Pour moi, il n'y a "que" 11 semaines, mais je me doute que cela doit être dur.
Ce sont les autres qui disent qu'avec le temps, ça va passer, forcément, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Mais à force d'entendre cette phrase, on s'en persuade peut-être.

Vendredi, j'ai rencontré une connaissance, son mari est décédé en 1986,il avait ± 30 ans.
Ça m'a fait du bien de parler avec elle,  ses paroles n'ont pas été "blessantes", normal, elle est passée par cette souffrance.
Elle m'a dit : "La 1ère année, très dur, c'est tout une 1ère fois, et puis ça s'atténue un peu, mais il faut compter 2 ans et elle a ajouté : "On n'oublie jamais".
Elle a rencontré quelqu'un après quelques années.

Une autre amie, son mari est décédé en 2000 à 35 ans, infarctus en pleine nuit. 2 enfants et un travail de secrétaire qui lui absorbait toutes ses pensées, il lui a fallu 10 ans "pour faire son deuil".
Pourquoi, parce qu'elle a refoulé son chagrin par le travail, par l'occupation de ses 2 enfants.
C'est seulement après 10 ans, qu'elle est apaisée, sans oublier non plus.
Elle avait connu quelqu'un après 5 - 6 ans, au bout de 2 ans, elle a rompu, elle suppose que c'est parce qu'elle n'avait pas fini son deuil.

Courage, un VAIN mot.
Patience, un autre VAIN mot

*

Comme vous avez tous raison, meme a des étapes différentes, je comprend votre ressenti.
Chacun d'entre vous exprime le manque de la personne aimée et la souffrance malgré les différentes étapes est toujours là omniprésente.
Je voudrai que le temps passe vite, que cette plaie béante que personne ne voit se referme, que la douleur s'apaise.
Chaque geste, chaque action, meme un seul mot nous ramène en arrière, la personne aimée nous manque tellement, mon mari a laissé un tel vide, je me demande ce qyu va arriver a le combler si cele arrive un jour.
Je ne sais pas vous? demain je suis seule et ce passage de l'année sans lui va etre horrible, comme tout le reste, nous etions toujours tous les deux, un bon repas, du champagne et de l'amour!!!!!!!!!!!!
A 51 ans j'aimerai disparaitre, oublier cette souffrance, ce manque terrible, je tente d'avancer avec cette souffrance omniprésente et peut etre que quand j'arreterai de penser a toutes les choses que nous aurions encore pu faire ensemble, cela ira mieux, je ne sais pas?
Je pense a vous tous.
zabou

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Bonjour à toutes et tous,
et à toi Tititou qui approche petit à petit les 12 mois sans Alexandre.
Je voulais juste te dire que ce que tu vis en ce moment, "tout revient en force", est normal à l'approche de ce cap des un an. J'ai également vécu la même chose que toi, mon corps surtout s'est souvenu de tout et tout est remonté dans les moindres détails : les dernières semaines de sa vie, les derniers jours, les dernières nuits, le coup de fil annonçant son décès... jusqu'aux obsèques.
Comme toi, je m'étonnais de cette douleur fortement ravivée et j'avais demandé aux plus anciens sur ce forum de me faire savoir comment ça s'était passé pour eux : eh bien, pareil.
C'est encore une étape à franchir sur ce chemin éprouvant, mais pour moi après, très lentement, très imperceptiblement la vie a repris de plus en plus place en moi. Je ne pouvais plus me référer à "il y a un an, nous...", j'avais maintenant des souvenirs de moments de vie (si si quelques-uns) sans lui et je crois que ça a participé à ce fameux lâcher-prise et au fait que j'accepte l'idée d'être encore là sans lui et que j'avais quelque chose à faire de ce temps qui m'était donné : passer de la survie à la vie.
Cela fait maintenant 3 ans 1/2 que je vis sans Michel, et il ne se passe pas encore un seul jour sans que je ne pense à lui. Je n'ai rien oublié, oh non, mais je me reconstruis petit à petit. Notre amour, son amour, sa présence est bien à l'abri en moi et parfois je me surprends à réagir naturellement comme lui devant certaines situations : je suppose donc que je me reconstruis avec une partie de lui qui devient moi, et ça me plaît bien.

Notre traversée est pleine d'embûches mais elle nous mène vers le mieux-être, vers la vie à nouveau, différente bien sûr, mais à nouveau bien là.

Je vous envoie toute ma force en cette période particulièrement difficile de fin d'année
Affectueusement
Blandine

Merci Blandine pour ton témoignage.
Dans la douleur présente j'ai du mal a imaginer que cela pourra s'attenuer, mais vos différents écrits prouvent que cela sera possible un jour.
Il faut joindre à cette souffrance une bonne dose d'espoir, pour continuer et tenter de croire.
Aujourd'hui je suis comme Martine et bien d'autres, rongés par le manque de celui- que j'aime,la peur, les doutes sont tellement présent, l'amour vécu aussi.
zabou

Merci Tititou, merci
Tu sais Noël a perdu tout son sens pour moi depuis plusieurs années, mais là, toi aussi tu viens de me faire un magnifique cadeau. Si j'ai pu te donner de l'espoir par mon témoignage, je suis ravie de ce Noël 2012 !

Oui, je suis effectivement sereine par moment ; je sais que je peux encore mieux faire, je garde une nervosité excessive qui m'était totalement inconnue avant ce drame, mais que j'apprivoise par la force des choses. Tu vois mon travail de deuil continue encore, mais il est maintenant vraiment tourné vers la vie.

Gardez bien le cap, vivez à fond toutes les émotions qui se présentent à vous, acceptez les moments de "moins mal" puis de "mieux" (ah, la première fois que j'ai osé dire "je vais mieux" au lieu de dire "je vais moins mal" !), prenez soin de vous, prenez le temps, respectez votre rythme, vous seuls savez ce qui est bon pour vous : et oui, vous y arriverez aussi, même si maintenant ça vous paraît impensable, inatteignable et n'ayez pas peur d'oublier, je l'ai eu aussi cette crainte, mais ça n'est pas le cas.
Recevez toute ma tendresse pour une nuit la plus douce et ressourçante possible
Blandine