FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Caroline3 le 06 août 2012 à 17:45:23

Titre: La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 06 août 2012 à 17:45:23
Bonjour!

Difficile de savoir: où en suis-je dans mon cheminement du deuil de Lowell? En ce moment, j'arrive d'un voyage en auto de 7 500 km (Canada et États-Unis) seule pour la moitié du trajet et l'autre moitié, avec ma fille (au retour).

J'ai eu le temps de réfléchir sur mes peurs, mon désir de trouver une "voie supérieure" pour ne pas rester seule, ne plus me sentir abandonnée. J'ai pleuré seule, en pensant beaucoup à Lowell, grand conducteur en Afrique. J'ai peur de la route - les Américains conduisent plus vite que chez nous et il y a énormément de très gros camions, en plus des pluies diluviennes, de la grêle, de la chaleur torride, de la fatigue accumulée. Bref, pas un voyage de tout repos, mais je désirais passer par cette étape.

Je crois donc en être rendue à ma "quatrième" étape, celle où la tristesse, la souffrance ne m'envahit plus, où le désir de ne rien faire disparaît petit à petit et où le goût de vivre de nouvelles aventures se pointe.

Pas toujours, non, bien sûr. J'ai tendance, je le sais,  à voir a vie en noir, ce qui était présent, même avant le décès. La disparition de Lowell me permet de désirer de voir au plus profond de moi ce que je suis, ce que je veux... et je ne le sais toujours pas.

J'aurais une vulnérabilité supplémentaire, dont celle de verser des larmes plus facilement à la moindre émotion. Mais ça passe.

Je n'ai pas un "petit Lowell"  l'intérieur de moi. Je ne sens pas cette présence, comme on le dit lorsqu'on parle du deuil. Mais je me permet maintenant de vivre l'émotion, de pleurer devant ma fille, devant les autres et ça aide énormément: je me sens plus libre. J'ai refait le même voyage que nous avions fait, voilà 3 ans, en 2009, peu avant son décès, et j'ai revécu des émotions de culpabilité (je l'accusais beaucoup à cette période-là). J'ai repris un même motel où nous avions été... c'était difficile.

Semble que je devrais toujours choisir entre les bonnes choses pour moi, ou les mauvaises. Ce qui est bon pour moi? Je ne sais pas. Mais je sais qui est mauvais c'est: l'alcool, Internet sans arrêt et des dépenses sans réfléchir. Ce sont des "addiction" qui pourraient me détruire.

C'est un choix à faire, à chaque jour de ma vie.

J'espère, avec ce fil de rédaction, d'avancer, avec vous, dans le cheminement de la 4ème étape, avec clairvoyance et avec l'espoir de trouver ma voie.

À +

Caroline
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 06 août 2012 à 22:10:08
Caroline,

Tu as fait une longue route dans tous les sens du terme. Tu as fait un grand voyage non seulement à travers les pays différents mais aussi au plus profond de toi. Tu es riche de toutes les couleurs de l'Afrique, de l'Amour de Lowell, de cette partie de ta vie que tu n'oublieras jamais.

L'avenir semble s'ouvrir pour toi. Il te faut faire les bons choix, et je suis sûre que tu les feras. Même sans connaître les bons, tu éviteras les mauvais. Je crois que le petit oiseau voyageur que tu es, as besoin de nouveaux horizons, ceux qui sont ouverts sur une nouvelle page du livre de ta vie.

Tu es sur le bon chemin, Caroline. Courage, la lumière est au bout !
Claire
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 06 août 2012 à 22:13:05
Hé Yohann, un signe de mauvaise rédaction? ;) Peut-être. Entre le si et le maintenant...

Je repique une de tes phrases:
Citer
Peut-être que la volonté de faire s'accentue, ... mais ai-je bien réellement réalisé ma volonté ?
Ou me suis-je simplement laissé guider par la situation ou les obligations ?

De la même manière, tu invoques le fait que ce serait peut-être les étapes du deuil qui s'imposent à nous, et non le contraire. Pour ma part, je crois que la volonté y est très importante. Je souhaite vraiment "bien" faire le deuil, sachant que ça ne fini peut-être jamais. Bien faire le deuil, en comparaison au fait qu'on peut effectivement mal le faire. Les étapes sont présentes, mais on peut rester aigri de tout ce passage difficile. Or, ça ne m'apparaît pas concevable de vivre ma vie, soit travailler et élever une petite avec un cynisme - ce que je commençais à vivre avant avril, et même avant. Genre: "De toute façon, on va mourir". Bref, tu vois le portrait.

Se situer dans les étapes du deuil... hum, bon questionnement. J'ai décidé de faire avec, même si ce n'est pas la perfection, ça m'aide. Je vois qu'il y a beaucoup de hauts et de bas, mais moins prononcés. Des peurs, de la culpabilité, de la tristesse et puis hop, de l'espoir, un désir qui passe quelque part dans ma tête, je me lève, je fais ce qu'il y a à faire dans la maison, sans me poser de questions... et puis, je me fatigue...

Une vulnérabilité sera toujours présente, j'en suis persuadée maintenant. Mais une autre force aussi commence à poindre. Celle de savoir que je suis capable d'observer les jolies choses...

Tu dis:
Citer
Faire la part entre l'envie de s'en sortir rapidement et le vrai bout du tunnel. Je crois bien que je penserai l'avoir atteint lorsque j'aurais réalisé l'impensable ou l'inconcevable du début !

L'impensable ou l'inconcevable du début... c'est quoi? Le retour de Monique?

---

Merci d'être là, Yohann (et heureuse de te revoir aussi!), tu me fais du bien.

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Chris-ka le 07 août 2012 à 14:01:27
Contente d'avoir de tes nouvelles Caroline !

Tes vacances sous forme de road movie (moi qui crains de devoir conduire seule 700 km, à côté de tes 7 500 km, c'est de la gnognote !) t'ont été, comme tu le dis, nécessaires à tes réflexions, tes remises en cause .... et bénéfiques pour entrer dans cette nouvelle phase dite de restructuration.

Je sais, à travers tous tes messages, combien tu y as travaillé et je suis contente que tous tes efforts pour y parvenir t'aient été salutaires, tu as avancé et tu le mérites vraiment.

Amicalement,
Karine
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pascale le 07 août 2012 à 18:06:17
Bonjour,

Le désir de vivre ou la force de vie ne nous a jamais quittée, autrement il y a longtemps qu'on ne serait plus là, à discuter et décortiquer ce qui nous arrive...

C'est difficile de laisser partir une partie de soi, c'est inconcevable que nos projets se soient arrêté net, sans espoir de retour...

Un ami me disait l'autre jour, il n'y a rien de pire de laisser partir quelqu'un quand on est amoureux... Et moi de lui répondre, elle est encore vivante, je donnerais tout pour que Jacques m'ai quitté mais soit encore vivant, heureux quelque part, là il y a de l'espoir...

Comment peut-on être sûr que de "l'autre côté", on les rejoindra, on ne sait pas, même si on est persuadé qu'il y a quelque chose...

Le chemin est long et on restera toujours amoureux des personnes qui nous ont quitté violement sans qu'on ai eu le temps de les "désaimer", aucunes raisons de leur en vouloir, aucune raison de leur trouver des défauts nouveaux et de haïr leurs faits et gestes...(comme dans un divorce) rien à voir...

Jacques reste mon Amoureux, je vais dire mon "homme", expression que je n'aimais pas de trop, je la pesais possessive mais en fait c'était celui qui me convenait, voilà pourquoi c'est difficile..

Adorable homme au caractère bien trempé et parfois houleux, surprenant de tendresse et d'amour, d'attention et de concession...

Il avait les qualités de ses défauts ou vice et versa...

Je crois qu'il faut laisser naturellement faire les choses, hier j'ai ouvert sa garde robe où des vêtements à lui y sont encore rangés une volée de souvenirs m'a envahi, entre rire et larme, dans la veste que je donne à son fils, je découvre une entrée du château de Chambord..

Je respire ce reste de son odeur, mon coeur se brise encore, quelle force cette Amour qu'on a partagé, je l'aime encore...

On vit, on continue les émotions sont fortes ,à fleur de peau sur 5 min on peut passer de la joie à la tristesse sans crier gare..

On dérange, on ravit, on est détesté ou aimer, on est devenu des personnes interessantes et parfois saisissantes, les connaissances qui nous cotoient sont triées sur le volet, on ne chipote plus , mais je vais droit au but et je peux paraître agressive tant j'ai horreur du pinaillage pour des détails qui n'en valent pas la peine...

Un avis, laissez-vous vivre, soyez tendre et doux avec vous,aimez vous comme vous avez été aimés... Vous savez les personnes extraordinnaires qu'ils étaient et vous verrez les personnes extraordinnaires que vous êtes..

Et même de vous dire que je suis ecxeptionnelle moi dans mon genre.. hè hè c'est une blague!!!! Quoique!!  ;-)

je vous embrasse tous et toutes aussi bien sûr...

Je suis en haut aujourd'hui, et je crois que c'est bien aussi d'avoir des bas parce que les hauts sont d'autant plus savoureux, je prends la vie comme elle m'est donnée...
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 07 août 2012 à 18:53:37
Ah, merci pour vos réponses, même un petit bonjour me fera du bien, aujourd'hui.

Car c'en est pas une bonne. Hier, j'ai fini une bouteille de rosé et je m'en veux tellement et j'ai tellement peur de rater ma vie, de mourir prématurément, de "manquer le bateau", de devenir une épave, comme dans "L'assommoir" de Zola. Le roman débute joliment, création d'un bien beau couple tout frais, dynamique et à la fin, la femme, saoûle, meure dans sa merde, sous l'escalier de service. Seule.

C'est la peur au ventre que je vis aujourd'hui.

J'ai donc besoin d'aide et j'irai en chercher, n'ayez crainte.

Caro
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Chris-ka le 07 août 2012 à 20:50:40
Caroline,

L'été étant là et le rosé allant avec, j'avoue aussi m'être ouvert de temps en temps une petite bouteille et tout comme toi, j'ai énormément culpabilisé, surtout en repensant que l'alcool était un point de discorde de notre couple.

D'ailleurs, mes premières tentatives d'ouvrir une bouteille seule ont été vaines : la première fois, le code barre ne passait pas à la caisse, je ne l'ai donc pas prise, la deuxième fois, mon tire-bouchon s'est cassé et la troisième fois, le bouchon s'est complètement désintégré. Des signes que m'envoyaient christophe en me remémorant combien j'avais été chiante dès qu'il prenait un verre ?

Mais, bon Yohann à raison, restons raisonnable et tout ira bien  ;)

Bises
Karine



Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 08 août 2012 à 23:01:01
Bonjour à vous,

Le rosé... ouep, avant-hier, c'était pas juste une coupe de vin. C'était la bouteille. J'ai pas du tout été raisonnable...

Pourtant, moi aussi, Chris-ka, c'était le point le plus important de nos discordes: mon mari était vraiment alcoolique et aimait bien ça. Mais il était doux et relax.

"Jamais un verre je ne dépasserai", je me souviens, tu avais écrit ça, Yohann, voilà quelques mois. C'est bien ce que tu fais toujours? Alors, toi, tu es vraiment raisonnable :)

---

La quatrième étape: j'ai confondu "Restructuration" et "Reconstruction". Je ne comprends pas encore ce que ça veut dire "Restructuration", dans les faits concrets. Je ne souffre pas autant, je suis un peu plus active, mais je ne sais pas... j'ai l'impression d'être vide à l'intérieure.

Bonne nuit à tous

Caroline

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 09 août 2012 à 16:58:15
Yohann, elle est au module 9:

http://traverserledeuil.com/etre-accompagne/les-modules-daccompagnement/module-9--la-4e-etape-letape-de-restructuration

Je n'ai pas l'impression d'être prête pour une reconstruction. Je n'ai pas l'énergie. En fait, j'engueule en ce moment une "puissance supérieure", si elle existe, pour me donner la force de "faire". Parce qu'en fait, je me connais tout de même un tout petit peu, mais je suis heureuse dans l'action, surtout lorsqu'elle est bien accomplie :)

Pour l'instant, je n'ai pas trop la force. Mais je ne suis plus souffrante.

C'est pourquoi j'aime bien le terme "Restructuration". Avant de se reconstruire, il faut structurer de nouveau notre pensée, nos émotions, nos besoins avant d'agir. Y réfléchir, faire des tentatives, avoir des raté, recommencer.

En gros, c'est ça, mais je peux être dans l'erreur.

Caroline

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Chris-ka le 09 août 2012 à 18:51:59
Pour info, le terme "restructuration" est bien utilisé par C. FAURE.

Bises à tous
Karine
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 09 août 2012 à 21:18:22
Merci Chriska,

Ce qui est étonnant, c'est l'évolution réelle des émotions. Je me souviens, le mois passé, d'avoir écouté les vidéos de la 4ème étape et je savais très bien que ça ne me correspondait pas encore. Je pensais en être encore très très loin.

Et puis, aujourd'hui, j'ai réécouté l'avant dernier de la 4ème étape et tout ce que la dame disait me correspondait! "Que signifie quitter le deuil". Non pas encore, mais progressivement, je quitte le vécu émotionnel du deuil, petit à petit.

Aujourd'hui, j'ai brisé un petit objet magnifique en malachite provenant, je crois, du Congo, quand Lowell vivait là-bas, en 1986, et qui contenait encore un peu de cendres... J'ai ramassé le tout et ai remisé le restant des cendres (très peu) dans l'urne du salon. Je n'ai pas pleuré, je n'ai pas eu une forte émotion, juste un peu de culpabilité. "Désolée Lowell, c'est moche d'être sur le plancher". Et comme je faisais ENFIN le ménage de mes papiers de bureau, je me suis dit qu'il allait un peu m'accompagner pour m'aider à m'occuper de ce qui est important.

J'ai hâte d'avoir un peu d'argent pour payer à Lowell une place dans un site public, où on pourrait se recueillir... mais je viens d'apprendre que c'est entre 1 500$ et 2 500$... Non, Lowell ne voudrait pas ça.

---

"Se faire violence pour quitter le cocon du deuil"... Me faire confiance? Comment, je ne sais pas encore.
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 11 août 2012 à 05:50:01
Aujourd'hui, il y a eu des hauts, des bas. Mais beaucoup d'action, ce qui est assez nouveau. Depuis mon retour de mon 7 500 km au Minnesota, je retrouve un peu la Caroline qui a du plaisir à réaliser.

Pas totalement.

Mais il faut que je relativise: ma journée ne comporte que quelques heures de forte énergie, et ça, c'est pas tant que ça. Quelques heures, peut-être 8 à 10 heures, où j'arrive à faire ce que j'avais prévu.

Visiter une amie, l'aider à faire une soupe pour le camp de scout de son fils (couper les légumes et cie), faire fermer un compte à la banque, changer de l'$US en $CAN, faire le changement d'huile et la révision du véhicule, arranger mon vélo et acheter une nouvelle pompe, faire un gros ménage de cuisine (pas encore fini). Me préparer un exc-ellent souper (moules marinières à ma manière).

J'ai pour objectif de ne pas réaliser trop de projets en même temps. Sinon, je ne fais rien. Mais demain, il faut que je fasse du rangement dans le sous-sol: je reçois une amie dimanche.

Bonne nuit ou bon matin!

Caroline

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 11 août 2012 à 16:44:06
Aujourd'hui, je n'ai pas d'énergie, et j'en ai besoin.

Le sous-sol est carrément bordélique et je reçois cette amie chère, demain (son lit est en bas)... alors que je ne l'ai pas vue depuis 15 ans.

Pourquoi suis-je tellement dans l'inaction?
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 11 août 2012 à 21:36:20
En effet, Yohann, rien de bien précis dans tout ça... On vit ce qu'on a à vivre, mais en moyenne, ça semble assez bien divisé. C'est lorsqu'on est sur le bord de passer doucement d'une étape à l'autre que tout s'entremêle.

C'est clair, je suis plus sensible, plus "braillarde", je parle plus ouvertement de moi, sans gêne. Déjà que j'étais assez extravertie, mais avant, je n'osais jamais prononcer le nom de Lowell.

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Les sous-sols, au Québec, sont habituellement aussi bien finis que le rez-de-chaussé. Il y a une chambre complète en bas. Et une toilette. Elle y sera plus à l'aise.

J'avance dans le rangement - le matériel artistique, tous les jouets de Lou, la vaisselle que je n'utilise pas, l'atelier de travail - et un peu de "déconstruction" (!!!) d'un ancien "bar" genre sous-sol du Québec 1970... J'espère ne pas me blesser, y'a plein de petits clous.

Merci très chaleureusement de votre soutien, j'avance!

Caroline

(moi aussi, depuis le départ de Lowell, je vivais dans un bordel pas possible... Lundi passé, la cheminée a été réparée! C'est par là que passait l'eau qui se ramassait dans le sous-sol. Assez cher: 900$: elle a été complètement recouverte d'acier inoxydable).
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 12 août 2012 à 18:26:01
Bonjour Yohann,

En fait, ce que je veux dire, c'est qu'avec le temps, de loin, on voit plus clairement les frontières. Concernant le décès de Lowell, je ne suis plus du tout dans la première et encore moins dans la seconde (celle là, je peux la reconnaître, c'est la course folle, dans mon cas ;) ), mais en même temps, je chevauche la troisième (états dépressifs)  qui n'est pas totalement fini et je suis pourtant dans la 4ème: je me restructure, et même, je me reconstruis ;)

Je ne vis plus dans la douleur trop fréquente.

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J'ai finalisé le rangement et ménage du sous-sol!!! Hier nuit, vers 2H du matin...  En même temps, j'ai écouté deux films à la TV (ce que je ne fais jamais): Indiana Jones, le premier et La ligne verte. Entre les deux, un reportage épouvantable, en anglais, sur les gens qui accumulent et vivent dans une véritable poubelle... Je me suis retrouvée (à 1000 fois moins pire): j'ai tendance à acheter sans réfléchir si c'est si nécessaire que ça. Par exemple, je me retrouve avec 6 couteaux pour ouvrir les huîtres, 10 sac à main. Pour remplir quel vide? Pour oublier une peine qui vient de si loin que je ne veux pas m'en rappeler? En tout cas, c'est un reportage qui ma foutu la trouille. Mais en même temps, c'était abordé avec respect et les femmes étaient suivies par un bon psy, qui les aidait vraiment à comprendre d'où venait ce besoin d'accumuler.

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Ce matin, état dépressif:  ma belle-soeur (la femme du frère de Lowell) a rédigé un mot sur Facebook au sujet de Lowell et d'un article qui parlait de lui, au sujet de son magnifique travail avec le Moringa... je lui ai répondu au sujet du deuil et de mon voyage aux États-Unis, de ma belle-mère, de mon beau-père, et j'ai un peu pleuré.

Maintenant, ça va mieux, je vais m'activer pour recevoir cette bonne amie.

À +

Caroline

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 15 août 2012 à 19:20:05
Ma bonne amie est ici depuis deux jours. Il a fallu que je m'adapte, moi qui habituellement ne vie qu'avec ma fille... Mon amie avait un immense besoin de se raconter, de parler. Elle aussi sort d'une période noire, et ce, depuis des années.

Avant qu'elle n'arrive, j'ai heureusement réalisé une bonne partie de ce que je désirais faire (rangement ménage). Mais là, elle est partie pour quelques heures et je dois absolument m'occuper de la chambre de ma fille, je lui ai promis que sa chambre serait faite... et voilà, je ne le fais pas.

Pourtant, je me sens bien. J'aurais besoin d'un peu plus d'énergie qui bouge, il me faut me faire violence (mais une douce violence).

---

J'ai lâché prise par rapport à ce que je veux devenir. Ça m'obsédait, puisque j'angoisse par rapport au boulot, où je pense qu'ils vont bientôt me relancer... je ne me sens pas la force de retourner dans cet environnement.

Cette mort - celle de Lowell - me nettoie intérieurement. Hier soir j'ai osé montrer des vidéos et des photos  de Lowell à ma copine et  je n'ai pas pleuré. Je l'ai juste trouvé beau.

---

Enfin, voilà, le ménage aide à replacer, à mieux vivre. Dire que il y a des "travaux", que je pouvais faire mais que je regardais depuis deux ans et demi... voilà, c'est fait.

À +

Caro
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 16 août 2012 à 16:41:13
Mon patron qui vient de m'appeler pour me demander quand je reviens... et il m'invite à son chalet avec ma fille.

C'est ça. Pis quoi encore.

Puis, il me dit: "C'est gênant, je ne peux pas engager quelqu'un pour quelques semaines, il faut savoir quand je reviens"

Ah!!!! Je suis en beau fusil.
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 16 août 2012 à 20:55:37
Hello Yohann!

"Beau fusil" "En Christ" "En Tabarnak" =  En colère ;) Pas dans de beaux draps hé!

---

Je lui ai écrit lui décrivant le travail que j'ai fait et que je ne reviendrai qu'en janvier. Puis, que je pouvais pas être son amie, surtout depuis la lettre d'amour qu'il m'avait adressée voilà 1 an. Semble qu'il est encore "attaché"...

Non, le chalet, ce serait ma mort! L'angoisse. Il fume, il boit, il est gros, il sent mauvais. Un bon patron - il est brillant et visionnaire. Mais ça s'arrête là!

ETK, voilà, c'est fait. Je lui ai dit qu'il fallait trouver un ou une remplaçante pour 6 mois.

À +

Caro



Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 20 août 2012 à 07:11:05
Cette nuit: incapable de dormir. Je me sens très seule, pourtant, ma Lou est revenue.

Paradoxalement, je ne supporte plus grand monde. Depuis mai passé, j'étais passablement seule et maintenant,  je vis à un rythme plus "normal", avec des amis, de la famille. Je ne crois pas que j'étais prête à voir autant de monde, ça me rend assez angoissée. Peut-être est-ce les anti-dépresseurs qui me rendent "bizarre"?

J'ai aussi peur de la réponse de mon patron...

Je suis fatiguée de chercher la paix. J'ai juste le goût de m'arracher les cheveux. ::)
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 20 août 2012 à 15:18:57
Bonjour Caroline,

Cela fait en effet beaucoup de choses en même temps. Moi aussi j'ai vu beaucoup de monde ces derniers jours. Et je suis contente de me retrouver enfin un peu seule.

Je pense parfois être peu sociable. En fait, je crois que de passer de la solitude à du monde puis le contraire est un peu fatiguant. Moi aussi les anti dépresseurs me font me sentir un peu bizarre. Mais je sais qu'il ne faut pas les arrêter d'un coup. Je me laisse du temps.

Je pense qu'il faut ne pas craindre la réponse de ton patron. Je souhaite qu'il soit humain et raisonnable.

J'espère que tu pourras te reposer d'avantage la nuit prochaine.

Ne t'arrache pas les cheveux ! ce serait dommage ;)

je t'envoie un peu de paix pour te ressourcer.

Claire
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 20 août 2012 à 16:47:22
Bonjour,

Mon patron a très mal réagit à ma réponse... enfin, le connaissant, fallait m'y attendre. Je ne sais pas trop quoi faire. Rien, bien sûr.

Ça magane pas mal ma journée.

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 20 août 2012 à 17:23:20
Pour l'instant Caroline, c'est dommage qu'il ait mal réagit mais il faut avant tout te protéger et prendre soin de toi. A chaque jour suffit sa peine !

je pense bien à toi
Claire
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 20 août 2012 à 18:26:14
Merci Claire d'être là. Aujourd'hui, je me sens bien seule. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vécu une telle angoisse. Je me demande si je ne devrais pas aller voir un docteur ou aller aux urgences.
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 20 août 2012 à 18:49:07
Je resterai connectée toute la soirée pour te lire si tu as le besoin de parler. Même si je ne suis pas en permanence devant l'écran, je regarde régulièrement. je ne sais pas comment t'aider. Peut être devrais tu en effet demander de l'aide d'un professionnel, psy, docteur. Je ne sais pas si il existe un service d'urgence dans ce cas là....

Veux tu nous dire ce que t'a dit ton patron ? que ressens tu plus précisément. Je t'envoie mon soutien.

bisous
Claire
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Mammj le 20 août 2012 à 19:18:53
Excusez-moi... envoyez-le paître ce drôle de coco.....
Tenez bon Caroline, si financièrement vous pouvez tenir le coup, si vous pouvez faire valoir vos droits ; et surtout  ne vous préoccupez pas pour ce "monsieur" (je suis polie) ce patron qui ne manque certes pas  de solution pour pallier votre absence....
Ne dérogez pas, retournez à vos bonnes résolutions qui, bien que la situation ne soit pas aisée  pour vous et votre enfant  je le conçois, , semblent  toutefois vous réussir  et vous aider à aller de l'avant. Votre position ne peut que vous apporter ultérieurement l'estime de vous- même,  être gratifiante pour vous et par ricochet pour Lou. Vous avez tellement avancé....
Affectueuses pensées.   Mamm'j
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 20 août 2012 à 19:39:26
Oh oui Caroline, Yohann et Mamm'j ont tout à fait raison. Tu es presque arrivée à la lumière, ton fil "la quatrième étape : désir de vivre" le prouve !

Comme le dit Yohann
- ou ses """sentiments"""" (je mets pas mal de guillemets), il ne les maîtrise pas, et alors, il va se faire cuire un oeuf devant un tribunal !


Je sais bien que la situation ne doit pas être facile pour le travail. Mais je n'aurais même pas pu imaginer que ton patron puisse aller si loin ! j'ai du mal à concevoir ce genre de situation surtout dans les circonstances que tu vis. Je n'avais pas vraiment saisi l'ampleur des "sentiments".

Ce genre de personne est toxique et tu ne peux pas porter ses propres problèmes !

Ta Lou a besoin de retrouver sa petite mamounette sur le chemin du bonheur. Tu as déjà vécu tant de galères, je suis certaine que tu es forte malgré certains creux de vagues. Ne te laisse pas intimidée par ce type qui est bizarre !


Gros bisous
Claire



Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: alsy le 20 août 2012 à 20:51:01
Bonsoir Caroline
Et ça peut s'appeler "harcèlement"  voir ..... tribunaux...  ::)
faut pas te laisser faire... ce ne sont pas les mêmes règles  que chez nous ??
fais lui peur en parlant de harcèlement ! en France nous avons le Médecin du Travail... mais chez toi sais pas ???
Courage... :-* :-*.
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 21 août 2012 à 03:37:24
Ah... vous êtes si gentils! Vous savez, j'ai angoissé toute la journée et au matin, je croyais ne pas être capable de faire la journée - peur de crise d'angoisse que je n'ai pourtant jamais eue. Mais ce soir (il est 21H30), ça va mieux. Hier nuit, j'ai peu dormi et je savais que sa fierté serait atteinte. Mais pas autant.

C'est la confrontation qui me rend malade.

À + et merci de vos bons mots, ça m'a fait du bien ce soir.

Caro xx :-*
 
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 21 août 2012 à 16:36:09
Bonjour Yohann,

Harcèlement... pas certaine du tout. Par contre, il est assez colérique "caché" et manipulateur dans ses réponses.

Enfin... avec cette histoire, je suis retournée un peu en arrière dans mon avancée... trois pas en avant deux en arrière. Ça prouve que je suis fragilisée par le décès, mon histoire familiale, ma propre personne.

Il va falloir que j'apprenne à ne pas me laisser atteindre aussi facilement. La vie est remplie de ce genre d'histoires et même pires.

À +

Caro
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 22 août 2012 à 00:18:29
Ah, Yohann, j'ai bien l'impression de régresser, mais je remonte plus vite qu'avant.

Régresser parce que fais de "l'inhibition de l'action". J'écoute la théorie d'Henri Laborit, avec son film "Mon oncle Antoine", et je vois bien que j'ai tendance à me replier sur moi-même, me taper fort dessus, sachant que j'ai l'impression d'être enfermée dans une petite cage d'où je ne peux pas bouger (l'ordinateur???) et ça, c'est hyper dangereux, pour la santé mentale et physique.

Par contre, je retiens un peu ce que tu me dis, je ne voyais pas ça comme ça. J'avais l'impression qu'il avait tout de même le droit de "tomber en amour" - il est humain quand même - sans que ce soit l'utilisation d'un pouvoir hiérarchique.

Enfin, il n'est jamais revenu sur le sujet, mais il m'invitait à son chalet, à aller à la pêche (avec ma fille qu'il aime tant...), il voulait être un ami FB, mais il n'est pas le premier patron à faire ça.

Enfin. Bref, mon objectif en ce moment est d'accumuler quelques minutes de ma journée sans y penser.

Bonne nuit à tous

Caro
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 22 août 2012 à 15:54:27
Je m'imagine de moins en moins travailler à ses côtés... En fait, il sera froid, distant, pas désagréable. Il ne demandera rien, je le sais. Ce sera juste désagréable pour moi.

Je fais encore de l'insomnie et j'y pense beaucoup... difficile.

Aujourd'hui, j'irai dans la nature, avec une amie et nos enfants. Ça va certainement aider.

Fragilisée, ça c'est certain. Mais plus forte? Pas sûre.

À +

Caro
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Mammj le 22 août 2012 à 16:45:52
"mais  plus forte...."   ??????  dites-vous Caroline... Toutefois, si  vous en doutez, vous êtes cependant en voie de l'être !
Continuez à vous faire aider pour vous libérer des "chaines" du passé... Vous parviendrez à exister en dehors de vos considérations d'enfant  afin d'agir uniquement par rapport aux  besoins et intérêts de l'adulte que vous êtes devenue ... C'est ainsi que vous parvi endrez  à exister pour vous-même, indépendamment de votre histoire familiale,  en fonction de votre situation actuelle.
C'est avec un nouveau regard sur vous-même que  vous réussirez  à composer avec votre nouvelle vie,  à mettre en place -gentiment- vos projets pour vous et votre enfant.

Voilà ce que j'aurais souhaité  pour ma seule enfant dont la petite fille a 10 ans ce jour mais,  hélas, nul n'est prophète en son pays !
Prenez soin de vous  Caroline, c'est plus qu'important ... acceptez de louvoyer pour garder le cap... tenez  bon la barre !
Affectueusement.  Mamm'j

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 23 août 2012 à 03:20:53
Bonjour  chère Mammj,

C'est bien vrai, je ne suis plus une enfant et il me faut prendre ma vie en main, faire des choix beaucoup plus appropriés, ne pas laisser aller les choses, espérant que ça se règle tout seul. J'espérais que le patron comprenne, puisque je n'acceptais pas d'invitation. Maintenant que j'ai mis mes limites - disons que j'ai attendu trop longtemps - il n'est pas du tout content. Il croit que je l'ai pris pour un con, ce qui est peut-être vrai au fond.

J'ai toujours un peu peur, mais j'ai pu en parler avec une amie et j'ai reçu une analyse de la situation assez claire ;) d'un ami et voilà, c'est à moi à me calmer.

Merci encore Mammj, de tout mon coeur :)

Caroline
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 23 août 2012 à 17:14:31
Aujourd'hui, je sais que j'ai "passé à travers". Le temps fera bien les choses, on verra pour plus tard (travail).

Je retourne vers la reconstruction.

Peut-être que j'y étais toujours? Mais avec une difficulté à vivre et que je croyais ne pas être capable de passer à travers, et avec l'aide reçue, je sais que je suis en mesure de mieux vivre.

Caro xx
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 24 août 2012 à 18:11:16
Bon midi!

Les journées vont mieux. J'ai laissé aller les "choses" de façon ambigüe, durant cette dernière année, et voilà, j'ai dis de manière malhabile "C'est assez" et il ne l'a pas pris du tout, mélangeant ses propres demandes et sa fierté de mâle mal en point.

Je ne sais pas encore si je vais revenir au boulot. J'espère avoir assez de temps pour y réfléchir et me reconstruire (assurances pour le boulot)...

---

Maintenant, du côté de mon avancée dans ce travail de deuil, je me sens plus forte, même si j'ai des problèmes d'argent... ça m'angoisse, mais je prie le ciel que la situation s'améliore.

Merci à tous de me permettre d'avancer de cette façon.

Caroline xx :)
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 25 août 2012 à 07:53:08
Ce soir, j'ai fait brûler une bougie pour Lowell. Devant ses cendres.

J'ai pleuré, de nouveau: l'idée qu'il aurait pu être vivant, qu'il était si fort, qu'il serait proche de moi... est revenue. J'aurais eu besoin de lui. Pour plusieurs raisons: le travail, sa fille, l'école... ma fille a besoin de son père pour l'aider à être plus forte, à prendre les bonnes décisions.

Comment faire sans papa?

C'est ma question.

Caro xx
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 25 août 2012 à 10:02:16
Chère Caroline,

Lowell est dans votre coeur, à ta fille et à toi. Comment faire sans papa ? Fais lui confiance, elle fera. Elle avancera grâce à son souvenir, même imparfait, et avec sa maman.
Il est important qu'elle voit sa maman moins triste. C'est avec toi qu'elle apprend à être plus forte, à prendre les bonnes décisions.

Parfois, elle fera fausse route. Puis elle reprendra le bon chemin. Comme nous tous.

Toutes tes émotions de ces derniers jours sont épuisantes. Et il te faut te reposer, faire des choses pour toi, pour ta fille et toi. Ne pas te replier sur ta solitude. Connaître peut être d'autres personnes, faire d'autres activités. Personne n'a dit que ce serait facile. Mais tu as fait déjà une grande part du chemin.

tiens, je t'envoie un grand rayon de soleil de France,
Claire
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 25 août 2012 à 16:44:36
Bon matin Claire,

Je ne sens pas Lowell, mais de temps en temps, comme hier soir, j'ai le sentiment qu'il ne peut pas être mort, qu'il n'était pas "programmé" de mourir si jeune parce qu'il était rempli de désirs.

Pour la tristesse, malheureusement, ça ne se contrôle pas du tout ;) Par contre, je suis plus active et je vis beaucoup moins d'états dépressifs. Sans aucun rapport à voilà deux mois. Des mauvais coups comme celui du patron, ça va survenir encore dans ma vie, et il ne faut pas que ça m'atteigne autant. C'est un autre travail à faire...

En tout cas, je sais que cette phrase du Dr Fauré est bien vraie: "On sait qu'on a vécu le pire, alors, plus grand chose ne peut nous atteindre autant"

C'est ce qui me fait enfin comprendre que je suis beaucoup plus forte qu'avant, même si fragilisée, plus sensible. J'accepte mes peines et je veux les vivre. Ne plus les camoufler en disant "C'est pas grave".

Aujourd'hui, je pars pour deux jours en camping, juste avant que l'école de Lou ne recommence.

À + Caro
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 25 août 2012 à 20:03:43
Coucou Caroline,

Tu as raison, nous devons vivre notre peine. Entièrement. Tant pis pour les autres. Et pourtant, je sais que ce n'est pas dans mes habitudes. Seulement, parfois, il faut apprendre un peu à être égoïste pour se protéger et ne pas se faire détruire par les autres.

Ce week end en camping va vous faire du bien à Lou et à toi.
Bonne reprise pour l'école de la petite... Est elle contente de reprendre ?

bises
Claire
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 27 août 2012 à 22:50:09
Bonjour à vous,

Retour de camping, c'était très bien. Des emplacements un peu trop petits, mais chouettes, parce que en bordure de rivières et une piscine chaude pour la Lou et moi, du vélo en liberté, un bon feu de camp sur le bord d'une rivière.

Hier nuit, j'ai rêvé à Lowell. Je le voyais très bien. Il était très maigre, n'avait plus de barbe, semblait très très fatigué.

Je me sentais coupable de ne pas le laisser aller, comme si j'étais responsable qu'il reste encore sur terre avant qu'il prenne sa liberté de mort. Je lui disais: c'est correct, je vais me débrouiller seule, tu peux t'envoler Lowell. Merci d'avoir été là ces deux dernières années...

Puis, il s'est assis, il s'est relevé et a voulu me serrer dans ses bras maigres. Je ne sais pas si ça m'a fait du bien. J'avais l'impression que c'est aussi lui qui ne voulait pas encore partir.

Voilà, j'ai encore besoin de lui, même après plus de deux ans :o Une deuil "pathologique", je l'entends très fort dans ma tête.

---

Voilà, l'école de Lou commence demain. Ce ne sera pas facile, parce que fi-fille est difficile, elle fait des chicanes avec les autres filles, veut prendre toute la place, est dérangeante pour le professeur. Mais elle performe dans ses matières, heureusement.

À +

Caro

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 28 août 2012 à 14:49:47
Plus grande sensibilité: aujourd'hui, ma Lou commence l'école et elle n'a pas eu le professeur (elle aurait pu être avec un professeur homme, mais elle est avec un professeur fille), ni les amis qu'elle aurait du. J'ai parlé à la directrice pour qu'elle change, elle n'a eu aucune ouverture. J'ai pourtant sorti: si elle est avec le professeur mâle, elle sera plus forte. Elle s'en foutait complètement "Aucun changement de classe"

J'ai pleuré comme un bébé, en revenant à la maison.

C'est difficile.

Caro
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Claudahoa le 28 août 2012 à 16:12:38
Bonjour Caroline,

Malheureusement je constate qu'au Québec comme en France le corps enseignant n'est pas toujours des plus psychologues même avec des enfants déjà meurtris dès leur plus âge!
Aujourd'hui je suis trop triste pour avoir des propos positifs alors je me contenterai de t'envoyer plein de tendres bisous ainsi qu'à Lou!
Courage belle Caroline!
Claudia
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 28 août 2012 à 19:22:53
Pourquoi Yohann? Parce qu'autour d'elle, il n'y a que des modèles de femmes. Pas vraiment d'homme qui la pousse. Une femme, ça enrobe, ça soutien. La femme, ça donne l'identité. L'homme fait en sorte que l'enfant sorte de son "moi": aller vers les autres, oser. L'homme, c'est la force.

Le prof, je ne le rencontrerai pas vraiment, donc, ce n'est pas avec moi que se fait le lien.

---

Enfin, ça n'a pas marché. J'ai encore pleuré. J'avais pourtant fait toutes les étapes: lettres, rencontres...

Merci Claudia! Trop triste aussi.

---

Et j'ai extrêmement mal au dos, j'ai un point depuis plusieurs mois, juste sous l'omoplate. Difficulté à respirer, j'espère que c'est psychosomatique.
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 28 août 2012 à 19:37:10
Coucou Caroline,

Je n'ai pas la même vision que toi à propos des hommes et des femmes. Pour moi chacun est différent, ce n'est pas une question de sexe mais de personnalité.
Malheureusement, à mon avis, depuis la nuit des temps, la caricature de ce que doit être un homme et de ce que doit être une femme dans sa construction, dans ses sentiments est transmise de générations en générations...

Les enfants ont une grande capacité : ils comprennent tout, il faut juste leur expliquer. Ne t'inquiète pas, fais lui confiance, ne lui transmets pas tes craintes. Tu es forte et tu vas l'aider à grandir, qu'elle ait une institutrice ou un instituteur. L'important, c'est la manière donc elle recevra les informations.

Je pense qu'il ne faut pas stigmatiser. Aujourd'hui, peu d'enfants vivent avec leurs deux parents. Bien sûr, pas pour les mêmes raisons. Mais sois toi-même. Tu es la maman. Lou n'a plus son papa.
C'est dur, mais elle va grandir et ton amour va l'aider à grandir harmonieusement même sans son papa.

Il faut surtout que tu te revienne dans l'état d'esprit tourné vers l'avenir car tu y étais, il n'y a pas si longtemps. Je sais que tu souffres et j'aimerais te soulager et peut être que je ne fais que le contraire en étant maladroite et je te demande de m'en excuser. Le but n'est pas là.
Cela fait tant de choses en ce moment pour toi....

A bientôt,
Claire

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: andre37 le 28 août 2012 à 20:19:00
bonjour à toutes et à tous

c'est vrai qu'il n'y a pas de différence homme / femme. Chacun a une part de l'autre. Dans ma culture on dit un homme ne doit pas pleurer, qu'il doit etre fort. Et bien moi je pleure comme une madeleine. Et j'en ai rien à faire.

André
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 28 août 2012 à 20:45:26
André,

Je te remercie pour ce témoignage. C'est courageux de ta part dans un monde où tout est fait pour le paraître. Bruno était si sensible. J'aimais cette qualité. Il pleurait lorsqu'il était malheureux, sur des sujets de sa vie d'avant, devant un film émouvant.

C'était une vraie belle personne. Je le respecte dans tout ce qu'il est, était.

Sa sensibilité, sa douceur me manque. Nous avons en nous le Yin et le Yang. Je n'avais rencontré que des hommes "forts", des "mâles"... Que cela est bon de vivre auprès d'un simple être humain !

Tes larmes sont un cadeau pour ton amour. Je te souhaite qu'un jour elles soient moins "madeleiniques" et que tu trouves la paix.

Claire
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: andre37 le 28 août 2012 à 21:19:10
Bonsoir Claire

je voulais juste dire à Caroline qu'un homme n'est pas supérieur à une femme, physiquement peut-etre mais jamais mentalement.
Ca je l'ai appris depuis longtemps.

Maintenant qu'elle est seule à mener le bateau, pour sa fille il  faut qu'elle ne compte que sur elle meme car je sais qu'elle en a la force.
Je sais c'est facile à dire, mais j'ai une soeur en Australie qui a un fils de 14 ans et qui se bat pour lui.

Je sais que les femmes ont une force incommensurable par rapport à nous les hommes.

Elle, c'était toute ma vie.

André
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: andre37 le 28 août 2012 à 22:05:12
Trouver la paix? Je ne sais pas ce que cela veut dire.
Oui trouver la paix auprès d'elle, là oui.

Je ne sais pas quoi vous dire d'autre.

André
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 28 août 2012 à 23:22:50
Ah, là, le beau débat!

Je crois très profondément que la femme et l'homme apportent de quoi de différent à l'enfant. Il n'y a aucunement l'idée d'une supériorité. Mais le rôle du père et de la mère est assez distinct. La mère, l'identité, le père, la force.

Depuis des générations, et pour une question historique et autres, au Québec, le père est assez absent (contrairement en France). La mère est toute puissante. Ici, on est dans une société assez matriarcale.

N'ayant pas eu de père présent (tiens, moi non plus... pas plus que la majorité de mes connaissances, mais pas toutes), il me manque une force de propulsion, que le père m'aurait donné. J'ai eu quelques exemples de bonnes personnes mâles autour de moi, mais pas assez.

---

Tiens, un bon exemple: quand la maman est avec son bébé naissant, il est bon qu'elle vive une sorte de symbiose avec son enfant. Mais avec le temps (normalement, entre un an et deux), le père doit "casser" cette symbiose, en déclarant au petit "Ma femme reste avec moi cette nuit, et toi, tu va dormir dans ta chambre. Hop l'enfant!" avec amour, bien sûr :)

Je ne veux absolument pas être la mère toute puissante et j'ai le devoir de trouver des exemples d'hommes qui réussissent et qui vont l'admirer, la faire avancer, pour qu'elle soit forte autrement que par sa maman. Je ne veux (peux) pas être le père et la mère. Il y en a un peu autour d'elle, mais ce prof homme était particulièrement bon enseignant.

Claire, tu as raison: je dois faire confiance en ma petite. Et justement... À l'école, M. Pierre est venue voir Lou ce matin en disant: Ah! C'est toi qui chante! J'aimerais que tu viennes à mes pratiques de chants cette année (!!!!). Lou a trouvée elle-même sa solution, sans sa maman!
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Chris-ka le 29 août 2012 à 09:08:53
Je suis d'accord avec Caroline : un enfant doit être élevé et aimé par un papa et une maman qui vont se compléter pour l'aider à se construire. Si ce n'est pas le cas, il y a une perte de repère.

Je n'ai pas connu mon père aussi puisqu'il est parti quand mon frère et moi étions tout petits et il me semble que nous aurions été différents s'il avait été la et si ma mère n'avait pas autant souffert de nous élever seule, ce qui a eu des répercussions sur notre éducation.

Moi même face à mes filles me sent parfois complètement démunie car il est vrai que christophe était beaucoup plus sévère, plus autoritaire que moi. Et les filles le savaient, elles n'osaient pas lui parler comme parfois elles se le permettent avec moi.  Je laisse passer beaucoup plus de choses et je l'avoue me fait souvent avoir. Quand christophe était la, nous en discutions ou nous disputions à ce sujet, à deux, on est plus forts !

L'adolescence arrivant à grand pas, il va falloir que j'improvise ! Ça n'existe pas les coachs papa ?

D'accord aussi avec caroline pour l'instit mâle, ma fille Emma a aussi un réel besoin d'homme et je constate qu'elle se rapproche par exemple davantage de son oncle maintenant. Nos enfants auront besoin désormais de références masculines.

Bises
Karine

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 30 août 2012 à 14:42:05
Bonjour Karine, si nous, les mamans, leur offrons l'ouverture (tout en surveillant et choisissant quand même) que nos enfants peuvent avoir de l'affection d'un homme plein de bon sens, alors, je commence à comprendre qu'elles (ils) iront vers leurs besoins, soit recevoir une partie de la force "mâle" (même si nous, les femmes avons notre propre force bien sûr!).

Ça peut les aider à se propulser vers l'extérieur.

---

Sinon, les amis, je régresse... je suis peu active, la maison, de nouveau en bordel. Il faut que j'élimine du "stock", pour pouvoir être plus libre de toute cette gestion du matériel... ça me bloque complètement. J'ai des factures à payer constamment, je suis en manque de 10 000$, les assurances bloquent le paiement de ma paye... j'arrive à bien vivre, grâce à la marge de crédit et l'espérance qu'après leur rencontre téléphonique avec mon médecin, ils payeront rapidement.

Je vis de l'insomnie, chaque soir maintenant. J'ai mal au dos quand je me couche. Je dois avoir quelque chose, ce n'est pas psychosomatique. Maintenant, je prend des comprimés anti-douleur, anti-inflammatoire et ça va mieux. Mais ce n,est pas réglé. J'ai lu sur le net au sujet de ce genre de points au dos qui s'étend sur des parties autour, lorsque couché:

Citer
- Les douleurs inflammatoires, plus rares et plus préoccupantes. La douleur n'est que peu ou pas liée aux mouvements, elle est présente surtout la nuit. Elle réveille au milieu de la nuit ou au petit matin et aucune position ne peut apporter de soulagement. Au contraire, on éprouve le besoin de se lever et de bouger. Souvent, le matin, on ressent l'impression d'être "rouillé" et limité dans ses mouvements, le temps de "réchauffer" ses articulations et la douleur s'estompe pour parfois même disparaître dans la journée.

C'est un médecin qui décrit cela. Je vais voir le médecin mercredi prochain.

Je m'en vais voir (enfin!) mon psychologue.

---

Sinon, ce matin, j'ai parlé aux cendres de Lowell. Je lui ai demandé de ne pas "partir" tout de suite, que j'ai encore besoin de lui, de son soutien, pour moi et sa fille.

Et bien sûr, toujours le: "Où es-tu Lowell?"

Je vous embrasse, Caroline

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 05 septembre 2012 à 19:54:43
Depuis quelques jours, j'ai de la difficulté à avancer. Je suis, de nouveau, dans le mouvement de la non action. Bien sûr, je m'occupe de ma fille, mais dès qu'elle n'est plus là (école), je ne fais rien.

J'attends.

Je vais trouver un livre sur le lâcher prise. J'ai cherché un vidéo sur le net, mais rien de bien concluant. Si jamais vous en connaissez un qui vous semble bien fait, ne vous gênez pas, je suis preneuse. Je sais bien que dans mon cas, c'est certainement la clé de mon avancée: le lâcher prise sur des émotions envahissantes.

Caro-découragée.

Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 05 septembre 2012 à 22:02:29
Je viens d'acheter ce livre: "Lâcher prise" de Guy Finley

J'ai trouvé sur le net, ça m'aide:

Citer
Lâcher prise? Pour l'auteur américain, c'est d'abord arrêter de se poser des questions qui n'ont pas de réponse. Et elles sont nombreuses, semble-t-il!

 " Abandonner cette vision erronée de la vie qui nous maintient dans l'insatisfaction, qui nous fait réagir mécaniquement et faire des choses pour des raisons que nous nous donnons. "

Nous, c'est notre faux moi, cette partie de nous-même qui est régie par la loi du moindre effort et qui empêche la vérité qui nous habite de s'exprimer. Bref, lâcher prise c'est prendre du recul par rapport à soi-même.

J'en ferai l'exercice avec livre, j'espère bien.
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 07 septembre 2012 à 02:56:32
J'ai vu mon doc aujourd'hui: elle m'a tellement rassurée! Je lui ai parlé de mon travail de deuil, durant l'été, de mon inaction, de mon besoin de m'occuper de ma fille. De mon patron et de son "agression écrite".

Depuis plusieurs jours, je craignais cette rencontre. C'est elle qui parle au docteur des assurances (qui payent mon salaire même si je ne travaille pas) et c'est donc elle qui a en principe le dernier mot.

Elle m'a dit: "Tu vas prendre un an en tout, tu en as besoin".

Soulagement total... j'ai besoin de temps, je veux me reconstruire sur plusieurs niveaux: intérieurement, spirituellement, professionnellement. Et m'occuper de ma maison, de l'hiver qui arrive, malgré le beau temps actuel.

---

Je viens juste de lire dans un journal du Québec:

Citer
Nous avons du temps.

Personne ne peut nous en donner, et encore moins nous en vendre. Dans les moments où la peur d'en manquer se fera sentir, nous nous souviendrons que prendre du temps est le seul moyen d'en avoir.

À nous d'en profiter!

Aujourd'hui, je me suis sentie allégée d'un lourd poids.
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: madâme le 08 septembre 2012 à 09:45:34
Bonjour Caroline3,

J'interviens sur ton post, parce que j'ai vu que tu étais intervenue sur plusieurs fils de discussion, et j'ai bien aimé le titre de ton fil. Moi, j'en suis à la troisième étape. J'ai perdu ma soeur unique il y a un peu plus d'un an (mardi ça fera un an que j'ai dispersé ses cendres), et je suis en régression actuellement parce que j'ai repris le travail et que je me rends compte que j'ai eu la force pendant un an de l'assumer, et que je ne sais pas si je vais y arriver cette année. Je suis enseignante, mon emploi du temps est mauvais, je vais avoir des élèves difficiles et la nouvelle direction semble "robotique". En te lisant, l'expression "lâcher prise" m'a interpellée. Je me suis rappelé que j'avais acheté un livre après la mort de mon père (j'ai perdu ma mère et mon père, et n'ai donc plus ma première famille, d'où la perte de ma soeur encore plus insupportable). Je le trouve dans ma bibliothèque, me dis que je vais te communiquer les références, et là, je me rends compte que dans le post suivant, tu dis te l'être procuré!). Peut-être est-ce un signe? Je nous souhaite donc une bonne lecture dans notre quête de l'apaisement :)

Madâme
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: marcel09 le 08 septembre 2012 à 12:30:36
Bonjour Caroline,

Je viens de lire une partie de ton parcours.
Ton Lowell te manque, tu rêve encore de lui aprés deux années d'absence. Qu'elle belle preuve d'amour.
Ta petite Lou n'en sera que plus forte demain, car elle aura eu une maman trés courageuse et trés forte. Ne géres tu pas seule les destinées de la maisonnée? L'image de l'homme fort est surfaite. Je pleure moi aussi et devant les autres, et pourtant je crois être un homme. Je n'en ai pas honte, et cela me fait un bien fou. Je ravale mes larmes devant un film émouvant et pleure à chaudes larmes sur le film Ghost que nous avons dû voir 4 ou 5 fois avec Claudine.
Alors un homme n'en ferait pas plus que tu n'en fais. Tu peux être fière de ton travail, malgré les petits laissers allers.
La maison en bordel, cela se fera demain, quand tu l'auras décidé, et cela ira vite.
Bises
Marcel
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 08 septembre 2012 à 21:54:32
Chère Madâme,

Merci pour ce joli mot. La souffrance de la solitude fondamentale est terriblement lourde. J'avais ouvert un fil sur ma troisième étape, qui est terriblement difficile, mais salvatrice. Il me fallait pleurer, et ça m'a pris deux ans avant d'arrêter. Ça m'a pris du temps avant d'arrêter, de voir que j'avais terriblement besoin d'aide, de lâcher prise de devoir "tout faire et garder le sourire". Tout éclatait dans ma tête.

Aujourd'hui, ça va mieux. Je ne pleure plus Lowell, je l'ai fait. J'ai quelques larmes qui peuvent survenir, de la colère, beaucoup moins et moins forte. Juste un désir de présence. Je tente de croire qu'il m'aide, qu'il nous aide. Des fois, il suffit d'y croire pour que l'aide survient. C'est d'en être consciente qui fait maintenant la différence.

Ce qui est difficile maintenant, c'est de lâcher prise. Surtout sur le fait de "trouver ma voie" et d'avoir le désir de faire. Et en effet, mon "bordel" de maison est présent, et ça me préoccupe trop. Pareillement pour mon futur. Mais sachant que j'ai encore 9 mois pour y penser, je crois que les choses vont se placer doucement.

Il ne faut pas forcer les choses. Forcer dans le sens: "Je dois être heureuse et ça doit paraître". "Faire des choix" sans que ce ne soit vraiment bon pour moi.

Les autres n'ont pas à souffrir de mes états, mais les proches que j'ai choisis pour avoir un soutien sont au courant que je peux "flancher" de temps en temps.

---

Cher Yohann, toujours présent, merci...

J'espère juste être capable de "trouver", même si ça prend du temps, cette crainte de rester inactive me fait effectivement très peur. Je suis active pour les autres (ma fille, les amis, certains membres de ma famille), mais quand il s'agit des choses pour "moi, juste moi", je n'y trouve pas de sens.

"Donner un sens à la vie, à ma vie".

Je demande désespérément à une puissance supérieure de venir me voir. Hé. Ça marche pas trop.

---

Cher Marcel. Merci d'avoir fait la lecture, c'est toujours aidant de se sentir lue. C'est vrai, j'ai découvert, avec la mort de mon mari (avec qui tout n'était pas rose), que j'y étais profondément attachée et que j'espérais, presque jusqu'à la fin, de retrouver le Lowell "d'avant"... Ce lien était beaucoup plus important que je ne le croyais et nos projets africains et familiaux sont tombés à l'eau, et ça encore, je ne l'accepte pas.

Je n'accepte pas encore qu'une petite fille de 7 ans aie perdu l'homme le plus important de sa vie. Ça, non. Elle aurait eu besoin de lui. Et moi, je ne me vois pas retrouver une vie commune avec un autre homme: trop de travail...

C'est étonnant que tu parles de Ghost, le film. J'ai écouté, hier, des "previews" du film, sur Youtube... j'ai aussi versé des larmes... Bah, les pleurs n'ont pas de sexe. C'est de l'émotion pure.

Oui, j'y pense souvent: je dois tout faire et autour de moi, les gens ne comprennent pas vraiment qu'eux, ils peuvent partager les soucis, le travail (dépenses, ménage, rangement, cuisine, éducation, déplacements, lavages...). Ça c'est lourd, en effet, surtout que durant 10 ans, nous avions une personne au Sénégal pour s'occuper des "détails" de la maison...

Enfin, je vous embrasse et vous remercie de votre écoute,

Caroline xx
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Pervenche le 09 septembre 2012 à 10:31:53
bonjour Caro,

Tu avances vraiment, malgré tes impressions parfois de retour en arrière. Ton histoire parfois tumultueuse avec Lowell n'a pas terni ton amour. Tu es une grande amoureuse et une formidable maman.

Sois encore un peu patiente avec toi. Tu vas y arriver car le plus dur est maintenant derrière toi. Une vie riche de ton vécu s'ouvre devant toi. Le sens de ta vie est déjà de penser à toi, de te reconstruire.

Je t'embrasse, lointaine québécoise !!

CLaire
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: Caroline3 le 10 septembre 2012 à 06:50:54
(http://img.photobucket.com/albums/v613/CarodeDakar/IMGP0100.jpg)

Lou et son papa.

Accra, Ghana.
Titre: Re : La quatrième étape: désir de vivre
Posté par: lilas52 le 10 septembre 2012 à 10:50:00
Bonjour,
 caroline. Je comprends tes angoisses et aimerai t'aider mais je ne sais pas  exprimé par écrit tout ce que j'aimerai te dire. Tu fais de grands pas en avant. Je suis contente que tu puisses rester chez toi cela va bcp t'aider et te laisser le temps de t'organiser.
Cordialement LILAS