Bonsoir,
Pour répondre à Marcel de façon très pragmatique.
Je n'ai pas quitté le forum mais mon "activité" est en dents de scie, fonction de mon état personnel et du temps, de la force qui me reste.
Il est vrai que cette rencontre n'a pas été neutre. Et qu'il est ardu d'en faire un retour "utile" tant il est dans l'émotion.
Ce qui est sûr, c'est que c'était bcp trop court pour aborder tous les sujets, toutes les questions ...
Et puis, quand je suis dans le creux du creux, je n'ai pas la force ...
J’avais pourtant l’intention d’essayer de partager …
Alors ce soir, peut-être suis-je en train de remonter à la surface … Je vous fais donc part de mes notes. Maigres ... car j'ai surtout noté et retenu ce qui faisait écho en moi, ce qui est donc très limité et partial.
Ce que je retiens donc ...
Nous pouvons tous avoir quelques certitudes :
- nous avons tous perdu notre insouciance
- au-delà de ce que nous ressentons, de ce que nous vivons, et de ce que nous faisons pour essayer d’aller mieux, le processus de deuil et de « guérison » est en marche (c’est ma traduction, les astérisques ne sont que pour moi).
- la peine pour la peine : c’est absurde. « Ça ne tourne pas à vide » (là, je cite C. Fauré).
L’usure de l’intensité émotionnelle (douleur, colère, culpabilité, etc.) permet de la dégonfler ; il ne faut donc pas la rejeter, réprimer son expression (de l’émotion) mais l’émotion elle-même reste.
Il restera toujours un petit fil d’émotion mais qui sera tolérable.
Le lâcher prise signifie « je laisse venir », je me pause pour laisser venir comme je laisse la peau cicatriser, la fracture se réduire …(à opposer à une volonté de contrôle total et absolu des émotions).
Il s’agit d’accepter la réalité du décès. Accepter cette réalité ne veut pas dire d’accepter le décès lui-même qui, lui, reste inacceptable.
Nous sommes tous « configurés » pour la « survie ». Nous pouvons être confiants.
Même si le chemin est chaotique et douloureux …
Ne pas oublier que nous sommes soumis à des vagues d’émotions.
« Ne rêvez pas du dragon que vous ne pouvez pas nourrir ».
Que faire ?
Se poser les questions
- Qu’est-ce que je mobilise pour moi ?
- Qu’est-ce qui est utile pour moi ? (en remplacement de la question « de quoi ai/aurais-je envie ? »)
- Est-ce que / et comment est-ce que je me protège des agressions extérieures ?
- Est-ce que je m’occupe assez de mon corps (dimension essentielle du toucher) ?
- Qui est là pour moi ? (perception subjective d’un réseau de soutien de qualité) – Il y a réseau dès lors que l’on a 3 ou 4 personnes que l’on peut solliciter.
- Plutôt solliciter bcp de personnes pour demander « moins » à chacune
Il ne s’agit pas de dénouer les liens qui nous unissait à l’être aimé mais, au contraire, d’intégrer le lien en nous-même, au plus profond.
Le temps venu …
- Essayer de « s’habituer » à ce lieu de solitude (qui est soi) où retrouver l’autre, où on crée sa place, lieu où personne ne peut me rejoindre, lieu de calme, de puissance (dimension spirituelle).
- Ce lieu de solitude est le mien, est moi, me fait prendre conscience que je n’ai pas été détruite et permet de gagner en estime de soi.
Avec la 4ème étape advient le temps de réinvestir la vie. Ceci nécessite d’avoir préservé le lien au préalable (et pour ce faire, d’avoir rejoint cet espace de solitude et de l’avoir « maîtrisé »).
Le temps est celui de chacun. Pas de règle. Chacun avance à son rythme.
Avec la 4ème étape, la question se pose du sens à donner « à tout ça ».
A ce moment-là, il est de ma responsabilité d’accueillir les options qui se présentent, d’ouvrir les portes qui s’ouvrent.
Il faut s’abandonner en confiance, se faire confiance.
Voilà !
Ça donnera peut-être envie à certains ou certaines d’ajouter leurs commentaires …
Bien affectueusement
Angela