Ce qui revient énormément dans nos sujets de posts, celui-ci et les autres, c'est notre immense solitude à tous dans le malheur qui nous a frappé, et quelle que soit la façon dont il a frappé d'ailleurs. C'est aussi l'impossibilité de parler aux "nonendeuils" de la profondeur de notre douleur que nous cachons comme une maladie honteuse, pour ne pas les déranger, eux qui ne savent pas encore...
Comme le dit Sylvie : "il faut bien que tout cela sorte, pour éviter que je devienne folle à force de ne plus parler à personne".
Ne plus parler à personne...
C'est tellement la vérité.
Vider son sac trop lourd près de quelqu'un qui peut comprendre, écouter, ne pas juger et soutenir, c'est hélas ici, parmi vous, amis anonymes que c'est le plus facile...
Heureusement que ce site existe. Il est d'un grand secours pour nous tous. Merci à lui, merci à vous qui malgré votre douleur, le faites vivre.
Ce soir, une amie m'a appelée. Elle vient de perdre son boulot, elle est seule, elle a 58 ans et se demande de quoi demain sera fait. Elle m'a parlé une heure de son angoisse, de ses envies de suicide et de sa peur de l'avenir... Je l'ai écoutée et rassurée autant qu'il le fallait. Ca m'a paru normal. Je ne veux pas qu'elle fasse de bêtise.... Mais elle n'a jamais passé autant de temps avec moi que moi avec elle, quand mon mari est mort, et même après... Nous ne parlons pas des mêmes choses... On peut parler de la perte d'un travail ou d'un patron con, on ne parle pas de la mort de la même façon... On n'en parle pas, c'est tout !
A la fin de la conversation, juste avant de raccrocher, elle m'a demandé comme j'allais. J'ai répondu : "Très bien, tu sais ce sont les vacances, ça fait du bien, nous en avons tous besoin...". Comme d'habitude !
Bonne nuit.
M.