L’amour de ma vie nous a quittés il y a de ça 5 mois.
J’ai rencontré Markus en Novembre de l’année dernière, par hasard, au milieu de la nuit, au détour d’une rue. Cela faisait 1 an et demi que je vivais en Californie, et même si ma vie était idyllique, il me manquait quelque chose pour me sentir complète.
Tout semblait évident avec lui. Il m’apportait tout ce dont j’avais besoin, compréhension, écoute, motivation, ambition, et surtout beaucoup d’amour. Il me poussait à me dépasser, à vivre ma vie comme je l’entendais et non comme mes proches voulaient que je la vive. Il avait senti en moi le désir de faire « autre chose » de ma vie, moi qui m’étais perdue et pensais que je me sentirais mieux dans une vie stable et sans complications.
Ma fibre artistique fut la première chose qui nous lia. Il était propriétaire d’une galerie d’art en plein cœur de la ville dans laquelle j’habitais. Il me poussait à avoir des projets et à travailler comme lui le faisait, sans relâche et avec beaucoup de passion.
Sa mort fut soudaine : 2o ans auparavant, des médecins avaient diagnostiqué une maladie du foie, mais par manque d’argent et aussi de temps, il ne se soignait pas. Nous étions sur le chemin du retour après un week-end merveilleux, et après quelques heures de route, il fit un malaise devant moi. Quelques heures après, à l’hôpital, le médecin m’annonça que ses chances de survie étaient très faibles, et qu’il fallait se préparer au pire. Je ne pouvais pas me résigner à le perdre, et au fond de moi je ne pouvais pas imaginer ce qui allait se passer.
Le pire arriva, 24 heures seulement après être arrivés à l’hôpital.
J’étais comme anesthésiée. Je ne comprenais pas ce qui se passait, et maintenant, ces dernières heures passées avec lui me paraissent être un rêve.
J’ai reçu énormément de soutien de la part de mes proches et des siens après son décès. Les 2 semaines qui ont suivi sa mort furent très remplies socialement. D’une autre part, ma famille et mes amis en France me conseillèrent de rentrer et c’est ce que je fis. Voilà 4 mois et demi que j’ai quitté tout ce que j’aimais la bas, ma vie, le soleil, mes amis… et que mon quotidien est gris. Je n’arrive pas avoir de l’espoir ici, et je sens que ma place est la bas, dans cette ville ou j’ai aimé un homme si fort pour la première fois. Le soutien que j’ai pu recevoir est un lointain souvenir. Tout le monde fait sa vie autour de moi, et je me sens très seule.
Ma famille ne comprend pas que je ressente le besoin de repartir là-bas. Ils pensent que je dois refaire ma vie ailleurs, sans lui, et me conseillent d’ »oublier ». Je n’ai que 26 ans, et je sais que ma vie ne s’arrête pas là, que j’ai plein de choses à vivre encore. Mais sans pouvoir l’expliquer, je sens que je peux construire autre chose la bas, sans complètement vivre dans son souvenir, mais en me battant en sa mémoire et en accomplissant des projets que lui n’a pas pu mettre au point.
Je me sens tellement incomprise, et sans parler de la douleur que je ressens chaque jour en pensant à notre amour et au fait que je ne me retrouverai plus jamais dans ses bras, je suis confrontée a un mur ici, car je n’ai aucune source d’épanouissement personnel (à part les moments que je passe avec ma famille). J’ai besoin d’aide et de conseils, et même si je ne fais que résumer cette histoire (je pourrais parler de lui des heures et des heures), des avis neutres de personnes qui sont passées par la me feraient le plus grand bien.
Sincèrement, Loubna.