FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Yohann le 16 septembre 2012 à 18:15:53
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Le temps …
Le temps, espace qui sépare un moment d'un autre, et dont la succession compose la vie.
Le temps, c’est quoi ? Ça dure combien de temps ?
Ce temps a pris pour moi, depuis le 10 septembre, l’aspect d’un compte à rebours douloureux et inhumain.
Celui de l’an passé.
Ce temps passé, ce temps qui a passé, entraînant dans son tourbillon une vie.
Refaire, revivre, heure par heure, le parcours de l'an passé. Malgré moi, le temps de l'an passé s'égrène, est de nouveau là, présent, entêtant, obsédant, ne lâchant pas un minute ... de temps !
Entre l’espoir et la mort, le temps !
Entre l’espoir et la mort, 13 jours !
13 jours seulement, 13 jours infinis, 13 jours dont chacun a apporté son lot de désespoir, car chaque jour passé ne comptait pas le temps, ce dernier filant plus vite que les jours.
10 septembre : l’hospitalisation de précaution, rien d’autre, pour éviter une hémorragie,
12 septembre : le temps d’espoir devient quelques semaines, quelques mois, peut-être un an, peut-être plus
15 septembre : 3 jours pourtant de passés, mais le temps est devenu quelques semaines à quelques mois
18 septembre : ce temps change de valeur avec ses quelques semaines seulement
22 septembre : ce temps s’est arrêté, il n’a plus de barrière ! Comme un miracle est survenu : il est devenu plusieurs années. Pourquoi ce « jeu de la vie » si dur puisque inutile et fourbe ?
23 septembre matin : le temps ne représente brutalement plus que quelques heures
23 septembre 17h02 : la vie s’est arrêté pour elle. Le temps s’est arrêté pour moi.
Pourquoi lui insuffler la confiance, presque des promesses d’un simple mauvais épisode, n’a-t-il pas agi ?
Pourquoi tant de jours de douleur pour mentir, rassurer et conduire ?
Se cacher pour pleurer et arriver le sourire aux lèvres et le regard confiant.
Pourquoi ai-je menti pour nier l’inévitable ?
Lui éviter de revivre la peur, ses peurs ?
Savoir que sa confiance était devenue telle qu'elle ne doutait pas ?
Et pour moi, savoir que la confiance qu'elle m'accordait ne valait rien, plus rien ?
J'ai fait, j'ai menti, j'ai tenu et maintenant, le film de nouveau se déroule et je revis ce cauchemar.
Chaque minute est un coup de couteau; l'an passé, je savais mais à force de rassurer, je me rassurais moi-même.
Maintenant, je sais la fin de l'histoire avant qu'elle ne se déroule ..., je ne peux rien nier en moi-même et elle n'est plus là !
Alors, 7 jours, le temps qui reste ... qui restait :'(
Yohann
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bonjour Yohann;
même si les circonstances ont été différentes pour Jean-Marie et moi , j'ai connu la douleur de revivre les derniers jours avant cette sinistre date ..
l'agenda sous les yeux à me dire : il y a un an , on a fait cela , je n'aurais pas lui dire cela ....
alors je veux simplement te dire que je pense à toi .
ne te torture pas ... on fait des choix , à un instant donné, en pensant que ce sont les meilleurs, ou parce que les mots viennent ainsi ou ne viennent pas ...
on ne peut refaire l'histoire , il nous faut apprendre à 'vivre avec'...
en se disant que 'là où ils sont' , il 'savent' combien nous les avons aimés, et que nos regrets , nos remords, ne changeront rien à notre histoire.
on ne peut plus changer ce qui a été , juste essayer d'en 'tirer des leçons' pour essayer de vivre 'le mieux possible ' avec nos proches aujourd'hui.
je t'envoie un peu de douceur pour vivre ces jours tellement douloureux
:-*
marie-claire
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Le temps,
Je dis toujours que le temps a été inventé par l'homme pour l'em....
Mais je sais aussi que chaque période de la vie marqué par un événement s'égrène en année, même si on ne se rend pas toujours compte de la date, c'est marqué dans notre chair et cahaque cellule s'en souvient..
Il y a un Monsieur qui chantait, avec le temps, avec le temps va tout s'en va....
On s'habitue à avoir mal, on apprivoise la douleur,on la regarde en face, elle ne nous fait plus peur...
Et Yohann, le premier non-anniversaire ou anniversaire noir, on revit chaque moment, ce qu'on a fait et pas fait, ce qu'on aurait dû faire...
Ce qui a été fait en souffrance a été bien fait, personne jusque maintenant ne peut prédire l'avenir avec certitude...
Et puis elle ne souffre plus et tu sais déjà l'issue, le désespoir reste grand mais elle est sereine, et le bonheur lui tend la main tous les jours...
La torture est bien là, moi je vis le deuil silencieux comme on l'appelle, je ris, je vis, j'aime, je colère... je souffre mais n'en parle plus, il me manque mais je ne le dis plus et ça je ne m'habitue pas..
Je sais qu'il ya encore du chemin à faire pour toi comme pour moi, je t'envoie plein de force positive pour passer ce cap... parce que c'est bien un cap...
Affectueusement, bisous plein de douceur..
Pascale la louve
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Yohann,
Les 15 jours pendant lesquels Bruno était dans le coma ont été 15 jours d'espoir impossible, de prières, d'horreur, de fièvre, de pneumonie, de crises d'épilepsie, de mise sous pentothal, de mise dans la glace, d'espoir de nouveau, de violence et finalement, de désespoir.
Dès le début, le pronostic était mauvais. Mais on nous a dit cette nuit là, qu'il fallait du temps. Mais du temps, c'est ce que nous n'avions plus...
Je me suis menti certainement à moi-même. Bruno n'a jamais repris conscience. Ces 15 jours qui sont devenus des secondes au moment du débranchement. Ce temps que j'aurais voulu arrêté. Ces quelques secondes d'éternité qui n'appartiennent qu'à nous, ce terrible dernier souffle dans la violence du débranchement...
Le temps qui depuis s'égraine, s'écoule pour nous si doucement jusqu'aux retrouvailles de nos amours.
Ce temps qui s'étire et se réduit selon les circonstances.
Le temps n'avait pas la même durée pour Bruno que pour moi. Il prenait son temps pour tout. J'étais speed.
Nous n'avions pas le même rythme de vie. C'était notre seul point de désaccord. Il dormait tard, je me levais tôt.
Il était toujours en retard, moi en avance. Et ironie du sort un jour je lui ai demandé s'il serait à l'heure à mes obsèques !!! C'est la seule fois où il a été trop tôt.
Tu as été courageux Yohann, car jusqu'au bout, tu lui as évité d'avoir peur de nouveau. Il n'y a pas de plus beau cadeau. Tu as choisi de souffrir toi pour lui éviter d'avoir peur.
Elle a eu raison de te faire confiance et tu as été digne de cette confiance. Le mensonge comme tu l'as fait est un acte d'amour
Je te serre dans mes bras de toute ma tendresse
Claire
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Cher Yohann,
Pourquoi effacer ce fil ? Ce que nous ressentons évolue, c'est normal. Ce n'est pas absurde. Ce fil n'est pas absurde. Il définit une part de ce que nous ressentons tous, à un moment donné sur ce chemin où nous nous posons tant de questions.
Pourquoi parler d'une évidence ?
Pourquoi se faire mal ?
Pourquoi revivre jour après jour cette période qui, de route façon, se déroulera ?
Parce que nous sommes ainsi. Le besoin de répéter encore et encore pour adoucir cette douleur qui nous vrille le coeur. Vouloir effacer ce fil n'est il pas une manière de "pouvoir revenir en arrière" ? Le temps s'écoule inexorablement, malgré nous. Mais ce temps qui nous blesse nous soigne aussi.
Courage Yohann, nous sommes là.
tendresse
Claire
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Cher Yohann,
STP, ne supprime pas ce fil. J'en ai besoin.
Je suis en plein dans ce temps de tempête, à l'approche du 18 octobre. Revivre jour après jour ... avec autant d'intensité ... ce drame.
Notre temps de deuil n'est pas un temps chronologique. Il y a eu un début et une fin, certes. Mais aujourd'hui, je trouve que ce temps est élastique et, il me semble (je crois) non maîtrisable (si j'ose dire) ou difficile à amadouer pour "vivre avec", puisqu'il y a bien eu un début (début de "l'après") mais que je n'entrevois pas la suite, et encore moins la fin de ce deuil ... En plus, je crois qu'il n'y a pas de fin. Puisqu'étant atteinte au plus profond de moi-même, il y aura un après, que j'espère meilleur (quand j'ai le moral)mais sûrement pas une fin.
Alors, tu vois, sur le fait que tu aies "menti", je crois plutôt que tu as laissé parler ton coeur. Au delà des mots. Au travers de ces paroles qui te blesssent aujourd'hui, tu lui as donné la force de ton amour, tu l'as accompagnée jusqu'au bout, avec ton coeur.
De mon côté, tu sais, je n'ai pas fait, je n'ai pas vu, pas entendu, pas compris ... et pas pu lui mentir pour lui permettre de passer ce cap un peu moins douloureusement, car j'ai su, trop tard, qu'il a vécu ces derniers moments dans une souffrance psychologique que je qualifie d'effroyable (tout ça dans un établissement "de renom" de soins palliatifs, il faut le faire !).
Alors STP ne ferme pas ce fil.
Je t'en prie.
Je t'envoie le peu d'energie que j'aie en ce moment. Et te serre très fort dans mes bras.
Angela
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bonsoir à tous,
mon expérience sur le temps est un peu différente de la vôtre.Mon mari est décédé de manière très brutale et c est un autre phénomène qui se produit en moi.
J ai perdu tout souvenir de ce qu il s est passé apres son deces.
Je me rappelle un certain enchainement d evenements mais je suis incapable de les inscrire dans le temps.
combien de temps entre son deces et l enterrement?
combien de temps avant de rentrer à la maison?
C est comme ça pour tout , y compris pour les premiers moments de mon fils.
Je ne sais plus quand il a commencé a se retourner sur le ventre, a quel age il a marché, quand j ai du arreter de l allaiter tellement je maigrissai sans m en apercevoir...
Je suis terrifiée par cette sorte d amnesie et je n ose pas en parler à mes proches.
eux ils arrivent a situer les choses dans le temps alors je fais comme si c etait pareil pour moi.
Quand on dit "le temps s est arreté ce jour la" , pour moi c est un peu une réalité
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Bonsoir,
Je reprendrai le fil à un moment où je me sentirai un peu plus "forte".
Yohann, Tiobob, je vous embrasse très fort.
Avec vous, très tendrement
Angela
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Je vais continuer ce fil, parce qu'il est bon, Yohann.
En effet, tu le sais, à force de répéter ton histoire, elle perd un peu, un tout petit peu, de son intensité émotive. Malheureusement, pour se faire, il faut justement la répéter, en parler à une personne authentique, vraie.
Je ne me rappelle plus: tu rencontres des gens qui ont perdu un conjoint? Ici, j'ai trouvé un groupe de soutien. Je commence en octobre, j'ai bien hâte.
Je me répète: "Ça va être toutes des bonnes femmes, vieilles, mais qui ont tant besoin de parler de leur peine! Et je serai là, et elles seront là pour m'écouter, simplement". Ça va me faire du bien.
Le temps. J'écrivais sur mon nouveau fil une phrase tant entendue "Le temps fait bien les choses". Je sais que c'est vrai, mais tout dépend si on prend le temps de souffrir. En toute connaissance de cause que la souffrance, elle ne durera pas. Ça fait mal, longtemps, mais ça ne dure pas. C'est impossible.
Yohann. Ce soir, je suis venue à la bibliothèque pour toi. Il ne me reste que quelques mintues pour te l'écrire. Le fil que j,ai débuté, je l'ai supprimé, parce que je me suis trompée de date. Je croyais que c'était le 21 (septembre). Parce que Lowell est décédé les 21 (avril). Alors, je te laissais un mot pour te dire que je pensais à toi, qu'ici, il était 18H et que chez toi, il était minuit.
Or, j'ai vérifié: c'est le 23!
Je reviendrai dans deux jours, pour t'écrire, de nouveau, et espérer que tu ne sois pas seul, à moins que ce soit ton désir le plus sincère.
Je pense à toi.
Caro xx
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Mes pensées t'accompagent Yohann et j'aimerais tellement pouvoir donner de la force aux gens qui vivent ce que j'ai vécu il a 22 jours.
1 an.
Pour moi l'après 1 an est synonyme de sérénité et de paix intérieur.
Mais il y a fallu un long chemin pour y arriver et des torrents de larmes.
Je t'embrasse
Anne-Marie
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Anne Marie,
Bruno est décédé le 10 avril cette année. Les 6 mois qu'il me reste à parcourir me semble si long... et j'aimerais pouvoir me dire qu'après j'arriverais à trouver une certaine paix intérieure. Ton message est pour moi un espoir mais que j'ai du mal à l'imaginer !
Tant de larmes encore...
merci pour ce message
Claire
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il est vrai que tes souvenirs sont précis, si précis qu on les revivrait presque avec toi.
En tout cas on y lit ta souffrance et combien cela doit te peser chaque jour.
Pour moi c est le trou noir. Les souvenirs sont morcelés et l image refuse de se faire nette et précise, comme un rempart à cette souffrance intolérable que dégage ce film sans arret rembobiné dans ta tete....
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une pensée particulière pour toi Yohann aujourd'hui ...
marie-claire
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Je pense fort à toi Yohann !!!
Je t'envoie toute la force que j'ai aujourd'hui...j'en ai pas mal alors je te donne tout !!
Jai le courage daller voir le 1er match de l'équipe de rugby où jouait mon François au poste de pilier !!
Même s'il n'en faisait pas...je tenvoie le hakka mytique pour te transmettre leurs forces inconsiderables qu'on les rugbymans en eux.
Je t'envoie tOute la ferveur de mon François qu'il avait sur le terrain.
Je t'embrasse fort fort :-* :-* :-*
Alexandra
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Les images, les paroles seront toujours gravées en nous, de ce qui nous est arrivé depuis un an ou depuis plusieurs années passées
Moi, je revis sans cesse ce qui s’est passé durant cette maladie, tout revient en boucle.
Pensée à toi Yohann
Florence
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Bonjour à tous,
Merci de vos messages sur ce fil qui est si important pour moi.
Yohann,
Je t'écris à toi en particulier.
Je suis avec toi en ce 23 septembre.
Je te transmets toute ma tendresse, comme à un "frère de peine", et surtout, comme un "frère en humanité".
Si j'étais prêt de toi, j'ouvrirais grands les bras pour toi, je t'offrirai mon épaule, pour que nous puissions pleurer ensemble.
Bien tendrement
Angela
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De tout coeur avec vous en cette journée chargée de tant de souvenirs....Je souhaite que vous soyez entouré et soutenu.
Comment ne pas comprendre ce que vous éprouvez, aujourd'hui plus que les autres jours ?
Merci à vous Yohann qui savez être si présent sur ce forum auprès de ceux qui sont dans la douleur et l'absence de l'être aimé.
Pensées affectueuses.... Mamm'j
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:-* une petite pensée pour toi johan bises Elodie
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je ne fais pas dans l originalité mais je pense aussi fort à toi aujourd hui
biz yohann
tiobob
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Yohann...
L'Amour ne meurt jamais....
une pensée pour toi ! :-*
Sylvette
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Ouf, j'ai pu me rendre à la bibliothèque. J'ai pensé à toi, en ce 23 septembre, cher Yohann, toi qui a su si bien me soutenir dans mes pires moments.
Je pense aussi à ta Monique, qui a eu le bonheur d'être aimée par toi, de tout ton coeur.
Vous êtes des privilégiés. L'amour est tout.
Avec tendresse, Caroline, à Québec
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Bonjour,
on ne peut rien faire pour les retenir, cela va toujours trop vite. Sa fille était à ces côtés et toi dans son coeur. Terrible souvenir qui nous hante. Magnifique petite fille, regarde ses yeux malicieux, pense à son sourire. Eux ne sont plus là et nous nous avons la chance de continuer à les aimer.
Cordialement LILAS
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Cher Yohann,
Tombés du Ciel, une nuit, deux anges,
Ont appris à marcher, quelle chance !
Ainsi, un jour, ils se sont rencontrés ;
Et, Merveille, ils se sont embrassés.
Encore tout émus, la vie à deux, ils se sont promis ;
Jusqu'à ce jour où ils se sont unis, pour la vie,
Devant nos yeux encore tout éblouis
et nos coeurs, de liesse envahis.
Dans tes messages, Yohann, je ressens votre amour,
Amour de chaque jour, amour pour toujours.
Dans tes lignes, j'entends des sourires de joie,
L'envie de se donner soi.
Dans ton histoire, je découvre la pureté de votre envol,
Vers de nouveaux horizons, guidés par Eole,
Vers des chemins tantôt vallonnés, tantôt escarpés, accidentés,
Où toujours tu trouveras un havre de paix.
Yohann,
Entre Ciel, Terre et Mer, ton Ange,
De sa lumière-amour brille et t'irradie ;
Sa source-amour s'offre à toi aussi.
Et ceci, jamais ne change.
Unis à jamais sont vos coeurs.
Je t'embrasse
Très tendrement
Angela
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Bonjour Yohan,
Comment ne pas réagir à une si jolie frimousse....
Je t'envoie plein de douceur.
Christelle
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Yohann,
Je pense très fort à toi, toi qui es si généreux avec nous tous, qui nous apporte tant de réconfort ...
Merci de nous avoir fait partager cette photo pleine d'émotion !
Je t'embrasse
Karine
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Yohann,
C'est vrai que j'ai omis hier de t'adresser un petit mot de douceur, et je te prie de bien vouloir m'en excuser.
Ton fil, je l'ai lu dés le début et j'espèrais que tu ne l'arrêtes pas. C'est chose faite et bien faite. Tous ces mots pour toi et Monique ainsi que tes filles sont autant de témoignages d'Amour, de Compréhension et de Compassion.
Je t'offre aussi mon épaule bien que fatiguée pour t'y épancher un peu.
Merci et à bientôt.
Marcel
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Tout est fini; elle est partie sans moi cet après-midi, moi qui n'est pas su être avec elle à ce moment si terrible.
Bonsoir Yohann,
Je me joins à Marcel avec du retard pour te soutenir. Ta phrase me renvoie à moi meme, c'est une douleur terrible cet instant si précieux
qu'on donnerai tout sur cette terre et meme paradoxalement sa vie pour la revivre et agir autrement. On aurait tant voulu lui dire combien on l'aime et tant de choses encore qu'on a omis parce qu'on remettais cela à demain.Oui mais demain est peut-etre dèjà trop tard. Ne te culpabilise pas. Si ça peut te soulager, je t'invite à relire la dernière page du livre de C.Fauré.
Tendres amitiés à toi.
André
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je me joins à vous deux à la pensée terrible de ce moment.
Je me rappelle le coup de telephone de mon beau pere en larmes " c est fini".
La douleur a été tellement cinglante: j ai poussé un cri , un seul cri, un seul cri mais un cri que je n aurai jamais cru venir de moi.ça venait de tellement profond dans mes entrailles, j en ai encore des frissons rien qu au souvenir de ce cri.
Je venai juste de parvenir à quitter l hopital et nous avions passé la porte de chez mes parents.
Je suis restée là , prostrée, jusqu a ce que le mari de ma mère me dise de me lever, qu il fallait y aller....
Arrivés à l hopital, l equipe medicale nous accueille.Il est encore en vie finalement, et il faut faire un choix: le debrancher ou le laisser mourir de lui meme.
Nous choisissons d attendre au moins l arrivée de son pere qui n a pas pu venir plus tot le voir en soins intensifs.
Je lui parle, je lui dit de ne pas s inquieter, qu il peut partir en paix, que ça va aller, que je comprend, que c est trop dur, que je ne veux pas qu il souffre...et là le tracé plat et ce bip incessant......Etait ce un hasard si il est parti apres que j ai eu fini de lui dire tout ça.J aurai voulu lui dire tant d autres choses, mais je ne me plaint pas.
Au final j etai là, et ce sentiment me soulage un peu.Il n etait pas tout seul.
Mais je comprend la profondeur de votre souffrance, vous qui n avez pas pu etre là , par un mauvais hasard de la vie, tout comme mon beau pere qui est arrivé trop tard.
Votre peine me touche sincerement. J ai vécu cette angoisse melée de colere l espace d un instant:
c etait pas juste qu'il/elles souffrrent autant et qu on ne nous laisse meme pas etre là pour eux dans leurs derniers instants.
Ce soir je vous porte sur mon coeur et je vous envoie toute ma tendresse.
Soyez indulgents avec vous même, vous comme nous tous, car nous ne sommes responsables en rien de ce que la vie nous a pris.
douce nuit
tiobob
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Yohann
Je suis d accord avec tout le monde pourquoi supprimer ce fil, cela ne sert à rien ...
Tu es d un tel réconforte
Toi aussi tu sale droit de revenir à cette période , tu as été fort je ne sais pas si j en aurai été capable..,.
Passe une bonne nuit et ne retire pas ce fil
Christine
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Yohann,
Nous sommes tous ici compagnons de solitude dans ce monde, égarés de nos chemins bien tracés, à pédaler dans la semoule pour retrouver un équilibre...
Mais l'union fait la force, et si nous joignons nos esprits ici, c est pour retrouver un peu de cette chaleur qui nous fait cruellement défaut maintenant.
De la chaleur, tu nous en apportes tant.
Tu as de l esprit, de l humour et un excellent sens critique.
Peut être que tu peux parfois manquer de tact, mais tu ne manques pas d humanité et de compassion envers nous tous.
Je te serres sur mon coeur ce soir, en espérant qu ainsi tu te sentes moins seul.
Bonne nuit à toi
tiobob
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Bonsoir chers compagnons,
Le temps est une énigme.
Il y a des milliers de jours en un même jour ;
il y a aussi des jours éclairs.
Il y a ...
- Des jours conjugués au présent, comme ceux que nous avons vécus, enfants, profitant du moindre instant sans penser à demain, le regard émerveillé par la forme d'un nuage, la caresse du vent, le vol d'un oiseau,
- Des jours conjugués au passé douloureux, où nous ne rencontrons que nous-mêmes, et cette solitude profonde, immense, insondable,
- Des jours que nous ne parvenons pas à conjuguer au futur, ou d'une voix réticente, en anônnant...
Retrouvons cet enfant que nous avons été ...
Ne repoussons pas cette solitude où s'est enfermé notre amour
Apprenons nos conjugaisons, et même le futur ...
Même si le plus que parfait est le seul temps que nous nous sentons le droit d'utiliser ... Plus que parfait, comme l'amour que nous avons vécu.
Nous avons un énorme travail à faire, chers compagnons.
Je vous envoie à tous mon affection pour vous soutenir, vous aider à faire un pas en avant, aussi petit soit-il.
Je vous embrasse.
Angela
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Merci Angela tu es une poétesse.
C est un plaisir de te lire.
Bises
Anne-Marie
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Merci Angela,
ton message est très beau. Le temps qui passe, ce temps qui nous blesse et nous soigne, qu'il est difficile à définir !
court et long à la fois. secondes de bonheur envolées si vite. Des jours d'attente et d'espoir. Le trou noir parfois où le temps n'existe plus. Des mois, des années de chagrin...
Tu vois, Yohann, tu as bien fait de ne pas supprimer ce fil si important pour tous.
Claire
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Le temps est relatif disait Einstein, les physiciens quantiques pensent que comme la matière, le temps n’est qu’une illusion que nous fabriquons !
Vivre le passé, le ressasser indéfiniment, c’est mourir un peu, c’est s’étioler, se faner, c’est la mort lente, c’est peut-être cela qu’on appelle l’enfer ?
Vivre dans le futur, c’est rêver, c’est vivre dans le virtuel, c’est se couper du monde réel, de ses proches, de ses amis… c’est improductif !
Par contre vivre l’instant présent, intensément, consciemment, pleinement, avec tous ses sens éveillés, tourné vers les autres, c’est s’oublier, sans les oublier, c’est la meilleure façon de rendre hommage à ceux qui sont passés de l’autre côté du voile, c’est vivre pour qu’ils soient, là où ils sont, fiers de nous, c’est leur donner notre plus belle preuve d’amour, c’est peut-être cela qu’on appelle l’éternité ?
J’aime bien la réponse du Dalaï-Lama à cette question :
Qu'est-ce qui vous surprend le plus dans l'humanité?
"Les hommes...Parce qu'ils perdent la santé pour accumuler de l'argent, ensuite ils perdent de l'argent pour retrouver la santé.
Et à penser extérieurement au futur, ils oublient le présent de telle sorte qu'ils finissent par non-vivre ni le présent ni le futur. Ils vivent comme s’ils n'allaient jamais mourir... et meurent comme s’ils n'avaient jamais vécu."
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Bonsoir à tous,
Voilà aujourd'hui j'ai été à la rencontre d'une personne qui a perdu son ami (mari?) depuis 19 ans. C'est une étrangère pour moi, juste une commerçante. Elle m'a beaucoup soutenu en me donnant des conseils, me disant qu'elle n'avait pas à juger les sentiments que je ressens. Elle aussi est passée par là. Tous les sentiments que l'on ressent à travers vos témoignages ( culpabilité de ne pas etre présent, non dits tant qu'on pouvait le faire de son vivant mais qu'on a négligé, regrets...), je l'ai retrouvé à travers notre discussion.
Elle a une fille en bas age à l'époque et elle étais entourée. Elle s'est battue pour ne pas sombrer.
Elle m'a confirmé que cela allait etre long à faire le deuil mais qu'un jour "on a le déclic" ( quel déclic?).
Dommage qu'on n'a pas pu approfondir notre discussion mais cela m'a fait du bien, un peu.
Un peu d'espoir à vous tous.
André
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Bonjour,
Je viens chercher ici un peu de réconfort. Mon mari est parti brutalement le 14/09/2012.
La douleur est si violente que je ne sais plus comment la contenir... Ce bonheur si frais, si réconfortant, je ne savais pas à quel point il pouvait être fragile.
Nous sommes si malheureux. Bastien vient juste d'avoir 18 ans aujourd'hui et ce jour qui devait être une fête est devenu un jour interminable. Solène, sa fille chérie souffre beaucoup aussi de son départ prématuré et Aymeric du haut de ses 3 ans ne comprend pas pourquoi son papayou ne revient pas. Je ne sais comment apaiser leur chagrin tellement le mien est immense. Je ne sais où trouver la force de continuer à survivre dans ce tourbillo alors j'accroche à vous, à ce forum espèrant trouver ici des réponses à toutes ces questions qui se bousculent dans ma tête.
Karine
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Sandrine est partie elle aussi un 14 Septembre 2010, et notre fils avait lui aussi 18 ans...
Cela fait un peu plus de 2 ans maintenant,et nous sommes toujours la...Boitillants,mais la.
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Bonjour Karine,
Je compatis à ta douleur. Tu as bien fait de venir ici sur ce fil, tu auras toujours quelqu'un pour te répondre, te réconforter et répondre à tes questions.
Comme pour ton mari, Patricia est partie vers un monde de paix suite à un arret cardiaque, en quelques minutes. Comme vous, on a eu 24 ans de vie commune. On a pas d'enfants. Cela fait presque 5 mois.
Je me retrouve comme au début de notre rencontre c'est à dire seul, l'impression d'avoir lutter durant toutes ces années pour rien, pour finalement se retrouver au point de départ. Pourquoi cette injustice, qu'avons nous fait pour mériter ça... Je ne suis pas croyant alors je ne cherche pas de sens à cela. Pose tes questions dans le détail, tu auras une réponse, sur.
J'essaye de m'accrocher aussi à toute bouée.
André
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Bonsoir Karine
Comme le dit si bien Yohann ta douleur est toute fraîche , c est la période ou on ne réalise pas encore très bien
Mais grâce à ce forum tu trouveras de l aide , moi tout le monde ici m aide bcp et j en profite pour dire un grand merci...
Le message d André m a fait du bien aussi car je culpabilise souvent en me disant que j ai parfois été dure avec Yves ...
Bon courage Karine et bisous.
Christine
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Bonjour,
Un petit mot d'encouragement à tous.
En vous écrivant, je m'en donne un peu aussi, du courage.
Je ne suis pas sûre que ce soit la bonne méthode ...
A vous tous, compagnons, qui partagez ce pain dont le goût est tantôt amer, rance, fade, épicé au point d'emporter paroles et pensées ..., je veux juste vous dire un grand MERCI. Un merci tout simple, tout "bête", sincère.
Je vous envoie aussi un peu de cette lumière que j'ai trouvée au fond de moi. Malgré l'entourage, malgré les faux pas, malgré les paroles et les comportements déplacés, malgré toute la douleur du quotidien ... et avant qu'elle ne s'éteigne ...
La douleur est présente et me renverse. Elle se manifeste même physiquement.
Pourtant ... Vos messages sont comme des manteaux de tendresse qui me réchauffent et me consolent.
Je vous envoie l'image d'un ricochet. Vous vous souvenez ? Vous avez sûrement tous fait des ricochets ou essayé d'en faire ...
Et bien c'est le ricochet de votre amour qui crée ces ondes concentriques et qui m'atteignent et m'embrassent.
Vous êtes les bras qui me manquent ...
Bien affectueusement.
Angela