Plus rien n’a vraiment d’intérêt quand le chagrin et la souffrance dominent et rythment notre vie.
Je pense aux personne hospitalisées, à celles qui vivent dans la rue, ou celles qui sont seules, totalement seules.
Et puis nous.
Nous qui avons plein de noëls magiques dans notre tiroirs à souvenirs, plein de sapins faits ensemble, de guirlandes lumineuses … avec une seule ampoule grillée, qu’il fallait chercher pendant des heures, de paquets cadeaux à faire en hâte… Oui, c’est beau noël.
Aujourd’hui, cela nous fait mal.
La Saint-Valentin aussi nous fait mal, ces reportages sur les fleuristes qui livrent des bouquets de roses rouges dont les épines nous transpercent le coeur, ces pub pour ces parfums aphrodisiaques…
La Toussaint nous brise, ces chrysanthèmes hideux qui envahissent les cimetières, et la veille, Hallowen, le jeu de cache-cache avec la mort qui n’est pourtant pas un jeu.
La fête des mères m’a fait beaucoup souffrir, pendant de longues années, moi qui n’ai pas pu faire de mini-moi, de mini-lui.
Les départ en vacances sont douloureuses, où aller, seul(e), comme utiliser ce temps de repos ?
Mon anniversaire et le sien.
La date de son départ à l’hôpital, et celle de son grand départ.
La sainte Marina, le jour du printemps, les premières neiges… … …
… … … Tous les jours sont durs.
Si nous parvenons à affronter la joie des autres – ils ont si peu de raison de se réjouir dans notre monde de fous -, à regarder l’étincelle dans les regards des enfants, et celle… dans celui des commerçants !, si on va chercher dans notre tiroirs à souvenirs, si on s’ouvre aux autres, rien qu’un tout petit peu, avec franchise, avec nos larmes, si on accepte d’être le petit canard de la portée de cygne ce soir-là, pas celui ou celle qui va gâcher la fête, celui ou celle qui partage la joie et avec qui les autres partagent le chagrin , alors Noël n’est pas impossible.
Quant au 1er janvier, alors là, oui, les « Bonne année », c’est vraiment hors sujet.
Mais que faire ?
D'accord pour hiberner jusqu'à fin janvier.
Marina