Bonjour et merci à vous tous, Bruno, Ergé, Lauren, Marie J et Nouveau pour vos paroles bienveillantes et réconfortantes, merci de votre soutien.
Ce qui est terrible, c'est que les années ne changent rien. L'absence est moins douloureuse au quotidien, bien sûr, parce qu'on a appris à vivre avec, mais le moindre accroc nous renvoie à notre solitude et à chaque fois, c'est prendre en boomerang la réalité de la situation. Solitude, silence, indifférence... Il faut jongler et se débrouiller. Se taire et avancer...
J'ai rencontré des professionnels en d'autres temps. J'ai parlé, mais ça n'a rien résolu. ll y a des jours où ça va, et d'autres où ça ne va pas du tout... Voilà... Il faudrait alors, avoir un psy à la demande, ce qui est impossible.
Tu sais Ergé, je ne crois pas que la mort que nous avons rencontrée nous rend plus à l'écoute de ceux qui sont dans notre cas. Je vois autour de moi des veuves, qui, lorsque je discute avec elles, me racontent ce que moi, j'écris ici... Sauf que leur douleur est très dure à entendre, parce qu'elle réactive la mienne. Du coup, je préfèrerais qu'elles se taisent. Leur peine est un poids de plus sur la mienne. La douleur, quoi qu'on fasse, ne se partage pas, même si nous sommes plus à même de la comprendre.
Il me semble, personnellement, plus facile au fond de parler ici, dans l'anonymat, parce que lit qui veut, répond qui veut, et entend mes mots/maux qui veut. Celui ou celle qui trouvera mes posts trop durs, il lui suffira de cliquer et de passer à autre chose. Ca donne à tous une grande liberté...
Merci Lauren de ton témoignage de petite fille orpheline. Je me demande parfois comment grandiront mes enfants, même s'ils vont bien. Mais tu as raison, il y a 1 an, ma fille qui avait 14 ans a été odieuse et ne m'a pas fait de cadeaux. Je me demande, parfois, si elle ne voulait pas juste tester ma solidité... se rassurer. Ca va mieux avec elle, elle passe en 1ère S avec les Félicitations, elle est autonome, intelligente et nous parlons énormément ensemble. Mais bon, je m'attends à d'autres difficultés avec mon fiston qui a juste 12 ans !... Je me dis que la mort de leur père n'empêche pas mes enfants de se projeter dans l'avenir, d'être heureux, de s'amuser, de travailler en classe, et que je ne fais pas QUE des erreurs ! Lol !...
Oui, en plus de notre chagrin, nous avons à porter notre vie pas toujours facile, parfois nos enfants et leurs problèmes, c'est lourd, lourd, lourd... il faut une bonne dose de courage, d'énergie, de volonté. Comme si aux yeux des "nonendeuil", la mort nous conférait une force surhumaine. On a survécu à ça, on survivra à tout le reste !... Et en plus, on le fera avec le sourire !...
Les années ferment la cicatrice mais dessous, la trace est là, indélébile. J'espère néanmoins qu'un jour le chagrin lâchera prise, que les soucis s'éloigneront, que le sommeil reviendra, que la fatigue ne sera qu'un lointain souvenir, que des projets dynamiques m'occuperont l'esprit... que je sortirai de cette spirale de tristesse qui n'est pas moi. J'étais quelqu'un de gai et d'optimiste qui voyait la vie à travers des lunettes roses... C'est si loin, tout ça !
Hier soir, je me suis mis des coups de pied aux fesses. Et je me suis dit qu'il fallait peut-être que je rencontre des gens comme moi, veufs, divorcés, séparés... J'ai un peu cherché et j'ai trouvé un site (qui peut peut-être aider d'autres que moi). Pas un site de rencontre, genre Meetic, ou "je contacte" ou (??)... mais une association de gens exclusivement veufs ou divorcés qui se réunissent une fois par mois pour faire connaissance, organisent des activités, au choix des adhérents. Je vous donne le lien...
http://www.asso-des-solos.fr/Il y a une antenne dans ma région. Je vais chercher en moi le courage d'y rencontrer d'autres personnes solo, histoire de rompre un peu ma solitude et de voir du monde. Sage décision...
Merci à tous de votre disponibilité et de votre écoute.
De tout coeur avec vous.
Je vous embrasse.
M.