Bon jour en ce dimanche pluvieux et venteux de Touraine,
Ce matin, j'étais décidée. J'ai fait du rangement dans mes papiers. C'est fou ce qu'on peut garder, qui ne sert à rien. Les papiers de Christophe, je les ai rangés dans une boite en métal. je saurai qu'ils sont là, à ne plus bouger. Et dans un livre de souvenir, j'ai retrouvé les petits mots qu'il m'écrivait le matin quand il se réveillait tôt et qu'il devait partir aux Prud'hommes. Il était déjà malade mais il se sentait encore suffisamment en forme pour aller plaider et "sauver les employés bafoués par leur patron!". Ces petits post-it, quand mes enfants les trouveront plus tard, quand je ne serai plus là, ils ne les comprendront pas forcément, mais ils m'ont fait rire ces petits mots doux plein d'amour.
J'ai aussi retrouvé un poème, dont je ne connais pas l'auteur, recopié parce que je le trouvais beau et ne pensant pas qu'un jour, il me concernerait. Je vous l'offre, je sais que vous le comprendrez.
- Je vous en prie,
Ne me demandez pas si j'ai réussi à le surmonter,
je ne le surmonterai jamais.
Je vous en prie,
Ne me dites pas qu'il est mieux là où il est,
Il n'est pas ici près de moi.
Je vous en prie,
Ne me dites pas qu'il ne souffre plus,
Je n'ai jamais accepté qu'il ait souffrir.
Je vous en prie,
Ne me dites pas que vous savez ce que je ressens,
A moins que vous aussi ayez perdu un cher ami.
Je vous en prie,
Ne me demander pas de guérir,
Le deuil n'est pas une maladie dont on peut se débarrasser.
Je vous en prie,
Dites-moi simplement que vous êtes désolés.
Je vous en prie,
Laissez-moi simplement parler de lui.
Je vous en prie,
Mentionnez le nom de mon cher ami. "
Restez au chaud. IL fait froid, ça pleut, et on sera mieux devant la cheminée ou à faire de bonnes crêpes.
Je pense à vous tous. Soyez forts, parce que c'est ce qu'ils veulent tous, nos amours.
Je vous embrasse
Béatrice