Bonjour,
Voici quelques jours que je n’étais pas venu écrire sur le forum, même si je continues à lire les post.
La reprise du travail après 3 semaines de congés a été assez rude. Je crois avoir réellement ressenti cette notion de creux de vague, les 3 derniers jours de cette première semaine. C’était terrible, aucune envie de travailler, avec une tendance à vouloir partir du bureau toutes les 3 minutes, parce que la concentration n’est pas possible, parce que l'entrain n'est pas là, et que c’est trop dur, et que le fait même d’être sur ce poste me rappelle mon Namoureuse.
Puis un we entre amis, une petite « fête » sans réelle conviction, même si cela fait du bien de voir ses amis proches. Je me suis même laissé aller à m’effondrer à la question d’un de mes meilleurs amis (la question était : comment tu sens-tu ces derniers jours), de ceux qui ont le courage d’écouter jusqu’au bout la profondeur de votre peine et la douleur de votre âme.
Puis la semaine de travail reprends. Une sensation étrange m’a envahie, qui a continué toute la semaine, à savoir que ma douleur, ma peine, mes pensées vers ma tite chérie était comme sourde, un peu distante, comme si la perte de ma chérie avait eu lieu quelques années déjà auparavant. Comme si j’étais entré dans une sorte de stase, ou je ne sais quoi. J’ai paniqué, culpabilisé, je ne comprenais pas pourquoi, comment, et surtout qu’est-ce que ça pouvais bien signifier.
Ce we, je me suis rendu dans la famille du père de ma chérie. Et à ce moment là, toute ma peine, mon désespoir, ont ressurgi avec la même intensité qu’auparavant. J’étais content de voir sa famille, et en même temps je voulais déjà partir, c’était trop dur d’être parmi eux sans ma chérie. Ressenti amplifié après la visite au cimetierre.
Et puis nous avons échangé des photos de notre chérie commune, quel déchirement de voir les dernières photos, qu’elle avait prise en plein vol, quelques minutes avant que l’ULM ne se crache !
Et puis des photos de nous deux, mon namoureuse arborant toujours ce sublime sourire, incarnation vivante de la joie de vivre. Et ce regard, si vous voyiez ce regard qu’elle m’adressait sur ces photos, d’une sincérité et d’un amour si profond !
Vous l’aurez peut être compris, depuis samedi donc, ce n’est pas la grande forme.
Je ne sais pas où je vais.
J’ai lu les 2 tiers du livre du Dr Faure. Cela rassure sur certains points, cela soulève aussi des interrogations. Dans quel stade suis-actuellement ? Aucune idée ? Est-ce bien important après tout ??
Je me lève pour aller travailler parce qu’il faut bien gagner sa pitance.
J’ai lu certains sur ce forum, faisant part du fait qu’ils s’étaient focaliser sur leur projet professionnel du coup. C’est une chose qui est impensable pour ma part.
Il y a presque 10ans de cela, j’ai fait le choix de ne pas mettre à profit mon diplôme rutilant, persuadé du fait que ma vie, et mon épanouissement personnel se ferait en dehors du travail. Je voulais privilégier ma vie personnelle à venir. Après des années de doute, de remise en question, de prémices de regrets, la vie a mis sur ma route ma tite chérie, il y a un peu plus de 2 ans de cela. A compter de ce jour là, je fût persuadé d’avoir fait le bon choix, et ne le remis plus en question.
Je n’arrête pas de penser à ceux et celle d’entre vous, qui comme moi ont perdu votre moitié, et qui ont un/des enfants.
Pardonnez moi d’avance ma naïveté et stupidité de pensée, mais quelque part, je vous envie ; vous avez en quelque sorte une part de votre être cher qui continue de vivre en eux, une partie de leur physique, de leur gestuel, etc.. qui doit vous rappeler votre moitié. Je sais que cette pensée est purement égoïste, et qu’il doit être réellement affreux pour les enfants de grandir avec le manque d’un de ses parents disparu. Sans parler de toutes les contraintes matérielles et quotidiennes que cela doit impliquer. Mais je vous livre là un état d’âme qui me turlupine sans cesse. Je souffre du fait qu’il ne me reste plus rien de mon Namoureuse…
Aujourd’hui, je ne sais pas, je ne sais plus grand chose. Mon esprit essaie de se convaincre, que, peut-être, un jour, il se pourrait que la vie soit plus clémente, qu’il y aura peut être une nouvelle rencontre (même si cela reste du domaine de l’inconcevable à ce jour).
Certains trouveront peut être cette pensée brutale, inappropriée (je me demande bien entendu comment peut-on aimer deux personnes, etc etc), je ne l’assume pas tout à fait non plus, mais j’essaie quand même de m’y rattacher, au plus profond de mon être. Car sinon, à quoi vivre encore quelques décennies ??
Dans quelques jours ce sera les 3 mois de la disparition de ma titoute, et mes 33 ans seulement 2 jours après… j’angoisse un peu, elle qui se décarcassait tant pour mon anniversaire. Elle me manque abominablement…
Je vous souhaite une journée la meilleure possible à tous, avec une pensée toute particulière pour Claire, dont je viens de lire le triste événement qui t’affecte (tu portes d’ailleurs un prénom qui m’est cher).
Fred