BOnjour,
Je suis nouvelle sur ce forum, ca fait quelques temps que je lis les messages sans participer et aujourd'hui je me lance...j'ai perdu mon mari,le 29 decembre dernier d'une "mort subite", il avait 35 ans et nous laisse moi et mes filles de 3 et 6 ans sur le bord du chemin. Depuis j' ai l'impression que le temps s'est arrêté, je vois passer les jours . Est-ce quevous avez eut cette meme sensation?comment arriver a tenir la distance, je tiens sur les nerfs depuis presque 3 mois, gerer les demarches, trouver un nv logement, demenager, gerer le travail, le quotidien,les enfants en restant le plus "normale"possible pour les preserver au mieux. Je ne vois pas le bout du tunnel, et ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir malgre tte l energie et la bonne volonté dont je suis capable. Comment avez vous géré tout ça?est ce que les choses s'appaisent a un moment ?j ai l impression de ne pas même avoir le temps de me poser avec ma douleur et le manque de l homme de ma vie...

Bonsoir Fanny,

Mon épouse étant décédée il y a 6 mois, des suites d'un cancer, alors que nous devions peu après fêter nos 40 ans de mariage, j'ai ressenti ce besoin pressant de venir sur ce site, pour y trouver du réconfort, le sentiment de rejoindre une communauté faite de solidarité, d'entraide, un lieu où l'on ne se sent pas seul.
Je ne peux donc que mesurer la détresse qui est aujourd'hui la votre.

Très vite, d'autres sauront, mieux que moi, vous apporter leur aide.
Si vous en avez la possibilité, pensez aussi à rejoindre localement une association telle que "Vivre son deuil" : c'est ce que j'ai eu besoin de faire.

Soyez courageuse, tenez bon en pensant à vos deux petites filles. Très cordialement.

Bonjour Fanny et sois la bienvenue sur ce forum où, tu verras, on se sent compris et soutenu.
Tu es beaucoup plus jeune que moi, tu as de petits enfants qui vont te tirer en avant, mais ce que nous avons en commun , c'est que nous avons perdu notre moitié d'une façon brutale. Pour moi, cela va faire 2 ans et demi. Le 18 décembre 2009, il s'est effondré dans la rue alors que nous sortions d'un restaurant. Lorsque tu dis que tu as l'impression que le temps s'est arrêté, je me revois totalement dans les premières semaines, les premiers mois qui ont suivi mon deuil. Je faisais tout ce qu'il y avait à faire complètement machinalement. J'avais l'impression que je me regardais vivre une autre vie, une vie triste et sombre que je n'avais pas choisie.
Je n'arrivais pas à pleurer. Les gens qui m'entouraient me trouvaient très forte, mais ce qu'ils ne savaient pas, c'est le terrible sentiment de vide qui m'avait envahie. J'avais au fond de moi une boule terrible qui même encore aujourd'hui, ne s'en est as allée complètement. Comment gérer ? Difficile à dire. Je ne pense pas qu'il y ait une règle unique pour tous les endeuillés.
Je pense qu'il faut laisser passer les jours l'un après l'autre, être douce avec soi-même, s'accorder le droit d'être triste...Peu à peu, tu verras, le temps fera son travail. Pour l'instant, tu es tout au début de ce terrible chemin. 3 mois...c'était hier... Comment veux-tu déjà voir le bout du tunnel ? Il y a certaines étapes incontournables . Je te conseille de lire le livre de Ch Fauré : Vivre le deuil au jour le jour.
Il m'a permis de comprendre beaucoup de choses... Et puis, tes enfants vont t'aider à avancer...ils vont te donner cette force dont tu auras besoin...
Je t'embrasse très très fort et te souhaite beaucoup de courage
Suzy

Bonjour Fanny,

Je rejoins ce qui vient d'etre dit par nos freres et soeurs de peine .

Lorsque tu eprouverras le besoin de reconfort de comprehension tu nous trouverras là presents pour  toi.Nous nous aidons les uns les autres car notre entourage n'a pas forcement les mots ne veut pas aborder telle où telle chose alors que nous oui.
Le temps est certainement notre allier mais quelle force il faut avoir pour combattre , survivre à ce tsunami.Et des fois on doute de ceci.
Cela fera 7 mois le 26 mars que mon ange est parti des suites de 2 cancers avec une longue periode de maladie .
J'ai 39 ans et j'ai un petit garcon de 9 ans Kevin et je me consacre exclusivement à lui son à"bien etre" .Nous parlons tres souvent de son papa .Au debut tous les jours maintenant un peu moins mais je lui ouvre des portes pour que lorsqu' il en a besoin il puisse me parler .

Kevin est heureusement un enfant qui parle beaucoup nous l'avons eleve comme ca .

Au debut j'avais honte (ce n'est certainement pas le mot) de pleurer devant lui .Il me disait que je le rendais triste mais je lui expliquais que moi j'ai besoin encore de pleurer notre cher amour .J'ai tellement mal au fond de moi.PAr contre il m'avait dit tres rapidement apres la disparition de Patrice qu'il avait trop pleure et ne voulait plus pleurer comme ca .Donc je lui ais explique que ce n'est pas parcequ'on ne pleure pas qu'on n'est pas triste au fond de soit et que cela depend de chaque personne .Moi je lui dit que ca me vide et apres je me sens mieux .

Kevin s'est beaucoup endurci .Nous avions vu 2 fois une psy de l'hopital mais elle  n'a pas trouve necessaire de venir regulierement .Il sait que c'est à sa demande (elle a eu un tres bon contact )Bien sur je suis plus qu'attentive à ses reactions j'ai peur de passer à cote mais la psy m'avait dit de me faire confiance (pas toujours facile) car nous nous posons beaucoup de questions .

En effet les 1rs temps on erre beaucoup on essaye de tout gerer le manque de notre cher disparu ,le quotidien ,le travail les papiers (quelle horreur) des fois des proches nous disent il faut penser à toi .Mais comment ?
Je dirais qu'on ne peut pas lacher prise .Je suis (on est ) obligee d'avancer on n'a pas le choix .
Et puis à un moment mon corps a dit stop (surmenage hypertension) il m'a fallut ca pour me dire il faut arriver à lever le pied .On a beaucoup de probleme de sommeil donc tout cumule le corps reagit .
Donc je me suis dit que pour Kevin il fallait que sa maman soit en bonne sante .Ah oui une des 1 r inquietudes "et si toi aussi tu disparais qui va s'occuper de moi??"Donc je me suis souvenue de ca et j'ai pris les choses en main et je m'accorde un peu plus de repos .

Je t'embrasse petite soeur de peine ainsi que vous tous
N'hesites pas à nous solliciter. Nous sommes là comme toi aussi tu verras tu seras là quand nous serons dans le creux de la vague

Sylvie 

Bonsoir,
Il est 20h, les filles sont dans leur chambre, je peut me poser après une journée de travail.
Je vous remercie pour vos messages et témoignages, il me vont droit au coeur. Ca fait du bien _le terme n est pas adequat_de se sentir moins seule dans cecterrible moment. Dans la vie de tt les jours ,vle côté tragiquement exceptionnel de ce drame, fait que même si je suis entourée de ma famille et mes amis je me seule tres seule...habituellement de nature plutot optimiste, et assez "bisounours" dans l âme, je souhaite au plus profond de moi que mes filles grandissent heureuses et epanouies malgre la cicatrice qui restera.c est a aujourd'hui ma seule motivation, et espere que je serait a la hauteur, que cela ne restera pas un voeu pieux.un pas apres l autre j avance les dents serrées.c est tres dur de se "donner le temps de faire son deuil" la douleur est d autant plus vive, que d une part on ne peut pas lacher, d autre part on sait pas qd elle s attenuera...du courage,  de la patience, de la résistance j ai comme l impression qu on a tous besoin.
Merci encore

Je peux te suggerer un livre a cet effet, Mort, mais pas dans mon coeur par Josée masson, au édition logique! Spécialiste en deuil jeunesse!

Annie dit Koala

Bonjour Annie,

lire c'est redevenu ma drogue, j'avais quasiment cessé durant ma vie commune avec Yoann, je preferai me "coller serrer" contre lui dans notre canapé....meme devant une série débile, l'important c'etait d'etre pres de lui!!! maintenant je pleure dans ce meme canapé devant ces memes series toujours aussi débiles car je suis seule. alors je prefere encore me refugier dans NOTRE lit , sous NOTRE couette, avec MON livre.

le livre que tu suggeres n'est malheureusement pas disponible en Europe .
mais il y a tellement peu de choses sur le deuil des jeunes enfants que au diable l'avarice, je le fait venir de chez vous meme si le transport coute aussi cher que le livre lui meme.

maintenant j'ai hate de le recevoir

a bientot,

sofi

alors Annie , profite bien de ta journée sans enfants!

tu nous raconteras egalement ton seminaire

à bientot
 

sofi