Voici mon histoire :
J’ai rencontré ma future épouse Julie, en 2008, sur notre lieu de travail.
D’une relation professionnelle, nous sommes passés à une relation amoureuse après avoir été amis.
Nous nous sommes très rapidement entendus et nous étions sur la même longueur d’ondes. Suite à notre union, nous avons eu deux filles âgées actuellement de 8 et 4 ans.
Tout se passait à merveille pour notre couple puisque nous nous sommes mariés en juillet 2018.
Un dimanche au cours d’un repas de famille, ma sœur nous apprend deux nouvelles ; une bonne et une mauvaise. La bonne c’est qu’elle est enceinte de son deuxième enfant, la mauvaise c’est que lors d’examens les médecins lui découvrent un cancer du sein.
Suite à cette nouvelle, mon épouse se tracasse et quelques semaines après, me dit avoir une grosseur au sein gauche. Je lui réponds qu’elle se fait des idées mais qu’il faut tout de même procéder à des examens pour écarter tout risque.
Une mammographie ne détecte rien mais à la palpation, il y a bien une grosseur. Une biopsie de cette tumeur est sans appel, c’est une tumeur maligne. Le médecin lui annonce que c’est un cancer triple négatif… Nous sommes en janvier 2019.
Malgré cette nouvelle, elle ne baisse pas les bras et nous consultons une oncologue d’un institut de cancérologie. Le rendez-vous se passe très bien et le médecin en charge de son dossier nous rassure trop bien même…
Son parcours de soins est tout tracé et se déroule sur l’année 2019. C’est là que l’on se rend compte ce que c’est qu’un cancer car là ce ne sont plus des paroles mais des faits. Je l’ai vue après chaque chimiothérapie aller se coucher dans la chambre, volets fermés et ne plus manger pendant trois jours. Je passe l’épisode de la perte de ses cheveux car pour elle c’était la pire chose, elle qui faisait toujours attention à son physique. Son moral en avait pris un coup.
Après les séances de chimiothérapie, son opération du sein et les séances de radiothérapie, le médecin lui annonce qu’elle est en rémission, nous sommes en décembre 2019. Quoi de plus beau cadeau pour Noël sauf que…
Les fêtes de fin d’année se passent et en mars 2020, nous décidons de partir en voyage de noces pendant une semaine. Le début de semaine se passe très bien mais elle me fait remarquer qu’elle est essoufflée pour rien. Je lui réponds qu’avec l’année de soins ça ne peut être que logique. Or, je remarque que son état physique change. Elle présente des reflets jaunes sur son visage qui gagne le globe de ses yeux. Sans être médecin, je pense qu’il y avait un problème digestif. Il me tardait que la semaine de vacances se termine pour qu’elle aille consulter son médecin.
A notre retour celui-ci diagnostique peut-être une hépatite. Trois jours plus tard, il demande à mon épouse de se faire hospitaliser dans l’institut qui l’a soignée l’année précédente. Après deux jours d’examen, le médecin me contacte car elle souhaite me voir.
A cet instant, je prends une gifle dont je me souviendrai. Elle m’annonce que le cancer de Julie a récidivé et qu’il s’est installé sur son foie. Les chances de guérison sont quasi-nulles. Elle me demande de ne rien dire à mon épouse, c’est la seule fois que je lui ai menti. Julie m’a déclaré qu’elle allait se battre de nouveau pour nous.
Après trois jours d’hospitalisation, le médecin décide de la faire sortir pour qu’elle puisse revoir au moins une fois nos filles. Le monde s’écroule. Que vais-je devenir si elle venait à partir.
Nous sommes en plein confinement et Julie rentre à la maison. Le médecin m’avait demandé de la surveiller car son état, se dégradant, demandait une surveillance accrue. Il m’arrivait chaque nuit de me réveiller en sursaut et de vérifier si elle respirait encore… On ne peut pas s’imaginer comment cette maladie peut changer le physique d’une personne. Elle était très amaigri, voûtée et son visage était tout jaune. Son ventre était également gonflé car le liquide biliaire ne parvenait pas à s’éliminer.
Les semaines passent et son état s’améliore au grand étonnement des médecins. Mais quelque chose me disait que ce n’était pas gagné car elle n’avait pas l’habitude de se plaindre et là je sentais que rien n’était gagné. Nous refaisions des projets et notamment partir en vacances en juillet. Mais tout n’allait vraiment pas comme prévu. Le résultat de ses examens montraient que le cancer se généralisait. Avant de partir en vacances, elle avait demandé à se faire hospitaliser ne supportant plus la douleur.
Elle est sortie trois jours après et décide tout de même de partir en vacances. La semaine se passe à peu près mais le week-end suivant son état se dégrade rapidement et elle est de nouveau hospitalisée aux urgences. Devant son état (température et difficultés à respirer) elle est transférée dans un plus gros centre hospitalier. Malheureusement, elle ne s’en sortira pas. Le médecin me demande à me préparer à son départ. Là je prends une deuxième gifle. L’infection pulmonaire gagne du terrain et malgré les efforts des médecins elle décède.
Je n’explique pas par quoi vous passez à ce moment là, l’abattement, la colère, la tristesse. Comment vais-je annoncer la nouvelle à nos filles ?
Les obsèques se passent et je remarque que les gens reprennent leur vie et moi la mienne mais sans elle. Je ne comprends pas le comportement des gens ni le mien. Je cherche des réponses. Je les trouve dans le livre du Dr Fauré « vivre le deuil au jour le jour » C’est une « bible », un livre très bien écrit et on obtient toutes les réponses à nos questions. Et puis, ce livre m’a emmené vers d’autres et ainsi de suite jusqu’à m’emmener vers le monde de la médiumnité.
Je suis une personne très cartésienne et qui ne crois que ce qu’elle voit ou entend. Vous m’auriez parlé de médium 2 ans auparavant je vous aurais répondu que ce sont des charlatans…Or j’ai eu la chance de rencontrer par téléphone une médium renommée qui m’a scotché. Elle m’a démontré qu’il y avait une vie après la vie. Elle m’a donné des renseignements sur mon épouse que seuls nous deux savions. La médium m’a également informé que Julie me ferait des signes et c’est ce qu’il s’est produit. Je ne vais pas rentrer dans les détails car ça serait trop long. Ça m’aide dans le processus de deuil.
Ça fait un an et demi que Julie est partie et elle me manque énormément. Combien de fois j’ai aimer la rejoindre sans parler de suicide…
Maintenant, je cherche un but à ma vie. Oui j’ai mes filles à élever, oui je me dois d’être là pour elle mais il faut que je pense à moi.
Une chose que je ne voulais pas entendre parler c’est refaire ma vie ou continuer ma vie, mais les mois passant, je me demande si je n’ai pas le droit d’être à nouveau heureux. Je n’oublierai jamais Julie car elle a été la personne la plus merveilleuse que j’ai pu rencontrer. Mais c’est très compliqué.
Mon récit est long. Je doute que beaucoup de personnes arrivent jusqu’à ces lignes. Pourquoi ai-je écrit ces lignes ? Peut-être pour partager mon expérience et me soulager un peu...
Il s'agit de mon vécu parmi tant d'autres.