Bonsoir à tous,
Le malheur a aussi frappé à ma porte. Mon épouse est décédée le 29 septembre dernier, à peine un mois après le diagnostic de son cancer du pancréas et à seulement 38 ans. Nos deux enfants, de 4 ans et 7 ans, sont désormais mes seuls phares dans cette nuit atroce qui s’est installée.
Depuis, je navigue à vue, au jour le jour, et j’agis plus par automatismes qu’autre chose. Tout est flou, vain, et dénué de sens.
Je me suis tourné vers ce forum en quête de pistes et de réponses, et pour me confirmer que je n’étais pas seul dans une telle détresse. J’ai regardé deux vidéos de C. Fauré, j’ai commandé son livre, pour mieux comprendre ce processus terrifiant qui est en cours. Tout cela m’aide, et j’ai bien conscience de n’être qu’au début d’un très long et douloureux voyage...
Seulement voilà, il y a un aspect, une part centrale de ma peine, que je ne retrouve nulle part.
Quand je lis les différents fils (je n’ai pas tout lu, loin s’en faut) et plus encore quand j’écoute C. Fauré, je ne retrouve jamais ceci : le peine, la tristesse, le poids de se dire qu’Elle ne vivra plus, qu’Elle n’aura plus cette chance que c’est, de vivre.
Partout on parle de l’absence, du manque, de la douleur de la vie sans. Tout cela est centré sur celui qui reste.
Nulle part on ne parle de cette horreur que de se dire qu’Elle n’aura plus la chance de vivre. Nulle part je ne perçois cette tristesse pour le défunt.
Je sais que je ne suis pas le premier à perdre mon Amour. Je sais que d’autres ont emprunté le même chemin que moi, et ont fini par revoir le jour. Je sais que je serai à nouveau heureux, si ce n’est pleinement, au moins un peu.
Et je sais aussi qu’Elle n’aura jamais cette chance...
Cette tristesse pour Elle, c’est aujourd’hui ma principale souffrance. De me dire, tout simplement, qu’elle n’a pas mérité que sa vie s’arrête...
Personne ne parle de ça. Ma psy s’étonne que j’aie ce genre de pensées...
Je ne peux pas pour autant croire que d’autres ne ressentent pas ça ?
Si on ne prend en compte que l’absence, que son propre ressenti, alors quelle différence entre un conjoint décédé et un conjoint qui part à l’autre bout du monde refaire sa vie !? La différence c’est bien cette peine immense pour l’être aimé, non ?
J’aimerais avoir vos avis sur ce point.
Après, je me dis que si je reste si intensément focalisé sur cet aspect, c’est peut être parce que je n’en suis qu’au tout début... Une phase où les gens partagent habituellement peu, si bien que ce point ressort rarement, dans la mesure - supposée - où il s’effacerait rapidement...
J’espère avoir clairement exprimé le fond de ma pensée...
Merci à vous de me lire.