Auteur Sujet: Le téléphone ne sonnera pas à 06h30  (Lu 7624 fois)

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Angela

  • Invité
Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« le: 17 octobre 2012 à 15:12:34 »
Chers tous,

J'ai lâché un peu le fil ...
Excusez-moi.
Ces dernières 3 semaines sont rudes. Le film à l'envers ... 3 dernières semaines en soins palliatifs ...
J'ai commencé par me faire une belle entorse le 1er octobre. Rien d'étonnant : je me retrouve en béquilles physiquement. En plus de moralement !
Et d'attraper le rhume de saison qui a déclenché une toux bizarre. Psychosomatique sans doute. Impression d'étouffer ...
Mes nuits ne sont qu'insomnie ou sommeil agité ... comme si j'étais à ses côtés, tendant l'oreille ...

Et puis voilà. Nous sommes le 17. Mon Amour m'a quitté dans la nuit du 17 au 18 octobre dernier. Un an "déjà". Un an de douleur, de souffrance ...
Cette nuit, je serai seule. Comme l'an dernier. La seule différence, c'est que je sais. Et que le téléphone ne sonnera  pas à 06h30 pour m'annoncer le décès de JL à 03h25. Je ne me précipiterai pas dans ma voiture, hurlant, les yeux pleins de larmes, le pied sur l'accélérateur ... sans espoir ...

Heureusement que vous êtes ici, sur ce fil, tous ces fils qui nous relient.

Je vous embrasse

Angela

Angela

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #1 le: 17 octobre 2012 à 17:09:46 »
Merci Yohann,
Oui. Il faut se réveiller ... Tant j'ai l'impression, au quotidien, de ne pas être vraiment présente à la vie. Même si le quotidien se déroule sous mes yeux... Quotidien où je suis comme un automate.
Peut-être qu'il s'agit plus d'un éveil que d'un réveil. Ce qui permettrait de voir devant, de voir un peu de lumière.
Tu utilises le terme de "contraint", ce qui me semble juste, tant je me sens "enchaînée" à la douleur. Ou bien c'est plutôt les griffes de la douleur qui me serrent et m'étreigent.
Ce n'est pas l'heure de l'accalmie ...
Je vais tâcher de tenir. C'est fou comme ça prend de l'énergie.

Je me souviens que tu as vécu ces mêmes moments il y a peu.
Je ne peux que te remercie de répondre si promptement ... et d'avoir repris le fil ...
Reste avec nous, Yohann.
Reste à bord. Nous avons tous tant besoin de toi !

Je t'embrasse, Yohann.


Angela

Angela

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #2 le: 17 octobre 2012 à 17:49:19 »
Yohann,

Non pas très rigolote ! Mais si au moins je t'ai fait sourire !...

J'espère me réveiller demain !
Sans être tombée à l'eau pendant la nuit !
La manoeuvre de l'homme (la femme, en l'occurence) à la mer n'est pas très facile pour des apprentis-marins que nous sommes, surtout de nuit et par gros temps.
Je tâcherai de m'accrocher au bastingage. A la "ligne de vie".
Excuse-moi de ces comparatifs hasardeux avec la voile ... c'est juste que naviguer avec JL était un grand bonheur !


J'espère que demain sera un autre jour. Différent. Juste différent.

Ciao

Angela

lilas52

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #3 le: 17 octobre 2012 à 20:02:01 »
Bonsoir,
Angela il y aura des lendemains où la mère sera plus calme. Il y a des heures qui nous tiendrons toujours chevillées au corps. J'ai vu l'aube arrivée dans la chambre d'hôpital, ou mes 2 garçons et moi même avons veillé toute la nuit, je me suis dit encore une journée avec lui, et je me suis assoupi. C'est le silence de la chambre qui m'a fait comprendre qu'il était parti: 6H11.
Je l'ai pris dans mes bras, et ma 1ère pensée c'est qu'il avait fini de souffrir. Physiquement certes, mais moralement aussi car il avait toute sa tête quand il est parti de la maison. Pour moi c'est le plus grand soulagement auquel je m'accroche, rien ne pouvait le délivrer sauf la mort.
Ce que j'essaye de vous dire c'est que malgré notre souffrance au moins nos mari(e)s reposent en paix.  C'est peut être une chance que nous avons de continuer à aimer notre famille à avoir des amis, regarder le ciel etc... Eux ne l'ont plus. Allons-nous inverser les rôles? Car les plus à plaindre ce sont eux.
C'est une réflexion tout à fait personnelle, et je ne reproche à personne de se plaindre.
Je ne sais pas si ces quelques phrases pourront aider à t'accrocher, je le souhaite.
Cordialement LILAS

Pervenche

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #4 le: 17 octobre 2012 à 21:19:21 »
Bonsoir Angela,

Je n'ai pas encore vécu ce cap qui semble si difficile. Je l'appréhende et l'espère car il signifie une avancée sur ce chemin si douloureux. Bien sur, il n'est pas la fin de la tristesse mais tu as déjà parcouru une longue route.

Tu n'es pas seule Angela, nous sommes avec toi, ma petite bougie est allumée comme presque tous les soirs. Mais ce soir,elle brille pour Bruno et pour JL.

Tendresse
Claire

tiobob

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #5 le: 17 octobre 2012 à 21:45:41 »
bonsoir à tous,

je rejoins lilas dans cette etrange idée que la mort est venue les soulager eux, et que ça nous soulage un peu aussi de ne plus les voir souffrir.
De mon coté, j ai espéré pendant des heures qu il se reveille enfin, je me suis agrippée en vain à cet espoir...Et pourtant, au moment où il est parti, je me suis dit que c etait mieux pour lui.Je suis sûre qu il m a entendue, qu il savait que j etai près e lui, et ça me console un peu de me dire qu il est parti en se sentant entier et sans savoir qu il etait terriblement mutilé.
J ai du ma à m imaginer son corps sans sa jambe, sans son bras, ça me hante de penser à lui comme ça, et je suis heureuse qu il n ai pas eu l occasion de s en rendre compte.
La douleur est là bien présente, car j imagine à quel point il a dû souffrir de ses blessures.Mais je me dit que si il s etait réveillé, ça aurait été un vrai cauchemar pour lui....

Lilas je te comprend oh combien!
L an dernier je me suis retrouvée hospitalisée à la date anniversaire de sa mort.Le masque, les tubes, les machines,le fait de rester enchainée à ce lit...Tout est remonté d un seul coup.2 ans de douleur muselée qui ont explosé dans la solitude de cette chambre d hôpital.Je m imaginai sans ma jambe, sans mon bras, je manquait d air en permanence...
C est à partir de ce moment, je crois, que le travail de deuil a repris son cours.
ça fait maintenant bientôt 3 ans et demi, les fêtes approchent...Moi aussi je m accroche fort au bastingage et j essaie de ne pas me laisser glisser par dessus bord.

tendres pensées à vous

tiobob

lilas52

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #6 le: 17 octobre 2012 à 22:25:04 »
Bonsoir,
Il est difficile de se souvenir d'eux avant la maladie ou l'accident.
Nous ne pouvons pas nous approprier la souffrance des autres mais comme l'a dit Angela: Les douleurs et maux physiques rejoignent sans aucun doute ceux du coeur.
Bonne nuit à vous
LILAS

Angela

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #7 le: 17 octobre 2012 à 23:49:39 »
Je vous remercie de vos messages.
Il est temps d'essayer de trouver un peu de repos et je vous souhaite donc une nuit douce et réparatrice.

En ce qui me concerne, je suis sur les nerfs et ne suis pas en état d'aller me coucher.
Je ne me pardonnerai jamais à moi-même de n'avoir pas été présente à 03h25 (l'institution, appelons cela comme ça, ayant juste oublié de m'avertir, de m'appeler ...). J'aurais tellement aimé le tenir dans mes bras, lui dire une dernière fois "je t'aime", lui dire "tu peux partir tranquille, n'aie crainte"... Lui tenir la main, tout simplement. Comme je le lui avais promis. C'était plus qu'une promesse, un engagement, un serment.
Alors le retrouver au petit matin, toilette faite, glacé, sur un catafalque, ça ne m'a pas laissé penser qu'il avait pu se libérer de la maladie, de ce cancer, et encore moins me soulager.

Je ne comprends pas bien ta remarque, Lilas :
Comment peut-on à la fois être soulagé de les savoir en paix, les savoir délivrés de leurs douleurs, et à la fois considérer que ce sont eux les plus à plaindre ???
Je ne me regarde pas le nombril. Je connaissais l'issue fatale. Mais, pour lui, pour eux, le ciel bleu ... tout ça ... ça n'a pas de sens. Excuse-moi si je n'ai rien compris. C'est possible : ce n'est pas le jour, ni la nuit.


Merci Claire pour la bougie qui brille aussi pour JL.

Merci encore à tous

Bien affectueusement

Angela

lilas52

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #8 le: 18 octobre 2012 à 04:29:50 »
J'ai regretté d'avoir envoyé ce message, car il n'avait de signification que pour moi. Je sais pour le vivre moi même que notre douleur est
réel.   Aucun de nous ne se regarde le nombril.
Je ne suis pas croyante et pour moi il n'y a que le néant après la vie. J'aurai préféré qu'il y est un autre espoir de se revoir dans un au-delà. C'est pour cela que je pense que mon mari est plus à plaindre car pour lui c'est le néant.
La seule consolation pour moi c'est qu'il vit à travers les enfants que nous avons eus. Et de savoir qu'il ne souffre plus, je parle de souffrance moral aussi bien que physique.
Je cite Yohann: Revivre ces effrois des derniers jours; une terrible épreuve, ... mais peut-être définit-elle ce que sera notre vie ?
nous n'avons pas vécu nos "derniers" moments de la même façon. Malgré que je pense qu'il n'y a pas de séparation plus ou moins douce.
Je voulais t'apporter un peu de réconfort je suis désolée si je t'ai blessée.
Cordialement LILAS;

Angela

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #9 le: 20 octobre 2012 à 19:27:26 »
Chère Lilas,
N'aie crainte. Tu ne m'as pas blessée. Juste interloquée.
Quel que soit notre vécu, la douleur est intense et, comme tu le dis, réelle palpable. Et elle me submerge.

Nous sommes le 20, et 2 jours après cette date "anniversaire", j'ai l'impression d'avoir mené une bataille toute la nuit du 17 au 18. Je me sens courbatue, comme si tout mon corps avait été à l'oeuvre, à l'épreuve, soumis à de terribles forces, contraintes, que sais-je ... comme si j'étais passée dans une machine à laver, programme essorage, 1300 trs/minute ! Je n'en suis pas ressortie "lavée" mais juste "essorée".
Ceci-dit, pour revenir à ton message, Lilas, croire en un au-delà adoucirait la peine. Mais, sans au-delà ... Et bien je crois que nos amours ne sont pas morts puisque nous les portons en nous. Le poids est tantôt lourd, nous plombe ... parfois, quand on est un peu apaisé, ce poids s'allège. A quoi cela tient-il ? Je ne sais. Je commence à me dire que je ne saurai jamais.

Pour nos amours perdus, qui ne sont nulle part ils ne peuvent souffrir. C'est un soulagement pour eux, surtout pour nous qui restons. Et s'il existe un monde des esprits, leur esprit ne peut être affligé, si ce n'est par nos tourments mais certainement pas ou plus par la souffrance physique et morale qu'ils ont vécue au cours de leur "fin de vie".

En tout cas, à l'issue de ma nuit d'insomnie, ponctuée de pleurs, de hurlements intérieurs, d'effroi (comme dirait Yohann), de peur, d'angoisse, et aussi d'images très précises et claires du bonheur vécu, il m'apparaît que JL est en moi. En étant en moi, il n'est pas mort. C'est peut-être cela, l'éternité. J'ai enfin beaucoup moins peur de le perdre de nouveau.

Tout ceci est très fugace et peut-être m'effondrerai-je demain. Je ne sais pas. Je ne peux pas regarder loin devant comme me le conseillent les amis qui pensent pouvoir m'aider mais qui sont encore et toujours dans l'erreur. Et j'ai toujours l'impression que les étapes du travail de deuil rentrent en collison les unes avec les autres. Que je passe de l'une à l'autre sans arrêt, et sans trêve.

Bien affectueusement.

Angela

Angela

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #10 le: 22 octobre 2012 à 13:13:04 »
Ephémère,
Merci à toi.
Merci de ton message qui est comme un baume en ce début de semaine.

Bien affectueusement

Angela

Angela

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #11 le: 28 octobre 2012 à 14:54:43 »
Bonjour,
Je me suis laissée emportée ... par la douleur ... par la paresse ... par le "je n'en peux plus" ...
Je reprends le fil.
Il manque quelqu'un près de moi.
Pourtant, il y a tout cet amour que vous exprimez si simplement, si généreusement.
De la lumière, Yohann, oui. Comme quelques mots d'amour ...
Je vous envoie des sourires. Mes petites victoires du quotidien. Toutes petites. Réussir à sourire, c'est énorme !
Je voudrais toutes et tous, vous donner de ce baume que je ressens parfois quand je retrouve le sourire moqueur de Jean-Louis qui me dit de continuer à vivre pour lui, puisque c'est la seule façon de lui donner vie.

Je vous embrasse

Angela

Angela

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #12 le: 15 novembre 2012 à 10:38:13 »
Il ne faut jamais dire jamais

Le téléphone n'a pas sonné. Il ne sonne plus.
Et il ne sonnera plus jamais ... ni pour m'annoncer le pire, ni pous demander des nouvelles de l'être aimé.

Après la date "fatidique" du 18 octobre et les turbulences de cette période si particulière, j'ai cru entrevoir de la lumière et j'ai essayé de la partager avec vous.

Mais aujourd'hui, et depuis quelques temps, je ne ressens que l'absence, le vide, et je ne sais le combler. Ce vide est palpable tant il est lourd, tant il plombe ! Mais il n'est pas maléable et je ne peux rien en faire. Les larmes restent enfermées. J'ai le corps en larmes, la tête en morceaux et vice-versa.

Je ne régresse même pas. Je ne me sens plus dans ce processus, processus de la vie. La vie passe sans moi. Je suis à l'arrêt.

Que faire de demain quand déjà aujourd'hui est un poids, sans joie ?
Que faire de moi puisque le pire est survenu et que l'amour que j'espérais m'a été donné et est définitivement mort ?
Je ne sais plus.

Je vais continuer à faire illusion puisque j'y suis contrainte pour survivre (apparemment, je suis assez douée dans ce registre de la simulation qui permet de réconforter l'entourage - professionnel notamment - et de ne plus trop avoir de remarques désobligeantes, déplacées, inadaptées ...)...
Je sais pourtant que je finirai par tomber. Mais ça présentera peut-être l'intérêt de me réveiller.

Angela

Angela

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #13 le: 15 novembre 2012 à 12:32:04 »
Yohann,
Tu mérites bien le titre distinctif de "membre héroïque" !
Après cette note d'humour ... mais pas seulement  : MERCI.

Merci de ta "pharmacopée" du jour ... avec cette ode à la sérénité. Je crois que ça va m'aider.

Je sais bien qu'il faut que je lâche prise et que je me reconstruise. Je ne sais comment. Je ne redeviendrai pas la jeune-femme de 25 ans que j'ai été avant de rencontrer Jean-Louis ... Je ne suis plus exactement celle qui a partagé sa vie pendant 22 ans. Qui suis-je donc ???

A vrai dire, je ne me supporte pas dans ce rôle de composition qui est celui que je joue tous les jours, pour effacer les regards désapprobabeurs de ceux qui m'entourent et qui estiment, à juste titre de leur point de vue, que la vie doit avoir repris le dessus et que je n'ai qu'à être "comme tout le monde". Mais je n'ai pas trouver d'autre stratagème ! Question de survie pour essayer de garder mon job !

Du coup, je passe de ce rôle à ce que je suis vraiment sans arrêt, ce qui est douloureux. D'autant plus que "ce que je suis", ma foi, c'est si peu de chose ! J'ai juste l'impression d'avoir pris 20 ans ! et de me diriger vers une vie sans joie et sans amour. Et en même temps, je n'attends rien. Ce qui nous arrive, ce qui est arrivé, je ne pouvais le prévoir, l'anticiper ... je ne pouvais sans doute rien faire ... En revanche, sans doute m'appartient-t-il, maintenant, de faire quelque chose de tout ça ? Mais quoi ?
Quel acte puis-je faire ici et maintenant pour progresser dans le bien, et pour mon bien, et en douceur ?

Je n'ai pas la réponse mais j'imagine que ça va venir avec quelques prières de la sérénité ...

Merci encore

Bien tendrement

A samedi

Angela

ROUBOU35

  • Invité
Re : Le téléphone ne sonnera pas à 06h30
« Réponse #14 le: 15 novembre 2012 à 13:11:24 »
 Lilas, Angéla, Yohann,
Je me sens si proche de vous, même si cela fait presque 6 mois que mon mari est décédé. J'ai revécu cette dernière soirée lundi. En effet l'oncologue qui suivait Philippe m'a recontactée suite à la lettre que je lui avais écrite et relatant la "dernière soirée" aux urgences sans que lui soient apportés les aides et les conditions de fin de vie dignes.
Ce n'est pas une date anniversaire mais je suis retournée au CHU, dans le même bureau et nous avons refait ensemble, le cancérologue et moi, le même itinéraire de l'annonce du cancer jusqu'au dernier jour où le docteur n'a pas su et donc pu nous aider . C'est un parcours de la maladie vécu à trois et les relations qui se sont créées ont été au-delà d'une simple relation médecin-patient. Nous avons longuement parlé, de Philippe, de notre couple, et de l'échange entre nous trois. C'était très beau , très fort, très dur aussi; je suis épuisée physiquement et émotionnellement. Encore une fois nous avons eu la grande chance de rencontrer une grande humanité mais lui parle de don que nous lui avons fait et qui l'aide dans son métier.
Vous allez peut-être penser que j'ai de la chance et donc que je devrais être apaisée. Eh bien , paradoxalement, non,peut-être parce que j'ai d'autant plus conscience de la perte, du manque et les phrases d'Angéla résonnent en moi comme un écho. Je me retourne sur ce qu'a été notre amour et c'est bien ce mot amour qui m'a fait trouver ce texte (sur l'autre fil). Et comme Lilas , nous sommes non croyants, alors c'est difficile de faire vivre cet amour, perdurer en nous, l'intégrer, oui à travers les enfants qui ont chacun un peu ou beaucoup de lui. (Etrangement eux ont d'ailleurs très vite fait le bilan de leur héritage physique et moral paternel, et cela les rassure de savoir ce qu'ils ont  de lui) , mais le couple ?
Amour "force inépuisable qui se rénove sans cesse et enrichit en même temps, celui qui donne et celui qui reçoit"
Comment faire? c'est si douloureux.
Amitiés
Dominique
Je viens de lire ta réponse, Angéla et c'est la première question que j'ai posé au psy: qui suis-je après 40 ans d'osmose?