Ma chère Chog, tu as raison de parler qu'outre le chagrin il faut également se battre avec la dure réalité du quotidien. Ce qui est souvent la chose la plus absurde est que les administrations ne se rendent pas toujours compte que les salaires ou pensions sont divisés par deux, mais les impôts, les retenues d'abonnement, EDF, eau, charges syndic , taxe foncière du coup restent au même tarif, évidemment ce n'est que matériel, mais ceci se rajoute au reste de notre souffrance. Ton mari t'a laissé une image avec son immense, le je t'aime. Mon mari me l'avait souvent dit au cours des dernières années de sa vie, sauf le soir où je ne sentais plus son pouls très très faiblement. C'est ce qui m'a alertée à appeler les secours. Car avec son problème de coeur, il avait également depuis 22 ans un pacemaker. Je prenais son pouls régulièrement dans la journée et normalement il devait rester au alentour de 60 pulsations. Le soir de son décès, je le sentais si faiblement quelquefois a 30 et après cela repartait un peu, mais son attitude était comme s'il n'était plus là, sauf quand il entendu que j'appelais le 15, il y a eu comme une dernière révolte car il refusait les derniers mois tout aide de médecin. Ses derniers mots étaient non, non, méchante, méchante. Quand le SMUR est arrivé , il était a 2 doigts de l'arrêt cardiaque, ils ont tout fait pour le réanimer, mais le cœur était arrivé au bout de sa possibilité de battre. En fait à la fin le pacemaker a essayé de prendre un peu le relais mais il n'y avait plus rien à faire. Le non, non, méchante, méchante m'a traumatisée, mais le médecin me l'a gentiment expliqué, mon mari n'y était plus, les derniers mots étaient comme un disque rayé qui sortait a répétition le même mot. Mais tu vois j'aurais aimé entendre comme j'entendais souvent, je t'aime ma petite fleur. Souvent ce non, non, méchante me hante la nuit. Et là cela va sortir et trotter dans ma tête car cela fera demain 3 mois qu'il est parti. Tu vois je comprends souvent ta colère ma petite Chog, on n'arrive pas à dire toutes nos souffrances à nos proches ou comme toi, tes collègues, ils ne nous comprennent pas. Pour eux, la page est tournée et on serait priée de faire autant. Bon courage, ma puce, je me permets car tu es plus jeune que moi et chez moi, petite puce est une marque d'affection. Je t'embrasse.
Alizee