Auteur Sujet: la peur de vivre sans lui  (Lu 8253 fois)

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mon alter ego

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la peur de vivre sans lui
« le: 05 juillet 2012 à 19:20:41 »
Jamais je n'aurais pensé un jour arrivé sur un tel forum ,et pourtant me voici devant mon écran a ne pas savoir quoi écrire ,tellement j'ai de pensées dans ma tète .
Je m'appelle nathalie j'ai 39 ans deux filles de 13 et 7 ans et mon petit mari nous a quitté il y a un peu plus de 8 mois .
quoi vous dire a part que ma vie est déja dévastée .
Je suis completement annéanti toujours a pleurer ,a ne plus me reconnaitre ,j'ai l'impression de redevenir une petite fille ,tout me fait peur je fuis les gens ,la seule chose que je fais bien c'est de m'occuper de mes filles ,la femme ,l'épouse que je suis est parti avec lui dans ce petit bout de terre qui se trouve a 200 metres de notre maison (ou j'apperçois les croix de mon canapé et ou je le situe )il avait 44 ans comme c'est injuste ,nous étions tellement unis tous les deux ,tellement complice au bout de 15 ans ,partout ou on allait on ne se quittait jamais on avait toujours besoin de la présence de l''un de l'autre .Toujours a me prendre dans ses bras ,pour me dire qu'ill m'aimait que j'étais la femme de sa vie ,toujours pressé de débaucher pour etre avec nous ,il n'a jamais aimé etre seul et maintenant c'est tellement dur de le savoir seul dans cette boite .
Je vais tous les jours le voir la bas ,je m'assois ,je lui parle je fleuri beaucoup ,j'en ai besoin vital .je n'ai pas repris le travail depuis qu'ils nous a quitté je n'y arrive pas ,je suis assistante maternelle .
C'est difficile pour moi de faire rentrer des gens dans notre maison ou il y des photos de lui (c'est mon jardin a moi )et pour retrouver un travail a l'extérieur c'est difficile car je me met a pleurer meme devant des inconnus (donc vous imaginer devant un futur employeur )y'a t'il des personnes qui n'ont pas pu reprendre le travail ,car je me demande si c'est normal que je sois comme ça .
Je me sens protéger dans notre maison ,je sors quand meme j'emmene mes filles voir des spectacles ,on fait des pique nique mais c'est tout en fonction d'elles .
merci d'avoir pris un peu de votre temps pour me lire
et pourtant tous n'est pas écrit ,c'est tellement dur ....

Chris-ka

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Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #1 le: 05 juillet 2012 à 21:05:36 »
Bonsoir Nathalie,

Ton histoire est la mienne. 41 ans, deux petites filles âgées de 9 et 10 ans, mon mari décédé brutalement à 39 ans après 22 ans de vie commune.

Je ne peux que comprendre tout ce que tu vis, ta souffrance, ton manque de lui. Tout comme toi, je parviens à faire des activités avec les enfants, je pense que c'est important pour elles, peut-être pour garder un semblant de vie d'avant.

Par contre, en ce qui concerne le travail, j'ai repris rapidement, 3 semaines après le décès, car il me semblait mieux de sortir de la maison, de garder une activité, mais j'avoue avoir beaucoup de mal à me concentrer et faire tout très lentement. Mais ça, c'est personnel, à chacun son rythme. Si tu n'en éprouves pas le besoin pour l'instant, il serait d'autant plus difficile de t'y contraindre.

As-tu de la famille, des amis, des personnes bienveillantes autour de toi ?

Amicalement,
Karine


Hors ligne Marina Saboya

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Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #2 le: 05 juillet 2012 à 21:34:43 »
Oui, Nathalie, tout est tellement dur, tout est tellement injuste.
Cet Amour qui vous unit, toi et ton mari, il nous unit aussi à nos compagnons, à nos compagnes. Un Amour si fort que l’on a presque l’impression d’être unique.

Malgré le chagrin de voir encore arriver de nouvelles détresses, de nouveaux désespoirs, je suis émue de constater que l’Amour vrai existe, celui qui passe avant tout, celui qui rend tout acceptable, supportable.

Oui, Nathalie, notre vie est dévastée, plus de repaires, plus de joie, plus de projets. Mais nous sommes vivant(e)s. Et parfois, les enfants nous obligent à le rester, parfois, c’est l’instinct de survie, parfois c’est… on ne sait pas quoi, mais nous sommes vivants.

Pour quoi ? Pour qui ? Eternelle question… Pour les enfants (toujours eux), pour ce que nous avons construit avec lui (ou elle) et qui ne doit pas disparaitre, pour faire un pied de nez à la faucheuse, pour transmettre notre amour qui nous a rendu fort(e), ne pas le garder, ne pas le mettre en cage, mais le distribuer à d’autres qui en manquent cruellement, pour qu’il (elle) soit fier(e) de nous... Il y a tant de raisons pour continuer à avancer sur ce chemin plein d’embûches et d’écueils.

Aucun de nous n’aurait imaginé raconter sa vie, sa douleur, son drame ainsi, sur la toile, devant un écran, à des inconnus. Et nous sommes là, à compter les uns sur les autres à attraper des mains tendues ou à aider ceux qui se laissent soudain couler dans la tempête. Heureusement le radeau est vaste, malheureusement nous sommes nombreux dessus.

Une chose nous réunie et nous fait oublier tout le reste, la profonde douleur de l’avoir perdu(e).

Des larmes, des flots de larmes, des peurs, des aveux, des regrets, des questions, …
Le repli sur soi, l’envie d’abandonner, le « pétage » de plomb, les médicaments, l’alcool, l’abandon des « amis » d’avant, de la famille qui ne comprend pas, la crainte des répercutions sur les enfants, le travail impossible à assurer, à trouver, le manque de concentration, le manque soudain d’argent, de toit, les problèmes administratifs…
Et aussi, les rapports à la foi, aux autres, aux psy, aux médecins, à la justice…
L’au-delà, la « présence », les signes, les rêves, le besoin de tout garder, de tout jeter, d’aller au cimetière ou de le fuir…
Nous abordons tous les sujets avec sincérité, honnêteté, franchise.

J’imagine qu’avant de venir ainsi nous rejoindre, tu as lu certains messages. Tu sais donc que nous sommes tous là par la volonté de quelques uns, quelques unes qui travaillent dans l’ombre à nous aider. Il y a les vidéos, les livres, les sites. Tout est important quand plus rien d’autre que sa douleur ne compte.

Mais je voudrais te donner un espoir avant de terminer.
Dans 17 jours, cela fera 2 ans que mon mari est parti. Cela a été cataclysmique pour moi, irréèl, inimaginable, inacceptable, le désespoir, l’horreur, la douleur physique, …
Je devais mourir, je n’avais plus d’oxygène, plus de raison de vivre.
J’ai survécue.
Je suis là, vivante et calme.
Pas heureuse, mais pourquoi pas un jour retrouver des petites joies et des petits bonheurs, puisque j’ai réussi à survivre, je dois bien pouvoir trouver un peu de sérénité dans ce monde.

Il faut du temps pour tout réapprendre, comme un handicapé privé d’un membre, d’un sens, voir autrement qu’avec les yeux, réapprendre le gout du sucre dans un gâteau, retrouver le petit plaisir d’un café bien chaud, en regardant le jardin, sourire en voyant des chatons faire des cabrioles, photographier les enfants qui savent bien mieux que nous le gout de la vie.
Je ne vais pas te dire que c’est facile, mais on peut y arriver.

Alors, reviens nous raconter, encore et encore.

Je t’embrasse.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

mon alter ego

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Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #3 le: 05 juillet 2012 à 22:12:31 »
merci karine et marina
C 'est vrai que l'amour que nous portons a nos conjoints (tes) est unique il y a que nous qui connaissions ses pensées les plus profondes ,ce qu'ils ressentaient ,ce qu'ils aimaient ,j'ai beaucoup de mal a réaliser ,quand je le regarde sur les photos je me dis c'est pas vrai.Tout ce que l'on a vécu ,ressenti ,les moments charnel ,l'odeur ,sa chaleur sa voix ,l'attente de sa débauche le soir ,  tout disparais d'un coup ,comment reprendre une vie normal quand tout s'écroule en une fraction de secondes(nos repères ,notre stabilité,nos projets )

On ressent de la colère ,pas contre lui ou elle mais contre le mauvais sort ,et moi je ressens de la colère contre les gens haineux qui font du mal sur notre terre contre leurs enfants leurs entourage ou contre l'humanité et qui sont toujours vivants .

Je ne sais pas comment réagi tes enfants karine ,a la perte de leur papa ,pour moi la plus grande a mis du temps a réagir cela fait que 3 semaines qu'elle a réagi et ça fait plus de huit mois que son père nous a quitté  ,cela a été catastrophique pour elle ,n'avait plus envie de rien ,pas envie d'aller a l'école ,ne prenais plus soin de sa chambre donc je l'ai garder avec moi un lundi quand elle s'est écroulé dans mes bras on a été a la piscine fait un resto ,boutiques et on a beaucoup parlé de ce qu'elle ressentait .ça va mieux maintenant ...

pour la plus jeune (7ans)elle participe beaucoup pour son papa (dessin fleurs parfum de lui  photo)

C'est dur      ,déja que notre peine est dévastatrice pour la perte de nos tendres aimés ,et on voit en plus la peine de nos enfants qui fait terriblement mal aux tripes .

Je suis tres entourées par la famille de mon coté et celle de mon mari nous sommes tous tres proches ,mais je ne parle pas trop de ce que je ressens du coté de mon mari car ils ont leurs peines d'avoir perdu son fils ou leurs frères ,mais bon on se soutient tous .

Je ne sais pas ce que sera ma vie ,c'est surement trop tot ,pour moi c'est une journée chaque jour qui passe sans lui ,et ça recommence encore et encore .

nathalie ....



mon alter ego

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Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #4 le: 11 juillet 2012 à 15:27:28 »
bonjour
Depuis que mon mari nous a quittés il y a huit mois ,je suis en arret de travail ,je suis allé voir ma psy qui m'a un peu engueulé car je ne voulais pas m'en sortir ,et qu'elle pouvait pas m'aider si je ne voulais pas aller mieux .(?????).
elle m'a dit d'arreté mon arret de travail et de prendre une année sabbatique ,j'étais un peu frustrée en sortant de chez elle .
ça veut dire quoi s'en sortir ???

Je m'occupe tres bien de mes deux filles ,je suis toujours a l'écoute et là pour elle .Mais c'est vrai que pour moi rien ne m'interresse a 100 pour cent ,je fais tout pour mes deux filles,  et pour moi cela me suffit .

En ce qui me concerne je n'arrive plus a trouvé ce que je suis ,je suis assistante maternelle et je ne sais pas si je veux continuer dans cette voie ,je sais que je ne pourrais pas supporter une très longue journéee avec des enfants (pleurs cris etc...) comment m'occuper  d'eux si moi je suis perdu dans ma tète ..
nathalie


Malie

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Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #5 le: 12 juillet 2012 à 23:48:00 »
Bonsoir Nathalie,
 
Je me raconte ...
J'ai perdu mon conjoint le 8 Juillet 2011. Cela fait donc 1 an et 4 jours !
Lui 28 ans et moi 26! Accident de travail mortel ce Vendredi alors que nous venions d'avoir une petite fille qui avait 3 semaines tout juste!
 
Tout ça pour te dire que je n'ai moi non plus pas repris le travail depuis IL NE FAUT SURTOUT PAS TE FORCER !!!! Et j'insiste, j'insiste ...
Je me suis fixée comme objectif septembre et seulement parce que j'en ressens le besoin et non parce que je me force !

Mise à part le côté financier qui lui pourrait te forcer, personne d'autre n'en a le droit !!! Et je le crie haut et fort !
Bien des gens m'ont soulé avec ça
" Tu penses pas que tu devrais reprendre ton activité ? Ca te changeras les idées etc et bla bla bla !!!"
Mais fermez la vous tous, vous n'êtes pas à ma place !


Donc prends le temps de t'occuper de tes filles et de faire ce que bon te semble après un tel drame nous avons bien le droit de prendre du temps. Si cette raison n'est pas valable pour un arrêt maladie alors là ...

Pour l'instant, tu as besoin d'être dans votre cocon alors écoute toi ... Même si ce que je vais dire va te paraître inaproprié ou inadapté ce n'est qu'une passade! Je me permet de te dire ça car je suis passé par là, puis ensuite j'ai entamé une crise d'hyper activité mais chez moi (déménagement des meubles, ménage à fond,... ) à en être à bout de force mais je tenais debout ...

En gros, je veux simplement te dire de t'écouter le principal c'est que tu t'occupes de tes enfants le reste passe bien loin derrière !!!!!!


Amicalement
Malie

mon alter ego

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Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #6 le: 13 juillet 2012 à 15:32:58 »
merci Marie pour ton message

C'est vrai que je ne suis pas prète pour reprendre une vie active pour le moment.
Mais je sais que je le ferait ,comme toi quand je l'aurais décidé .
mais c'est difficile d'aller chaque mois chez le médecin pour me prolonger ,cela me mais mal a l'aise ,j'ai l'impression que l'on me juge et que je profite du système et que le médecin ne me croit pas (il connaissait  mon mari ,et il a eu beaucoup de peine pour lui )

et dans la famille le malheur nous poursuit ,maintenant c'est le tour de son frère qui a un cancer très grave ,il y a deux ans ma belle soeur (la soeur de mon mari )a survécu elle aussi a un cancer .Nous avons perdu un beau frère il y a 3 ans (le mari de la soeur de mon mari il avait 47 ans ) .Je suis très proche de ma belle famille (comme des frères et soeurs )

mon mari avait eu il y a quinze ans un tres grave accident de la route (un mort dans l'accident) il a eu beaucoup de chance malgré des blessures très grave .

Mon père est décédé il y a 6 ans le jour de son anniversaire .
tous ses traumatismes accumulés pendant toutes ses années ,je n'en peu plus .

Et comme si cela devait pas suffire ,notre petite fille qui a maintenant 7 ans a une maladie génétique très rare (mon mari et moi avions le meme gène défectueux ,une chance sur des millions de tomber sur une personne atteint du meme gène défectueux )
Mon petit mari me disait tout le temps c'est pas possible on est  vraiment fait pour etre ensemble ,on se ressemble meme dans nos gènes .

et maintenant lui ,c'est le coup fatal pour moi et mes filles .,
Il était tellement adorable ,aimant ,on s'adorait ,on ne se quittait jamais

Hier soir ,j'ai bu de l'apéro avec ma belle famille ,et résultat je me suis allé a boire ,je me suis mise a rigolé avec mon petit neveu ,
et d'un seul coup je me suis mise a pleurer de tout mon corps (je me suis culpabilisée de passer un bon moment ) comme si je l'avais trahi et je me suis refermée le reste de la soirée .
Mon petit neveu (30 ans qd meme ) m'a dit que c'était bien de m'etre lachée et que eric mon mari adorait quand je déconnais tout le temps .  et ça c'est vrai ..

mais bon sans lui c'est pas pareil
a bientot
nathalie



Hors ligne Marina Saboya

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Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #7 le: 13 juillet 2012 à 17:37:48 »
Bonjour Nathalie,

Pour moi, dans 9 jours, cela fera deux ans.

Deux ans durant lesquels j’ai tout vécu, tout et son contraire ; des moments de désespoir profond, des envies de disparaitre, de le rejoindre, des larmes si violentes que mon corps était brisé, des cris de bête, des questions sans fin et sans réponse…

J’ai cherché de l’aide auprès des miens, des médecins, de Dieu, dans la lecture, la musique, la méditation, auprès de ceux du forum.
J’ai voulu savoir ce que vivait les autres, comment ils vivaient aujourd’hui, si ce que je vivais été normal.

Deux ans durant lesquels j’ai pris (je prends encore) des médicaments et parfois un peu trop d’alcool, je ne me suis pas occupée de moi, mal nourrie, grossie, pas soignée (pas vu de médecin « du corps, sinon des médecins de l’âme !), mal fagotée, … m’en moque. Pas envie de sortir, de voir du monde.

Deux ans, durant lesquels j’ai beaucoup écris, analysé, témoigné et aussi sourit et aussi chanté et aussi rit, et finalement retrouvé la douceur du soleil, le gout du sucre et du miel, l’apaisement dans le chant des cigales, le bien-être de se baigner, de faire la sieste, de regarder un film, même un film d’amour. J’ai réappris à vivre pour moi et plus pour nous, pour lui. Ce n’est pas si simple d’être égoïste ! Je ne parviens toujours pas réellement à me faire plaisir ! Mais j’ai survécue.

Durant deux ans ou presque, je l’ai senti près de moi, j’ai cru voir des signes, j’en avais tellement besoin, je l’ai aussi senti s’éloigner, je l’ai supplié de rester, je n’étais pas prête. Il est revenu et puis, il a fini par « partir », s’éloigner plutôt, enfin c’est encore une impression. Je ne l’attends, plus, je ne guette plus ses messages, je ne le vois plus partout. Et pourtant, il est là, toujours là, mais en moi, à jamais.

Parfois, j’ai eu l’impression d’aller mieux, parfois celle de le trahir, comme toi, parce que je me sentais bien, et puis finalement la sensation qu’il n’attendait que cela, que je sois apte à continuer, seule et heureux lorsque je me sentais mieux, souriant avec moi.

Tu prends tout cela et tu mélanges : ce sont « mes » 24 derniers mois.

Aujourd’hui… Aujourd’hui… j’ai tenu deux ans et je sais que je tiendrais encore, tant que cela ne sera pas mon tour. Je ne suis pas heureuse car il me manque terriblement, mais la douleur est supportable, acceptable et elle me prouve que je suis en vie et que mon amour pour lui est intact. Le bonheur ? Un mot qui ne fait plus parti de mon vocabulaire. Un jour, peut-être. Je peux dire « calme », « résignation » et petites joies. Et je peux aussi commencer à regarder l’horizon, au lieu de regarder mes pieds, pour ne pas chuter sur tous les écueils du deuil.

Une grande leçon : Prendre toutes les joies, tous les bonheurs, toutes les douceurs que la vie met sur notre chemin, que l’on soit en couple, ou seul(e), rire et chanter, danser et sourire, se gaver d’amour car c’est cet amour qui nous sauve, tandis que l’on a l’impression qu’il nous tue quand l’objet de cet amour est parti. C’est notre trésor, notre richesse.

Marina

PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

alsy

  • Invité
Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #8 le: 14 juillet 2012 à 09:46:54 »
Une grande leçon : Prendre toutes les joies, tous les bonheurs, toutes les douceurs que la vie met sur notre chemin, que l’on soit en couple, ou seul(e), rire et chanter, danser et sourire, se gaver d’amour car c’est cet amour qui nous sauve, tandis que l’on a l’impression qu’il nous tue quand l’objet de cet amour est parti. C’est notre trésor, notre richesse.Bonjour Marina

D'accord pour la grande leçon... c'est ce que j'essaie de faire passer aux personnes qui ne se rendent  pas compte ....et qui ne peuvent pas se mettre à notre place !
mais tu te sous estimes Marina dans ton dernier message !
Bien sûr c'est plus que difficile pour toi surtout en cette période de souvenirs...rien ne pourra remplacer l'Amour de Pierre . mais et toutes les personnes que tu as aidées sur le forum... avec tes douces paroles ; ce que tu fais pour tes parents ? et toutes les belles choses que tu as du oublier de citer depuis 2 ans !
Qui n'a pas pris au moins 1 fois plus de médicaments, ou plus d'alcool pour oublier... oublier.. le malheur, la tristesse, l'incompréhension, l'absence...  :'(
    nous avons tous nos faiblesses et pas toujours l'envie de faire les choses qu'il faudrait !
mais si on ne se force pas... qui va nous aider ???
on a  2 solutions.... soit couler... soit relever la tête  ???

et je sais bien quand on est au creux de la vague... on a du mal à relever la tête... et on n'a pas envie !
tu es plus forte que tu le dis Marina...
Je t'embrasse Marina :-*

Sylvette 

Mammj

  • Invité
Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #9 le: 14 juillet 2012 à 11:04:37 »
Bonjour à toutes et tous,

Moi, j'ai relevé ce paragraphe ci-dessous qui reflète vote état d'esprit Pima après deux années de lourd, douloureux et honorable parcours du deuil, en quête d'un mieux-être :

"Aujourd’hui… Aujourd’hui… j’ai tenu deux ans et je sais que je tiendrais encore, tant que cela ne sera pas mon tour. Je ne suis pas heureuse car il me manque terriblement, mais la douleur est supportable, acceptable et elle me prouve que je suis en vie et que mon amour pour lui est intact. Le bonheur ? Un mot qui ne fait plus parti de mon vocabulaire. Un jour, peut-être. Je peux dire « calme », « résignation » et petites joies. Et je peux aussi commencer à regarder l’horizon, au lieu de regarder mes pieds, pour ne pas chuter sur tous les écueils du deuil."

Vous avez toujours eu les mots pour le dire, su analyser votre situation ainsi que ce que vous pouvez percevoir de
celle des autres, sur ce forum.... Sans nul doute, vous  avez été soulevée par cet amour que vous avez partagé avec votre Pierre, cet amour qui continue à  vous porter en quelque sorte.... jusqu'à être - si spontanément et avec autant d'authenticité -   à l'écoute de la souffrance, des réflexions et des questionnements des autres, outre le temps consacré à vos parents.

Je pense Alsy, qu' entre couler ou relever la tête, il  y a aussi "se laisser flotter" un certain temps  on ne peut pas y échapper  en attendant de voir comment l'on va  réagir au drame, à la perte, qu'il nous faudra surmonter d'une manière ou d'une autre.... en attendant aussi de finir par accepter que nos questions, tout ou partie, demeurent sans réponse. Ce temps bien sûr différent pour tous , tant de facteurs interviennent pour chacun d'entre nous.

Dans un chagrin qui continue à me submerger un an après, je revoie ma grande fille tant aimée,  comme si c'était hier, devant cet ordinateur chantant avec moi "Vivre pour celui qu'on aime, aimer plus que l'amour même"!
Ce, peu avant que ce "crabe de l'âme", qu'on ne sait pas non plus soigner, l'emporte insidieusement  la ravisse à ses enfants et  à ceux -maladroits- pour qui elle a fini, dans son état, par croire qu'elle était un poids !

Ce que toutes et tous apportent ou ont apporté sur ce forum, ne serait-ce que par leur témoignage de douleur, nous a été, nous est,  d'un immense réconfort...

Que cette journée vous soit douce si ce n'est heureuse.....
Chaleureusement.  Mamm'j
« Modifié: 15 juillet 2012 à 08:26:13 par Mammj »

moon et isa

  • Invité
Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #10 le: 16 juillet 2012 à 10:21:26 »
Bonjour Nathalie,

J'ai perdu mon mari en aout dernier il avait 40 ans et il m'a laissé avec nos deux petits garçons qui ont 8 et 10 ans. J'ai 42 ans.
Je me suis reconnue dans le témoignage de Marina.La vie était belle aujourd'hui à mes yeux elle est cruelle. J'ai l'impression de suivre un chemin parallèle, il est à côté dans une autre vie et je ne retrouve pas le chemin qui peut me conduire à lui.
J'aimais la vie, je me sentais forte et belle dans ses bras et ses yeux. Aujourd'hui je me sens fragile et davantage en insécurité. Mais il m'a laissé ses 2 fils et pour eux je suis forte. J'ai repris le travail au bout de 2 semaines car voir mes collègues m'obligeait à penser à autre chose et vivre parmi les vivants.
J'ai du traverser de nombreuses épreuves et il m'en reste d'autres, le départ en vacances sans lui, et la date anniversaire des 1 an. Au début je ne voulais pas le quitter je voyais et je cherchais des signes venant de lui et j'en trouvais de nombreux, puis je commence à le laisser partir à s'éloigner de moi et à présent j'ai mal très mal. Mon avenir je n'ose y penser car il me fait peur.
Mais j'attends et j'espère qu'un jour il sera en moi et qu'il ne me quittera plus. Je partagerai beaucoup de moment avec lui comme dans le passé. En attendant je vous souhaite à toutes et tous beaucoup de courage. Nous avons connu le bonheur, nous avons eu la chance de les aimer et d'être aimés.
Isabelle

Caroline3

  • Invité
Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #11 le: 16 juillet 2012 à 17:48:26 »
Bonjour à vous toutes,

Vos témoignages sont tellement touchant et Marina, ton cri de vérité me rejoint profondément.

Je n'étais plus follement amoureuse de Lowell, mais c'est par mon cheminement vers le travail de deuil que je me suis aperçue que j'étais vraiment attachée à lui, beaucoup plus que je ne croyais. Je me suis dit, durant deux ans "Bah, il était comme ci, il était comme ça, maintenant Caro, tu as ta vie à faire, lui, il t'a laissé sans le sous, avec une maison, une enfant de 7 ans à élever, une belle-famille aux États-Unis et ma famille qui ne peut pas du tout aider".

J'aurais donc dû m'en sortir rapidement... mais je pleurais souvent, j'étais aigrie, ne pouvant plus supporter grand monde (tout le monde était coupable). Et comme pour tout le monde ou presque, quand on a un attachement fort pour la personne décédée, ça prend de 2 à 3 ans, avant de ressentir un certaine soulagement, un plaisir à refaire des tâches ordinaires.

Aujourd'hui, j'ai commencé à laver des fenêtres de ma maison et ce n'est que quelques minutes après avoir commencé que je me suis aperçue que j'y prenait plaisir, à voir mes fenêtre de nouveau propres, chose que je n'avais pas fait depuis plus de deux ans...

Ce sont des exemples comme ça qui me permettent de voir que je vais mieux, petit à petit, par vagues successives. Des fois, je pleure encore, mais des fois, j'ai plaisir à réaliser certaines tâches, chose qui n'était pas arrivée depuis très très longtemps, certainement depuis son accident de scooter en 2003.

Schez que si vous faites un véritable travail de deuil ***, ça marche, c'est juré! Le soleil revient, la vie est meilleure et moi, je commence à apprendre à me faire réellement plaisir, de manière plus saine qu'avant. Avant, j'allais au magasin et je dépensais. Maintenant, je mange mieux, je m'occupe de mes affaires, de ma Lou, avec beaucoup plus de plaisir. Aujourd'hui, je lui ai mis du vernis à ongle avant qu'elle ne prenne l'avion (seule!!!), et dans l'aéroport de Québec, on avait l'air folles, mais j'ai eu un plaisir fou à le faire, à 100%.

Même jouer avec elle, avant, c'était lourd et Lowell était coupable de ne pas le faire. Là, c'est un peu mieux.

Je vous embrasse et pense à vous tous, qui vivez ces heures avec tant de difficultés.

Caro xx

*** Travail de deuil: dans mon cas, ça passé surtout par le fait de venir vous écrire, de voir un psy, d'arrêter de travailler, de ne rien faire, mais errrien faire ou presque de dormir beaucoup (je me suis toujours occupée de ma Lou), et surtout, d'écouter et de réécouter les vidéos du site. Les lectures ne m'ont pas trop aider, sauf sur le forum. De parler de Lowell a qui le voulait bien aussi.

À chacun sa voie!

coco86

  • Invité
Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #12 le: 16 juillet 2012 à 22:49:49 »
bonsoir Natalie!!
j'arrive à l'instant sur le site
moi c'est coco86
Pour moi Natalie ce 18 juillet 2012 ça fera 4mois que mon amour est parti,
autant te dire que je me reconnais en tout, rien est anormal
Accroche toi pour tes enfants
courage

mon alter ego

  • Invité
Re : la peur de vivre sans lui
« Réponse #13 le: 18 juillet 2012 à 00:08:45 »
Bonsoir a toutes a tous
Merci pour vos marques de gentillesses et de soutien ,c'est vrai que pour les taches comme faire les fenetres  ,j'ai un peu laissé tout ça ,ça ne m'interesse pas je fais le strict minimum ,la maison est rangée ,mais bon faut pas regardé de trop près ;J'essaie d'en faire un peu pour mes filles ,comme tondre ,car j'ai pas envie qu'elles est honte quand une copine vient a la maison .                                                            En ce moment c'est les grandes vacances ,ma petite dernière est très dynamique ,il faut l'occuper ,donc je refait avec elle ce que je faisais quand eric était avec nous ,et moi qui vais tous les jours au cimetierre ,en deux semaines je n'ai pas pu y aller 3 jours ,et cela me perturbe a chaque fois .
Moi qui est perdu mon énergie depuis qu'il est parti (c'est terrible comme on est fatigué ,le deuil épuise )et ma fille qui en déborde ,il faut que je suive ,le soir je suis vidée .

C'est vrai que venir sur ce forum et lire toutes nos histoires a chacun et a chacune ,on a tous la mème souffrance ,la perte de nos époux femmes enfants .On s'écoute ,on se soutient ,on se raconte cela fait du bien

Et pour toi coco86 ,tiens le coup aussi ,pour moi ça fait 9 mois hier qu'il nous a quitté , et tous les jours tous les jours il est dans mon corps ma tète ,notre peine continue , on passe par des phases qu'on ne soupçonnait meme pas ,qui font souffrir ,il y a aussi des phases d'apaisement comme moi en ce moment depuis une semaine ,je pleure moins et je me sens pas mieux pour autant .
et 9 mois mois sont passés avec toutes mes émotions , la route sera longue .
si tu te sens perdu ,a ne plus savoir qui tu es ,moi je ne sais pas encore ,donc accroche toi
a bientot
nathalie