Comme je te comprends, Mary. Le soleil, les oiseaux qui se réveillent vers 4heures 30, les crocus...me rappellent que lui ne les verra pas, ne les entendra plus, plus jamais.
La vie qui revient me montre à quel point la vie est morte en moi.
Si j'arrivais juste à m'asseoir au soleil et à réchauffer mes os glacés, ce serait déjà un immense progrès. Me réchauffer sans penser que l'an dernier, il y a encore 5 mois, j'étais assise avec lui, au soleil...
mon Dieu, depuis qu'il est mort, il fait tout le temps gris, il pleut tout le temps, et voilà un avant goût du printemps et j'ai peur de ce printemps qui me cueille épuisée, désemparée, paumée.
C'est comme sortir d'un long tunnel, sauf que de ce tunnel, je ne suis pas sûre d'avoir vraiment envied'en sortir. Et si sortir de l'hiver, c'était sortir du deuil, abandonner Emmanuel ?