ben il y a 2 mois pas tout à fait pour moi
Nous avions un commerce et des employées
il y a des paperasses tant qu'on en veut, et parfois j'ai du mal à m'exprimer,
ou j'oublie un truc.
C'est très dur et physiquement comme moralement on prend un coup.
@ bientôt un peu de vacances feraient pas de mal

Bonsoir Chantal,
Je me permets de te répondre ,car ton message m'interpelle. Nous avons pour ainsi dire le même âge; je viens d'avoir 56 ans et cela vient de faire 14 mois que mon mari adoré m'a quittée brutalement des suites d'un arrêt cardiaque ( il aurait eu 53 ans en décembre dernier). Nous étions un couple très fusionnel; nous avons vécu ensemble 24 ans d'un bonheur absolu...Je me souviens m'être dit, avant que ce drame n'arrive, que s'il devait arriver qqch à mon amour, je n'y survivrais pas...Mais quand j'y pensais, j'imagine que je me disais que ce genre de choses n'arrivent qu'aux autres...Et puis...C'est arrivé...En une fraction de seconde, ma vie, telle que je l'aimais, s'est arrêtée...Et j'y ai survécu...Inexplicablement, j'ai découvert en moi des forces insoupçonnées...J'ai rapidement repris le travail ( 3 semaines après le décès) ainsi que la plupart des activités que nous faisions tous les deux ( sport, chorale...) Et je t'assure que cela m'occupait l'esprit, m'empêchait de cogiter à longueur de journée. Car , au début, tout ce qu'on fait, c'est entasser les nuits...entasser les jours...l'un après l'autre. Et évidemment, si l'on est seule chez soi, comment ne pas sombrer dans la dépression, comment résister à l'envie de s'abrutir de médics ? Les médics ne résolvent rien, à part nous rendre dépendants...Il est bien sûr indispensable d'en prendre pour dormir, mais durant la journée, il faut absolument trouver un autre moyen de "supporter"... Et avoir une activité à l'extérieur me paraît être le meilleur moyen pour penser à autre chose que son malheur. Même si c'est difficile...Cela vaut la peine de se faire violence...!
Aujourd'hui, lorsque je regarde le chemin parcouru, eh bien, je suis fière de moi...Et je sais que , de là-haut, mon Jean-Daniel aussi , est fier de moi. Oh ; je sais, la route est encore longue, mais j'ai réussi à me prouver que j'étais capable de gérer ma vie...Je commence même, petit à petit, à être capable de refaire des projets...Même si les projets que je fais n'ont plus rien à voir avec mes rêves d"avant"...Ce sont d'autres projets, des projets bien à moi et c'est bien cela qui redonnera un sens à ma vie...
Car. à notre âge, on a encore bien des années devant soi...Et ces années, il faut bien les rendre supportables...
Je t'embrasse
Suzy

Mais bien sûr, Chantal, tu es capable d'avoir la même force que moi. Tu dis que tu sens la présence de ton mari à tes côtés...Mais il est là, bien sûr, et c'est lui qui va te donner la force d'avancer...Moi, depuis le première journée de mon "veuvage" ( mon dieu, que ce mot est difficile...!), j'ai senti que c'était lui qui me donnait cette force incroyable que j'ignorais avoir en moi. Et dans tout ce que je fais, je le sens présent...je sens qu'il m'approuve, qu'il me guide, me protège...
Pour toi, le deuil est encore très récent...4 mois...Ce n'est rien; c'était hier...Moi, j'ai un peu d'avance sur le parcours, c'est pour cela que je me permets de te dire comment il me semble qu'il doit être possible de s'en sortir le moins mal possible...Mais là encore, tout est relatif. Nous pouvons nous comprendre mutuellement sur ce forum, mais je pense que nous réagissons tous différemment face à la douleur. L'important est de savoir être à l'écoute de soi-même. Mais essaie de ne pas t'isoler! J'espère aussi que tu as su t'entourer de bons thérapeutes. Car ça aussi, c'est très important et ça nous aide...
Je pense très fort à toi et te souhaite beaucoup de courage...
Suzy

je suis moi aussi enseignante et j'ai repris le travail seulement 15 jours après le décès de mon mari (5 semaines avant les vacances d'été). à cette époque j'étais littéralement anesthésiée et j'ai pensé que je pourrais travailler "comme avant".
La rentrée a été bien plus difficile : quand je suis avec les élèves, ça se passe bien mais tout ce qui est en dehors d'eux, administratif, réunions et autres projets me pèse et comme vous  j'ai perdu mon dynamisme, je me sens moins motivée, j'ai des trous de mémoire et des moments où les émotions me submergent ... je me sens parfois si lasse que j'aimerais m'arrêter mais il me reste encore une année après celle ci. Alors comme le disent si bien certains d'entre nous, "un jour après l'autre", j'avance à petits pas, je m'écoute (un peu) et je vous lis chaque soir. C'est si réconfortant de comprendre les autres et de se sentir compris.
à bientôt
Biloba

Bonjour,

aujourd'hui je suis au sommet de cette  vague, une journée sans verser de larmes..... et oui c'est possible, je n'y croyais pas. La semaine dernière ayant été une semaine très éprouvante, ce fameux creux qui vous anéantit, ce vide intérieur, ces larmes que l'on n'arrive plus à contrôler, ce chagrin qui vous ronge, et cette phrase qui revient sans cesse: non ce n'est pas possible, cela n'a pas pu nous arriver, nous étions tellement heureux, je n'y arriverai jamais....... et puis on remonte cette pente pour se retrouver au sommet et là on retrouve un peu de cette énergie, je ne sais pas par quel miracle mais que cela fait du bien!!! ....... l'espoir renaît, se dire que l'on va y arriver, que c'est possible; il faut alors profiter de ce moment, je sais qu'il ne va pas durer, mais ce soir je me sens sereine, ....
Venir sur le forum est devenu un rituel.... j'ai besoin de vous lire cela m'aide énormément.
Gardons espoir, je suis convaincue que l'on va y arriver ...
Marieroger