Bonjour à tous,

Pratiquement pas dormi de la nuit. Il y a un an, à cette époque, c'était le début de la descente aux enfers. Il toussait,  il dormait beaucoup. On est partis quelques jours dans le Sud, il avait mal aux jambes, il avait du mal à monter les escaliers. Je lui ai dit d'aller voir un médecin, il n'a pas voulu. Si j'avais insisté, si je m'étais énervée...

Il a été hospitalisé en décembre. En moins de trois mois c'était fini.

Je suis là à fondre en larmes au moindre petit problème comme une gamine. Dites-moi que ce n'est pas vrai, dites-moi que c'était la plus mauvaise blague du siècle et qu'il va revenir

Pascale je sais que le compte à rebours va commencer, comme il a commencé pour toi. Revivre jour par jour la chute et s'écraser en bas, le coeur en mille morceaux. Je pense fort à toi et à vous tous. L   

si , si, si ... j'aurai du ....  voir qu'il était fatigué...lui dire d'aller chez le médecin...
on n'en fini pas ;
aujourd'hui j'essaie seulement de me dire que c'était surement le bon moment pou LUI..de continuer son chemin autrement ;
pas pour moi ! qui n'arrive toujours pas à m'habituer à son absence.
je suis au bord de la mer depuis hier ; je me promène , et j'ai envie de crier aux couples de mon age que je croise : est-ce que vous êtes conscients de la chance que vous avez d'être ensemble?
je pensais trouver un peu de paix en venant ici ...mais la souffrance , et l'envie de rien sont toujours les mêmes !
je vous envoie un peu de soleil du Nord
marie-claire

Bonsoir,

La paix... jamais je n'y avais aspiré avant et pour cause, je n'étais en guerre avec rien, ni personne... Aujourd'hui, comme vous, je lutte corps et âme contre une douleur armée et forte de sa légitimité. Je ne sais même pas jusqu'où est capable de me mener cet adversaire mouvant.
Comme toi Yohann, je cherche ces moments de sérénité, mais je ne m'illusionne pas, ils sont brefs, presque imperceptibles... J'en viens à me questionner sur mon état d'esprit dès que j"ouvre les yeux le matin... avec angoisse!... comme si ma raison ne m'appartenait même plus...
Je vais me résoudre à chercher une aide médicamenteuse légère dès demain.
Je vous embrasse tous,
Caroline

Bonsoir à tous,

je parlais au tel avec le parrain de ma fille et je faisais la même remarque de culpabilité. Pourquoi ne pas avoir vu ce qui se préparait ?
La maladie est discrète les signes peuvent être d'ordre mécanique et on préfère penser au plus léger de prime abord. Notre culture nous pousse à dédramatiser tout. Dépassionner les débats, alors avant d'être taxée de 'parano' on veut croire qu'il n'y a rien et puis...
L'annonce au détour d'une fracture que les os ne sont pas sains...cancer des os : non pas possible. Effectivement ce n'est pas un cancer des os mais c'est un cancer de la lymphe de type osseux (non ganglionnaire). Là on vous dit cela ne touche que les + de 65 ans. Alors on fait quoi quand on a 35 ans et une petite fille de 3 ans ? Et bien on devient des pros des termes médicaux et de tout les protocoles existants, on y croit tellement fort que l'on est invisible que cela ne nous arrivera pas, que la vie est devant nous, on est sage on suit les traitements, et puis quand Mathieu part, on, pardon, je me rends compte que c'est un échec.
Et bien non on ne gagne pas à tous les coups même si on a la volonté du lion.
Et là on ne se pose pas les questions habituelles : pourquoi lui ? pourquoi nous ? Avons nous fait du mal pour mériter cela ?
le bons sens reprends le dessus.
Mon dieu on était tellement bien, on se construisait notre vie d'adulte, de jeunes parents, nous devions fabriquer le deuxième, et il aurait du pousser mon fauteuil roulant, quand je serai vieille et dépendante.
j'ai poussé le sien et il m'a lâché ...
Il me manque, il nous manque. pourtant il est avec nous.
En résumé, si c'est possible de le dire ainsi, il est plus facile de s'en vouloir à soit plutôt qu'à une personne aimé disparue.

je vous embrasse bien amicalement.

bonjour Pascale,
Comme il avait raison, Jacques ...

la vie ,c'est si simple. L'Amour,ce n'est pas compliqué... Il faut jute se laisser faire , ne rien regretter ...

c'est exactement comme ça que nous vivions et c'est pour ça que c'est si dur maintenant parce qu'il faut lutter pied à pied, ne pas se laisser envahir par le désespoir, le chagrin, la peur de l'avenir ...
Je ne regrette rien de ma vie avec lui, ni regrets ni remords sur ce qui a été mais tellement de regrets sur ce qui aurait pu (aurait dû) être notre vie future !
Oups, pas trop la pêche ce matin après une nouvelle nuit hachée menu par des insomnies.
Allez, je vais me secouer une fois de plus et aller travailler.

Je vous souhaite la meilleure journée possible.
Amitiés à tous
Marie