Auteur Sujet: La troisième étape: si longue!  (Lu 24951 fois)

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Caroline3

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La troisième étape: si longue!
« le: 08 juin 2012 à 21:05:33 »
Je relis toujours ce bon Dr Fauré... Dire que ça peut durer des années... c'est épouvantable! Je veux dire: j'ai une vie à vivre, ma fille aussi et me voilà dans cette période dite "dépressive" où semble-t-il rien ne se passe, que le goût de ne rien faire...

Je suis épuisée de vivre cela.

C'est raide. Pour la temps que ça dure. Voici un extrait du site:

Citer
3ème étape :

Mais les semaines et les mois passent et progressivement, le ventilateur ralentit car il n’est plus alimenté par l’électricité… et il finit par s’arrêter. Il en va de même pour votre relation : vous réalisez progressivement que la relation que vous essayez de préserver extérieurement « tourne à vide » car la personne que vous aimez n’est plus là pour nourrir et entretenir le lien avec vous. De là, privé de son énergie, votre mouvement relationnel va, lui aussi, se tarir et s’arrêter.

C’est là, en moyenne 6 à 10 mois après le décès, que vous comprenez, au plus profond de vous-même, que la relation extérieure avec cette personne aimée est définitivement interrompue. (...) Cette pleine prise de conscience est tardive par rapport au moment du décès. Ceci est normal. C’est le début de la 3ème étape du processus de deuil : « la phase de déstructuration ».

Ce « retour vers vous » est, par lui même, douloureux : il a une coloration dépressive. A ce moment là, le manque et l’absence atteignent des niveaux que vous ne vous attendiez plus à connaître. Vous avez alors l’impression que vous êtes en train de devenir fou/folle et que votre vie perd tout son sens. Vous avez aussi l’impression de faire marche arrière car votre douleur devient de plus en plus vive. Tout est vain, vide et absurde…

Il est essentiel de comprendre qu’il ne s’agit pas d’une régression dans votre deuil. Vous n’êtes pas en train de sombrer, même si vous en avez la très forte impression. Aussi terriblement douloureux soit-il, ce ressenti est normal et prévisible : c’est votre processus normal du deuil qui est en train de suivre son cours naturel.

Cette 3ème étape dure pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, sans que cela soit pathologique.

Cette période est souvent pleine de désespoir et remplie d’une intense détresse. C’est là où vous comprenez combien il est utile d’être accompagné(e) sur votre chemin. En ces temps de souffrance, les programmes d’accompagnement que vous trouverez sur le site de « Traverser le deuil » pourront vous être d’une aide considérable.

Ce que je fais, heureusement. Je garde espoir, bien sûr :)

Caro xx

cello59

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #1 le: 08 juin 2012 à 22:31:31 »
Caroline,

Comme toi, j'ai lu et relu le livre de C. Fauré, et je crois bien que c'est le premier que j'ai alors eu en mains. Il m'a beaucoup aidé, d'abord à comprendre ce qui se passait véritablement en moi, à exprimer ce qui me paraissait de l'indicible.
J'ai ensuite poursuivi par d'autres lectures, concordantes ou complémentaires.

Mais je ne crois pas qu'il faille faire une lecture trop littérale des écrits de C. Fauré (et ce sont là les limites de l'exercice de l'écriture) : dans la vidéo que tu as pu visionner, tu auras remarqué qu'il y ajoute nombre de nuances.
Pour ma part, j'ai compris que C. Fauré nous donne des repères. En particulier, il définit 4 étapes, tout en prenant soin de préciser que leurs limites ne sont pas toujours bien nettes, qu'elles peuvent se chevaucher, que leurs durées varient en fonction de l'histoire de chacun, de son environnement.
Car notre histoire est unique, et nous sommes également uniques.
S'il nous dit que, parfois, la durée de la 3ème étape (qui te fait si "peur"!) peut aller au-delà d'une année, c'est d'abord pour rassurer, pour éviter que ceux qui connaissent un "deuil difficile" s'inquiètent inutilement.

Je veux aussi retenir de l'expérience douloureuse que nous vivons tous, chacun à notre façon, et dont je prends de plus en plus conscience, c'est que nous ne serons plus comme avant. L'expérience douloureuse de la perte de l'être aimé nous a changé profondément, nous amenant à abandonner la "carapace du superficiel" pour laisser s'exprimer pleinement notre dimension humaine : nous en témoignons tous ici sur ce forum. Je n'imaginais pas, auparavant, être capable d'écrire ce que j'y ai écrit.
Pour nous la vie ne sera plus comme avant, comme elle l'est encore pour beaucoup de ceux qui nous entourent, car nous savons aujourd'hui que souvent elle ne "tient qu'à un fil", qu'elle est très précieuse et qu'elle a une fin. Nous sommes ainsi conduits (et non pas condamnés!) à la vivre désormais plus intensément, avec toujours au fond de nous une douleur apaisée.

Alors, Caroline, avance au jour le jour. Apprécie les progrès que tu accomplis, même s'il y a parfois quelques petits retours en arrière.

Très cordialement.  Daniel

Caroline3

  • Invité
u
« Réponse #2 le: 09 juin 2012 à 00:05:50 »
Et non, Karine, je ne couche pas avec une photo de qui que ce soit  ;D

Et je ne crois pas être obsessionnelle par rapport à lui. Ses idées, ses écrits sont des références pour évoluer, avoir une idée plus nette de la situation. Je vois sont approche comme un repère et un heureux repère. Tu sais, quand ça va mal, je le relis, je l'écoute et je me sens rassurée.

Quand j'ai décidé de rédiger ce post, c'est la phrase "Ça peut durer des années et ce n'est pas pour autant pathologique" qui m'a fait du bien, j'ai voulu en parler à quelqu'un...

Dis, à qui est-ce que je peux en parler? Où aurai-je un retour sinon ici?

Savoir que ça peut durer plusieurs années, c'est tout de même une révélation! Alors qu'autour de moi, on espérait, après quelques semaines, que je sois "guérie"... Dire que je l'ai cru...

Quand il écrit qu'on croit devenir "fou", j'ai tout à fait compris:  ça m'est arrivé. Je ne vais pas bien au point de penser que je serais vraiment folle, mais c'est pas loin..

Qui donc m'a fait comprendre ça? Qui utilise les mots qui donnent un sens à ma vie actuelle (pas toute, mais par rapport au deuil)? Difficile de trouver mieux. En fait, on est drôlement chanceux de pouvoir y avoir accès.  Comme ses écrits et ses vidéos (il y en a beaucoup!) sont ceux qui sont les plus accessibles (en français) et qu'il s'adresse directement et facilement à l'endeuillé, ça reste une référence qui me fait du bien.

Alors que je n'avais que mon psy deux fois par semaine (mais vraiment personne d'autre) ce site et les écrits et les vidéos sont arrivés comme une bouée, j'étais en train de me noyer et ça ne fait pas si longtemps que ça (deux mois?): Je le cite:
Citer
C’est là où vous comprenez combien il est utile d’être accompagné(e) sur votre chemin. En ces temps de souffrance, les programmes d’accompagnement que vous trouverez sur le site de « Traverser le deuil » pourront vous être d’une aide considérable.

Voilà, c'est considérable. Dans mon cas, ça faisait tout de même deux ans que j'étais dans un vide quasi total.

Reste qu'il y a d'autres lectures complémentaires que je fais - j'en ai un autre et je vais à la bibliothèque consulter. Et puis, je vois le psy aux deux semaines. Lui ne me donne pas de réponse, je dois les trouver moi-même.

Le fait de le rédiger, ici, Karine et Daniel, c'est bon pour moi.  Je ne m'attends pas tant à des conseils - quoique certains m'aient aidée - mais à un soutien, et vous êtes bien là.

Lorsque ça cafouille dans ma tête, je prends la décision de rédiger ici, en me disant que j'aurai un sourire, un développement, une idée nouvelle, une écoute.

---

Maintenant, j'irai dans le sens contraire de ce que tu dis, Karine: lire, relire, écouter, réécouter et puis, pourquoi pas ne pas prendre un sujet, une présentation d'une étape, de ce qu'on a lu dans une livre ou entendu dans une vidéo et essayer de comprendre où on en est rendu, à notre étape du deuil. Faire un lien entre ces apprentissages et notre vie.

Je crois que pour plusieurs, nous sommes aussi ici, non seulement pour échanger, mais aussi pour avancer, pour comprendre.

Vidéo 5 du module 8

http://traverserledeuil.com/etre-accompagne/les-modules-daccompagnement/module-8--vivre-avec-autrui-et-avec-soi-meme :

(plus ou moins selon les mots lus par la dame):
Citer
"Prendre le temps de rester seul et ressentir la douleur, pour s'en libérer. Entrer dans la douleur pour en sortir. Temps de silence: moment de ressourcement intérieur, temps de convalescence intérieure. Comment faire pour se ressourcer? Écrire, ne rien faire, accomplir un rituel, respirer, inspirer. Puis recommencer.

Alterner les moments de solitude avec des moments avec les autres.

Ce n'est pas du temps perdu: c'est du temps gagné sur la souffrance. "

Cette dernière phrase m'a touchée: on peut donc gagner du temps? Ne pas rester bloqué, si on suit un processus connu? Ça, je ne le savais pas non plus :)

Et l'écrire, et le relire me permet de l'appliquer, du moins, en partie.

---

Merci encore pour votre soutien, et j'espère que vous dormez en ce moment, ici, c'est l'heure du souper :)

Caro
« Modifié: 09 juin 2012 à 05:18:57 par Caroline3 »

Chris-ka

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #3 le: 09 juin 2012 à 08:40:11 »
Caroline,

Après coup, j'ai regretté de t'avoir écrit un tel message qui n'avait pas pour but de te blesser et je l'ai d'ailleurs effacé, tu as raison, il n'a aucune utilité ici.  J'avoue n'avoir été ni délicate, ni pédagogue.

Tu as raison, c'est grâce à lui que tu vis pleinement ton deuil aujourd'hui, que tu en as compris les étapes.

Je m'excuse sincèrement si je t'ai blessé.

Amicalement,
Karine
« Modifié: 09 juin 2012 à 10:12:34 par Chris-ka »

Hors ligne Marina Saboya

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  • Messages: 657
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #4 le: 09 juin 2012 à 09:07:43 »
Bonjour,

Ce que j’ai retenu de la lecture du livre de Ch.Fauré… c’est que j’étais à peu près normale.
    Que ne pas être au plus profond du désespoir dans les premiers mois était normal.
    Que s’effondrer soudain après 6 mois était normal.
    Que pleurer, parler, écrire et demander de l’aide étaient nécessaire.
    Que les étapes pouvaient être plus ou moins longues, et par forcément dans le même ordre pour tout le monde.
    Que jamais je ne « ferais mon deuil », mais que je l’apprivoiserais, le dompterais, le canaliserais.
    Qu’après un deuil si difficile, rien n’est impossible.

Ce que j’ai appris depuis le départ de Pierre, c’est que la mort fait partie de la vie.
    Que les conférences du type de celle de Fauré devraient être faire partie de l’éducation de nos enfants, être diffusées à la télévision, ou sur les radios, … et par la médecine du travail, plus particulièrement aux dirigeants d’entreprises.
    Que l’ont devrait reprendre les anciennes traditions de veillées, de réunions de famille pour aider et soutenir le veuf ou la veuve.
    Que la société est égoïste. Que l’argent mène vraiment le monde. Que les vrais amis ne sont pas là où on les pense.
    Que pour nous, nous laisser le temps est essentiel, indispensable, vital. Que pour les autres, le temps c’est de l’argent.

Ce que j’ai appris sur ce forum, c’est que nous sommes très nombreux à avoir vraiment Aimés et que nous sommes très nombreux à souffrir terriblement.
    Que nous ne sommes jamais préparés à cela.
    Que la solidarité et la générosité existent… chez ceux qui ont le cœur brisés.
    Que nous ne pouvons pas nous en sortir seuls.
    Que de la discussion peut jaillir une étincelle d’espoir.
    Que le corps et le cerveau humain ont des ressources insoupçonnées.

Et ce qui m’entraine vers demain, c’est que le soleil va encore se lever et moi avec.

 :-*

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

mc59

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #5 le: 09 juin 2012 à 09:47:37 »
merci Marina !
tu as souvent les mots que je voudrais écrire et qui bien souvent ne sortent pas ...
oui , nous ne sommes jamais prêt(e)s à vivre le deuil,
et en même temps la Vie continue , et nous avançons pas à pas , jour après jour, avec des creux de vagues , mais avec des rayons de soleil parfois .
pour moi , après bientôt 18 mois , le manque est toujours là, mais j'apprends à construire une nouvelle vie, riche de tout ce que j'ai vécu avec Jean-Marie; quand je fais quelquechose comme il le faisait  les enfants me le font remarquer ,  et on sourit ensemble.. signe qu'il fait vraiment partie de moi ;
J'apprends aussi chaque jour à tenir compte de mes limites;
le deuil c'est un 'tsunami' qui nous traverse et nous sommes anéantis , émotionnellement , physiquement , intellectuellement.
il faut savoir nous donner du temps, et savoir dire aussi aux autres qu'il faudra lontemps avant d'avoir récupéré tous nos moyens.
Lire , parler avec ceux qui savent écouter ,  venir se dire ici sur le forum, tout cela nous aide à vivre un peu mieux chaque jour .

je vous souhaite une douce journée ;
amicalement
marie-claire

elo73

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #6 le: 09 juin 2012 à 09:55:37 »
Oui Marina tu as raison sur ton apprentissage du deuil et ce que tu as pu en retire. Pour tout vous dire moi je n ai pas encore lu le bouquin de C Faure mais j ai beaucoup apprécie la conference et les vidéos du site qui m ont rassure et apaisse comme le fait ce forum. Comme le dis bien Daniel je ne crois pas qu il faille faire une lecture stricte et rigide du livre de CFaure. C est a chacun de trouver son chemin, nous nauront pas tous besoin des même éléments pour nous "en sortir". Je dois avouer cCaroline que moi le message de Karine m a fait un rire et ça fait du bien, c est vrai que tu cites souvent C Faure et je comprends ce besoin de t imprégner de ces mots pour soulager tes maux mais on doit bien reconnaitre qu on est un peu obsessionnel avec le deuil. Moi je pourrais parler pendant des heures et des heures de johan et de ma souffrance. Bises Elodie

mamita

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #7 le: 09 juin 2012 à 10:05:15 »
Tout est dit

Merci Marina de ta générosité ... ton esprit de synthèse permet d'aller à l'essentiel, un excellent résumé. Je suis entièrement d'accord quand tu dis que tous ces aspects de la vie devrait faire partie de l'éducation des enfants, nous en parlions avec des amis qui accompagnent les familles endeuillés, très récemment.

Pour moi et pour bien d'autres ici, qui avons dans la soixantaine, la mort a toujours fait partie de notre vie :
J'ai veillé avec toute la famille mon père à 6 ans, mes grand-mères à 8 ans, puis l'autre à 14 ans et mes grands pères vers 30 ans et ensuite adulte ce furent mes beaux parents, une belle soeur, un neveu, mon frère en 2010, Antoine en juillet 2011.

Quand j'étais enfant, avec mes frères, mes cousins et cousines, nous visitions les cimetières à chaque fête religieuse et pour nous cela n'avait rien de morbide. Je suis allée fleurir la tombe de mon père avec ma grand'mère chaque semaine et c'est elle qui m'a appris à composer de très jolis bouquets.

Cet accompagnement des morts a fait partie de notre vie, les rites étaient forts ... est-ce ce chemin qui nous a donné "une Force", qui m'a donné la Force d'accompagner mon fils Antoine qui a regardé la mort avec courage et lucidité.
A 20 ans, il avait veillé l'une de ses grand-mère avec moi, ça ne l'effrayait pas ...  

C'est vrai que j'ai essayé, avec mon mari de faire comprendre à mes enfants que "la mort fait partie de la vie". Mes petits enfants l'ont compris eux aussi, j'espère qu'ils seront "armés" et n'étant plus "croyants" nous avons inventé d'autres rites, dans notre famille pour que nos êtres chers restent bien vivants dans nos coeurs.

Oui la mort fait partie de la vie, ne jamais l'oublier pour VIVRE jour après jour et s'émerveiller de chaque instant, même si nos "êtres chers" nous manquent terriblement !

Bon week-end à toi et  à tous et toutes,

Marithé

lilas52

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #8 le: 09 juin 2012 à 10:28:18 »
Je ne peux rien rajouter à tous ce que vous avez déjà dit les uns et les autres. Vos mots sont réconfortants. Cela va faire 1mois et 3jours que j'ai perdu mon compagnon. Eh oui j'en suis à compter les jours. J'ai découvert ce forum et les vidéo bien tôt et cela est un grand réconfort pour moi.
Karine j'ai lu ton 1er message, il m'a ouvert les yeux: ne pas être obsédée par les étapes du deuil, chaque personne est différente et à un vécu différent je ne pense pas que l'on peut se fondre dans un moule. T'inquiète je connais depuis peu caroline mais je suis persuadée qu'elle a bien pris ton message.
Bonne journée à vous tous.
LILAS

thierryv88

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #9 le: 09 juin 2012 à 11:36:33 »
Bonjour a tous
une fois de plus Marina a les mots justes, je t en remercie. Bon courage a tous

alsy

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #10 le: 09 juin 2012 à 11:56:42 »
eh oui MARINA tu résumes exactement  ce que nous pouvons savoir et apprendre ... sur le deuil !
celui ou celle qui n'est pas passé par là...ne peut pas comprendre !
Il faudra l'apprivoiser ce deuil  ???
mais au moins,nous avons aimé.....d'un amour sincère et fort....
bon courage à tous.... :-*

Chris-ka

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #11 le: 09 juin 2012 à 12:10:42 »
Merci lilas, tu me rassures car j'avoue être mal à l'aise depuis ce matin. Je suis la première à dire que le but de ce forum est de n'apporter aucun jugement les uns envers les autres et j'ai été très maladroite envers caroline. Je le regrette.

Mais par contre, tu as parfaitement compris ce que je voulais dire, et Daniel aussi, "ne pas faire une lecture trop littérale" car chacun d'entre nous est différent, a une histoire différente. J'avoue que mon humour était très déplacé.

Mea culpa
Karine

Caroline3

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #12 le: 09 juin 2012 à 15:06:15 »
BOnjour Karine,

Non, non, ne te sens pas coupable en plus!!! Je n'ai pas grand temps ce matin, mais je tenais à ta rassurer: tu as bien fait de t'exprimer et non, tu n'étais pas du tout déplacée! Tes mots sonnaient doux, pas du tout agressifs :)

Tu sais, je suis plus ouverte que ça. Ton mot m'avait au contraire fait prendre conscience que je dois lire plus, prendre encore mon temps, pour arriver vers une lumière plus douce.

C'est vrai, chacun est différent, mon chemin est celui-là, le tien est le tien, mais les étapes du deuil sont les mêmes et c'est long... c'était ça mon mot: c'est si long!

Sur ce fil, je veux continuer un peu encore à parler de la troisième étape, j'en ai besoin :)

---

Pas une lecture trop littérale... peut-être que je ne suis pas encore arrivée là. Je n'en suis pas à faire des poèmes, ils ne me sont pas utiles en ce moment. J'ai besoin des mots de tous les jours, des réalités que je vis. Du direct, et c'est bien ce que tu as fait! Au contraire, merci Karine.

Passe une belle journée ensoleillée :)

Caroline

cello59

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #13 le: 09 juin 2012 à 15:17:06 »
Caroline,

Je viens de relire les notes que je prends au gré de mes lectures, afin de pouvoir de temps en temps relire ce qui me paraît essentiel.
Aussi, pour continuer à te rassurer, je te cite cet extrait du livre d'E. Kübler-Ross, "Sur le chagrin et le deuil".
"Nous devons accepter la tristesse comme une étape inhérente au processus de deuil, sans la laisser s'installer sur le long terme et nuire à notre qualité de vie.
Aussi difficile à endurer qu'elle soit, la dépression comporte des éléments susceptibles de nous aider dans le travail de deuil en ce sens qu'elle nous 'ralentit' et nous permet de faire le point sur la perte, nous amène à nous reconstruire totalement. Elle initie une évolution, nous pousse à explorer le tréfonds de notre âme."


Comment reçois-tu ces réflexions, Caroline?

Cordialement.  Daniel

Caroline3

  • Invité
Re : La troisième étape: si longue!
« Réponse #14 le: 10 juin 2012 à 04:41:43 »
Bien sûr, Daniel, ça me rejoint. Par là, je veux dire que je me suis obligée à arrêter de travailler pour me mettre sous une sorte de "perfusion artificielle à connotation dépressive".

Justement parce que je ne veux pas que ça dure tout le restant de mes jours (long terme). Or, pour ça, comme écrit Kübler-Ross, il me fallait ralentir. J'étais dans la course pure pour une période de  deux ans après le décès de Lowell. J'ai dû stopper. J'aurais pu continuer, mais je serais alors tombée, avec des séquelles plus importantes que ce que j'ai maintenant.

Je crois sincèrement avoir pris la bonne décision d'arrêter de travailler (et donc, de réfléchir, de ne rien faire..) et entrepris le processus du deuil là où j'étais rendue, mais de manière plus rationnelle qu'avant.

Rationnel... ça semble un peu bizarre, puisqu'on parle d'émotions, mais j'ai besoin d'explications et je les ai eu par les lectures - Kübler-Ross, je la lisais à mes 20 ans ;) et aussi Le livre tibétain de la vie et de la mort - mais je devrais les relire avec plus d'acuité, vu le vécu. Je les ai aussi par... vous. Que ce soit Marina, Yohann, toi, Marie-Claire, Suzy, Chriska, Élodie, bref, tous ceux qui m'ont aidée et les vidéos, bien sûr.

Le soulagement que j'ai ressenti est incomparable, Daniel, et sache que même si tout ça semble virtuel, pour moi, il n'en est rien: il est réel. J'ai senti un réel éveil.

---

Daniel, je sais que tu ne parles pas beaucoup de toi, chacun son rythme, chacun sa façon. Ce que j'apprécie de ce site, justement, c'est que chacun peut avoir la place qu'il est en mesure de prendre, au moment où il en est rendu.

Merci de ton écoute, de tes mots.

Bonne nuit,

Amicalement,

Caroline
« Modifié: 10 juin 2012 à 04:44:52 par Caroline3 »