Bonjour Jean Jack,
Ton cri de désespoir est si douloureux, que je vois que personne n’ose te répondre.
6 mois pour voir sa peine s’atténuer un peu ? Non, pas forcément.
Freud disait qu’il fallait un an révolu. Freud se basait il sur son expérience personnelle ?
Moi, 30 ans de mariage, un Amour incommensurable, j’ai survécu 1 an et plus à son départ, 6 mois pour moi, n’a pas été un cap. Plutôt un peu mieux avant. Plutôt bizarrement nostalgique jusqu’à 13 mois, plutôt au fond du gouffre les 13, 14 et 15ème mois, et plutôt apaisée soudain en décembre. Depuis, quelques bas, mais surtout une avancée en avant très sensible et une appréhension du départ de Pierre totalement différente.
Chacun donc son rythme, son évolution, car c’en est une et pas une dégringolade comme on le pense. Pour avancer, il faut aussi savoir reculer, hésiter et changer de stratégie, voire de route.
La solitude, la non présence physique, le silence sont douloureux, et le seront longtemps. Nous nous y habituons malgré tout. Nous vivions de joie et de projets, de discussions et d’avenir. Maintenant, tout cela a disparu. Nous nous y habituerons aussi. Nous étions deux et nous ne sommes plus qu’un. Enfin, par vraiment un, car il, elle, reste là, avec nous, en nous éternellement.
Il est vrai que ta charge de travail est énorme, comme celle de bien d’entre nous, homme ou femme, salaire réduit, enfants en bas âge ou enfant dépressif, ou parents handicapés… Cela s’ajoute à notre stress, mais cela nous motive aussi.
Courage Jean Jack, c’est vrai, ta Douce ne voudrait pas te voir anéanti à regarder le sol comme pour y disparaitre. L’alcool n’est pas une solution mais je sais que cela est un soulagement, éphémère, mais rien qu’un instant, c’est suffisant pour reprendre un verre et un autre. Je dois avouer que, même si je n’atteins pas des doses à rouler sous la table, moi qui ne buvais pas avant, j’ai pris aussi cette mauvaise habitude. Je m’arrête parfois complètement, sans ressentir de manque et puis, une réunion de famille, un apéro, je retrouve le plaisir.
Allez, il faut redresser la tête, il le faut pour vos enfants, pour que personne ne puisse te reprocher de ne pas leur apporter, amour, confort et sérénité. Les juges n’ont pas le temps de regarder la vie et le passé alors il faut que votre présent soit net et sans bavure. Personne ne doit pouvoir avoir l’envie de t’enlever tes enfants. Ils ont un avenir avec toi, et toi aussi, tu as un avenir.
Ne flanche pas.
Marina