Merci,

chere Pascale, je comprends ta douleur car c'est mon quotidien à moi aussi! mon mari me manque !!!!! les pleurs, les cris, les sanglots ou l'on a l'impression d'etre quelqu un d'autre, je ne savais pas que je pouvais autant pleurer, autant souffrir sans mourir à mon tour !!!il avait 59 ans, j'en ai 55 ! 36 ans de mariage, mon seul et unique amour et me voilà seule avec mes souvenirs! heureusement il y a nos filles et nos petits enfants mais Francois n'est plus là pour me serrer dans ses bras !!!la maison a perdu l'odeur de sa présence mais des traces il y en a partout vu qu'il bricolait beaucoup! depuis qu'il est partit, une bougie brule à coté de ses photos! je les achète par dizaines ces bougies  avec un couvercle que l'on achete pour la toussaint ! je ne peux pas etre sans cette petite flamme, je ne peux pas expliquer pourquoi, c'est comme ca, c'est rassurant pour moi! je sais qu'il est avec moi, qu'il nous protège mais je n'arrive toujours pas a accepter son absence ! notre petit fils de 2 ans et demi nous dit que papy est au ciel mais qu'il est avec nous !!!!! il a déjà dit à ma fille "mais!!!!tu le vois pas ? " Francois est partit le 19 octobre2010, 2 semaines apres notre petit fils a dit " papy pleure dans le coeur de mamie " je ne sais pas comment ca se fait mais il nous a déjà dit des petits messages de mon mari et parfois ca se recoupe avec un de mes reves ! je sais que notre amour reste notre lien mais ca ne m'empeche pas de souffrir de son absence !!!! je lui parle souvent comme s'il était a coté de moi et il m'a déjà aidé, je le sais. Si je pouvais, je le rejoindrais mais je n'en ai pas le droit, pour notre famille et par respect pour le courage qu'il avait face à cette saleté de cancer !!mais mon dieu que ca fait mal de continuer sans lui !!! tellement mal cette brulure dans la gorge et la poitrine et cette impression d'etre une coquille vide !!!! un jour on se retrouvera, je t'aime !

Je ne sais pas si je pourrai vous remerciez assez de me lire et de me répondre.
Moi, aussi un bougie brûle près de sa photo.
Merci a vous toutes et tous pour vos réconforts face à ma douleur de tous les jours encore.
Merci de me confier la vôtre dans laquelle je me retrouve et je me rassure un peu en me disant que je ne suis pas folle que cette sensibilité à fleur de peau qui me fait ressentir des choses qui m'étaient inconnues avant n'arrive pas qu'à moi.
Merci à vous mes soeurs et frères dans la douleur.
Pascale

"Le deuil est une épreuve qui vous change à jamais" dit Pascale.
Je dirais le deuil d'un conjoint, ou d'un enfant plus encore que tout autre.
J'ai perdu mon père il y a 11 ans, mais c'était dans l'ordre des choses... mon chagrin était sincère, mais sans commune mesure avec ce que j'ai vécu à la disparition de mon mari.
Là oui, j'ai appris ce qu'est la douleur de la perte, de l'absence, du vide intersidéral qu'on n'arrive pas à combler, de la solitude immense, de la porte du garage qu'on n'entend plus claquer le soir vers 19 heures, quand il rentrait... Il faut des années pour ne plus tendre l'oreille, ou pour se déshabituer aux petites choses si insignifiantes qui faisaient la vie "d'avant".
C'est une douleur impartageable (oups... ça existe ça ?).
Il n'existe pas de mots assez forts, ou il est impossible d'expliquer justement et clairement aux autres le trou sans fond dans lequel on tombe et duquel il faut s'extirper, effort après effort, jour après jour, pour survivre. C'est un travail d'acceptation qui prends des mois, voire des années... Et même quand on en sort, même quand on va mieux, rien ne sera plus jamais comme avant. La mort a volé la vie que nous avions choisie... Et la nouvelle est à construire, et il faut en avoir l'envie ou l'énergie. Et c'est dur, et personne ne sait combien c'est dur, parce qu'on ne se plaint pas et que nous ne sommes pas avares des coups de pieds aux fesses que nous nous donnons pour avancer...
Et c'est vrai que nous avançons. Mais je trouve que c'est sur le fil du rasoir...
Oui le deuil nous change à jamais...
M

                                    Bonjour ,

   oui,je monte au cimetiere tous les soirs,et j'y reste jusqu'a la nuit...J'ai 44 ans,et ma vie sera deja faite de souvenirs,ce n'est pas normal.En plus je me cache un peu de le faire,car maintenant apres 8 mois,la plupart de mon entourage me regarde comme "un peu  derange",ce n'est pas normal pour eux que tous les jours je sois dans un cimetiere:"ce n'est pas bon pour toi,tu ne changeras rien,ca ne la ramenera pas"...Comme si je ne le savais pas ca,mais moi j'ai l'impression que si j'arretais,ce serait comme un abandon.
   Je pense que tous comprendrons bien ca aussi.Et bien que je sois persuade que de toute facon elle n'est pas dans cette tombe,mais ailleurs,son corps y est lui,sa personne physique et je crois que tous sur ce forum sommes prives de ca justement,la presence,le tactil,et la voix,et que c'est tres dur de s'en passer,quelque soit nos croyances ou non-croyance...

    De toutes facons,en ce moment,je n'y arrive pas....

                            Bruno a Sandrine

Bonjour,

Comme toi Bruno, j'éprouve le besoin d'aller sur sa tombe régulièrement; moi aussi, il m'arrive d'entendre "tu vas toujours aussi souvent au cimetière?" Celui-ci n'étant pas vraiment à côté, je m'arrange pour y aller au moins une fois par semaine. J'ai alors l'impression de me retrouver avec elle, même si je me dis que c'est impossible qu'elle soit là, dans ce trou, devant moi.

Je regarde cette inscription, ce nom, ces deux dates, et je me dis que c'est un mauvais rêve. Il m'arrive aussi d'imaginer mon nom et ma photo au dessous des siens; c'est glauque, comme diraient mes enfants.

Sur la photo, j'ai l'impression qu'elle me regarde quand je lui parle; j'ai tant de choses à lui raconter. Mais elle ne me répond pas.

J'ai parfois du mal à m'arracher, et il m'arrive de faire demi-tour, et de revenir auprès d'elle, alors que j'étais sur le point de partir. Et quand je m'en vais pour de bon, je me dis encore que c'est impossible ce qui m'arrive, ce qui nous est arrivé; je demeure incrédule face à cette situation.

Finalement je m'en vais, triste de l'abandonner là, mais en me disant que j'ai hâte d'avoir une semaine de plus, et d'être à nouveau ici, près d'elle, avec elle qui me manque tant.

Bruno, je crois qu'ils ont raison.

Nos enfants ont déja perdu leur mère; comment peut-on leur infliger ça, qui revient à sous-entendre (ce qui n'est pas complètement faux) que nous souhaiterions être là aussi, qu'ils sont des orphelins en puissance et que nous ne prenons pas en compte leur souffrance. Eux aussi ont besoin de nous pour faire leur deuil. Impossible de se dérober.

Et puis cela voudrait dire aussi que finalement, nous sommes déja morts; or, comme je viens de l'écrire dans une autre file, et malgré tout mon amour, mon chagrin et ma douleur, je suis persuadé que non, nous ne sommes pas déja morts nous aussi, nous sommes vivants, même si je me dis parfois, hélas!

Alors, le nom, les dates, gravés, oui, mais dans l'esprit seulement, pas dans le marbre à mon avis.

Je sais qu'il ne faut pas se faire du mal à soi-même parce qu'on fait mal aux descendants par quelle magie je n'en sas rien mais c'est comme ça depuis la nuit des temps, nos enfants peuvent nous voir triste, c'est un sentiment normal ils peuvent le comprendre ils y sont confronté plus ou moins dés leur plus jeune âge.
Ne vous faîtes pas de mal même si parfois vous avez envie de vous coucher à côté de vos Amours.
Dites-vous bien qu'ils ou elles ne l'ont pas voulu pour eux et qu'ils ne le voudraient certainement pas pour vous et que celui qui laisse les enfants veut que l'autre soit en bonne santé.
Je sais de quoi je parle, et moi je reste en "bonne santé" pour mes enfants parce que les parents on en a besoin le plus longtemps possible,même s'il n'en reste qu'un et qu'il est triste, une chance que j'ai eu les miens.
La joie et la tristesse se sont des choses qu'on partage dans beaucoup  de civilisations.
Dans la nôtre, il faut être fort, beau, puissant, "jeune" a n'importe quel prix, et bien non pour moi c'est ce qu'on veut nous faire croire.
Parce que je suis triste, faible, laide d'avoir pleuré, vieille d'avoir vécu.
Et puis je sais que quand on veut paraître plus jeune,c'est qu'on ne l'est déjà plus.
C'est tellement beau une femme ou un homme aux cheveux gris marqués par la vie avec sur le visage ces traces du bonheur ou du malheur vécus.
Je partageais mon bonheur, maintenant je partage ma peine et les souvenirs de mon bonheur. Je veux qu'on se souviennent de Jacques et je revendique mon envie de parler de lui même si les gens sont mal à l'aise. M'en fou, je suis une sauvage.Tant pis, je le sais, et c'est trop tard pour changer, je suis trop vieille.
Il y a ceux que ca n'intéresse pas qui demande d'un air distrait ça va? faut toujours répondre: oui oui
Il y a des personnes que ça gène qu'ils aillent se faire f....
Il y en a qui le partage étonné d'entendre quelqu'un qui s'ouvre...
Il y en a qui se mettent à ma place et qui se veulent plus malheureux que moi, c'est les égoïstes.
Il y en a qui compatissent et qui vous offrent leurs aides que je ne demanderai jamais...
Et puis il y a les sincères, ils sont rares et précieux....
Ouvrez-vous, vous en avez le droit,faites comme bon vous semble, pleurez même devant les gens, ça les étonne. La vraie peine se reconnaît toujours
Tout le monde pleure comme tout le monde rit....
La preuve, nous sommes les plus grands consommateurs d'anti- dépresseurs.
Faîtes savoir que vous êtes triste et vous verrez que c'est là que la vie peut vous sourire.
Mon antidépresseur à moi, c'est vous et toutes ces personnes concernées ou non avec qui j'échange ou pas.
Je suis parfois dure, inflexible, ironique,sans pitié,moqueuse, avec des personnes sottes et hypocrites ou des érudites qui veulent donner des conseils....
Je suis ouverte,tendre,sensible,loyale,.... avec les gens biens.
Ici vous êtes tous des gens biens qui sont tristes, et c'est bien normal, je le suis aussi triste,(parce qu'un gens bien, je sais pas , me suis fait flascher ce matin, je vois ce bonhomme au milieu de la route, je me dis il est con celui-là tout seul sur la route, perdue que j'étais dans mes pensées, ben,ce mariole qui gesticulait au milieu de la route, c'était un gendarme . les autres, ils étaient cachés, pas biennn)

  clin d'oeil:   L'espérance est un emprunt fait au bonheur.

je vous embrasse tous bien fort

Pascale la Louve