FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Lucie le 04 août 2020 à 16:41:26
-
Voilà 3 ans dans quelques jours que l'amour de ma vie est décédé après s'être battu plus de 5 ans face à un cancer qui avait gagné d'avance la bataille.
Le soulagement du tout début a fait place après quelques semaines, à la douleur liée à la tristesse, à la douleur liée à son absence, à la douleur liée à la solitude, à la douleur liée à l'amputation que représente le décès de celui que l'on aime et avec qui on a vécu plusieurs décennies de bonheur.
J'ai l'impression que juste après sa mort, je parvenais plus facilement à mettre des choses en place pour lutter contre cette situation de deuil et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, j'ai fait le tour de ce qui était possible pour tenter de retrouver une vie un peu plus normale, un peu à l'image de celle que j'ai vécu si longtemps avec lui. Je me souviens de la "pétillance" de notre vie à deux, de la fluidité de notre relation, du bienfait de nos échanges... J'ai cru pouvoir retrouver un équilibre confortable, un équilibre différent. J'y ai investi de l'énergie, de l'envie et même si certaines de mes actions ont été partiellement bénéfiques, elles n'ont pas suffit à combler le vide. Mes amis les plus proches me disent que ce sont de petites pierres que je pose sur la reconstruction de ma vie... je voudrais bien les croire.
Et là, après presque 3 ans, j'ai l'impression que ma vie ne va jamais redémarrer, que je vais rester dans ce marasme et cette nostalgie qui la rendent insipide.
Les personnes que je cotoies ne se doutent pas de mon état d'esprit. Quand je suis en "société", nul ne peut s'imaginer ce que je ressens seule chez moi, un grand nombre de mes contacts me voit comme une battante, une personne gaie malgré tout. C'est le cas quand je suis en groupe mais les émotions se succèdent... et la tristesse et la solitude restent toujours les dominantes.
Courage à vous tous qui connaissez cette situation si complexe.
-
Lucie
je suis à plus de 6 ans de deuil vois
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/mon-chemin-sans-lui/msg123754/#msg123754
L'illusion peut être de sortir de l'insipide car le manque de l'absent quoi que l'on fasse, me semble t'il, ternit toutes les émotions joyeuses, positives car il n'y a plus le partage avec cet être là
reste à intégrer que c'est notre futur ... est difficile !
bien à toi
-
bonsoir,
c'est tellement vrai ce que tu cite qiguan !
(L'illusion peut être de sortir de l'insipide car le manque de l'absent quoi que l'on fasse, me semble t'il, ternit toutes les émotions joyeuses, positives car il n'y a plus le partage avec cet être là
reste à intégrer que c'est notre futur ... est difficile !)
depuis bientôt 21 mois je suis toujours perdu , le manque ,la tristesse m’empêche d'avancer je reste figè .....
-
Bonjour,
Je ne me fais plus d'illusions, je ne suis et en serai plus jamais là même. Une partie de moi est partie avec lui, dont la joie, le bonheur ,l'envie de vivre. Même si, comme en ce moment, je me sens apaisée (depuis que mon amour est venu me voir), je n'ai plus d'avenir, j'attends que mon amour vienne me chercher.
Nicole
-
Merci pour vos messages sur cet échange.
Le fait de ne plus jamais être la même est une évidence. Le fait que la vie n'aura plus jamais la même saveur aussi.
Tout est bousculé avec le décès de la personne avec qui l'on a tout partagé pendant des décennies... à commencer par nous mais aussi notre relation aux autres qui n'ont pas les outils pour nous comprendre et puis la vie au quotidien... j'ai du quitter notre maison et cela est aussi une blessure, c'était un petit paradis où la vie était belle.
Et puis la solitude est quelque chose qui me pèse. J'adorais partager tous nos projets plus ou moins importants mais aussi les petites choses du quotidien et maintenant, tout se fait mais en solitaire, sans enthousiasme.
La solitude me pèse énormément mais en son absence, c'est encore la situation qui me convient le mieux et qui évite la "non-compréhension" de la part des autres.
Il était mon équilibre et je suis maintenant en lutte permanente pour être le moins "bancale" possible.
Restez fort.
Bien à vous tous.
-
Bonsoir Lucie,
Les personnes qui ne comprennent pas , ne savent pas, et quelque part c'est bien, ceux sont des personnes heureuses. Par contre j'évite les personnes qui font la "morale", genre secoues toi, sors , ne parles comme ça, en bref il est parti et basta..... ces gens là je les fuis. Ces personnes se croient mieux que moi ou toi, savent ce qui devrait être bon pour moi. Mais non, elles ne savent pas, le mal que ça fait de vivre sans lui, de parler toute seule sans avoir de réponse , de ne plus voir le creux de sa tête sur l'oreiller, de ne plus râler parcequ'il tire les couvertures.......
Oui nous sommes bancal(e)s , il nous manque la moitié de nous.
Nicole
-
Bancal.e.s nous le serons à jamais, le manque sera toujours là, reste à savoir ce que nous pouvons arriver à vivre dans cet état. Pour ma part, je m'efforce de puiser, inlassablement, mes forces dans ce que nous avons vécu et partagé. Ca ne va pas de soi, c'est difficile par moments et je comprends ta détresse. Je suis encore dans la phase "mise en place" à bientôt un an et demi, j'ignore ce que l'avenir me réserve et je vis au jour le jour.
Amitié et douceur
-
Merci à tous pour vos messages sur cette discussion et courage à tous. Faisons honneur à ceux(celles) qui sont parti(es) en aimant la vie du mieux possible.
Plein de courage à tous et toutes.
Lucie