Bonjour,
Parce qu'un jour, il faut marcher tout seul !
Parce qu'un jour, après que le temps soit passé, il me faut réapprendre à avancer de moi-même.
Parce que ce jour d'hier a marqué un profond tournant de mes réflexions.
Un papier, plié en deux, perdu dans le dossier médical de Monique et dont on se demande ce qu'il vient y faire.
Car ce dossier, c'est moi-même qui le tenait.
Oh bien sûr, les 13 jours d'hospitalisation, je n'y avais plus accès; pourquoi faire ?
Une simple feuille de papier, pliée en 2, emplie des pensées écrites par Monique, il y a plusieurs années ( à mon avis autour de 2005) et dans laquelle elle exprimait ses ressentis au moment de sa jeunesse, les conflits vécus entre sa grand-mère et son père et qui ont marqué cet enfant au point de lui interdire d'exister, sauf à enfouir au plus profond d'elle ces épisodes douloureux.
Que faisait cette page dans ce dossier ?
Qui l'y a mise ?
Mais cela a réveillé en moi cette monstrueuse culpabilité de n'avoir compris et donc su faire pour l'aider.
Il aura fallu 2008 et une psychothérapie longue pour qu'enfin ce qu'elle a écrit sur ce papier deviennent une évidence pour elle sur les causes de ses peurs !
Une vie passée ensemble ne m'a pas permis de le découvrir moi-même, moi qui l'aimait.
Dans ce papier découvert 8 mois après son décès, j'ai cette fois compris !
Compris que, au-delà des apparences, de mes pensées et réflexions, de mes mots, je n'avais pas su.
Et aussi admis que mes possibilités ne peuvent que dépendre de moi et non des autres.
En ces long mois passés sur ce Forum à parler, écouter, répondre, parfois rassurer, parfois aussi échouer, qu'ai-je fait réellement, sinon que traîner mes angoisses et mon incompréhension, espérant comprendre, désespérément ...?
Rien ou si peu.
Je regarde autour de moi, derrière moi, j'évite de regarder devant moi pour ne pas voir ce qui m'attend.
Alors, avancer seul vers ma vie !
Ça veut pour moi dire que je vais prendre du recul vis à vis de ce Forum qui m'a tant apporté.
Laisser ma vie se construire par elle-même, sans que mes douleurs interfèrent ou même faussent votre approche et le chemin que tout le monde doit suivre
Vous, nous, moi, nous avons navigué sur un océan où sans cesse déferlaient des hauts et creux de vagues qui pouvaient nous submerger.
Chaque fois, nous avons franchi cet obstacle.
Il m'appartient maintenant de continuer seul mon parcours, ... parce qu'un jour, il faut se décider à se prendre en charge et assumer réellement ce que j'ai fait et ce que je suis.
Je vous embrasse
Yohann