Bonjour à tous
Voilà, je me lance. Cela fait quelques temps que j’ai envie de mettre sur papier mes idées noires, en me disant que cela peut me faire du bien. J’ai parcouru les messages du forum, souvent poignants et qui font découvrir toutes ces vies bouleversées par la perte de l’être cher. J’espère trouver ici du réconfort et des réponses à tout ce qui se passe dans ma tête et qui me tire vers le bas. J’espère pouvoir lire et entendre des mots qui me permettront de remonter la pente, et pourquoi pas ensuite d’être celui qui en fait de même avec les autres.
J’ai perdu ma femme le 21 novembre 2020 dernier. Rechute d’un cancer rare et incurable, elle a bataillé plus de deux ans avant de lâcher prise. C’était mon âme soeur depuis quasiment 20 ans, avec qui nous avions conscience d’avoir une vie parfaite. Deux enfants encore jeunes (11 et 13 ans), une maison au bord de la mer, des voyages et des projets, et la folle envie de continuer à croquer la vie, sachant que nous étions encore relativement jeunes (elle 41 et moi 42). Tout cela n’a pas été possible et ces deux dernières années de cheminement contre la maladie ont été très fortes, avec des épreuves terribles et des moments de partage qui resteront gravés dans ma mémoire. Nous avons savouré notre alchimie jusqu’au dernier moment, nous disant tout sur tout, des sentiments à l’avenir sans elle en passant par la musique à mettre pour les obsèques, surtout avec sa franchise habituelle.
Bien évidemment que nous ne sommes jamais préparés pour cela, malgré tout ce qui peut être dit avant le décès. D’autant plus qu’il y a la deuxième lame. J’ai appris que j’avais également un cancer (cela s’est su le jour des obsèques de mon épouse, mais heureusement le médecin traitant a eu l’intelligence d’attendre un peu avant de me l’annoncer), qui normalement devrait se soigner et pour lequel je suis en traitement (opération en janvier et protocole en cours). Donc beaucoup de choses se mélangent :
Le manque de ma chérie pour le partage des choses de la vie, les projets, la complicité, me réconforter.
La solitude d’être avec les deux enfants pour essayer de faire tourner la maison. Au niveau organisationnel, vue la maladie de mon épouse, je faisais déjà cela, mais là, essayer de relever la tête et faire comme si la vie continuait est impensable pour moi.
S’ajoute à cela l’angoisse de la maladie et de laisser mes enfants seuls alors qu’ils sont encore si jeunes. Sans parler des effets physiques du traitement.
Impossible dans ces conditions d’y voir clair et d’essayer de comprendre ou d’apercevoir le chemin que je dois emprunter pour faire le deuil de mon épouse. J'essaye de me soigner, de m'occuper des enfants du mieux possible, de faire vivre son souvenir, je fais le maximum, mais j'ai pourtant l'impression de m'enfoncer. J'essaye pourtant de ne pas broyer du noir tout le temps, de me dire que, comme elle me le demandait, je dois profiter de ma tranche de vie sans elle, que ça ne sert à rien de la pleurer pendant 40 ans comme elle disait, mais comme vous devez le savoir si vous êtes sur ce forum, c'est une chose très difficile, que je ne m'imagine pas une seule seconde être capable de faire.
Merci pour votre lecture