FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: ergé le 01 juillet 2011 à 13:49:46

Titre: Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: ergé le 01 juillet 2011 à 13:49:46
Les vacances, on ne parle que de ça autour de moi : les amis, les enfants, la presse.
« Tu vas où ? Tu fais quoi ? Tu pars quand ?... » Moi ce serait plutôt : « Aller où? Pour quoi faire ? Avec qui ? »

Partir, voyager, se reposer, se détendre, se distraire, s’amuser : autant de mots qui n’ont plus de sens pour moi actuellement.

Mon quotidien c’est plutôt déprimer, pleurer, s’interroger, douter ; c’est aussi solitude, incrédulité, injustice, cimetière. Comment penser vacances avec un tel programme ?

Et puis toujours les autres, leur regard sur moi, compatissant parfois, voire apitoyé, cette empathie à la fois gênée et forcée. Et puis mon regard, à moi, sur eux, heureux, détendus, amoureux, main dans la main pendant quelques semaines de détente.
Même jouer les papys qu’on traine derrière soi avec les meilleures intentions ne m’inspire pas. Je préfère rester seul, là, à me souvenir des vacances passées, tous les deux ma Michelle.

Vivement la rentrée!
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: bruno le 01 juillet 2011 à 14:15:27
   Erge,la rentree ne changera rien,juste les paroles des autres qui ne parleront plus de vacances,mais pour nous rien...Moi mes moments de repit,sont lorsque je suis devant sa tombe et j'arrose le petit jardin que je lui ai fait avec les plantes et les fleurs qu'elle aime.(j'ai meme reussi a bouturer ceux de la maison,comme ca ce sont vraiment les siens..)Un peu pueril peut etre,mais moi ca me va...
  Le seul truc qui me derange,c'est que maintenant les cigales chantent dans ce cimetiere,et ca oui ca me ramene a l'ete avec elle,avec toutes les petites choses qu'on faisaient,et elle qui me disait :"regarde Amour,on a pas besoin de partir pour etre en vacances,parceque tous les jours les cigales chantent chez nous.."
  Et bien elles chantent encore!       
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: ergé le 01 juillet 2011 à 14:20:36
Bonjour Bruno,

Tu as raison pour la rentrée, ça ne changera rien pour nous. Ou plutôt, c'est moi qui ai tort, car les autres... pourront encore nous raconter leurs vacances. Pourvu qu'ils nous épargnent leurs photos !  ;)
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: Marico le 02 juillet 2011 à 07:19:30
Bonjour Ergé, bonjour Bruno,

Et oui, l'été n'est pas une bonne période pour nous tous. La légèreté des autres nous pèse. Pour moi aussi, il est difficile de me projeter, d'organiser les activités de mes enfants et les miennes. Je tourne toujours un peu en rond, l'été. Souvent, je m'oblige à partir pour m'occuper l'esprit et les occuper eux. De toute façon, pour nous l'été est toujours un mauvais moment, jusqu'à la rentrée des classes. Ensuite, et bien la vie repart comme en 14, avec son lot de soucis quotidiens. C'est comme ça.

Mais cet été, je déménage, ce qui avec deux enfants, est une "bonne grosse prise de tête" quand on est seule !!! Aller récupérer mes cartons et meubles à Bordeaux, les ramener ici, m'installer, et tout ça avant fin août !...
C'est vrai que forcément, ma vie est pleine d'organisations en tous genres, et je n'ai pas beaucoup de temps pour me poser, pour pleurer (sauf en voiture ou sous ma douche) et pour m'intéresser aux projets des autres, qui, par ailleurs, ne s'intéressent guère aux miens... Du coup, leurs vacances, je m'en fous...

Et puis Ergé, qui dit qu'ils sont "heureux, détendus, amoureux, main dans la main pendant quelques semaines de détente".... Moi je vois aussi beaucoup de fin de couples et de la façon dont ça se passe, je ne les envie pas !!! Que votre histoire ait été une belle histoire, ne signifie pas que celle des autres l'est aussi, je ne vous apprend rien... Ils sont deux, certes mais à entrer dans leur intimité, on serait peut-être surpris ! Lol !

Par contre, je pense que partir quelque part est une bonne idée. C'est une porte qui s'ouvre vers autre chose que notre tristesse. Même seul. Même 3 jours. On peut faire des rencontres de gens intéressants, on peut ne pas aller loin, on peut juste se cultiver, en tous cas rompre avec le quotidien et flâner le nez au vent, choisir une destination qui tente vraiment, c'est un premier pas vers la vie qui va... et nous on est bien obligés d'aller avec... Ergé, il faut se donner des buts, des coups de pieds dans les fesses. Changer le regard des autres sur soi et au lieu de donner pitié, donner envie ne serait-ce aussi que pour votre regard à vous, sur vous-même (ceci dit, c'est peut-être ce qui fait que depuis 5 ans, peu de gens me tendent la main, je ne leur fais pas pitié sans doute !!!). Si vous êtes encore là, c'est que vous avez encore des choses à faire et à vivre... Courage...

Oui, Bruno, les cigales chantent encore. Et personnellement, j'aime les entendre chanter... C'est la Provence, où je suis heureuse de m'installer quelques années. Mon mari repose à Bordeaux, mais je n'ai pas l'impression de l'abandonner. Il est là-bas, il est bien dans le petit cimetière de notre village. Mon fils voudrait "qu'on ramène papa avec nous", mais je crois qu'il doit rester là ou sa vie s'est terminée et ne pas suivre nos pérégrinations de vivants. Nous lui rendrons visite une fois ou deux par an. Mais encore une fois, ma décision résulte d'un long cheminement qui dure depuis bientôt 5 ans...
J'ai tourné beaucoup de pages et mon chagrin est devenu différent. Il reste tapi en moi, mais en dépit de tout, la vie a repris le dessus...
Bon courage à tous pour affronter ces belles journées ensoleillées.
A bientôt.
M.
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: Lauren le 02 juillet 2011 à 08:34:17
Bonjour à tous,
Oui les vacances, quel bonheur c'était..
Je dois me faire opérer début août et rester ensuite 15 jours bloquée chez moi sans bouger. Ma fille aussi a des ennuis de santé et doit passer un scanner cérébral. J'ai une peur panique, complètement irraisonnée mais je ne peux pas m'en défaire, de ce qu'on va y trouver.
C'est l'année noire. Quand ça commence on ne sait pas quand ça va s'arrêter.
Désolée, en ce moment ça ne va pas du tout. Vous avez vos deuils à porter vous n'avez sans doute pas besoin de lire mes angoisses.
Même sur une site comme TLD l'empathie a ses limites je suppose. Je ne sais plus.
Bonne journée à tous L
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: ergé le 02 juillet 2011 à 10:28:30
Bonjour,
Je ne suis pas un naïf Marico, bien-sûr que tous les couples que je croise, main dans la main (ou pas), ne sont certainement pas dans le bonheur idéal, comme le mien avait aussi ses côtés plus sombres, que je ne retiens pas. Mais c’est l’image qu’ils projettent sur mon propre couple défunt qui me fait mal car, c’est certain, leur aventure à eux, leurs galères, leur amour, leurs disputes me sont complètement indifférents en eux-mêmes.

J’ai horreur d’inspirer la pitié ; plutôt faire envie que pitié ! Mais pour l’heure, tout oscille plutôt entre commisération et indifférence. Dans tous les cas, cela ne me convient pas.

Oui encore Marico, il faudrait faire quelque chose de cet été, mais pour tout ce qui m’inspire, je ne peux m’empêcher de me dire « c’était sympa ici, quand nous y avons passé des vacances » ou « nous nous étions promis de le faire ensemble quand elle irait mieux » ou encore « j’aurais tant voulu le faire avec elle, elle aurait tant aimé », comme ce matin même, par exemple, en voyant dans un hebdo,  une pub pour le Rajasthan par exemple. Sans doute donc ne suis-je pas encore prêt à franchir ce pas ; mais je sais que ça viendra.

Enfin, ce que tu dis au sujet de la sépulture de ton mari, à Bordeaux, m’a rappelé une anecdote que je ne peux m’empêcher de rapporter. Habitant près de Paris, tous mes morts (parents, grands parents, oncles et tantes proches et dont je suis le seul à honorer la mémoire) sont enterrés dans le même grand cimetière parisien, dans différentes tombes, en différents endroits du cimetière.  Il y a quelques années, j’avais projeté de faire un caveau familial et d’y réunir tous ceux que j’avais aimés. Quand j’avais parlé de ce projet à ma femme, elle m’en avait aussitôt dissuadé et m’avait dit avec conviction « il faut laisser les morts en paix ». J’ai donc renoncé et le jour où elle a disparu, j’ai fait une nouvelle sépulture pour elle, et moi le jour venu…

Lauren, comme disait Chirac fort justement « les emmerdes ça vole en escadrilles ». Nous sommes là pour libérer un peu notre parole, ce qui nous fait mal et qui hélas, n’est pas que le deuil du conjoint, et nous soutenir, quand cela est possible. Je souhaite que tes problèmes de santé se résolvent du mieux et le plus rapidement possible, et que tes inquiétude pour ta fille en restent au stade des inquiétudes injustifiées.

Amicalement à toutes et à tous
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: Marico le 03 juillet 2011 à 08:18:43
Moi, ce ne sont pas les couples main dans la main qui me font mal, ce sont les familles, parents et enfants, qui rient, qui partagent des moments de joie, les pères avec leurs fils... ça m'est insupportable.
A certains moments, je les déteste.
Je voudrais que ce soit les enfants des autres qui n'aient plus de père.
Je ne supporte pas les gestes de tendresse devant moi, les "papa" à la sortie de l'école, les enfants sur la moto paternelle, les enfants roses épargnés par la vie, qui grandissent sans savoir combien ça fait mal la mort...
J'ai encore beaucoup de colère en moi, par rapport à ça, même si mes enfants, eux, semblent aller bien et acceptent de ce que la vie leur donne. Ils ont plus de sagesse que moi !...
M.
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: ergé le 03 juillet 2011 à 10:54:43
Oui Marico, quand je parle des couples main dans la main, j'entends "l'image du bonheur", je dis bien l'image car tu avais raison de souligner que derrière l'image il y a parfois des choses moins roses. Mais quand je parle de cette image, je sous entend aussi, plus ou moins consciemment, tout ce qui va avec, tout ce qui est autour, tout ce qui n'est pas que le couple lui-même. Je m'imagine sur une plage, à regarder des joggeuses plus vraiment jeunes pour certaines (pardon mesdames!) mais encore alertes et sportives, courir le long de la mer; ou pire encore, ces  grand-mères qui promènent leurs petits enfants, leur offrent une glace, un jouet, un petit vêtement, ces tablées familiales au restaurant... toutes ces petites choses qui semblent insignifiantes, que l'on vit en vacances et que ma Michelle ne connaîtra jamais et que moi je ne verrai jamais non plus avec elle. Je vois tout ça dans ces couples, main dans la main, et bien d'autres choses encore... qui font que, pour l'heure, je sais que je ne suis pas prêt à les voir de mes propres yeux.
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: romelik le 03 juillet 2011 à 11:50:20
J'ai encore beaucoup de colère en moi, par rapport à ça, même si mes enfants, eux, semblent aller bien et acceptent de ce que la vie leur donne. Ils ont plus de sagesse que moi !...
M.
Je ne sais quel âge ont vos enfants - mais ils me semblent assez jeunes d'après vos différents posts - et je ne suis pas certain que cela soit la sagesse qu'il leur fasse accepter la vie comme elle vient mais juste peut-être l'insouciance, l'innocence dû à leur jeunesse - tant mieux pour eux - . Avant que le malheur ne frappe je prenais la vie comme elle venait, et jouissait de ces moments de bonheur partagé sans penser que ceux-ci s'arrêteraient si tôt et si brusquement. Aujourd'hui j'en veux à la vie, je m'en veux, j'en veux à mon amour disparu si tôt, j'en veux " aux bonheur des autres"..., pensez-vous que l'on soit moins sâge pour autant..., la sagesse est-elle d'accepter sereinement les malheurs les plus atroces que la vie nous donnent à affronter? Je ne pense pas
Etre capable d'affronter les petits désagréments du quotidien, faire face à la petitesse des gens, de la société... oui c'est être sage, d'accord.
Mais affronter l'enfer sur terre, ou ce qui doit-en être le plus proche à mon sens, je ne pense pas que cela soit signe d'une quelconque sagesse.
Si être sage c'est comme on me demande autour de moi d'accepter, de me résigner. Et bien non, je suis bien loin de vouloir accéder à cette sagesse qui voudrait que je fasse semblant!!!
Pourtant justement Ma Cath aimait en moi cette prétendue sagesse, cette manière posée de prendre les choses de la vie en pleine face et de les affronter. Mais là, la vie nous a balancé l'inimaginable...
Tout cela pour vous dire que je partage votre colère et la comprends.
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: Marico le 03 juillet 2011 à 12:57:41
Hello Romelik,

Mes enfants ont aujourd'hui 12 et presque 16 ans et ils avaient 7 et 11 ans à la mort de leur père.

Mon deuil est plus ancien que le vôtre, Romelik, c'est pour ça qu'à votre différence, j'ai (en partie) "accepté et me suis résignée" à la disparition de mon mari, parce qu'à l'évidence, je n'ai pas d'autre choix sinon celui de mourir aussi. Mais les enfants me tiennent debout... Ils méritent d'avoir une belle vie, un bel avenir, plus que n'importe quel autre (détesté - Lol !) enfant-roi à la vie sans heurt, et je m'y emploie...

Ce que vous racontez, je l'ai vécu il y a 3 ou 4 ans. L'incommensurable douleur à laquelle je me demande comment j'ai réchappé, la révolte, l'incompréhension, le sentiment d'injustice, les hurlements d'insultes, la haine même envers Dieu et tout ce qui peut exister au-dessus de nous (???), la colère envers mon mari qui m'abandonnait avec 2 jeunes enfants... et j'en passe, il n'y a pas de mot assez fort...

Pour être honnête, moi aussi, j'en veux toujours "au bonheur des autres"... et pourtant le temps a passé... et pourtant SI, j'accepte le malheur que la vie me balance... Mais j'évite de me faire mal en fréquentant les gens "heureux" !... En vérité, les gens heureux me "gonflent au plus haut point" avec l'étalage de leur belle et bonne vie toute lisse, leurs vacances en famille, leur prétendue réussite familiale et professionnelle, et bien sûr financière (le sujet de prédilection). Tout ça n'est pas ma vie, je n'ai plus cette patience à écouter, à partager leur formidable bonheur, à admirer les gens "normaux", ils ne m'intéressent plus pas plus que je ne les intéresse, d'ailleurs... mais pas pour les mêmes raisons !!! J'ai fait beaucoup de vide autour de moi, et la mort m'y a bien aidé, je dois dire... Lol !

Je vois dans mes enfants, qu'ils ont "accepté", grâce à leur jeunesse, bien sûr, à la mémoire qui s'efface peu à peu aussi... Leur vécu avec leur père était moins long que le mien. Ca n'enlève rien au trou que sa mort à creusé, mais ils ont une vie à remplir d'autre chose que de chagrin et de souvenirs...
Pour moi Si, la sagesse, c'est l'acceptation de l'inimaginable, affronter vaillamment "l'enfer sur terre" et tout ce qui nous est arrivé... parvenir à ne plus en vouloir à personne, ni à Dieu (ou ???), ni aux humains indifférents, ni à mon mari qui a agi inconsidérément, ni à moi de mes erreurs...
 
Bon, je vous rassure, il y a des moments où la vieille colère ressurgit, y'a des "couacs" et des rechutes...
Et puis, il y a des périodes plus propices aux blues que d'autres (merci l'été ! merci Noël !...)
Mais vraiment, j'y travaille et je vois bien que je peux partager des vrais moments de joie avec les enfants ou les rares ami(e)s... Il m'arrive même de ne pas "parler" à mon mari pendant une journée... parfois même, de ne pas penser à lui... il arrive que le chagrin se repose...

Cyrulnik parlerait de "résilience" sans doute. Faire de notre malheur un marchepied pour un autre bonheur...
Ouais, ouais, ouiais... je vous rassure, j'ai encore un sacré boulot avant d'y être !... Mais je ne désespère pas d'y être un jour !...

Pffff, allez... fini la nostalgie pour aujourd'hui, nous filons nous détendre à la piscine et profiter du soleil voilé avant l'orage.
A bientôt.
Je vous embrasse.
M
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: romelik le 04 juillet 2011 à 14:02:02
Vous avez raison mon deuil est moins ancien - près de 8 mois - mais j'ai justement très peur de devoir me résigner, d'être obliger de me dire que tout est bel et bien fini, qu'elle ne reviendra plus jamais, que rien ne sera plus comme avant, que je vais devoir continuer cette route seul sans elle, sans nos présence côte à côte...
Hier, j'avais un déjeuner de famille - grands-parents, cousin, cousine -, le 1er où j'ai fait l'effort de me rendre, tout le monde était en couple semblait éprouvé du bonheur à être réunis, je me sentais vraiment perdu au milieu de ce " cirque ". Je crois que j'étais plus souvent dans mes pensées qu'à leur côté, mais je ne peux faire semblant que tout va bien dans le meilleur des mondes ; comme ils ne faisaient pas trop attention à moi, je n'ai pas dû trop plomber l'ambiance.
J'espère que vous avez pû profiter de cette journée ensoleillé au bord de la piscine, mais personnellement même cela je n'y trouve plus aucun goût. ;)
Nous avons un grand jardin dans lequel nous nous baladions souvent main dans la main; elle me montrait avec fierté toutes ces fleurs et m'apprenait leur nom, j'essaie de l'entretenir, mais je ne m'y promène que très rarement même par beau temps, je reste plus souvent cloîtré dans notre maison.
Bonne journée
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: Marico le 04 juillet 2011 à 15:48:58
Cher Romelik,

Ce que vous vivez, et que j'ai vécu il y a plusieurs années maintenant, c'est l'évolution normale de ce travail de deuil que nous avons tous entamé à notre corps défendant, hélas.

8 mois c'est très peu de temps. Il n'y a que moi (je crois), sur ce site, qui ai le recul de presque 5 années de veuvage et pourtant, je viens régulièrement parler ici. Avant j'allais sur un autre site (que je n'ai pas retrouvé quand j'ai cherché) après une interruption de 2 ans environ. Comme quoi, même avec le temps, on reste veuf/veuve dans sa tête encore longtemps et rencontrer, même virtuellement, des personnes qui partagent cette terrible expérience, nous est nécessaire.

C'est vrai que les premières années, on se replie sur sa douleur, on est "absent par la pensée" dans les réunions amicales ou familiales, on est avec à notre conjoint et, même, on ne comprend pas comment les autres peuvent si vite rire et oublier celui/celle qui est parti. Ca nous semble injuste, égoïste et révoltant, alors qu'on ne voudrait parler que de lui/elle, le garder vivant, là près de nous, lui rendre hommage, y penser avec tout le monde. Mais hélas, ça ne fonctionne pas comme ça et au bout d'un moment, ça casse l'ambiance.... Le cafard, ça va un moment, quoi !!!  Mais pour nous, impossible d'accepter cette disparition, on espère tout le temps que le cauchemar va cesser. Ca dure longtemps. Et pendant ce temps, les "nonendeuils" poursuivent leur route sans savoir ce qui se bouscule dans notre coeur et dans notre tête.
Moi aussi, je préférais rester chez moi à m'occuper de mes enfants, plutôt que faire semblant d'aller bien. Ca m'a fermé des portes...

Je dirai que la nature humaine est ainsi faite que le temps nous réorganise malgré nous, cautérise nos plaies doucement mais sûrement. On est veuf/veuve pour la vie, mais avec des moments de sérénité, heureusement. Ca ne veut pas dire qu'on oublie, loin de là, mais on vit... autrement, avec cette tristesse au coeur permanente, les larmes au bord des yeux au moindre coup dur, sur le fil du rasoir tout le temps, mais avec des projets et moins de culpabilité à être vivant, quand l'autre dort si près de nous, juste à quelques mètres... et pourtant si loin....
Ca se fait petit à petit. Avec les mois qui passent inexorablement.  

Nous pleurons tous un compagnon ou une compagne qui ne reviendra jamais. On le sait. C'est terrible à accepter. Je voudrais vous parler du futur mais je sais que le futur est un mot qu'on n'entend pas, au début d'un veuvage. Je me souviens qu'on me parlait de remariage, de rencontres, d'avenir... et je trouvais ça déplacé, irréel, inenvisageable... remarquez, 5 ans plus tard, je ne suis pas remariée (les prédictions étaient nulles !!! Lol !)... les enfants, ma loyauté envers mon mari, les plaies longues à cautériser... le futur s'appelle aussi "patience", dans notre cas... Donner le temps au temps, apprivoiser la douleur, toucher le "fond de la piscine" et boire la coupe jusqu'à la lie avant d'aller mieux... c'est comme ça...

Bon courage à vous. Je crois que s'il y a bien une chose que le veuvage nous apprend, c'est le courage...
C'est terriblement dur ce qu'on vit, insoutenable, c'est un chemin qu'on ne souhaiterait pas à son pire ennemi (quoique... des fois !!!). Nous en sommes tous là, sur ce site, hélas.
A bientôt.
Cordialement
M
Titre: Re : Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: Unita le 05 juillet 2011 à 10:45:42
Souvent, je m'oblige à partir pour m'occuper l'esprit

Par contre, je pense que partir quelque part est une bonne idée. C'est une porte qui s'ouvre vers autre chose que notre tristesse. Même seul. Même 3 jours. On peut faire des rencontres de gens intéressants, on peut ne pas aller loin, on peut juste se cultiver, en tous cas rompre avec le quotidien et flâner le nez au vent, choisir une destination qui tente vraiment, c'est un premier pas vers la vie qui va...
Je suis de cet avis aussi. Je susi malheureusement en deuil depuis 4 mois mais je m'oblige à partir en vacances. C'est le seul plaisir qu'il me reste. On était de grands aventuriers avec mon homme et on aimait découvrir d'autres cultures. Après, ce n'est pas une fuite parce que notre souffrance nous suit pendant le voyage mais cela permet de changer d'air, de ne plus croiser les mêmes personnes dans la rue avec ce regard de pitié insupportable et leurs sempiternels "salut, ça va?".
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: bruno le 05 juillet 2011 à 11:08:44
    A Romelik,

    Oui tu as raison,ce n'est pas la sagesse que d'ecouter les autres "qui vont bien"et de faire semblant pour leur etre agreable...

    Mais accepter,ca nous n'avons pas le choix malheureusement!
 
    Je ne sais pas si cela peut t'aider,mais tu vois moi aussi j'ai l'impression de vivre l'enfer sur terre,mais non!!!Ce sont eux qui ne sont plus la et qui ont subi qui l'ont vecu (maladie,handicap,etc..)
   
    La sagesse serait peut etre d'arriver a accepter notre manque,et de se dire qu'eux ne souffrent plus et qu'ils sont bien...Mais cela ne peut s'envisager sans une foi certaine en l'ame,a l'amour de deux etres qui peut etre survit a tout ca!!!Mais cette acceptation est et doit venir de nous,et non par les exhortations impatientes de nos entourages,meme les mieux intentionnes.

    La colere est souvent source d'erreurs,de confusion et de culpabilites naissantes ou a venir (regrets ou remords)Mais c'est normal de la ressentir et de l'exprimer.Pourtant,je pense qu'elle nous freine dans ce parcours si particulier que nous vivons,bien que j'en sois souvent rempli aussi...Mais tant qu'il y aura quelqu'un de vigilant pour nous redonner un peu de serenite qui permettra de recommencer a penser et a mediter sur la vie,sa fin qui sont indissociables,et que quoique on veuille,voudrait ou autre,d'accepter que justement nous n'avons par contre aucun choix de la duree,du moment et aussi des causes de cette finitude,qui nous permettra un jour de retrouver un apaisement dans  l'injustice ,la colere,et le pourquoi moi...

  J'ai du me perdre sur la fin,mais j'espere avoir apporter un peu d'eau au moulin commun..

               Bruno a Sandrine 
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: Lauren le 07 juillet 2011 à 07:59:17
Bonjour à tous,

Un sentiment d'injustice et une colère sourde ce matin. Qu'est-ce que j'ai fait pour le perdre si vite alors qu'on s'aimait tellement? Je suis jalouse de ceux qui l'ont connu pendant 20, 30, 50 ans. Moi je n'ai eu que 2 ans et demi pour le regarder, l'écouter, rire avec lui. Je crois que je suis condamnée à la frustration sur cette terre. Le bonheur m'est donné puis tout de suite repris. Pourquoi? Je n'ai jamais le temps. Je me sens dégoûtée, écoeurée. Ceux qui marchent main dans la main devant moi je m'en fous. Tant mieux pour eux qu'ils en profitent. Ceux qui m'abordent avec un "Salut ça va?" je m'en fous. Qu'ils profitent de leur ignorance de ce que c'est que ce manque atroce. Ce n'est pas leur souffrance qui me soulagerait de la mienne.
La question ce n'est pas pourquoi nous? C'est pourquoi si peu? J'ai rêvé d'un visage qui me tendait les clés d'une maison. Il me disait avec une rire mauvais que pour moi ce ne serait qu'une nuit, que j'avais intérêt à me dépêcher.
Quelle vie pourrie :'( :'( :'( que de larmes pour arriver à quoi? Il me reste peut-être 30 ans à vivre. Sans lui. C'est déjà fini.
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: chantal67 le 07 juillet 2011 à 09:37:33
Bonjour Bruno, Lauren et tous les autres qui m'aident sur ce site. Je sais que je ne suis pas seule à souffrir du manque de l'Etre aimé. La mort je l'ai vu souvent, grands-parents, parents, beaux-parents, amis, tous sont partis mais je n'ai jamais eu "peur" de la mort ! je crois que, betement, à 55 ans je ne pouvais pas etre concerné !!!! mon Amour n'en avait que 59 et pourtant ma maman est partie à l'age de 39 ans !!!! Quand j'y pense maintenant elle nous a protégé un nombre incalculable de fois ! mais je ne faisais pas attention à tous ces petits signes que je remarque maintenant. Je n'ai jamais revé de ma maman ni de mon papa mais je sais maintenant qu'ils sont là avec nous, dans nos vies. Hier soir je me suis brusquement souvenu d'une sortie que nous avions fait, mon mari et  2 de nos petits-fils. Nous avions marché le long du Rhin et les petits voulaient monter sur le bac qui fait la liaison avec l'Allemagne. Mon mari m'avait dit "vas - y avec eux, je vous attend ici" . La traversée prend 5 mn, à un moment donné j'ai dit aux petits "faites coucou à papy" mais je ne le trouvais plus du regard et tout d'un coup je l'ai vu, assis tranquillement sur un banc et lui nous observait  tout en regardant le fleuve ! Je compare cette image qui est restée dans ma tete à ce qui se passe maintenant, mon Amour est sur l'autre rive, je ne le vois pas mais Lui nous voit. Je sais que si j'avais pu le garder plus longtemps avec nous, si j'avais pu lui donner une partie de mes organes pour le sauver, le garder encore un peu, je l'aurais fait, mais il n'y avait rien à faire, rien à donner, rien à remplacer et mon Mari n'aurait jamais supporter de rester à l'hopital. Nous avons eu cette "chance" de ne pas assister à des souffrances inutiles et inhumaines ! Il émanait de Lui une telle force et un tel courage que je n'ai compris qu'Il allait nous quitter que 3 heures avant son envol. Encore maintenant par moments , je me dis que ce n'est qu'un mauvais reve, que je vais me réveiller et tout va continuer comme avant mais je me réveille seule tous les matins !!!! l'été est là mais j'ai du mal à m'en rendre compte, j'ai l'impression que le temps est en suspend, difficile à expliquer, le temps passe mais "autrement", j'ai perdu tous mes repères pourtant il y a nos filles et nos petits enfants mais ils ont leurs vies à construire et je ne veux pas etre un "poids" ! Je donne le change un maximum, je ris avec elles mais quelque chose est cassé en moi, quand on parle de "coeur brisé" oui, c'est vrai, c'est ce que je ressent. Les vacances étaient pour nous l'occasion d'emmener les petits pour des petites sorties, visites de chateaux dans notre belle région, ballades en foret, barbecu, petits parcs d'attractions car mon mari n'aimait pas se retrouver dans la foule. Cette année je ne sais pas. Pas le courage. Il me manque trop. Je l'aime.
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: bruno le 07 juillet 2011 à 10:17:44
   Bonjour Chantal,garde bien cette image dans ton esprit,elle est tres belle et tres bien dite! C'est peut etre ca,deux rives et de la brume d'un cote...
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: ChristineM le 07 juillet 2011 à 13:55:50
Je me retrouve très souvent dans ce que tu exprimes, Chantal, tes pensées, tes émotions, ta douleur, hormis bien sûr lorsque tu évoques tes enfants et petits enfants car ce bonheur-là ne nous a pas été donné à mon amour et à moi. Cela a toujours été une souffrance, une blessure qui ne cicatrise jamais mais aujourd'hui c'est encore pire : j'en souffre cruellement car, même si les enfants ont leur vie et que, comme tu dis, il ne faut pas être un poids pour eux, savoir qu'ils existent, qu'ils sont l'aboutissement de l'amour et la continuité de l'être aimé trop tôt disparu, est une force, un bonheur dans toute cette immense tristesse. Alors que pour nous qui n'en avons pas (je pense ne pas être la seule dans ce cas sur ce site), la vie est devenue un désert : on est là mais on ne sait pas pour qui, ni pourquoi on est là. Dur.
Voilà. Pardon mais j'avais besoin de le dire.
Je vous embrasse.
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: tirlittefifille le 07 juillet 2011 à 15:09:42
Christine,
Non tu n'es seule, je suis dans le même cas que toi.
Mon minou ne voulait pas avoir d'enfant, il aurait réagi comme Boris Vian dans (l'Arrache coeur).
trop peur qu'il arrive un malheur.
J'ai compris et accepté.

Me voilà seule avec mes 2 chats ,ma douleur et mes interrogations.
Désolée de ne pas te remonter le moral mais je suis dans une mauvaise période .

Je te souhaite des jours plus doux ainsi qu' à vous tous.
Heureusement que vous êtes là même si je ne participe pas beaucoup
Anne
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: ChristineM le 07 juillet 2011 à 19:40:01
Que te dire, Anne, que tu ne saches déjà ? Tu as tes deux chats et je suis sûre que leur présence et l'amour que tu leur portes t'aident malgré tout. Moi, j'ai ma chienne, ma Fanny, qui n'avait que 2 mois et 10 jours quand son maitre est parti, le dernier et merveilleux cadeau qu'il m'a fait car, même s'il ne croyait pas partir si vite, il savait qu'avec cette saloperie de maladie un jour je serais seule... J'ai souvent du mal avec elle car ce n'est encore qu'une toute jeune chienne, pleine de vie et qui ne comprend pas toujours mes abattements, mon chagrin mais je sais que si elle n'était pas là, je crois que je ne serais plus là non plus. Alors ne pensons qu'à ce qui vit près de nous et pas à ce qui n'a pas été quelle qu'en soit la cause (moi je n'ai pas pu avoir d'enfants malgré les traitements).
Je pense à toi et t'embrasse.
Christine
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: Pascale le 07 juillet 2011 à 19:58:44
Aujourd'hui, il me manque horriblement, comme si il m'avait quitté une seconde fois.
J'ai conduit sa maman à l'hôpital comme tous les jeudis.
Son fils est venu l'après-midi il est en dépression .
Et moi ? qui me demande comment je vais!!!
Mon loup n'est plus là pour me rassurer quand j'encourage les autres.
Je suis triste. Ils m'ont pris toute ma force, ma meilleure amie est hospitalisée aussi. J'ai la peur au ventre.
Je crois que j'ai besoin de rire un peu, de vivre... Arrêter de donner pour prendre un peu, je suis fatiguée.
Je vous embrasse tous et toutes.
La louve

Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: bruno le 07 juillet 2011 à 20:32:29
       Courage Pascale,je pense a toi...
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: bruna le 07 juillet 2011 à 20:59:55
courage Pascale
nous sommes tous la avec notre chagrin en lisant les courriers de tous ,nous voyons que nous pasqsons tous
par le même chemin des hauts et des bas ,je n'ecris pas souvent ,mais je lis tous vos messages.

moi aussi mon Pierrot me manque ,,,aujourd'hui 10 mois qu'il est au cimetière tous les jours je vais le voir
et dans ma tête je n'arrive pas a croire que jamais plus il ne rentrera a la maison

avec tout ce qui t'arrive ,il t'en faut du courage

je penses bien a toi,,,et a vous tous,,,,Bruna
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: bruno le 07 juillet 2011 à 21:02:37
   Tu sais Pascale,un Ange n'est pas incarne,c'est un presence subtile qui murmure dns ta conscience,mais qui jamais n'impose,le libre arbitre etant le credo qui fait le dogme...
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: chantal67 le 07 juillet 2011 à 23:19:54
Bonsoir ChristineM, Bruno et tous les autres. Oui, je sais que j'ai cette chance, ce bonheur immense d'avoir nos filles et nos petits enfants qui sont la trace de notre Amour, je sais que beaucoup d'entre nous se retrouvent seuls et vous n'avez pas ces "roues de secours" que j'ai la chance d'avoir. Un jour mon Mari m'a dit "il faut que tu sois forte, tu ne seras jamais seul, les filles et les petits sont là !" je ne voulais pas comprendre ce qu'il me disait, je ne pouvais pas m'imaginer qu'il puisse partir ! je lui ai répondu" non, c'est toi que je veux, il faut que toi tu restes avec moi, j'ai besoin de toi ! les filles et les petits ont leurs familles, toi tu es mon mari , je t'aime et tu dois rester avec moi, tu ne peux pas me laisser!" il m'a répondu calmement "il faut que tu acceptes, sois forte et fais à ce que notre maison reste le nid de nos enfants !" Pour lui c'était comme ça, il savait qu'il allait partir et qu'il n'y avait rien à faire ! Quand je regarde notre famille, je retrouve un trait de caractère, une façon de s'exprimer, une façon de sourire, de s'énerver sur certaines choses, la patience pour le bricolage, et plein d'autres détails qui viennent de mon mari. Quand nos 4 filles sont réunies et qu'elles discutent ensemble, il m'arrive souvent de me dire "tu vois François, elles reviennent toujours dans notre nid avec leurs petits oisillons comme "avant" ! François fait toujours partie de leurs conversations car Il est toujours avec nous ! Je ne peux pas vous "donner" une part de ce bonheur mais je parle parfois avec elles de nos échanges sur ce site et je leurs dit souvent "je sais qu'il y a des personnes qui n'ont pas la chance que j'ai de vous avoir mais votre papa me manque !" Je vous embrasse tous et toutes et vous envoie une grosse part du gateau d'amour que me donnent nos filles et leurs oisillons. Douce nuit à tout le monde. Chantal, une maman et mamie qui a la chance de Vous avoir sur ce site !
Titre: Re : Les vacances, encore un dur moment à passer
Posté par: ChristineM le 08 juillet 2011 à 06:29:33
Merci Chantal, une fois de plus tes paroles m'émeuvent profondément. D'abord parce que mon mari aussi m'avait dit un jour "tu ne seras pas seule, tu as ta petite filleule, la famille..." et moi non plus je ne voulais pas voir, pas admettre qu'il partirait. Je voulais croire de toutes mes forces qu'il guérirait parce qu'il n'y a que de lui dont j'avais besoin.
Aujourd'hui, pour tous la vie a repris et la famille est moins présente. Cela provoque beaucoup d'amertume en moi; puis certains jours, je parviens à me dire que c'est normal, que je ne dois pas leur en vouloir, que la vie est ainsi faite, cruelle en quelque sorte.
Je voudrais ajouter que, même si ça fait mal, je ne suis pas jalouse de ceux qui ont le bonheur d'avoir enfants et petits enfants : c'est si beau, si doux, la vraie vie.
Je t'embrasse, Chantal, et vous tous qui souffrez chacun à travers votre propre histoire.
Titre: Merci
Posté par: Pascale le 08 juillet 2011 à 10:50:05
Merci Bruna et tous les autres, c'est vrai qu'il m'arrive des tas de choses, l'année 2011 est terrible et terrifiante pour moi.
Mais j'ai eu tant de chance et de bonheur avant que je suis sûre que ça reviendra peut-être plus comme avant, plus doux, plus serein, plus méfiant peut-être seule ou à deux, je crois en la vie et en l'homme et femme aussi bien sûr.
La preuve, je vous ai...
Merci d'être là tous autant que vous êtes.
Tous les jours vous m'aider.
Pascale la Louve