Et non, Karine, je ne couche pas avec une photo de qui que ce soit
Et je ne crois pas être obsessionnelle par rapport à lui. Ses idées, ses écrits sont des références pour évoluer, avoir une idée plus nette de la situation. Je vois sont approche comme un repère et un heureux repère. Tu sais, quand ça va mal, je le relis, je l'écoute et je me sens rassurée.
Quand j'ai décidé de rédiger ce post, c'est la phrase "Ça peut durer des années et ce n'est pas pour autant pathologique" qui m'a fait du bien, j'ai voulu en parler à quelqu'un...
Dis, à qui est-ce que je peux en parler? Où aurai-je un retour sinon ici?
Savoir que ça peut durer plusieurs années, c'est tout de même une révélation! Alors qu'autour de moi, on espérait, après quelques semaines, que je sois "guérie"... Dire que je l'ai cru...
Quand il écrit qu'on croit devenir "fou", j'ai tout à fait compris: ça m'est arrivé. Je ne vais pas bien au point de penser que je serais vraiment folle, mais c'est pas loin..
Qui donc m'a fait comprendre ça? Qui utilise les mots qui donnent un sens à ma vie actuelle (pas toute, mais par rapport au deuil)? Difficile de trouver mieux. En fait, on est drôlement chanceux de pouvoir y avoir accès. Comme ses écrits et ses vidéos (il y en a beaucoup!) sont ceux qui sont les plus accessibles (en français) et qu'il s'adresse directement et facilement à l'endeuillé, ça reste une référence qui me fait du bien.
Alors que je n'avais que mon psy deux fois par semaine (mais vraiment personne d'autre) ce site et les écrits et les vidéos sont arrivés comme une bouée, j'étais en train de me noyer et ça ne fait pas si longtemps que ça (deux mois?): Je le cite:
C’est là où vous comprenez combien il est utile d’être accompagné(e) sur votre chemin. En ces temps de souffrance, les programmes d’accompagnement que vous trouverez sur le site de « Traverser le deuil » pourront vous être d’une aide considérable.
Voilà, c'est considérable. Dans mon cas, ça faisait tout de même deux ans que j'étais dans un vide quasi total.
Reste qu'il y a d'autres lectures complémentaires que je fais - j'en ai un autre et je vais à la bibliothèque consulter. Et puis, je vois le psy aux deux semaines. Lui ne me donne pas de réponse, je dois les trouver moi-même.
Le fait de le rédiger, ici, Karine et Daniel, c'est bon pour moi. Je ne m'attends pas tant à des conseils - quoique certains m'aient aidée - mais à un soutien, et vous êtes bien là.
Lorsque ça cafouille dans ma tête, je prends la décision de rédiger ici, en me disant que j'aurai un sourire, un développement, une idée nouvelle, une écoute.
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Maintenant, j'irai dans le sens contraire de ce que tu dis, Karine: lire, relire, écouter, réécouter et puis, pourquoi pas ne pas prendre un sujet, une présentation d'une étape, de ce qu'on a lu dans une livre ou entendu dans une vidéo et essayer de comprendre où on en est rendu, à notre étape du deuil. Faire un lien entre ces apprentissages et notre vie.
Je crois que pour plusieurs, nous sommes aussi ici, non seulement pour échanger, mais aussi pour avancer, pour comprendre.
Vidéo 5 du module 8
http://traverserledeuil.com/etre-accompagne/les-modules-daccompagnement/module-8--vivre-avec-autrui-et-avec-soi-meme :
(plus ou moins selon les mots lus par la dame):
"Prendre le temps de rester seul et ressentir la douleur, pour s'en libérer. Entrer dans la douleur pour en sortir. Temps de silence: moment de ressourcement intérieur, temps de convalescence intérieure. Comment faire pour se ressourcer? Écrire, ne rien faire, accomplir un rituel, respirer, inspirer. Puis recommencer.
Alterner les moments de solitude avec des moments avec les autres.
Ce n'est pas du temps perdu: c'est du temps gagné sur la souffrance. "
Cette dernière phrase m'a touchée: on peut donc gagner du temps? Ne pas rester bloqué, si on suit un processus connu? Ça, je ne le savais pas non plus
Et l'écrire, et le relire me permet de l'appliquer, du moins, en partie.
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Merci encore pour votre soutien, et j'espère que vous dormez en ce moment, ici, c'est l'heure du souper
Caro