Chère Chog,
Je partage tellement tout ce que tu vis et a vécu sur les réactions des amis. Moi aussi j'ai eu droit au "ne pas en rajouter". Seuls ceux qui vivent la même chose peuvent comprendre, c'est terrible mais c'est ainsi. De toute façon toutes les relations sont bouleversées, il y a des gens dont on va s'éloigner et d'autres au contraire qui deviendront plus proches. Tout est en vrac et ça se remettra petit à petit en ordre, mais un ordre différent.
Avec le livre de C. Fauré, j'ai fait un peu comme toi et Cabochon,  j'avais énormément de mal à me concentrer, j'ai souligné des passages au crayon et y suis revenue régulièrement pour relire. Comme on est sur un chemin, ça peut parler différemment à chaque fois, on évolue avec.
Par contre rentrer à la maison a été longtemps une torture, me retrouver seule avec sa place vide, sa présence/absence partout, je fuyais et retardais ce moment, maintenant, j'y arrive un peu mieux.
Affectueuses pensées à toi et ton chéri.

Chères Elisa, Cabochon et tous,
C'est vrai qu'au début, également, j'avais du mal à rentrer à la maison devenue si vide et silencieuse, alors je retardais le moment, je dînais au restaurant dès que possible, avec mon fils, pour ne pas se retrouver à cette si grande table sans lui.
Je me sens bien chez moi, chez nous, maintenant. Mon fils et moi partageons nos repas ensemble, et nous nous racontons notre journée, tout y passe, le boulot, les transports, l'actualité. Nous parlons de lui très souvent, les souvenirs... les bons, il nous arrive d'en rire même, comme les mauvais avec ce cancer, ce mot qui résonne tellement partout autour de nous. Presque impossible de l'oublier, on allume la télé, un film sur 2 tourne autour d'un personnage qui en meurt ou qui est malade, je ne regarde pratiquement plus rien, ce n'est pas divertissant, mais angoissant.
Ainsi, ensemble, nous évacuons nos tensions. Nous nous soutenons l'un et l'autre afin de retrouver un équilibre sur ce chemin que la vie nous a infligé de parcourir, chacun dans son chagrin, chacun remplit avec l'amour en nous du père, du mari, ensemble dans la peine, changés à jamais.
Affectueuses pensées à tous

Nous avions une vie ordinaire.
Un amour extraordinaire.
J'écoute en boucle ce message :
"C'était juste un petit coucou ma chérie, appelle moi si tu veux, bisous"
Je t'ai appelé tant de fois. Tu pourrais me rappeler s'il te plaît ? Bisous

Le temps passe bien moins vite à présent. Les jours sont plus longs, les mois sont plus longs, même, cette année, le mois de février compte un jour de plus.
La bonne nouvelle c'est que cela ne se reproduira pas avant 4 ans.
Petite consolation...
La météo est à la tempête, du vent en rafale... Rafale dans mon cœur aussi.
Hier soir, assise là sur le canapé, je balayais du regard la pièce. En face, ses voitures de collection, je me souviens de ce qu'il disait sur tel ou tel modèle. Plus loin, une gondole, souvenir de Venise, qu'il a voulu acheter, il y a 4 ans. À son bord un couple, c'est nous... Plus haut, cet oiseau blanc et or, déco de Noël, notre dernier ensemble, resté là. Encore plus haut , cet abat jour d'une forme géométrique qu'il installa, en râlant un peu, parce que le bricolage ne se passait jamais comme il le voulait, il y avait toujours  un outil ou une pièce manquante...
Il est partout autour et à l'intérieur de moi. Des larmes sont venues flouter ma vue. Je les ai laissés couler, puis je les ai séchées. J'étais fatiguée. Me coucher, dormir pour oublier, dormir pour rêver.

Douces pensées à toutes et tous,
Un petit coucou pour mon chéri, appelle moi, bisous

Dormir pour moins souffrir
 et si j'ai toujours de l'eau dans les yeux
C'est qu'il me pleut sur le visage
Pourtant ils sont là près de nous
Prenez soin de vous
Amitiés

Au petit matin, je me suis réveillee comme souvent, et dans ce silence dans ma tête trottait 2 titres de chanson, je fais une recherche Google au réveil car je ne les ai pas oubliées et voilà, étrange...  Messages de mon amoureux.
La 1 :
https://youtu.be/N3oCS85HvpY

Les pieds en l'air et la tête au sol
With your feet on the air and your head on the ground

Essayez cette astuce et faites-la tourner, oui
Try this trick and spin it, yeah

Ta tête va s'effondrer
Your head will collapse

Mais il n'y a rien dedans
But there's nothing in it

Et vous vous demanderez
And you'll ask yourself
Où ai-je l'esprit?
Where is my mind?

La 2 :

https://youtu.be/zLgeTtYwQ7o

Je me demande comment tu te sens
I wonder how you're feeling

Il y a des bourdonnements dans mes oreilles
There's ringing in my ears

Et personne à qui se rapporter, sauf la mer
And no one to relate to except the sea

En qui puis-je croire?
Who can I believe in?

Je m'agenouille sur le sol
I'm kneeling on the floor

Il doit y avoir une force
There has to be a force

A qui dois-je téléphoner?
Who do I phone?

Les étoiles brillent et brillent
The stars are out and shining

Mais tout ce que je veux vraiment savoir
But all I really want to know
Oh ne veux-tu pas me montrer le chemin
Oh won't you show me the way

Je veux que tu me montres le chemin
I want you show me the way

Oui, je connais ça, tu le décris très bien, ces sortes de flashes sensoriels, un sourire, la voix, une odeur, et ce tiraillement entre douceur et douleur. Ça m'arrive plusieurs fois pas jour, j'ai l'impression que ce sera longtemps (toujours ?) ainsi et qu'il me faut vivre avec. Je me dis aussi que si ça disparaît c'est que les souvenirs vont s'estomper et je n'ai pas envie. Compliqué...
Douces pensées

Quelle journée de m... e !
Tous ces gens avec leurs petits problèmes... Leurs petits dossiers. Au boulot, festival d'abrutis...
Où est leur cœur ? à défaut de cerveau ?!
En rentrant, en voiture, une chanson à la radio "j'ai attrapé un coup de soleil un coup d'amour un coup de je t'aime" mon mari aimait chanter à tue tête dessus en me faisant son numéro de charmeur. Je retiens les larmes, mais voilà qu'elles dégringolent sur mes joues quand même. Ressaisis toi, tu conduis, me dis-je.
J'ai le blues...
Celui qui m'apaisait, par ces mots, par sa seule présence n'est plus là.
Maintenant, c'est avec son absence qu'il me faut composer.
Et puiser en moi, pour retrouver un peu de lui...
Qu'est-ce que je fais ici ? Je me le demande.
Je ne comprends pas bien...
J'ai bien bien le blues.
Désolée de vous plomber le moral. Ça ira mieux demain, probablement.
Amitiés