Salut Yohann, Chris, Marie, Tititou et les autres équipierEs,
Comment trouver un sens quand le chemin apparaît sans bout ?
pour essayer de reprendre notre vie en main ? On est bien obligé...alors, y réfléchir ?
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comme une bouée de sauvetage.
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ou qu on ne faisait pas pace que notre vie à deux etait plus importante...
Au risque de choquer, je ne crois pas qu'aller vers les autres soit une bonne solution tant que l'on n'a pas réglé ses problèmes personnels.
J'ai vu tant de personnes s'investir dans le "social" pour avoir l'impression de donner un sens à leur vie et surtout ne pas s'occuper d'eux-mêmes que je suis persuadé que pour "reprendre notre vie en main", il me faut essuyer cette tempête qui m'accable.
"Notre vie à deux" demeure et nous serons toujours deux. Personne ne pourra m'enlever ce que j'ai vécu, cette richesse, ce trésor qui est en moi et que je n'arrive pas à faire émerger pour l'instant.
Mais ce trésor, comme une bulle d'air coincée au fond de l'océan, arrivera à remonter à la surface et m'amènera de l'oxygène en quantité. S'occuper des autres avant de m'occuper de moi-même, c'est bloquer cette bulle au fond de l'océan.
ensuite je pense faire quelque chose pour essayer d'aider les autres, je ne sais pas quoi exactement mais quand je vois la détresse que nous ressentons tous ici, je me dis qu'il y a sûrement quelque chose qui n'a pas été fait donc à réfléchir
Certes, il y a quelque chose à faire mais ne nous trompons pas dans le déroulement des étapes. Comme indiqué précédemment, j'ai eu une vie sociale importante avant mais le risque serait trop grand, aujourd'hui, pour que je retourne vers les autres et leur donner mon soutien moi, qui ai refusé le leur et qui suis trop fragile, actuellement, pour assumer des rencontres tout seul.
J'écris "tout seul" car, comme vous, j'ai l'impression d'être tout seul aujourd'hui mais je sais bien que bientôt, la bulle remontera à la surface et que je serai de nouveau deux à plein. Il me faut attendre d'être clair avec moi-même avant d'envisager de me confronter aux autres dans ce que la vie m'apparaît de futile aujourd'hui. Je ne veux pas, je ne peux pas me voiler la face pour moi et mes enfants puis ceusses qui m'entourent.
He oui, je fais le constat que notre détresse nous rend plus 'humains', portés vers les autres...serait-ce une piste qui parlerait à d'autres ?
et si vous n etes pas dans cette démarche, tentez de vous souvenir de ce que vous reviez avant, mais pour vous memes...
chris
Avant j'étais une autre personne ou plutôt, j'étais le même mais n'avais jamais essuyé de tempête comme celle que nous traversons. Je ne me vois pas aider une personne à naviguer si moi-même, je n'ai pas dépassé le bassin du parc communal avec mon bateau radio-commandé. Aujourd'hui, j'affronte les quarantièmes rugissants, des fois je descends jusqu'au cinquantième hurlants, bientôt, je l'espère, je vais passer le Cap Horn.
Une fois rentré au port, je me sentirais peut-être capable de partager mon expérience mais pas avant.
Ce serait prématuré et présomptueux.
Se battre pour quelque chose.. trouver un but ...
Pour moi, le but est tout trouvé :
- me retrouver moi-même avec ma Louise dans un premier temps,
- me retrouver avec mes enfants ensuite,
- me retrouver parmi les autres enfin.
A ce moment-là, il sera temps de partager. Je n'ai pas peur d'être égoïstes pendant un temps.
Nous avons tous regretté que notre environnement ne nous comprenait pas, pourquoi aller vers ces autres qui n'ont pas subi les mêmes épreuves que nous. Restons un peu ici parmi ces copains d'infortune le temps de nous retrouver.
Cela demande une certaien force... je n'ai pas trop de punch e ce moment...
Le peu de force qui nous reste, utilisons-le pour nous.
Votre idée de faire quelque chose pour les autres me séduit beaucoup...
La fuite ne résout pas les problèmes. Aller vers les autres maintenant, c'est refuser d'affronter nos problèmes.
Désolé si mes propos vous ont choqué mais je ne pouvais me taire. Je vous dois depuis le début ma sincérité et mon honnêteté.