si ce que je lui faisais là, sur la table de la cuisine, lui faisait du bien,, alors qu'elle se concentre la dessus!! oui , on a même rit, et au risque de surprendre, ce ne sont pas du tout des mauvais souvenirs, de ceux que l'on cherche à chasser de son esprit à tout prix.
Pas du tout
.
Et enfin, quand elle a perdu connaissance, je l'ai remercié de tout l'amour qu'elle m'a donné durant cette année et demie que nous avons passé ensemble. de tout ce bonheur qu'elle m'a offert...
Puis je lui ai dit de se reposer et de se laisser partir, de ne pas résister....
 Je tenais sa main tendrement, la portant à mes lèvres, et j'ai attendu dans le silence, scrutant son pouls.
Elle s'est éteinte en paix je crois, je l'ai embrassé, lui ai dit que je ne l'oublierai jamais, et suis sorti annoncer au médecin urgentiste que c'était fini, et me suis effondré  dans le couloir.

J'ai peut être eu la "chance" de pouvoir accompagner mon Ange jusqu'au bout et même plus par la suite, mais il n'empêche, j'aurais aimé lui dire tellement d'autres choses, lui dire tout mon amour pour elle, tout ce qu'elle est pour moi et tant d'autre choses...
Mais contrairement à ce que l'on pourrait s'imaginer, je n'en ai pas eu le temps, pris dans le tourbillon de la mort qui approche trop vite, pris dans mon envie d'être fort pour Elle.

Non, ce n'est pas si simple que ça dans ces moments là, et les regrets sont là de toute façon...
 Ce que je veux simplement dire c'est,que l'on ait le temps ou pas,  on ne dit jamais ce que l'on aurai voulu.
On a toujours des regrets, même s'il ne faudrait pas...

Chris




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Re : Ma vie après toi
« Réponse #13 le: 14 janvier 2014 à 02:45:42 »
Bonsoir à toutes et tous,

La maladie de mon mari à été diagnostiquée en janvier 2012, j'ai très vite compris que le temps était compté, mais comme j’espérais....

Trop mal, tant de peur en moi , je n'ai pas pu continuer à travailler, je voulais rester près de lui, profiter, l'accompagner, l'aider, le soutenir, en un mot , l'aimer.

Le début d'une année qui m'a parut à la fois courte, très courte,et si longue sur le chemin de souffrance qu'il avait emprunté, les examens, la première chimio en février, puis la radiothérapie en juin, une nouvelle chimio( de cheval!!) en juillet, la première n'ayant pas réussi.

La douleur, la fatigue, le déclin lent et insidieux , il luttait en silence, mais en vain, jamais ,il n'a prononcé le mot " mort", il savait surement, mais jamais , il ne me l'a dit, nous avions un tel espoir, celui de pouvoir continuer encore à vivre ensemble, à nous aimer....

Puis en septembre, la tumeur externe qui avait énormément gonflé, a éclaté, des soins sur une plaie béante, la douleur intense, il souffrait beaucoup , je le voyais, mais, il me disait toujours que tout allait bien, qu'il n'avait pas mal....

Il voulait tant y croire, peut être, ou ne pas me blesser, me protéger surement, il l'a beaucoup fait, je ne l'ai vraiment compris qu'après!!!!

En octobre , alors que nous partions pour une nouvelle chimio, le médecin voyant son état l'a immédiatement hospitalisé, en me disant " nous allons essayer de soulager la douleur, c'est tout ce que nous pouvons faire....

Puis à le mi-octobre, transfert sur un hôpital plus proche de chez nous, dans lequel je pouvais rester jours et nuits à ses cotés, dans un service de soins palliatifs, voilà , le couperet était tombé, il savait où, il allait, moi aussi, pourtant nous ne voulions toujours pas y croire, pourtant il ne disait toujours rien... et moi non plus....

Le 26 il s"est réveillé très agité, m'a demandé de lui prendre la main, de tenir sa main, de l'embrasser, j'ai vu la peur dans son regard, j'ai compris qu'il savait, je savais que c'était imminent, trois jours et trois nuits que j'ai refusé de rentrer chez moi, que j'étais près de lui, que je dormais à ses cotés, les derniers....

 
Mon mari est décédé le 27 octobre 2012, après des jours de souffrance , malgré la morphine, je me suis allongée tout contre lui,
 il dormait, et paisiblement, il est parti rejoindre les étoiles.

Jamais, il ne m'a parlé se sa mort, pudique jusqu'au bout, protecteur, et moi? , comment aurais je pu?, pour lui dire quoi? peut être le faire souffrir davantage.....

Pourtant pendant les mois , qui ont suivi ,la culpabilité m'a habitée je me disais que j’aurais tant aimé qu'il me parle, que j'aurais voulu lui dire tant de choses, que j’aurais du voir avant, et tant d'autres choses...

Oui, j'ai surement eu la chance de pouvoir rester à ses cotés, de l' aimer, comme toi CHRIS, une fois endormi, je lui ai dit que s'il voulait, il pouvait partir , que je l'aimais, que mon fils s’occuperait de moi.

J'ai toujours été là , mais je n'ai pas pu lui parler, je l'ai abreuvé de " je t'aime", le reste n'est effectivement pas si simple, c’était même, alors trop compliqué.

Je n'ai pensé qu'a lui, à lui seul......le savoir n'a rien changé pour moi!!!

Avec du recul, je ferais exactement la même chose, je ne pouvais rien faire d'autre, on n'est de toute façon pas préparé à ça, le choc est là ......

zabou
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

chrisetfred

  • Invité
Re : Ma vie après toi
« Réponse #14 le: 14 janvier 2014 à 04:47:57 »
Coccinelle,

J'ai répondu à ton message tout à l'heure mais je pense que ma réponse n'est pas passée.

je vais faire plus court.

Bien sur j'ai pu parler à mon Ange jusqu'au  bout et même après et encore aujourd'hui.
Bien sur j'ai pu lui prendre la main pour l'accompagner et la rassurer.
bien sur j'étais là, évidemment.

Pour autant, ça ne change rien.
Je n'ai pas pu lui dire tout ce que j'aurai voulu lui dire.
Accompagner son Amour jusqu'à son dernier souffle n'est pas simple.
On est dans un état second, parce qu'on est là et qu'on ne peux rien faire, rien faire qu'attendre, attendre la mort.
Quand elle délirait, elle ne comprenait pas tout de ce que je disait,
Quant elle a perdu connaissance, m'entendait elle?
Je lui ai dit que je l'aimais, que je l' aimerai toujours, que je ne l'oublierai jamais, qu'elle sera toujours avec moi, dans moi.
A t elle entendu? entend elle moins aujourd'hui quand je le lui dit?

Non Coccinelle ça ne change rien, on a toujours les regrets de ne pas avoir dit et fait ce qu'on aurai voulu ou du.
Toujours...

Chris

Dernier chose pour ce soir, ce matin, je ne sais plus!
Coccinelle, ne pense pas que savoir qu'on va mourir est une chance, que de se battre contre la mort qui arrive irrémédiablement est une chance...
Vivre dans l'angoisse de savoir que l'on va mourir, mais pas vraiment quand;vivre avec le regret de tout ce qu'on aurai voulu faire mais qu'on aura pas le temps , ni la force de faire,
Ce n'est pas une chance.