C'est une expression qui ne me convient pas.
Elle implique une cloison , une séparation ; mon amour et moi, nous sommes connus à 20 et 24 ans, nous étions neufs encore et nous sommes construits ensembles, imbriqués l'un dans l'autre.
Telle une pâte à gâteau, c'est le mélange de l'oeuf, du sucre, de la farine qui crée le goût, pas l'oeuf seul, ni le sucre et même si dans ce gâteau , on sent chaque ingrédient, mais si on le reconnaît, que serait-ce sans le sucre ? ou l'oeuf ? amer ou insipide.
Bien sûr , il peut y avoir des grumeaux mais avec de la patience et de l'amour, tout s'arrange!
Nous étions devenus une pâte onctueuse, lisse et douce !
Aujourd'hui que suis-je sans lui ?
Ce n'est pas ma moitié qui est partie, c'est moi qui suis déstructurée, quelques bouts qui tiennent encore et d'autres complètement détruits!
Un ensemble bancal qui ne sait s'il va résister.
Après avoir colmaté des brèches quelques jours, pris cette période de Noël à bras le corps pour ne pas sombrer, me voici aujourd'hui épuisée, lasse de tout , inactive et incapable d'agir, envie de rien et d'abandonner.
Je n'ai pas , comme beaucoup ici, semble-t-il, la croyance en un ailleurs, qu'il soit religieux ou spirituel, je suis à terre et terrassée.
Je n'ai que mes souvenirs, ceux de lui dans la vie quotidienne, les vacances, les relations aux enfants, aux amis et à moi; tout un puzzle qui le construisait. Mais chacun ne veut connaître qu'un morceau du puzzle, le sien et son entité, ce qu'il était, partira avec moi.
J'en suis bien triste aussi.
Que sommes-nous donc ici-bas?
Désolée d'être au creux de la vague et d'avoir eu besoin de m'épancher
Dominique