Bonsoir à vous tous

Pour revenir au sujet de départ, je ne pense pas être dans le déni. Je sais clairement que mon Phil à moi ne reviendra pas mais une partie de moi ne peux pas non plus consentir à ce départ (eh oui moi aussi j'ai du mal à nommer la réalité !). J'ai sans cesse l'impression d'être entre 2, entre la réalité et entre le caractère encore irréel de cette réalité. Je n'ai pas encore ressenti sa présence mais je l'ai vu à quelques reprises dans mes rêves sans me souvenir dans quel contexte à mon réveil, je me suis juste réveillée en sachant qu'il avait été là. Parfois je me retourne sur le cadre photo numérique et c'est justement une photo de lui que j'aime particulièrement qui est à l'écran, est ce signe ?
Je ne suis pas croyante mais pourtant je lui parle sans cesse, tout comme jusqu'au 5 mars je parlais régulièrement à mon père que je n'ai pas eu la chance de connaitre puisqu'il est "parti" avant ma naissance...

Pour rebondir sur le post de Jean Luc, on ne m'a pas parlé d'autorisation que nos disparus devraient obtenir mais on m'a dit qu'ils devaient eux aussi être apaisés avant de pouvoir venir nous voir...
Et si autorisation il doit y avoir, mon Phil étant très électron libre lui aussi, il s'en passera bien...

Clairement je n'en sais rien... c'est peut être réconfortant pour nous de nous dire qu'ils sont encore là, qu'ils vont bien, peut être une manière de nous aider à nous tirer vers le haut mais je ne vois pas ça comme du déni.

Fada, si il faut comprendre dans ce mot ne pas réagir comme avant lorsque l'on n'était pas endeuillés alors oui on l'est tous un peu devenus avec l'épreuve que nous traversons et il n'est pas toujours aisé de prendre le clavier pour exprimer ce que l'on ressent tant que l'on ne sais pas si c'est normal dans la fadalité...
Mais c'est également vrai que sur ce forum les barrières sont tombées car au fil des messages on voit bien que nous vivons tous la meme chose et que l'on peut s'exprimer sans crainte.
Nous livrer ici c'est juste trouver une main tendue...

Amitié et douce nuit à tous

Une part de présence est aussi peut être une persistance du souvenir
et comme nous avons peur d'oublier nous entretenons cette présence !

J'ai besoin de sentir d'une manière ou d'une autre : évocation souvenirs, sensation de présence, contemplation d'objets chargés affectivement ... de sentir mon chéri là
ce n'est pas du déni pourtant.
J'ai besoin de communiquer en moi avec lui aussi sur plein de choses pour retrouver la vie d'avant ... on n'efface pas 40 ans comme ça j'imagine !
Je ne sais pas combien cela peut durer
car sur plein de choses je sais qu’intérieurement je le fais (bien sûr bien moins)  avec mes défunts autres (père, grands parents, amies) et que je le fais en parlant avec ma mère il, elle aurait dit, fait etc ...

bonne soirée

Quelques amis qui ont aussi perdu des conjoints m'ont déjà posé cette question.  Pour eux, qui sont croyants, c'était la présence de l'être aimé qui est décédé: il leur faisait un signe pour les réconforter.
Je crois que tout le monde a raison et se raccroche à ses croyances ou ses doutes ou ses espoirs dans ces moments si difficiles.  Pour moi qui ne suis pas croyante l'explication est plus de nature scientifique ou naturellle...quoique..
Je crois que comme notre cerveau emmagasine les odeurs, les sensations qui nous reviennent par après sans qu'on sache trop pourquoi ou comment (qui n'a pas tout a coup eu l'impression de re-sentir  soudainenement sans raison un parfum ou une odeur qui l'avait beaucoup marqué...) Il en va de même pour ces sensations liées à la personne disparues.  Ce n'est pas très sprirituel ni romantique mais pour moi c'est naturellement physique.
Quoique..... mon mari adorait les hiboux.... qu'il collectionnait...  Dans l'année qui a suivi son décès, un soir en arrivant à la maison les voisins s'étaient rassemblés dans mon jardin.  Sur la branche de l'arbre qui faisait de très près  face à ma fenêtre de chambre à coucher un hibou .  Ce qu'on avait jamais vu de mémoire de vieux résident.  Le hiboux a passé la journée et la soirée sur la branche le visage tourné vers ma fenêtre: je le voyais  encore quand je me suis endormie.Au matin il était parti... je cherche encore pourquoi il s'était arrêté là en plein milieu de la ville, devant ma fenêtre.  Des amis m'ont dit c'est un signe.   Je dis:   il y a de ces choses étranges et inexplicables dans la vie.   Si de leur donner un sens nous aide et nous rassure, déjà cela donne une raison de vouloir y croire..
Comme je dis souvent tout ce qui aide à passer au travers, tout ce qui nous aide à vivre, est bienvenu.   Et ce qui aide une personne peut être différent de ce qui va aider une autre.  A chacun son chemin, à chacun sa facon: l'important c'est de survivre et de réapprendre à vivre.